Promesses sous la lune

Dob était assis au sol, et avait vu la furie passer dans le regard de Tifni...Elle avait le droit, et elle avait aussi raison, mais que pouvait-il faire de plus...Il regarda Tamara, et elle aussi était un peu perplexe, mais cela ne la dérangeait pas trop trop. Elle savait bien que son loup allait se lever, et allez voir la dame à l'intérieur, mais il ne le fit pas. Il resta assit dans l'herbe, observant la lune, essayant de détecter un moindre changement de couleur...

Ses oreilles fines lui signifièrent que quelqu'un rageait à l'intérieur, brassant les tables et les chaises, menant le grabuge assez bruyamment.

-Tu devrais allez voir Dob...Ce qu'elle t'a dit tout à l'heure m'a touché moi aussi, a propos de l'amour...Mais quel caractère!! Elle est explosive!!

-J'ai bien vu Tam...Je ne sais pas si elle réalise que ce que je lui proposait venait du fond du coeur...Surement que non...Je ne sacrifie pas ma vie pour n'importe qui, non mais!! Et je ne prend pas ce risque non plus pour le plaisir, ni de te faire souffrir pour le simple fait de le faire!

-Calme toi Dob, cela ne sert à rien de s'énervé. Je crois simplement qu'elle n'est pas habituer à ce genre de choses, et que tu sois attentionné avec elle la déroute probablement aussi. Va la voir, et calme là, dis lui que tu ne pensais pas a mal, et que...

-Suffit Tamara....

Le ton était sombre, lourd et presque à voix dédoublé. La dragonne connaissait ce ton, et il laissait présagé que le loup cherchait à tout prix à garder son contrôle, qui combattait la fureur qui embrasait les fibres de son corps pour ne pas laisser sortir cette force destructrice sur deux pattes, avec des griffes longue comme des poignards...La dragonne se concentra sur lui, et essaya d'irradier une lumière douce, une lumière qui réchauffait doucement la belle fourrure blanche du loup, tout en parlant dans sa tête....

-Calme toi seigneur loup, calme toi...Cherche en toi la force d'apaiser cette tempête, cherche en toi une image qui te plait, ou un endroit ou tu serais bien...Mais calme toi je t'en prie, je ne veux pas être obliger de te faire obstacle...Et tu pourrais blesser quelqu'un...Tu ne voudrais pas blesser Dame Tifni non?

À ces mots, le loup releva la tête vers la dragonne. Une espèce de souffrance lui voilait les yeux, et un rideau de tristesse vint mettre à mort sa colère.

-Non Tam je ne voudrais pas la blesser...Au contraire...

-Alors resaisie toi seigneur du Nord, reprend ce qui t'appartient et relève toi. La bête peu servir en combat, mais pas ici, car il n'y en a pas.

Le loup se leva et s'approcha de la dragonne, puis saisie sont museau entre ses bras.

-Merci Tamara...Une chance que tu es là. Maintenant, que dois-je faire? Partir? Rester et allez la voir, mais pour lui dire quoi? Que je tiens à elle et que...Non...

-Que? Que voulais tu dire Dob, tu m'as voilé ta pensé en un éclair, je n'ai pas pu voir...

-Peu importe Tam...Je crois que je vais partir...Elle ne veux pas que je sois près d'elle en ces instants, alors je doit respecter sa volonté...Pourquoi ne suis-je pas capable alors?

Il regarda la porte qu'elle venait de claquer. Les bruits s'étaient un peu amenuiser, et deux gardes s'étaient posté devant la porte, l'air inquiet. La dragonne lui fit signe d'y allez d'un mouvement de tête, lui rappelant ce que la belle avait dit:

...Mais mon coeur s'emballe... la seule chose que je sais assurément, c'est que si tu pars, là, maintenant, sur le dos de ta dragonne pour ne jamais revenir et que tu t'envoles dans la nuit, je m'effondre à cet endroit exact, sans possibilité de redonner vie à mon corps, je me roule en boule sur le sol et j'attends la mort... est-ce cela, l'amour ? Est-ce d'avoir confiance en toi à un tel point que je t'ai révélé mon plus noir secret en croyant que tu allais me fuir ? Est-ce de ne plus voir que toi, là, maintenant et d'avoir oublié que la terre continue de tourner ? Est-ce d'avoir oublié jusqu'au souvenir de mes amants passés ? Est-ce de te désirer si fort que mon corps tremble et que résister à cet appel me fait mal ? ...


Dob se leva, et fit fit signe qu'il avait bien saisie ce que Tam voulait dire. Il la caressa entre les naseaux, puis se dirigea vers la porte ou les deux garde en drôle d'habits attendaient.

-Pardon messieurs, puis-je passer? C'est que j'aimerais parler à Dame Tifni...

-Personne n'entre ce soir jeune loup qui parle. Passe ton chemin, et reviens demain matin, peut-être serons nous plus clément à ton sort!

Interloqué, le loup regarda Tamara au loin. La dragonne avait relevé la tête, et sans aucun doutes, elle était furax contre les deux gardes. Dob se surprit à sourire...

-Chacun son tour d'être en colère n'est-ce pas ma jolie?

Un des garde entendit ce que le loup avait murmuré, et un surement un peu sous l'influence de l'alcool et du stress, il pointa sa lance sur le front de l'animal blanc. Dob crochit des yeux un peu avant de réaliser que c'était une arme, et qu'elle était directement pointé sur son visage à lui...

-Je peu savoir pourquoi vous me menacer de la sorte? Je ne suis pas impolie, ni insultant à ce que je sache! Alors pourquoi cette agressivité envers moi? Ne me cherchez pas des problèmes messire, ou je pourrais me fâcher et vous n,aimeriez pas cela du tout, car je serais probablement la dernière chose que vous verriez avant de sombrer dans les abimes noires...Relever votre arme, c'est un conseil...Je ne veux que revoir Tifni...

Les dernière paroles résonnèrent comme un soupir, comme lorsqu'un homme courbe l'échine et s'en remet à son destin. Le garde regarda son acolyte, puis se sentant mal, releva lentement sa lance.

- Je ne peux autoriser un étranger à pénétrer dans nos quartiers la nuit, je suis désolé.

-Alors pourriez vous demander à Dame Tifni de venir ici?

-Je ne peux quitter mon poste de la sorte.

Dob se mordit la lèvre....S'il n'en serais tenu qu'à lui, il aurait déchiré ce misérable humain en lambeaux, et en aurait rongé les os pour n'en laisser que poussière...Mais il ne devait pas, car il ne voulait pas prendre le risque de se faire jeter dehors, et surtout de ne plus revoir Tifni...Il revint vers Tamara, et alla se rouler en boule entre ses grosses pattes.

-J'ai essayé Tamara...

-Je sais Dob...Je sais, mais tu as agit intelligemment, je t'en félicite...


Dob regarda la lune longuement, leva le museau vers elle et chanta pour elle, chanta pour qu'elle entende sa prière, et chanta pour Tifni aussi...Son hurlement portait loin, et en secret il espéra que le son de sa voix porte un petit quelque chose qui réchaufferait le coeur glacé de la belle dame sur qui il avait jeter son dévolu...

Tifni était furieuse... Elle avait regagné sa chambre et fourrageait dans un coffre pour prendre quelques affaires et ses armes. Elle changea sa tunique, plus adaptée au voyage, saisit ses griffes et son bâton au passage, et regagna le seuil sans avoir fait une seule pose. Il allait falloir qu’elle chasse pour se nourrir, car elle partait sur un coup de tête, sans prendre de provisions. Mais peu importe. Un flot de paroles, de gestes et d’images submergeaient ses pensées et elle avait du mal à faire le tri. Elle n’entendait plus rien, voyait à peine ce qu’elle faisait... et arrivait tout juste à réfléchir. Elle haussa les épaules : la forêt et l’air frais lui rendrait sa quiétude... Après tout, elle avait l’habitude de la solitude.
Pourtant, son cerveau en ébullition ne semblait pas vouloir la laisser en paix. Elle entendit vaguement un chant dans la nuit et s’arrêta, une demi-seconde. Mais c’était seulement son inconscient qui avait entendu ce son... Sa conscience, elle, refusait de lâcher prise. Un dernier regard sur sa chambre qu’elle ne reverrait pas de quelques jours... Mal rangée comme d’habitude, des vêtements qui traînaient par terre, son lit défait évidemment, les murs roses, presque sans décoration, peu de souvenirs finalement. Si elle mourait demain, que laisserait-elle ?
Elle sortit plus lentement de sa chambre, prenant conscience que le manoir était encore plongé dans le sommeil et ne voulant voir personne avant son départ. Elle longea les couloirs, reprenant silencieusement le chemin qu’elle venait de parcourir en courant.

Atteignant la porte, elle la rouvrit à la volée, faisant sursauter les deux gardes à l’entrée, passa et s’arrêta de nouveau... Tiens ils avaient l’air bien nerveux... Un problème ?

- Et bien ? Un souci ?, demanda-t-elle en se retournant...

Le jeune garde, à sa gauche, secoua la tête :

- Non, Madame, pas vraiment...

Il désignait quelque chose derrière elle... Lentement, elle fit demi-tour et les vit... Tamara n’avait pas bougé d’un centimètre. Dob semblait juste s’être décalé entre ses pattes. Ils ne parlaient pas, ne bougeaient pas : Tifni avait l’impression de voir deux statues, immobiles dans la nuit. Le garde reprit la parole :

- Il a voulu essayer d’entrer, le loup... On l’a empêché et il n’a pas vraiment insister... Mais pendant un instant j’ai cru qu’il allait se battre...

La druidesse ne bougea pas un muscle et sentit la fureur revenir... Elle inspira bruyamment avant de se tourner une nouvelle fois vers l'homme qui venait de lui parler.

- Tu laisses un allié dehors en pleine nuit ? Inconscient ! On vous paie pourtant pour réfléchir, du moins en partie ! A quoi pensais-tu ? Mise à pied, 10 jours, effet immédiat.

Sans plus s'occuper de savoir si son ordre était obéi, ce dont elle ne doutait même pas une seconde, elle tourna son visage vers son... ami...
Lentement, elle traversa l'espace qui les séparait. Elle s'arrêta devant Tamara et lui, son sac pendant sur l'épaule. Une migraine pointait le bout de son nez : elle allait payer le prix de son énervement... qui était retombé aussi soudainement qu'il n'était monté. Elle était confuse et ne savait pas vraiment quelle attitude adopter. Elle choisit de se baisser, accroupie devant l'homme redevenu loup. Elle avança la main, touchant sa patte du bout des doigts. Il n'avait eu aucune réaction, et semblait juste en attente. En attente ? Oui bien sûr ! Il avait attendu, qu'elle revienne, qu'elle se calme... Il n'était pas parti. Et qu'aurait-elle fait s'il s'était éclipsé alors ? Elle était vraiment une idiote impulsive... Elle murmura dans la nuit :

- Merci... d'être resté, d'être là encore, d'avoir accepté ma colère, de ton aide, de tout ce que tu m'as dit ce soir... Je ne peux pas accepter ta proposition. Je ne supporterai pas de rester passive, réfugiée au coeur de Tamara. Ce n'est pas possible, ce n'est pas moi, je ne suis pas de celles qui restent en retrait du combat ! Et par dessus-tout, s'il t'arrivait quelque chose, je n'y survivrais pas... Et j'ai cru comprendre que toi non plus, Tamara... Je te promet ce soir qu'on cherchera une solution, même si pour l'instant, tout nous paraît obscur. Il ne faut pas oublier que je suis sous le joug de cette malédiction à cause des dieux... Un point à prendre en compte, tu sais... Mais je veux me battre... pour retrouver mon intégrité et te prouver que Tifni vaut mieux que ce que tu as pu entrevoir...

Jetant un coup d'oeil vers le ciel, elle continua :

- La lune va bientôt changer de couleur, d'ici deux nuits je pense... Je vais partir aussi loin que mes jambes voudront bien me porter, le plus loin possible de toi car je ne veux pas te faire de mal... Je vais vivre encore une fois ma malédiction... Et je reviendrai dans quelques jours, te retrouver, si tu me donnes... un lieu où te rejoindre... et si tu le veux bien...

Dob regarda Tifni sortir, puis congédier le garde avec la même fureur que tout à l'heure...Elle était belle, même lorsqu'elle était furieuse...Seulement, ce qui était dommage, c'est qu'elle était furieuse après lui...Et cela l'attristait beaucoup, car il n'avait pas voulu être méchant, ni la provoquer ou signifier qu'elle était lâche ou quoi que ce soit...Il avait seulement voulu lui faire savoir qu'il tenait à elle, et qu'il ferait beaucoup pour qu'elle soit bien...Mais parfois, le bon vouloir pouvait être mal interprété, et il en résultait pire...Il la regardait de loin, la tête sur ses pattes avant, entouré des pattes de Tamara. Elle veillait sur lui d'un oeil, et tâchait tant bien que mal de réconforter un peu son loup.

La belle druidesse vint doucement vers eux, mais Dob ne bougea pas. Cela en valait-il la peine? Allait-il se faire rabrouer encore? Il ne le savait pas, mais Tifni semblait plus calme. Elle se pencha devant lui, et le toucha du bout des doigts. Son contact fit passer un frisson dans le corps du loup, qu'il ne pu décrypter, ne sachant trop si c'était bon ou pas, si c'était bien ou mal...Mais il écouta tout ce qu'elle avait à dire, jusqu'au dernier mots.

...Un lieu ou te rejoindre...et si tu le veux bien...

Il laissa passer quelques secondes, son esprit analysant tout cela en même temps, puis se leva devant elle, se retrouvant presque nez à nez.

-Me rejoindre dame Tifni? Est-ce là vraiment votre souhait...

Une brise d'automne aurait pu enterrer le son de sa voix....

-Vous partez pour ma sécurité dites vous, et je serai transpercer d'inquiétude. Mais ce que vous avez à faire, vous le faites...Il y a bien un lieux ou vous pouvez me rejoindre...Il y a, près de Merulik, une grande plaine avec un lac. J'ai pris l'habitude d'y passer mes nuits avec Tamara à regarder le ciel et écouter les récits de ma dragonne, ils sont merveilleux vous savez...Je serai à cette endroit probablement..Chercher le plus haut chêne...


il détourna la tête un instant, cherchant sa respiration. Il ne voulait pas la voir partir, s'enfoncer dans les bois et disparaitre de sa vue. Il ne savait pas ce qu'elle allait faire, ou à peu près, mais si jamais un homme osait lui faire du mal, ou encore...Lui le tuerais, et lorsque le loup se relevait et laissait libre cour à sa rage, aucun hommes ici sur ces terres n'étaient encore en vie pour raconter son malheur...Mais il devait se résigner...

Lorsque l'on ouvre la cage et que l'oiseau s'envole, s'il revient, c'est qu'il est bien et se sent chez soi...

Tam, Tifni n'est pas en cage...Et le temps me dira si elle reviendra.

Il s'était mordu les babines en pensant à cela...Il regarda à nouveau Tifni dans les yeux, et il cru il déceler un espoir...Il avança vers elle, elle recula un peu.

-Revenez Tifni...J'attendrai...

Il s'avança encore jusqu'à ce qu'elle tombe sur les fesses, une question dans les yeux. Le loup approcha, et vint placer sa tête contre son cou, poussant doucement contre elle en un geste affectueux...Il s'imprégna de son parfum, de son odeur à elle, et ne voulu jamais l'oublier. il poussa encore un peu, puis se recula, et vint poser son front contre le sien.

Son regard était plonger dans le sien...

-Je vous attendrai Tifni...

Il bondit en arrière entre les pattes de Tamara qui se leva en symbiose. La dragonne avait ouvert ses ailes, et sa majesté au clair de lune rivalisait avec bien des astres...Dob bondit sur son dos, et pris sa forme humaine pour s'assoir à califourchon sur la base du cou de la dragonne.

Il regarda une seconde la belle druidesse assise par terre, une seconde qu'il aurait aimé geler dans le temps, ou encore dans un diamant...
La dragonne bondit dans les airs, et de puissant battements d'ailes les firent disparaitre dans la noirceur de la nuit, laissant derrière elle que quelques feuilles et brindilles qui eurent tôt fait de retomber au sol, doucement et en silence...

Tifni était tombée les fesses dans l'herbe sans chercher à résister. Quand Dob était venu se réfugier au creux de son cou, elle avait eu envie de le serrer de toutes ses forces entre ses bras mais s'était contenue. Elle en avait envie très fort mais elle voulait résister : le jour où elle lui offrirait ses bras, elle voulait être libre de tous ses faits et gestes, tout le temps, et faire ses propres choix... Le moment était passé et très rapidement, il s'était reculé comme pour ne pas se donner le temps d'hésiter. Très vite, il avait bondit sur le dos de Tamara, qui lui avait fait un clin d'oeil et avait repris forme humaine.
La seconde suivante, ils s'étaient envolés tous les deux dans la nuit et la druidesse était restée seule au sol, sans bouger, à les regarder s'éloigner dans le clair de lune. Elle sentit une chaleur envahir le haut de sa poitrine ; portant la main à cet endroit, elle y trouva la pierre de larme qu'il lui avait offerte. Le bijou était devenu presque brûlant, comme un rappel de ce qui s'était passé entre eux.

Après le départ de Dob et Tamara, Tifni était resté un long moment dans l'herbe dans laquelle elle s'était allongée, appréciant les pulsations du bijou sur sa peau, en rythme avec son coeur. Puis secouant la tête, elle se releva et se décida à partir. Elle jeta un dernier coup d'oeil au manoir, tourna les talons et commença à marcher droit devant elle, attentive aux bruits de la forêt. Elle partit en direction du Vallon du Chasseur de temps, zone dangereuse s'il en est. Mais elle savait pouvoir passer au loin, par les marécages, pour regagner une zone tout aussi dangereuse, mais glaciaire dans laquelle elle ne rencontrerait personne. Et puis elle prendrait le temps de pêcher quelques tritons : elle tiendrait quelques jours de poissons et de baies. Par la suite... et bien d'expériences elle savait qu'elle ne penserait plus à se nourrir...

Pour la première fois, son périple mensuel prenait une autre dimension. Au début de sa malédiction, elle avait très vite compris de quoi il retournait. Elle gardait en effet un vague souvenir de ses victimes mais les actes qu'elle effectuait lui restait gravée en mémoire. Comme elle l'avait expliqué, elle avait tenté de résoudre le problème en s'éloignant des zones habitées. Mais la créature qui l'habitait, dont elle ne connaissait d'ailleurs pas la véritable nature, avait toujours retrouvé une piste, se nourrissant de l'énergie sexuel qu'elle dégageait. Pas une seule fois, elle n'avait pu résister ou éviter totalement de rencontrer du monde. Bien souvent, la créature avait même retrouvé des hommes qu'elle appréciait pour en faire ce qu'elle voulait, détruisant en elle toute chance de construire une relation ou un amour. Et cette fois, cette fois... Rien n'était comme les autres fois.

Il fallait qu'elle arrive à s'éloigner le plus loin possible, il fallait que personne ne croise son chemin... et surtout, surtout, il fallait qu'elle arrête de penser à lui... Il fallait qu'elle l'évacue de son cerveau, que la créature ne trouve pas trace de lui. Mais évidemment, plus elle voulait arrêter d'y penser, plus elle y pensait ! Elle accéléra le pas inconsciemment, obsédée par ses idées...

Dob repartit sur le dos de sa dragonne..Le ciel était beau, avec tout plein d'astres, mais l'humeur n'y était pas...pas du tout...Il n'avait pas osé regarder en arrière, parce que cela lui faisait mal. Il savait bien que Tifni s'en allait, et qu'elle ferait surement des choses qu'il ne voulait pas savoir, mais se retourner avait aurait été trop dur...Il préférait garder en mémoire la dernière image d'elle, fermant les yeux et ne fuyant pas sa caresse, mais elle ne lui avait pas rendu...

La dragonne planait dans le ciel nonchalament, jouant avec les vents et les courant chauds. Elle écoutait, à la lisière de la conscience du loup, tout ce qu'il se disait intérieurement. Tamara savait que Dob était peiné, et qu'il aurait aimé mieux combattre pour elle que de céder à sa volonté, mais il l'avait respecté, et la dragonne reconnaissait bien là l'âme du loup...

-Ne sois pas triste petit loup...Elle reviendra.

-Je ne sais pas Tamara...Je ne sais plus à vrai dire...Je ne sais même pas si elle pourrait tomber en amour avec...Avec un loup...Piètre choix non?

-Que dis tu là mon ami? Tu n'est pas un piètre choix, loin de là...

-Je ne sais pas...Mais je ne pourrai jamais être un homme comme elle en a de besoin, je suis un loup, pas un homme!

-Dob, tu es tout cela...Tu es loup, et tu es plus homme que bien des hommes que j'ai vu...On défini un homme par ses actes, non par son aspect....Et même si tu a de la fourrure blanche, cela ne fait pas de toi moins qu'un homme!


Dob regarda plus haut, vers le ciel.Les étoiles défilaient lentement, mais sa vue s'était un peu brouiller, et elles laissaient une trainée lumineuse dans son champ de vision...Il se frotta les yeux pour mieux voir, et se coucha sur le cou de la dragonne, en l'enserrant de ses bras.

-Je vais allez au chêne ce soir Tamara. Je vais y passer quelques jours, question de mettre de l'ordre dans mes idées. Je ne peux pas te cacher qu'elle m'a bouleversé, et que je ne suis pas indifférent...Laisse moi dans la clairière, près du lac, j'irai me baigner et je me ferai un bon feu, près du campement.

-Comme tu veux Dob, mais sois prudent...Les blasons bleu ravaudent dans le coin trop souvent ces temps-ci, et je me vois mal dire à dame Tifni que tu t'es fait égorgé par une troupe d'exilé juste avant sont retour...

-Si elle revient Tam...Si...

-Elle te l'a dit petit loup qu'elle reviendrait!


Le silence qui plana ensuite fut troubler seulement par le bruit de l'air qui sifflait doucement sous les ailes de Tamara. Elle descendit doucement en de larges cercles, et se posa près du lac, ou elle laissa le loup. Il alla s'assoir sur le bord de l'eau, fixant son reflet dans le miroir mouvant. Tamara le regardait, mais elle n'osait pas dire quoi que ce soit. elle s'approcha, fit un calin du bout de son gros museau, et s'en alla, laissant le loup seul avec son reflet et celui de la lune...

Tifni marchait, refusant de penser à ce qui allait se passer. Si elle arrivait à être seule, dans un endroit isolé, qu'allait faire la bête ? Allait-elle se mettre en chasse immédiatement ? Et comment allait-elle encore utiliser son corps contre son gré ? Comment pourrait-elle regarder Dob à son retour ? Elle aurait voulu arrêter de penser, définitivement. Il fallait qu'elle trouve un moyen pour opposer des pensées vides à la démone...

Tifni avait marché pendant des heures sans s'arrêter, allant jusqu'au bord de l'épuisement, n'écoutant que la petite voix qui lui disait de partir loin, toujours plus loin. Elle n'avait rien mangé depuis plus d'une journée, mais refusait de prendre le moindre risque, en s'arrêtant ne serait-ce qu'un instant. Elle espérait que si elle était suffisamment fatiguée, peut-être qu'elle arrêterait de penser... et si elle ne pensait pas, il n'y aurait pas de petit loup pour envahir son esprit. Alors elle continuait, alternant la course et la marche.

La lune se levait au loin, alors que le soir tombait lentement... Sur sa peau, la pierre de larme avait changé de couleur et lui faisait l'effet de la glace à la naissance des seins. Du rouge se reflétait maintenant sur elle... Elle avait compris ce que ça signifiait... Le temps allait revenir. Etait-elle assez loin ? Elle n'avait vu personne depuis des heures... Est-ce que ça allait suffire ? Elle sentait la panique l'envahir. Pour la première fois de sa vie, elle avait une vraie raison d'avoir peur pour quelqu'un, une vraie raison pour ne pas vouloir arriver ce moment...Et c'était maintenant !

Un instant, elle songea à commettre un acte irréparable, qui l'aurait définitivement libérée... La panique la submergeait. Mais non, impossible de s'y résoudre. Il y avait trop d'enjeu désormais et surtout quelqu'un à qui se confier et avec qui partager... De l'aide peut-être... Il fallait tenir, encore une fois, et chercher des solutions.

Elle tomba à genoux, sentant le moment arriver. La transformation était toujours douloureuse... Son esprit était propulsé d'un coup au fond de son cerveau, sans qu'elle puisse résister, où elle était reléguée comme une esclave, pendant que la démone prenait possession de son corps. Des ailes apparaissaient alors sur son dos, brisant les os de son dos et sa peau momentanément... A partir de ce moment, tout devenait confus pour Tifni... et la bête entrait en action.
Cette fois, elle sentit la démone affamée humer l'air ambiant... et au fond de son antre noir, elle eut peur... immédiatement, la démone avait volé dans son esprit la vision d'un lac paisible sous la lune... Tifni avait instantanément compris qu'elle... avait lu dans son coeur à livre ouvert et avait pris une décision. Elle sentit son corps, qui ne lui appartenait plus partir en arrière et se cambrer. La démone hurla à la nuit... tout de suite après, elle se mit en route, prenant son envol dans les cieux, rebroussant le chemin que Tifni avait parcourut auparavant.

Ce qui restait de la druidesse se débattait comme une furie. Elle avait l'impression d'être dans une prison au fond des ténèbres et elle cognait sur les parois, avec ses poings, ses pieds, ses épaules... Elle s'essoufflait à lui hurler de s'arrêter. Elle voulait lui faire faire demi-tour, lui faire sauter une falaise, la noyer dans une rivière ; elle préférait tuer son corps plutôt que la bête arrive à sa destination... Elle s'escrima contre son destin, luttant pendant des heures sans même avoir conscience du temps qui passait. En vain. Elle n'avait jamais mis autant de force pour s'échapper. De temps en temps, la bête ralentissait et riait dans la nuit, lui transmettant les images de ce qu'elle allait lui faire subir... Une fois même, elle sembla se mettre à planer et parla à Tifni :

- Tu n'as jamais autant craint que je retrouve quelqu'un... Jamais à ce point... ça n'en sera que plus intéressant !

Elle se réjouissait de sa souffrance, se délectait de tout ce qu'elle avait prévu ensuite et pensait bien finir son travail en brisant le coeur de la druidesse. Cette pensée lui avait donné un regain d'énergie et elle battit des ailes plus fort.

Le jour s'était levé et venait juste de tomber de nouveau. La lune était toujours rousse et la bête ralentit, cherchant son chemin. Au loin, elle vit scintiller les eaux du lac qu'elle cherchait. Elle s'immobilisa dans les airs, cherchant des repères... Lentement, savourant son plaisir par anticipation, écoutant Tifni hurler de toutes ses forces à l'intérieur et se débattre, elle s'approcha de la rive, repérant un grand chêne centenaire à quelques mètres de là et se posa. Une ombre, humaine, semblait attendre quelque chose, immobile à son pied. A l'approche de la démone, il releva la tête et murmura :

- Tifni...

Mais en face de lui, il vit une Tifni bien différente...

Bien des heures avaient passé, bien des minutes s'étaient échouées avec les vagues sur la rive du lac, sous le regard profond du loup. Son esprit tarauder par les dires de Tifni à propos de sa malédiction le faisait souffrir, et de ne savoir si elle reviendrait le voir encore plus...Il avait pris la forme d'homme, par mesure pratique, pour pêcher surtout, et aussi parce qu'il voulait faire une surprise à Tifni. Elle semblait adorer cette forme qu'il prenait, et ce qui lui faisait plaisir à elle lui faisait plaisir aussi, car la voir sourire était magnifique. Comment faisait-elle pour sourire ainsi, malgré ce qu'elle vivait? Elle devait être forte de caractère bien sur, ça il en avait eu un aperçue, mais encore...Elle semblait vivre tout de même, sa bonne humeur et son charme la rendait bien séduisante...Et Dob n'y était pas indifférent du tout...

Nombre de fois il leva les yeux au ciel, questionnant sa mère qui ne répondait pas, mais qui se contentait de le regarder prendre ses décision dans la vie sans jamais intervenir...Elle avait une drôle de couleur ce soir, probablement la couleur que Tifni redoutait le plus...Il se leva debout, fit quelques pas et regarda à nouveau vers le ciel, une question lancé mentalement à la lune:

-Pourquoi? Pourquoi ne fais tu rien?

Aucune réponses...Y avait-il déjà eu une réponse? Il ne savait que répondre à cela...
il retourna vers le chêne, un peu en colère, et inquiet. son feu commençait à rendre l'âme, et les lueurs rougeâtres jouaient sur son corps d'homme, faisant danser les tatouages sur ses muscles, lui donnant un aspect irréel. Il remit une buche dans le feu, le piquant avec une branche de fortune pour l'attiser et réanimer les braises.
Le temps passait à une lenteur offusquante, et Dob commençait à l'être. il tourna en rond, puis alla sur le bord du lac pour se laver. Il se dévêtit, laissa tout cela sur le bord de l'eau, avança dans le lac jusqu'à la taille et plongea dans l'eau fraiche.
La sensation de l'eau sur sa peau était agréable, malgré qu'il n'y soit pas très habitué, et il se sentit bien dans l'eau...Il se laissa couler au fond, les yeux fermé, retenant son souffle...

Seul....Il était totalement seul ici, presque le néant, la noirceur d'encre...

Ici il pouvait penser à elle, sans avoir craintes que quelqu'un le juge, ou encore lui fasse une remarque désobligeante, le traite de cabot ou quoi que ce soit...Lui, et l'image de Tifni assise dans l'herbe, le regardant partir sur le dos de Tamara...Il remonta à la surface en vitesse, éclaboussant d'eau le rivage lorsqu'il émergea pour reprendre son souffle, laissant un curieux dessin dans le sable.

Il retourna près du chêne, remit ses vêtements, et se réchauffa les main en les frottant ensembles, au dessus du feu. Il s'assis au pied de l'arbre majestueux, et fixa du regard l'élément le plus chaotique qui existait. Hypnotiser par la danse enlacer des flammes, il perdit la notion du temps...Combien d'heures resta t-il là? Il ne savait pas, mais peu importe...

Une sensation étrange l'envahis doucement, comme un parfum enivrant qu'il ne connaissait pas, et une impression de chaleur autre que le feu commença à parcourir sont corps. Cela n'était pas déplaisant, au contraire, car après le lac froid, c'était le bienvenue, mais....

-Mais?

Il se posa la question lui-même, car la tête commença à lui tourner, et des picotements parcoururent sont corps, le faisant sourire comme un fou. Tout le bas de son corps vibrait, et ce n'était pas normal...Cette sensation était agréable, mais elle ne le lachait pas..Et là était son mais...

Il entendit un son feutré, et lutta un peu pour que la sensation s'en aille. Elle sembla s'atténuer un peu, et il pu reprendre le contrôle de son corps, bien qu'engourdi et comme s'il avait bu tout un tonneau. il leva les yeux, et devant lui émergea celle qu'il attendait...

-Tifni...

Lorsqu'elle avança dans la lueur du feu, Dob fut stupéfait...Ce n'était pas elle, c'était son corps ou à peu près, mais avec des ailes, et son regard était violemment fixé sur lui, cherchant presque à le consummer sur place. Il se leva aussitôt, et recula contre l'arbre jusqu'à ce que l'écorce lui perfore la peau. La douleur le rappela à la réalité durement, et un voile se leva pour le laisser contempler un spectacle qu'il ne voulait pas voir...Tifni, elle était là, mais ce n'était pas elle..C'était ce dont elle l'avait mis en garde, et ce qui l'effrayait au plus haut point...Son coeur s'accéléra à un rythme qu'il n'avait pas connu depuis longtemps, comme lorsqu'il attendait juste avant une charge sur le champ de bataille...

un souffle...Deux...

Il regardait fixement Tifni dans les yeux, et elle souriait méchamment, se léchant les lèvres avec envie.

-Tifni!! Tu n'es pas toi!! Ne fait pas cela je t'en supplie...

À ce mot, son visage se fendit d'un grand sourire...Dob sut immédiatement qu'il devrait combattre pour se sortir de là, et que ce ne serais pas facile...Il ne voulait pas blesser celle qui se tenais devant lui, mais il ne devait pas se laisser détruire non plus...

Elle le dévisagea, tourna autour lentement en le regardant de haut en bas, tandis que Dob essayait de comprendre ce qui lui arrivait...Il la dévisageait lui aussi, mais il n'arrivait pas à faire la différence entre le visage de cette chose et celui de Tifni, qui se confondait dans un espèce de brouillard. Sa vue était altérée, ses membres recommencèrent à s'engourdir lentement et c'est ce qui le fit allumé...Une fraction de seconde plus tard, et ça y était de lui, car elle s'était jeter sur lui, ses mains sertie de griffes grande ouvertes en direction de son cou. Il esquiva de justesse, ses réflexes animal le propulsant rapidement en dehors de la portée de la démone. Elle ragea en se retournant, puis lui lança un énorme sourire, ses lèvres rouge sang contrastant sur ses dents blanches comme la mort, et aussi affutées...

-Non Tifni!! Je ne te combattrai pas!! Il n'en est pas question!

Elle s'avança à une vitesse impressionnante, ne touchant presque pas le sol, ses ailes l'aidant à faire des bons énormes, et tenta de le saisir au vol. Dob vit l'assaut venir, et se baissa, mais elle laissa tout de même au passage une longue trace de griffes sur son dos, avant de se retourner et de le prendre par derrière, le plaquant au sol, le visage dans la poussière. Dob émit un gémissement de douleur, elle était vraiment forte, plus que lui en homme...Il sentit quelques chose de chaud couler le long de sa colonne vertébrale, et la démone se pencha sur lui, léchant le sang du bas de son dos jusqu'au épaules...Il tenta de se relever, mais elle le plaqua encore plus fort contre le sol, et un craquement sourd se fit entendre, et une articulation se déboita dans son épaule. Il hurla de douleur, et son cri fut couvert par le ricanement de la démone...Elle essaya de mettre sa main sur la bouche de Dob, mais il commençait à s'énerver....

Le loup sentit une vague de fond remonter, une colère sourde qui clamait à haute voix de se battre, de se relever et de faire face...Une force terrible le submergea, il sentit son sang bouillonner dans ses veines et tout son corps commença à se métamorphoser, à prendre de l'expantion...Sa silhouette se découpa, sa musculature grossit en un instant...Tout cela faisait mal, et l'homme pris une forme que Tifni n'avait jamais vu, mais qu'il lui avait parlé lorsqu'il lui avait raconté ses origines....

Il se retourna brusquement et avec violence, jetant plus loin la démone surprise par un tel excès de colère et de violence, et se leva debout en grondant sourdement, la lune en arrière plan donnant du relief à son corps...Dans le ciel, un éclairs zébra la nuit pourtant sans nuages, et la dragonne tomba au sol dans un vacarme assourdissant, complétement vidé de son énergie...





Dob regarda Tifni, ou celle qui se tenait devant lui, avec son sourire de carnassier. Il allait vendre sa peau chèrement, car il n'était pas question que tout se termine ainsi...

-TiF...Ni...Va t'EN...Je t..t'eN PriE....

Elle le voyait à travers des yeux qui ne lui appartenaient plus... Il était là devant elles, beau comme dans son souvenir, se réchauffant auprès d'un feu, l'attendant comme il l'avait promis... Mais en cet instant précis, elle aurait voulu qu'il n'ait pas tenu parole et qu'il soit loin d'ici... Il aurait trahi sa promesse, mais elle n'aurait pas pu le trahir à son tour.

Elle n'avait pas cessé de hurler dans son propre cerveau, et plus elle hurlait, plus elle sentait la Bête s'en réjouir. Dob avait hésité devant elles, mais évidemment, il n'avait pas le choix ! Les sucs de Celle qui l'habitait commençaient à faire leurs effets... Elle sut alors que la partie était déjà perdue : Elle allait l'utiliser comme Elle voulait, le salir, la salir également, se délecter de la souffrance qu'Elle engendrerait, les perdre l'un pour l'autre et s'en retourner au néant d'où Elle venait, jusqu'à la prochaine lune. Elle allait la laisser à terre, ravagée de douleur, ne gardant comme souvenir que ce qu'elle lui aurait fait subir contre son gré. Elle se sentit perdue pour l'éternité et elle n'était pas sûre de s'en relever... Elle crut devenir folle : elle n'était plus qu'une âme prisonnière à l'intérieur de son propre corps, sans substance, sans possibilité d'agir... Lentement, elle se sentit basculer et perdre prise sur la réalité...

La démone agit si vite que Tifni ne sentit rien venir : Elle s'était jeté sur lui comme un fauve. Et elle n'avait entendu que son cri, à lui, qui lui jurait qu'il ne voulait pas la combattre... Elle aurait aimé lui hurler qu'elle ne le voulait pas non plus ! Mais elle n'avait plus rien à quoi se raccrocher, elle ne commandait plus rien. C'est le goût de son sang sur sa langue qui la ramena à la réalité... Il était blessé ! Un tourbillon de douleur sembla l'emporter, la déséquilibrer... Et elle ne pouvait rien faire, ni lui venir en aide ni contraindre son corps à prendre la fuite... Elle ne voyait plus ce qui se passait car l'Être avait pris possession de toutes les fonctions dont Elle avait besoin pour arriver à ses fins. Etait-il mort ? À terre ? Tifni sentit la panique affleurer...

Et ce fut le choc... Elle La sentit perdre prise un instant et son propre corps fit un vol plané, percutant le sol avec force... Elle eut conscience de la douleur : la démone avait perdu la maîtrise sur son corps pendant quelques secondes. Profitant de cet instant de répit, elle se redressa, les mains sur le sol, à quatre pattes et le regarda à travers ses propres yeux... Il ne ressemblait pas au Dob qu'elle connaissait, ni à celui qu'elle avait vu à travers les yeux de la démone en arrivant... Le lycan ! C'était la forme dont il lui avait parlé, cette aspect qui lui faisait peur... Il l'avait pris pour se protéger de cette folie ! Et soudain, la druidesse eut peur... Qu'allait-il résulter d'un combat entre eux ? Elle ne voulait pas le blesser mais la bête allait lui reprendre son corps, ce n'était qu'une question de secondes ! Et lui qu'allait-il faire ? Se défendre, bien sûr...

Elle tenta de garder le contrôle, se relevant lentement, écoutant la douleur dans ses muscles et ses os, se concentrant sur elle, comme un focal. Peut-être que si elle arrivait à avoir suffisamment mal, elle pourrait garder conscience ? Mais la douleur reflua, et la Bête refit surface, furieuse et prête à en découdre. Elle lâcha dans l'air ambiant une salve de ses sucs, mais ceux-ci ne semblaient plus avoir d'effets. Elle siffla et s'approcha du lycan. A une vitesse surprenante, elle plongea, les griffes en avant et le percuta de plein fouet. Tifni se rendit compte qu'il ne voulait pas la blesser car il retenait ses coups. Elle comprit et la démone en même temps qu'elle qu'il allait perdre en agissant ainsi. Elle l'avait plaqué contre le grand chêne et tentait de le mordre à la naissance du cou : Tifni comprit qu'Elle voulait lui arracher la gorge pour le tuer. Elle avait engagé un duel à mort : il n'était plus question pour elle de luxure... Dob réussit à la saisir aux épaules et utilisant une puissance insoupçonnée, La propulsa vers l'arrière : elle décolla de plusieurs mètres, et atterrit sur le dos. Le choc La sonna quelques secondes, pendant lesquelles Tifni tenta de reprendre de nouveau le contrôle.

Elle essaya de se relever et c'est alors que la pierre de larme toucha sa peau : baissant les yeux vers elle, elle la sentit brûlante contre sa peau, bleue, et brillant de mille feux... Elle referma sa main dessus, l'utilisant comme point d'ancrage. Elle sentait qu'elle allait repartir d'où elle venait mais s'y refusait de tout son être. Elle inspira bruyamment et agrippa la pierre, s'y accrochant de toutes ses forces. Cette partie d'elle et de lui qui s'était mélangée pour former le bijou qu'il lui avait offert... Elle le sentait pulser entre ses doigts.

C'était au tour de la démone de hurler dans son cerveau, de se débattre pour rependre possession du corps de Tifni. Se concentrant sur la pierre, elle se releva et plongea son regard dans celui de Dob. Le lycan semblait furieux. Voyait-il que ses yeux à elle avaient perdu la teinte rouge qu'ils avaient quelques secondes auparavant ? Il fallait qu'elle trouve la force de parler, qu'il comprenne qu'elle était là et qu'elle luttait...

Une douleur intense vrillait son cerveau, la transperçant de toute part, tiraillée entre la Démone et sa lutte intérieure. Soudain, elle sentit les griffes de ses doigts se rétracter lentement. Elle sentait ses forces partir en même temps que ses ailes regagnaient l'intérieur de son corps... Elle dut poser une main à terre pour ne pas tomber de tout son long. Le visage crispé sous l'effet de la douleur, elle contenait de toutes ses forces l'Être qui tentait encore de sortir : elle l'entendait hurler qu'elle allait le tuer, juste pour la faire souffrir. Mais ce qu'Elle ne semblait pas comprendre, c'est que c'était justement ce qui lui donnait la force de continuer à lutter !

En face d'elle, le lycan avait commencé à se déplacer vers elle, lentement, comme incertain de ce qu'il devait faire maintenant, mais bien décidé à ne pas se laisser faire.

- Dob... Je... suis là... C'est... moi... c'est... Tif...

Elle tenta de reculer un peu, mais un tourbillon sembla l'emporter et ses forces l'abandonnèrent. Elle s'écroula sur le sol et sa dernière image avant de perdre connaissance fut celle de la couleur de la lune... toujours rousse...

La fureur qui rageait à travers les veines du loup le rendait presque aveugle, et même s'il avait sentit les odeurs que la démone utilisait pour essayer de l'amadouer, ses instincts ancestrale lui commandait de tuer cette bête, bien que superbe, qui l'avait agressé sans une once de pitié...Il la regarda au sol après l'avoir expédier, puis jeta un coup d'oeil rapide sur ses blessures. Elles étaient profondes, surtout sur sa poitrine et une de ses épaules, là ou elle s'était agrippé pour tenter de le mordre au cou. Peu importe la gravité, il ne les sentait pas du tout, car là était le du des loup de son espèce...Combattre jusqu'à la mort, ou mourir des blessures encourue en combat par la suite...Il y avait toujours l'option de rester en vie, mais elle venait bien loin derrière une liste d'options plus ou moins belle.

La démone tenta de se relever, mais resta un instant à quatre pattes au sol. Essayait-elle de reprendre son souffle? Dob aurait juré qu'elle lui tendait un traquenard, attendant qu'il s'approche pour le mordre à la cuisse, là ou résidait l'une des plus grosse artère. Il connaissait bien la manoeuvre, car il s,en était servit quelques fois, étant en position critique...mais là, c'était différend! Tifni était enfermé dans ce corps, et bien qu'il aurait tout fait pour tuer celle qu'il avait devant lui, son coeur lui commandait autre chose, et cela entrait en conflit avec le feu qui ravageait son sang et ses muscles.

Elle ne bougeait toujours pas...

Ses babines retroussèrent, découvrant une rangée de dents longue comme une main d'homme, tandis que ses griffes atteignirent leur longueur maximale. Il contracta tout son corps, se rapprochant du sol pour prendre appuis et pour pouvoir bondir, pour pouvoir projeter tout son poids contre elle, et ensuite charger, mais il retint son élan, car il y avait quelque chose qui clochait. Elle se releva, puis retomba au sol...

Dob pencha la tête de côté, les oreilles grande ouverte et ses sens en alerte...Il la vit mettre la main sur le pendentif qu'il avait offert à Tifni, et une lumière pulsait doucement contre sa poitrine, puis devint plus forte, et Dob se releva...

L'odeur avait changée...Ce n'était pas celle de la démone, ça il en avait la certitude, il connaissait cette odeur...Il fouilla à toute vitesse dans sa mémoire brièvement mise de côté pour fin de combat, et trouva rapidement...

Tifni...C'était elle...

- Dob... Je... suis là... C'est... moi... c'est... Tif...

Ses oreille captèrent ce qu'elle avait murmuré, et la souffrance qui avait transpirer à travers ses mots lui brisèrent le coeur, et eu l'effet de mettre de l'huile sur le feu déjà bien alimenter. Il se releva de tout son être, et hurla de tout ses forces au ciel, hurla un cri de défi, un cri de rage et qu'une mise à mort allait bientôt avoir lieu, que sa mère en soit témoin ou qu'il meurt dans le sang! Il avança vers la démone, et cette fois, il mettrait fin à ses agissements.

Elle tomba au sol...Encore une bouffée de parfum qu'il connaissait...Encore une fois, il hésita, elle ne bougeait plus, et ses ailes semblait se rabattre sur son dos, même ses griffes commençaient à se rétracter. et encore une fois, l'instinct du loup pensa au traquenard...Mais son odeur, son odeur à Elle, à elle, à elle....Il la sentait à pleine narines, et il ne pouvait pas attaquer, pourtant tout le portait à le faire...

Il lui tourna le dos subitement, se prit la tête entre ses griffes, et hurla de nouveau. tout cette force qu'il avait subtilisé à Tamara allait le tuer s'il ne l'évacuait pas bien vite, elle le consumait à l'intérieur, comme la braise ardente de son feu consume le papillon imprudent et obsédé par sa beauté...

Il chargea...

Le grand chêne subit son assaut, immobile et muet, alors que le lycan frappait dans le tronc comme une hache dans la chair d'un bambin. Chaque fois qu'il frappait, l'écorce volait en tout sens, mettant à nu les couches inférieurs de l'arbre, laissant de profondes entailles de haut en bas du tronc, cicatrices incroyables qui resteraient pour le restant des jours à venir de l'arbre. Un son vint lui faire tourner l'oreille, et il se retourna violemment, de la bave plein la gueule et du sang sur ses pattes, ouvertes et pleine d'écharde de bois fichées dans sa chair.

Elle était debout, regardant le sol...Ses long cheveux noir masquait son visage, elle ne tenait plus le pendentif...

Tout de suite, il renifla l'odeur...Ce n'était pas celle de Tifni...

Tout se déroula rapidement dans sa tête...La distance, le premier bond suivit d'une frappe au corps, un roulé pour se relever et charger le bas du ventre, le soulever et s'il était chanceux, le transpercer de ses griffes jusqu'au niveau du coeur, et l'arracher de sa cage thoracique pour le broyer devant ses yeux de démone...

Ou s'enfuir et la laisser vivre...

Il secoua sa tête, il n'avait pas prononcé ces paroles, mais elles avaient explosées dans sa tête comme une déflagration de la foudre. Il resta à l'écoute, les oreilles pointées, et se sentit soudain plus faible...Il expira fortement, ses épaules commencèrent à lui faire mal, ses pattes aussi, et il courba un peu le dos. Il regarda son ventre, une grande tache sombre le parcourait, et il était rouge jusqu'au coudes. Pourquoi cette soudaine baisse d'énergie?

-TAMARA!!!!!

Le cri était violent, et le loup se sentit trahis soudainement...Pas par Tamara...cela était impossible, cela ne se pouvait pas!

La démone oscillait doucement, comme si elle se concentrait, et Dob vit un coin de son sourire remonter en un rictus victorieux. Il n'en fallu pas plus, il chargea dans sa direction, et frappa dedans avec tout le poids de son corps, ce qui la renversa et l'assomma net sur le coup. Il revint vers elle, affaiblit, se pencha sur elle et sentit son odeur.

-Tifni, je te demande pardon...

Il reprit sa forme d'homme, et soudainement, tout le poids de la faiblesse humaine se retrouva sur ses épaules, tout l'énergie dépensé lui signifia un grand vide. Il plia un genou malgré lui, et mit une main sur elle...Il toucha la pierre du bout de ses doigts, et parfaitement conscient du risque qu'il prenait, a savoir mourir à l'instant si la démone faisait surface, il se pencha sur elle, et déposa un baiser sur la pierre, puis il voulut lui donné un autre baiser, mais il le déposa sur son front. La pierre se mit à luire doucement...

Il se leva avec misère, et se mit à courir en direction de la ville le plus vite qu'il pouvait, pour ne pas qu'elle le retrouve. Il ferma le lien avec Tamara qui protesta, mais n'en tint pas compte du tout. Il trouva vite à e cacher sous le couvert des arbres, et Merulik était de l'autre côté de ce bois. Il devait faire vite, mais son corps meurtri le suppliait de stopper cette course effréné, quitte à en mourir sur place. Il n'en était pas question, pas aujourd'hui, pas cette fois encore. La démone se réveillerait bientôt, si ce n'était déjà fait, et elle lui en voudrait surement à mort, même que le terme était plutôt faible...Il regarda le ciel un fois arrivé à l'orée du bois, ne pu déceler ni créatures ni astres, les yeux emplie de sang, de sueur et de larmes.

L'auberge était là...S'il pouvait atteindre la porte, il pourrait se terrer surement dans une chambre.

Il se força à courir de nouveau, et la douleur lancinante qui percutait son épaule à chaque pas lui faisait presque perdre la vue, mais il se rendit à l'auberge, ouvrit la porte et manqua s'effondrer sur le sol. L'aubergiste vint à son secours, ainsi qu'une archère accompagnant un guerrier. Il le tirèrent dans l'auberge, fermèrent la porte rapidement après avoir jeter un coup d'oeil furtif dehors, et allèrent placer le corps de Dob sur un lit, dans une chambre. Une bassine d'eau fut placé près de lui, et l'archère épongea son front avec un torchon plein d'eau, puis quitta la pièce...


Seul, dans le noir, inspirant et expirant dans un sifflement inquiétant, Dob écoutait, sursautant à chaque craquements de l'auberge. Doucement, ses yeux se fermèrent, son coeur cessa de marteler contre ses côtes, et ses bras tombèrent de chaque côtés du lit, de minuscules gouttes de sang se déposant sur le sol, comme s'il était couché sur une croix...

Un éclair blanc...
La douleur qui la submerge...
Une pulsation dans sa tête...
Un martèlement...
Le néant...
L'oubli...
Le repos ?

Et la souffrance, fulgurante, qui revient ! La jeune femme à terre eut un sursaut, son corps se cabrant vers l'arrière... Un vide total dans son cerveau... Sa respiration s'accéléra, tentant de juguler la torture qui lui servait de compagne en ces sombres instants. Son corps était perclus de courbatures, de plaies sûrement aussi, de douleurs... Elle avait l'impression de n'être plus qu'une meurtrissure...

Mais si elle avait mal, c'est qu'elle était vivante... Vivante ! Pourquoi serait-elle morte d'ailleurs ? Elle chercha dans sa mémoire la raison de son état, mais rien ne vint. Elle ne pouvait pas avoir aussi mal sans en garder de souvenirs ! C'était impossible ! Et pourtant, un vide total semblait lui servir de mémoire. Il fallait procéder par ordre. Gardant les yeux fermés, elle inspecta son corps. A priori, rien de cassé, mais des tonnes de contusions. Peut-être une cheville en compote. Pas sûre qu'elle puisse marcher tout de suite. L'odeur du sang aussi... Le sien ? Oui, en plusieurs endroits, mais pas seulement le sien.

Elle ouvrit doucement les yeux. A priori, elle était sur le sol, dans une forêt. Elle entendait le clapotis de l'eau : elle allait pouvoir se laver, si elle arrivait à trouver assez d'énergie pour bouger. Observant les lieux, immobile, elle se rendit compte que le jour se levait. Combien de temps était-elle restée là ? Une chance que nul n'était passé par là. Elle aurait offert une cible de choix ! Elle commença par bouger ses doigts, ses mains, puis ses bras. Basculant sur le côté, elle dut étouffer un gémissement. Mais qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire ? Elle essaya de se redresser, mais la tête lui tournait. Depuis combien de temps n'avait-elle pas mangé ? Impossible de retrouver le moindre repère.

Elle prit une profonde inspiration. Il fallait qu'elle se bouge, elle ne pouvait pas rester ainsi indéfiniment ! Réussissant à s'asseoir, elle regarda les dégâts. Pleine de bleus, des estafilades sur les bras, des marques de doigts sur les épaules, comme quelqu'un qui l'aurait serré violemment, des plaies sur les jambes, du sang un peu partout... Elle se traîna lentement vers l'eau et commença à détacher les lambeaux de sa tunique. Elle roula sur elle-même pour pénétrer dans le liquide glacé. Instantanément, une onde d'apaisement passa sur son corps. Elle attendit un peu, immobile, avant de frotter doucement ses contusions. Elle s'immergea entièrement dans le lac, lavant la sueur qui la recouvrait, le sang qui lui collait à la peau, les plaies qui la parsemaient. Elle y resta un long moment, apaisant ses douleurs physiques, faute de savoir à quoi d'autre se raccrocher.

Ressortant de l'eau lentement, elle se rendit compte que le soleil avait fait son apparition et choisit un endroit où elle pourrait profiter de ses bienfaits pour se sécher. Elle s'assit dans l'herbe douce, fermant les yeux, se sentant un peu mieux que tout à l'heure. Pourquoi ne se rappelait-elle de rien ? Elle était dans un lieu inconnu, entièrement nue et désarmée... Elle se releva et tenta de chercher des indices. Elle repéra les traces d'un campement, un feu de camp notamment. Le sien ? Puis ses yeux découvrir un immense chêne centenaire : d'étranges marques zébraient son tronc. Intriguée, elle s'approcha et avança sa main pour les toucher.

A l'intérieur de son être, un immense coup de tonnerre retentit, menaçant de la projeter à terre, une nouvelle fois. Dans un tourbillon démentiel, les souvenirs affluèrent, se bousculant les uns les autres, remplissant sa tête d'images de combat, de sang, de lycan et de lune rousse... Elle crut perdre l'équilibre et elle se soutint à l'arbre, reposant son front contre ses plaies ouvertes. Des larmes coulaient le long de ses joues au fur et à mesure que la mémoire lui revenait. Une nouvelle fois, sa malédiction avait frappé...

- Dob...

Sa voix n'était qu'un murmure... Où était-il ? Mort ? Non ! Son corps serait ici... Il avait pu s'échapper... Qu'avait-il subi ? Elle n'en gardait qu'un vague souvenir... La démone était-elle arrivée à ses fins ? Les traces qu'elle relevait dans les environs faisaient penser le contraire... Un combat ? Ce n'était pas dans les habitudes de la bête... A moins qu'elle ne soit passée à un stade supérieur pour le faire souffrir ? Mais s'il n'était pas mort, où était-il ? Elle trouvait étrange qu'il soit parti en la laissant à terre ainsi... à la merci de n'importe qui, des bêtes sauvages...

La seule conclusion qu'elle arrivait à en tirer était que la succube avait bel et bien obtenu ce qu'elle voulait, et qu'une fois son méfait accompli, Dob, écoeuré, était parti sans se retourner... Cette idée la faisait souffrir au plus haut point, martelant son coeur dans sa poitrine. Elle ne voulait pas y croire ! C'était impossible, ce scénario n'expliquait pas les coups et le champ de bataille... L'incohérence de la situation était tangible. Des éléments clochaient... Ces traces de sang, qui ne lui appartenaient pas, l'angoissaient.

Soudain, elle sut ce qu'elle devait faire... Tamara !!! Elle devait retrouver la dragonne. Elle savait sûrement ce qui s'était passé ! Ils étaient liés tous les deux, elle pourrait lui expliquer, lui dire où il se trouvait, s'il était blessé... s'il était parti pour ne plus la voir...

- Tamara ?! TAMARA ?!

Elle criait dans le jour naissant, espérant que l'amie de Dob l'entendrait et répondrait à son appel...

Tamara avait subit des dommages, elle avait atterit dans les arbres lorsque Dob lui avait soutiré son énergie, et bien que lacéré à quelques endroits, rien de majeur ni de bien grave. Par contre, elle devrait rafistoler une de ses ailes, la membrane s'étant déchirée sur une énorme branches cassée en biseau. Elle se relva donc, secoua sa tête pour remettre les idées au clair, et figea une seconde...Elle n'entendait pas Dob, et ce n'était pas normal du tout. Elle regarda autours d'elle, se repéra grace au lac, et decida d'aller voir comment le combat s'était fini, s'il avait eu une fin...

Toujours pas de lien avec Dob...Il ne pouvait pas être mort, sinon elle aussi le serais, mais pourquoi donc....Elle approcha du lac en marchant prudemment, et commença à le contourner. Sa vue aiguisée perçu du mouvement de l'autre côté, et elle se tapit au sol, observant. Elle vit Tifni, ou la démone, se relever et s'examiner, se dévêtir et entrer dans le lac. Tam observa longuement pour être certaine que c'était bien celle qu'elle voulait voir, et non la démone. La journée s'était levée, le soleil chauffait ses écails et sa force commença à revenir tranquilement. Le loup n'y avaiat pas été de main morte, il l'avait presque paralyser en plein vol tellement sa demande avait été pressante et puissante...La seule fois ou il avait fait cela, trente deux hommes étaient mort déchiqueter, broyer et laisser sur le sol pour les vautours...Elle n,aimait pas quand il faisait cela, car bien qu'il gardait un semblant de contrôle, trop rapidement il dispensait la mort et la destruction. D'ordinaire, elle était capable de le calmer, et de modérer cette décharge d'adrénaline qui lui détruisait presque le corps, mais là, elle avait vraiment été surprise!

Elle continua d'observer la femme qui se lavait dans l'eau. Il fallait reconnaitre que sa beauté, pour une humaine, était bien au delà de celle qu'elle avait vu dans les parage de la ville tout près, et que son loup avait du gout...Voilà qu'elle faisait de l'humour maintenant! Sa chute avait du lui cogner la tête solidement...

La femme sortie de l'eau. Tamara la trouva désemparée, presque confuse, cherchant sur le sol quelque chose qu'elle ne pouvait pas voir d'ou elle était. La femme se tourna vers le lac, et Tamara fut certaine que ce n'était pas la démone.

- Tamara ?! TAMARA ?!

Elle leva sa tête, puis se releva. La chaleur lui avait fait du bien, avait atténuer les douleur sourdes qui lui rappelaient qu'il n'est jamais bon de perdre le contrôle en vol. Elle s'avança lentement, tout de même un peu sur ses gardes, et se mit bien en vue devant Tifni.

-Pauvre femme...Pensa la dragonne. Si belle, comme le jour, et portant un fardeau si lourd...Y avait-il espoir? La dragonne pensait que oui, car au long du combat, elle avait sentit elle aussi le parfum de la femme, son odeur à elle, et Dob avait hésité plusieurs fois. En temps ordinaire, le loup ne se serait même pas poser la question à savoir qui était devant lui, tout ce qu'il faisait était de tailler dans l'ennemi, de se prendre des coups, et de souffrir ensuite...Mais Dob avait attaqué l'arbre, et pour Tamara, cela voulait dire qu'il tenait beaucoup plus qu'elle le pensait à cette femme, démone ou pas.

-Dame Tifni, vous êtes vivante...bien!! Vous avez piètre allure par contre, pardonnez ma franchise...Votre corps est couvert d'ecchymoses...Il n'est pas doux, le lycan n'est-ce pas? Mais à ce que j'ai cru voir, vous non plus dame Tifni...Dob a essayé de vous mettre en garde lui aussi, mais son coeur vous laisse approcher, et cela lui à presque couté la vie, et la vôtre aussi...

Tamara tourna autours de la femme nue, regardant les dégats qu'elle avait subit.

-Ne soyez pas gênée devant moi dame Tifni, les humains pour moi ont une drôle de morphologie, petit, frêle et fort en même temps, mais c'est leur coeur qui font qu'ils sont grandiose, ou encore de vils bêtes...Ou est mon loup dame Tifni? Vous le savez? Il a rompu le contact avec moi lorsque j'ai repris mon énergie vitale, et j'ai aussi perdu sa trace lorsque je me suis écrasé dans les arbres là bas...Du coup je ne peux plus voler, avant de me faire soigner...Mais vous devrez le retrouver rapidement, car juste avant que je ne perde le contact, j'ai vu une de ses blessures, sur sont torse, et elle n'était pas très jolie, ni celle sur sont épaule d'ailleurs...La démone qui se sert de vous, dame Tifni, reviendra surement, et elle voudra mettre à mort mon loup...Et je n'aurais d'autre choix que de vous tuer sur le champ...Ce n'est pas du tout mon souhait dame Tifni, au contraire, j'aimerais bien mieux que..

Elle s'approcha d'elle, sa large tête devant Tifni,

-J'aimerais bien mieux que vous preniez soin de mon loup...Il le mérite, et bien qu'il ai un sale caractère des fois, à part moi, personne ne le regarde trop trop. Je connais l'importance pour lui de savoir qu'il compte pour quelqu'un...Vous lui avez témoigner beaucoup d'affection dame Tifni, j'espère que votre coeur est aussi tendu vers lui que lui l'est pour le vôtre...Sinon, je peux seulement vous dire une chose, briser ce coeur en or, et il disparaitra à jamais de votre vie...Il est comme cela, bien malgré tout ce que j'ai essayé de lui apprendre...Maintenant, nous devons le retrouver, et c'est urgent, car je le crois blesser, et très vulnérable..Si sa magie venait à manquer, les hommes de la villes le tueraient à coup sûr, car il redeviendrait un loup blanc...

Tifni parue désemparé à ces paroles, mais Tamara la poussa doucement de son museau.

-Avant qu'il ne coupe notre lien, je l'ai entendu parler d'auberge...Et la dernière vision que j'ai eu fut cet arbre, puis une course effrenée...Puis plus rien. Parfois je réussi à conserver le lien même s'il ne veux pas, j'ai essayé, mais il a réussi cette fois-ci...Je ne connais pas vos intentions dame Tifni, je ne connais que celle de mon loup...Mais dites moi tout de suite si vous allez partir à sa recherche, car si jamais vous ne deviez pas le faire, ce qui signifierait beaucoup pour lui et moi par la même occasion, je vous quitterais sur le champ pour partir à sa recherche...je suis inquiète, même que je commence à ressentir un grand vide en dedans de moi...Et ce n'est pas bon signe du tout...

En voyant Tamara répondre à son appel aussi vite, Tifni commença par se sentir soulagée. Mais très vite, elle ressentit la méfiance de la dragonne. Celle-ci resta à distance d'abord et quand elle prit la parole, ce fut en partie pour la menacer de mort... Tifni se sentit rougir sous ses regards.
Qu'est-ce qu'elle espérait ? Que Tamara allait l'accueillir à ailes ouvertes alors qu'elle avait failli tuer son loup ? Il ne fallait pas rêver... Elle baissa la tête et attendit que l'examen de la dragonne prenne fin. Elle se sentit mise à nue par ses paroles et l'écouta attentivement, tentant de faire preuve de patience...

- Dame Tamara, je comprends votre réticence... Ma situation est bien loin d'être simple, hélas. Pour l'instant, le temps est fini pour la démone qui m'habite. Je ne gagne qu'un sursis de quelques semaines, mais je ne veux pas y réfléchir ce matin... Je... Je vais retrouver Dob, même si je dois retourner toute la plaine pour cela. Je vous le jure... Non pas parce que je vous crains, mais parce que je mourrais si je devais être responsable de sa mort à lui. Pourrez-vous tenir sans soin ?

La dragonne hocha la tête en silence.

- Prenez soin de vous en attendant. Je vais faire le plus vite possible. S'il a parlé d'auberge, il a du opter pour celle de Mérulik. Je vais suivre sa trace là-bas, même s'il doit me rejeter à tout jamais. Je suis responsable de toute cette douleur et je ne saurai comment me faire pardonner. Attendez-nous !, ajouta la druidesse en commençant à courir dans la direction que Dob avait du prendre quelques temps auparavant.

Tifni partit sans se retourner, courant de toutes ses forces et espérant arriver à temps. Dès qu'elle eut fait quelques centaines de mètres, elle utilisa un des pouvoirs innés des druides et se changea en félin, pour gagner de la vitesse et masquer sa nudité aux yeux des hommes. Le paysage défilait sans qu'elle y prête la moindre attention : tout son être était tourné vers l'auberge où elle espérait retrouver l'être qu'elle avait mis en danger. A l'approche de la capitale, elle ralentit et regarda autour d'elle. Elle repéra une femme de chambre étendant sa lessive dans un jardin. Furtivement, elle s'introduit dans les lieux, attrapa une tunique au vol et repartit. Arrivant non loin de l'auberge, elle passa le vêtement en se promettant de revenir dédommager la femme. Il était encore tôt, heureusement, et les passants se faisaient rare. Elle reconnut aisément les lieux, bien qu'elle ne soit pas venu depuis bien longtemps.

Elle pénétra comme une furie dans la salle principale où quelques hommes portèrent la main à leur épée, surpris par cette entrée. La voyant sans arme, ils retournèrent nonchalamment à leur repas. Ne leur prêtant pas la moindre attention, elle se dirigea vers le comptoir d'où l'aubergiste observait son arrivée, interrogateur. Reprenant son souffle, elle tenta de lui sourire, bien que le coeur n'y était pas :

- Un homme a du arriver dans la nuit, brun, blessé... Je dois le voir, absolument.

Voyant qu'il ne gagnait pas une cliente, l'homme se rembrunit et bougonna dans sa barbe, se méprenant sur ses intentions :

- Je ne prend pas part aux conflits qui ravagent ce royaume. Passez votre chemin. Cette auberge accueille tout ceux qui peuvent payer leur du, rien de plus !

Soupçonnant qu'elle n'arriverait à rien en se mettant en colère, Tifni respira un grand coup. Elle écarquilla les yeux et sa voix se fit suppliante.

- Vous vous trompez. C'est mon ami, je suis venue prendre de ses nouvelles et l'emmener, s'il y a lieu. Je suis sans arme, ajouta-t-elle, écartant les mains, pendant que l'homme l'observait sans rien dire. Dépêchez-vous, s'il-vous-plaît.

L'aubergiste soupira puis sembla décider de lui faire confiance. Il se saisit d'un trousseau de clés et la conduisit vers les étages. Il ouvrit une porte et la laissa pénétrer, la refermant sur son passage. Tifni courut vers le lit, où Dob reposait, inconscient. Elle l'observa un instant, avança sa main vers son poignet. Son coeur battait toujours, mais sa respiration était faible. Sa blessure au cou ne semblait pas très grave, mais celle à l'abdomen coulait encore. Elle se pencha vers lui et murmura à son oreille :

- Tiens bon, mon loup-homme... Je vais chercher de l'aide... Ne meurs pas, maintenant que je t'ai trouvé...

Elle se releva, sortit de la chambre en courant, bouscula l'aubergiste dans l'escalier et redescendit dans la salle principale. Elle regarda autour d'elle. Un prêtre cartellois, mal réveillé, chipotait dans son assiette de soupe. Elle s'approcha, le saisit par le bras et le força à se lever, tout en lui expliquant la situation. L'homme la regarda, hésitant, mais il dut lire dans les yeux de Tifni la sourde colère qui l'habitait et ne résista pas. Il la suivit dans les escaliers.

Rentrant de nouveau dans la chambre, la druidesse sentit immédiatement un changement dans l'air. Elle se précipita et réalisa que Dob avait regagné sa forme originelle. La magie avait cessé d'opérer... Le prêtre était entré à sa suite et regardait sans comprendre le lit où reposait un loup blanc, tâché de sang... Tifni sentit la colère l'envahir de nouveau et lui dit rageusement :

- Ne cherche pas à comprendre, et soigne-le... C'est un combattant cartellois, crois-moi sur parole. S'il meurt...

Elle ne finit jamais sa phrase, mais le prêtre sentit perler la menace et s'exécuta. Il s'avança et apposa ses mains sur le corps du loup, se concentrant sur son travail. Tifni s'agenouilla à ses côtés, posant sa main sur la tête du loup. Elle ne savait pas prier et le regrettait en ces sombres moments. Elle aurait voulu promettre de donner sa vie en échange de celle qui était étendue là devant elle. Elle souhaitait le réveil de Dob de tout son être, et le craignait en même temps : mais elle serait forte et elle préférait le savoir vivant et loin d'elle... Le prêtre continua son travail en silence, pendant un temps qui sembla durer une éternité ; puis la lueur sur ses mains diminua et il prit appui sur le lit...

- Voilà... Il est hors de danger. Mais il est encore faible et va dormir un moment. Je ne suis pas en état d'en faire plus.

Il se leva, épuisé, et commença à se diriger vers la porte. Tifni le saisit par la manche et lui souffla :

- Merci. De tout coeur, merci... S'il-vous-plaît, en bas... Ne dites rien...

L'homme la regarda en silence un instant et renonça à comprendre les raisons qui la motivaient. Il hocha la tête et repris son chemin.
La druidesse détourna son regard de la porte pour observer le loup. Les plaies étaient refermées en grande partie ; sa respiration était régulière et il semblait apaisé. Elle sentit l'épuisement la submerger. Le manque de sommeil, de nourriture, le combat et sa course effrénée la rattrapaient enfin. La tristesse était là aussi car elle craignait d'avoir tout perdu aujourd'hui. Qu'allait faire Dob à son réveil ? Elle savait qu'il fallait qu'il s'éloigne d'elle à tout jamais, pour sa propre survie... Mais elle était tiraillée, refusant qu'il disparaisse de sa vie... Ses pensées tourbillonnant, la main toujours posée sur le haut de sa tête, assise à même le sol, Tifni sentit son corps avoir raison d'elle et elle sombra dans un sommeil proche de l'inconscience.

Dob se réveilla lentement. Sa tête lui faisait mal, son corps aussi, mais moins qu'il ne le pensait..Il ouvrit les yeux, sa vision flou mit quelques secondes avant de se replacer, le décors ayant presque fait un tour sur lui-même.

-Aille...Mais qu'est-ce....

Il y avait un poids sur sa tête...

il ne bougea pas, mais écouta. Une respiration lente, profonde, et battement de coeur très au ralentit lui signalèrent qu'une autre personne était dans la pièce, et cette personne avait une main sur sa tête...

-Impossible...à moins que ce ne soit un voleur! Pensa t-il, mais la respiration, et le coeur...Non...

Le loup bougea un peu, et se dégagea de la main qui était sur sa tête. Il ne vit pas qui c'était, il ne faisait attention qu'a ne pas faire de bruit, au cas ou il aurait à se défendre.

-Voilà...Doucement...Une patte au sol, puis une autre. le devant maintenant...bien...

Le loup se retrouva au sol, faisant la grimace dans le noir sous le coup de la douleur qui revenait. Il se retourna vivement,et observa. De l'autre côté du lit, il ne voyait pas qui s'était, mais il voyait la main sur le lit...Cette même main qui sertie de griffes avait déchiré sa chair et tenté de le tuer...Le pelage sur son dos se hérissa, et se babines se retroussèrent pour dénudé ses canines, mais il ne gronda pas...Quelque chose clochait, elle ne bougeait pas, mais elle dormait. Il approcha doucement, contourna le lit, et il vit Tifni, ou étais-ce la démone, qui dormait sur le bord de son lit.

-Ce n'est pas la démone Loup!!

-Arrgggg..Tamara!! Ne cris pas dans ma tête!! Et heu...

-Oui j'ai rétablit notre lien petit inconscient! Croyais tu que j'allais te laisser mourir ainsi!

-Tu as bien failli le faire lors du combat! Tu m'as vidé de ton énergie, et je suis devenu faible!!Elle m'aurait tuer sans autre forme de procès!

-Si ta rage ne t'avait aveuglé au plus haut point, tu te serais rendu compte qu'elle luttait avec l'énergie du désespoir pour combattre sa démone!! Et qu'elle réussissait!Mais toi, emplie de rage, tu ne voyais pas cela, et toi! Tu l'aurais tuer!! Elle était sur le point de gagner, probablement pour la première fois de son existence, et tout cela pour qui? Tu ne vois pas? Oui pour toi Dobermann...Elle ne veux pas que tu meurs, et surtout, elle ne veux pas que tu t'éloignes d'elle à cause de cette nuit...Dobermann, elle a combattu pour toi! Sinon, elle aurait regardé, et laisser faire, mais là, c'est différent...Son coeur à changer, et tu la tuerais définitivement si tu partais comme un voleur, ou encore un égoïste, dans la nuit sans dire aurevoir! J'aurais honte de toi!

-Tamara...Tu connais mes intentions, mais je n'ai pas l'intention de partir. Je lui ai promis que je ferais tout ce qu'il fallait pour l'aider, et je ne reviens pas sur ma promesse, surtout que..

-Dis le moi cette fois petit loup.

Le ton de la dragonne s'était apaisé...

-Que j'éprouve des sentiments pour elle...Je sais, je ne devrais pas, et cela pourrait être la cause de ma perte, mais je..

-C'est ce que je voulais entendre Dobermann. Tu sais, lorsqu'elle luttait en elle-même, elle s'est accroché à la pierre que tu lui a donné, et à partir de là, c'est la démone qui a eu peur...Malgré le fait que tu ai presque tout pris mon énergie, j'ai insufflé une petit quantité que je t'ai volé durant le combat, dans la pierre. Je ne savais pas si cela allait faire quoi que ce soit, ni fonctionner, mais la pierre s,est mise à pulser d'une lumière que je n'avais jamais vu...Et Tifni est revenue, elle se battait Dob, elle se battait pour toi, pour te savoir en vie, et pour pas qu'elle te salisse...
Tu imagines son sacrifice petit loup?


Le loup regarda la belle étendue sur le bord du lit. Une vague d'émotion venait de le submerger, et une perle glissa doucement de son oeil jusque sur sa joue.

-Elle a fait tout cela pour moi? La question, il se la posait lui même, et la dragonne s'abstint de répondre.

-Elle est revenue vers moi...

-Oui Dob, et ce, malgré le fait qu'elle crois dur comme fer que tu la rejetera, et qu'elle devra partir de cette auberge seule, le coeur brisé à jamais.

-Non!! Je ne veux pas que son coeur sois brisé à jamais!! je le veux pour...Moi...Tam?

-Oui petit loup?

-Je l'aime...

-Ta sincérité me réchauffe jusqu'ici petit loup...Je savais, mais j'espérais qu'un jour tu le dises...


Le loup farfouilla un peu partout, et dans ce qu'il restait de ses bagages. Il découvrit une petit potion verte, une des seule à ne pas être brisée. Il la but, et un long frémissement parcouru sa colonne jusqu'en haut. Tout de suite, il pris sa forme humaine. Il approcha d'elle, la pris dans ses bras et la déposa sur le lit. Il mit quelques couvertures sur elle, s'assura que tout était à sa disposition.

Il sortit de la chambre, descendit en bas ou l'auberge était bondée. L,ambiance semblait être à la fête, et nul bagares ni escarmouches ne venait troubler les gens.
Dob alla voir l'aubergiste, lui remit une petite bourse pleine d'or.

-Merci mon brave pour votre aide...Je ne sais comment vous le montrer mais je crois que ce léger surplus vous fera plaisir...Maintenant, vous pourriez nous préparer quelque choses à manger? et aussi...

Il remit une autre bourse sur la table.

-trouvez moi une robe pour la femme que vous avez surement vu hier soir...Mais je ne veux pas n'importe quelle robe, j'en veux une qui lui rende grâce, vous voyez ce que je veux dire?

-Mais mon bon monsieur, je ne m'y connais pas en robe!

-Alors envoyé votre femme, je vous fait confiance, Mais ne la perdez pas!

-Oui mon bon seigneur, j'y vais de ce pas.

L'aubergiste appela sa femme illico en sous-pesant la bourse que Dob lui avait donné. Il venait probablement de faire sa journée en une seule fois...

Dob remonta à la chambre. Tifni dormait à point fermés, sa respiration était calme. Il s'assit sur le bord du lit, et après une brève hésitation, posa le dos de sa main sur sa joue, la laissa glisser et joua doucement dans ses cheveux. Il remarqua que la pierre était translucide...

Quelque heures plus tard, l'aubergiste revint avec un paquet bien ficeler, et une servant qui tenait un cabaret avec de la boustifaille. Il avait même pris la peine de mettre une petit fleur dans un verre, et en sembla bien fière!

-Voilà mon bon seigneur, j'espère que cela vous conviendra! et pour la robe..Il y avait un marchand ambulant, plus haut au abord de la ville...Elle est faites de soie...Je n'ai pas trouver mieux mon seigneur!

-Cela ira surement mon ami.

il lui mis dans la main une petit pièce.

-Je ne veux pas être dérangé, sauf si je demande, cela convient-il?

-Oui mon seigneur! Et il referma la porte doucement, avec une courbette qui fit sourire Dob.

le loup retourna sur le bord du lit, et continua à flatter les long cheveux de Tifni, jusqu'à ce qu'elle se réveille...

[HRP] Texte écrit en commun [/HRP]


Un petit frémissement dans ses cheveux... Un frisson jusque dans la nuque... Tifni se sentait apaisée... Elle s'était endormie comme une souche après que... Après que quoi ? Ses yeux s'ouvrirent soudainement et elle se redressa d'un bond en criant :

- Dob !

Et elle le vit de suite, près d'elle, semblant attendre son réveil. La nuit qu'elle venait de passer, les émotions qu'elle avait subies et le combat qu'elle avait mené eurent raison de sa résistance, si toutefois elle avait décidé d'en avoir une, et elle se jeta au cou de l'homme-loup, blottissant son visage dans le creux de son cou.

- Ah si tu savais comme j'ai eu peur ! Je pensais qu'elle allait te tuer, je criais de toutes mes forces mais tu ne m'entendais pas ! J'ai résisté, je te jure que j'ai résisté... Mais elle voulait t'avoir pour me faire souffrir, pour me faire mourir... Et je ne pouvais rien faire ! J'ai essayé de m'éloigner, le plus loin possible, mais dès qu'elle est arrivée, elle a fait demi-tour... pour te perdre, me perdre, nous perdre... J'ai cru mourir en essayant de la faire partir, j'ai eu si peur en voyant le lycan... Je pensais que tu allais la tuer... Me tuer...

Tifni réalisa soudain que Dob n'avait encore rien dit et qu'il lui en voulait probablement à mort... Il avait refermé ses bras sur elle, mais cela devait être un réflexe. Comment pouvait-il être encore là, après ce qu'elle lui avait fait, bien malgré elle ? Obéissant à son instinct, elle se recula, se dégageant de ses bras et le regarda, soudain silencieuse...

-Mais que!?

Le loup regarda Tifni dans les yeux...Sont regard en disait long, et il tendit sa main vers elle, la paume ouverte.

-Pourquoi ce recul Tifni? Ne suis-je pas là? Te tuer? Non!! Je suis partis justement parce que je ne voulais pas!!! Je tiens à...à toi, beaucoup....Je sais que j'ai mal fait aussi...Mais s'il te plait, approche toi...

Tifni baissa les yeux, puis les releva pour croiser son regard, troublée...

- Tu... ne m'en veux pas ? Tu ne vas pas partir ?

-Partir? Non, tu oublie la promesse que je t'ai fait...Et puis, je n'ai pas envie non plus de m'éloigner de toi...Je suis..Bien avec toi, et bon, te savoir loin...J'aime mieux pas y penser....

Tifni ne comprenait plus rien... Elle avait essayé de le tuer, l'avait coursé sur des kilomètres... et il restait près d'elle... Pourquoi ? Elle ne comprenait pas... Elle sentit les larmes envahir ses yeux, encore ! Depuis qu'elle avait rencontré Dob, elle n'arrêtait pas de pleurer ! Lui avait-il permis de retrouver des sentiments ?
Elle s'avança, doucement, prenant sa main...

Il la regarda, puis fit un sourire. Sont petit air timide la rendait tellement jolie...

-Tu sais, malgré que nous nous soyons battu, mes...Sentiments...N'ont pas changé pour toi..Je sais que je te fais peur, et que cela est nouveau pour toi, mais j'ai vraiment envie de...

Il baissa la tête...

Elle le regarda, attendant une suite qui ne vint pas. Sa main était chaude dans la sienne et elle n'avait qu'une envie à cet instant... Elle s'avança, collant son corps contre le sien, posant sa tête sur son épaule, n'osant pas croire à ses sentiments.

- Tu crois qu'on y arrivera ? J'ai peur, Dob... Je ne veux plus jamais te faire du mal, mais j'ai peur qu'elle revienne. Qu'est-ce qu'on va faire ?

Elle le regarda par en-dessous, en attente.

-Moi aussi j'ai peur Tifni...Mais je crois en moi, et je crois en toi aussi...Tam m'a dit que tu avait réussi à prendre le dessus sur ta démone, et tout cela pour ne pas me faire du mal...Ne crois tu pas que c,est merveilleux? N'est-ce pas là une preuve? Tu m'as déjà dis que ton coeur était prit dans la glace, je ne le crois pas du tout...S'il l'était, tu n'aurais pas tout fait pour me sauver...Et heu...

Il l'attira encore un peu plus contre lui,

-Tifni? Heu, je ne sais pas quel sont tes émotions envers moi...Mais si tu me demande les miennes, je te le dirai honnêtement...

Elle fixait ses yeux bruns avec intensité, comme pour lire à l'intérieur de son esprit... Elle avait des milliers de questions à lui poser et le coeur qui battait la chamade. Et à cet instant précis, elle aimait par dessus tout être exactement là où elle était... Elle n'avait pas vraiment besoin qu'il éclaircisse sa pensée, enfin, mais elle avait envie de l'entendre de sa bouche...

- Quelles sont tes émotions à mon égard, mon tit-loup ?, demanda-t-elle à voix basse...

Dob émit un soupir...Il était nerveux, et son coeur s'était emballé comme un feu de paille, en une fraction de seconde...Elle le lui demandait...

-Courage petit loup... Tamara lui envoya un peu d'énergie.

-Tifni, mes émotions...Et bien quand tu es là, je me sent bien, et j'ai toujours l'envie d'être près de toi..Mon regard est toujours attiré vers toi, peu importe qui est dans la place...Et là, pour l'instant...Mon coeur est totalement emballé, et il cogne dur dans ma poitrine...

Il baissa le ton, presqu'un soupir...

-Je t'aime Tifni...

Tifni ferma les yeux, parcourue d'un frisson toute entière... Elle n'eut qu'à monter sur les pointes de ses pieds pour approcher un peu plus son visage de celui de Dob. Elle tremblait un peu, mais ne savait plus vraiment si c'était seulement elle qui tremblait. Elle avança ses lèvres, lentement, vers celles de l'homme qui venait de lui dire qu'il l'aimait, voulant graver cet instant dans sa mémoire.

Dob ferma les yeux...Ses lèvres touchèrent les siennes, et il l'embrassa comme cela faisait longtemps qu'il avait envie de le faire, la serrant dans ses bras, ne voulant plus que cela se termine...Si cela arrêtait, s'enfuirait-elle? Il ne le savait pas, mais elle était collé contre lui, et en cette instant, tout l'univers pouvait bien explosé, ou que les dieux aillent se faire foutre, il n'y avait rien d'autre qu'elle, Tifni...

Il laissa ses lèvres se détaché lentement, et pris une seconde pour ouvrir les yeux.

-Tifni? Tu ne m'as pas dis ce que tu ressentais, toi...C'est un rêve pour moi...T'avoir dans mes bras, mais toi...

- Dob... Tu obsèdes mes pensées, jour et nuit. J'ai envie d'être entre tes bras et de goûter à ta chaleur. Je ne peux plus me passer de ton odeur et tes regards me donnent des frissons. Je pense avoir une petite idée de ce que je ressens à cet instant : je t'aime aussi, Dob... J'ai cru mourir quand tu as disparu tout à l'heure, que je ne savais même pas si tu étais vivant ou mort ! Si elle t'avait tué, je crois que je serais devenue folle. Quand je t'ai retrouvé ici, seul sur ce lit, blessé, presque mourant... Je crois que j'aurai été capable de tout casser en bas, si personne n'était venu te soigner. Même Tamara ne savait pas où tu étais...
Tamara ?

Tifni s'interrompit, alarmée, se dégageant de l'étreinte de l'homme qu'elle aimait...

- Dob, elle est blessée, son aile !!! En tombant, dans les arbres...

Dob avait sourit à la réaction de Tifni et avait semblé communiquer avec sa dragonne un instant.

- Elle va s'en remettre, ne t'inquiète pas : elle n'a rien de grave. Mais tu as raison, allons nous occuper d'elle.

Il commença à regrouper leurs quelques affaires, s'activant dans la pièce malgré tout. Marquant une pause, il ajouta en la regardant de biais :

- ça me touche beaucoup que tu te préoccupes de Tam...

- Elle fait partie de ta vie, Dob... Si mes sentiments sont réels, je ne peux pas faire autrement que de m'en soucier... Comment pourrait-il en être autrement ?

Tifni observa un instant Dob s'affairer. Elle n'arrivait pas à intégrer la scène qui venait d'avoir lieu. Elle venait de prononcer des paroles qu'elle n'avait jamais dites à un homme de toute sa vie et se sentait merveilleusement bien. Tout ce qu'elle avait dit à Dob était vrai : elle se sentait bien avec lui ; elle sentait la sincérité de ses sentiments et avait envie de se blottir contre lui. Elle n'avait pas vraiment voulu l'admettre au départ, mais le loup-homme la troublait beaucoup. Il était gentil, attentionné, attentif à ses réactions. Il avait un côté énigmatique qui lui plaisait énormément aussi ; une souffrance qui se dégageait de lui quand il dévoilait ses émotions, qui montrait qu'il trainait avec lui des douleurs insoupçonnées. Qu'avait-il donc bien pu vivre pour craindre l'amour qu'elle pouvait lui porter ? Il montrait une incertitude face à ses sentiments à elle qu'elle ressentait au plus profond de son coeur.

Elle se sentait revivre. Malgré tout ce qui s'était passé ce jour-là, il lui faisait suffisamment confiance pour accepter sur parole qu'elle n'y était pour rien et qu'elle s'était battu pour éviter le pire. Un ombre venait bien noircir le tableau, mais chaque chose en son temps. Elle allait y réfléchir dès que Tamara serait soignée. Et elle voulait passer plein de temps avec Dob aussi, pour apprendre à le connaître, pour apprendre à l'aimer... Elle avait une envie irrésistible de sentir sa peau contre la sienne, de s'enivrer de son odeur...

Se décidant à bouger enfin, elle rassembla une partie de la nourriture qu'il avait demandé dans une besace. Dans un paquet, juste à côté, elle trouva une magnifique robe en soie bleue, qu'elle déplia en regardant Dob... Celui-ci lui fit un petit sourire, murmurant :

- C'est pour toi...

Tifni était surprise : elle n'avait pas l'habitude qu'un homme lui offre un présent. Elle ne savait pas quand et comment il avait bien pu se procurer une tenue pour elle, mais elle devait admettre qu'elle lui irait bien mieux que la tunique qu'elle avait... empruntée ! Elle l'enfila discrètement.
Dob attendait vers la porte qu'elle ait fini ses préparatifs. Quand il la vit se diriger vers lui, il mit la main sur la poignée pour sortir. Mais Tifni l'arrêta un instant, l'empêchant de s'exécuter. Surpris, il se retourna vers elle. Les yeux pétillants, elle posa la main sur son avant-bras, la fit remonter le long du bras, puis sur l'épaule. S'approchant un peu plus, elle dirigea ses lèvres vers celle de Dob pour l'embrasser, une nouvelle fois. Elle gloussa :

- Je ne vais plus pouvoir m'en passer, maintenant... C'est malin !

A ces mots, le loup lui fit un grand sourire et la serra plus fort contre lui.

Quelques minutes plus tard, ils descendirent ensemble en direction de la grande salle de l'auberge, qui était bien plus bondée que tout à l'heure. Dob se dirigea vers la sortie sans regarder autour de lui ; mais Tifni marqua un arrêt, cherchant des yeux le prêtre qui l'avait sauvé. Le repérant qui les regardait non loin de là, elle articula silencieusement le mot « merci », auquel il répondit par un hochement de tête.
Accélérant le pas une fois dehors, ils prirent ensemble le chemin par lequel ils étaient venus séparément auparavant. Ils ne voulaient pas faire attendre Tamara trop longtemps. Dès que la ville furent hors de vue, ils se regardèrent avec un sourire, partageant la même pensée au même instant. Dans un ensemble parfait, leur forme humaine chatoya... Si quelqu'un avait pu les voir à cet instant, il aurait vu une scène peu courante : un loup blanc courir au côté d'un félin.

Elle cavalait, et le loup aussi. Ces instant de pure bonheur avaient effacés les horreurs des nuits passées, et tout souvenirs de cette nuit furent balayés de la tête du loup. Il courrait, la regardait,il courait de plus belle...Elle semblait irradier la joie, elle jouait en courant, avec une grâce et une habilité peu commune, et ses yeux étaient pétillants...

Dob adorait la voir comme cela, et en cet instant il jura qu'il ferait tout ce qui était possible pour qu'ils s'en sortent tout les deux, et qu'ils puissent continuer ensemble leur chemin qui au départ, était à l'opposé. il firent une pause, burent un peu d'eau, et le loup vint se coller contre elle alors qu'elle buvait. Si un voyageur était passé à cette instant, probablement qu'il aurait sois cessé de boire sur le champ, ou encore se serait acheter des lunettes, car un loup blanc qui se collait tendrement sur une félin, il n'y avait peu de chance que cela arrive...Mais il s'en fichait de ce que le monde pouvait bien penser, il était seul avec elle, et tout les mots qu'elle avait dit dans la chambre à l'auberge l'avait galvanisé, tout ses énergie étaient revenue simplement lorsqu'elle l'avait embrassé.

-Ont y vas?

Elle fit signe que oui. Dob vint frotter son museau contre le sien, affectueusement.

-D'accord!

Ils sprintèrent jusqu'au lac, à un train tel qu'on aurait juré qu'il faisaient la course. Tifni était plus rapide que le loup, plus svelte et habile, mais le loup était endurant, et jamais la cadence ne baissait...

-Je vais gagner, cria t-il en rigolant.

-NAN!!! Et elle accéléra un peu plus, ce qui déclencha un fou rire chez le loup, et qui manqua s'étaler de tout son long en se prenant une patte dans une racine qui dépassait du sol.

Elle le distance au moment ou ils faisaient irruption près du lac. Dob arrêta de courir, comme s'il avait frappé un mur. Les quatre pattes planté dans le sable de la berge, il regarda autour de lui, analysant le décor point par point, et son regard vint se fixer sur l'arbre, le chêne, violé par des coups et une grande tache brunâtre...Il regard Tifni, troublé. Il reprit sa forme humaine, passa sa main sur le tronc.

-Je te demande pardon Tifni...Moi non plus, je n'ai jamais voulu te faire de mal, mais je crois que j'ai failli te tuer l'autre nuit, et....

Elle s'avança vers lui, ayant repris sa forme humaine, et lui mis un doigt sur la bouche pour le faire taire.

-Chut...Tout cela ne doit pas gâcher ces instants...

-Tu as raison.

Il la serra dans ses bras, mais elle ne vit pas que ses yeux étaient humide.

-Dis moi, ou est Tamara? Je ne la vois pas!

Il lui prit la main, et se dirigea vers le lac.

-Tamara!! Tam! Approche!!!

Un gros bouillonnement interrompis le calme de la surface de l'eau, et une grande gerbe d'eau s'éleva, alors que la dragonne sortait la tête du lac, en s'ébrouant.

-Ha! enfin, pas trop tôt!! Vous en avez mis du temps!

La dragonne n'en dit pas plus, et elle s'avança vers eux. Elle regardait intensément Tifni, comme fixé sur elle.

-Dame Tifni!!

La pauvre se colla un peu sur Dob, s'attendant encore à une remontrance de la part de la dragonne. Tamara approcha sa tête plus près d'elle.

-Vous avez quelque chose de changer dame Tifni...Votre..Aura? Il a changé, il a changé de couleur...Au lieu d'être rougeâtre et tourbillonnant, il est plus calme, plus clair et plus...

Elle se tourna vers Dob.

Celui du loup concordait avec celle de Tifni...

-Tu as avouer petit loup?

Dob devint gêné à cette question, mais il fit signe que oui.

Tamara se retourna vers Tifni, et vint coller affectueusement son large museau contre son front. Tifni eu un mouvement de recul, mais Tamara s'y attendait.

-Je suis heureuse pour vous dame Tifni. Tout ce que le loup vous donnera aura ma bénédiction, et vous pouvez maintenant compter sur moi, comme aide bien sur, comme compagnie, et surtout comme amie. Je vois bien que votre aura à changer, et j'irais poussé l'audace en vous disant que vous avez embrassez mon loup...Cela me rend heureuse, car je ressent ces instants moi aussi, lorsque Dob le permet, et je me sens vivante à un point tel que je ne peux que trouver cela merveilleux. Désormais, dame Tifni, je vous considère dans notre famille, si vous le voulez bien. Je vous aiderai, et ensemble, nous trouverons la solution.

Dob avait commencer à recoudre la partie de l'aile de la dragonne, avec un fil et une aiguille qu'un couturier de la guilde lui avait remis: Il est magique!! Il racomode n'importe quoi en un instant, et disparait ensuite!

Les talents de couturier du loup étant au stade homme des cavernes, il faisait ce qu'il pouvait. Ce n'était pas de toute beauté, mais à mesure qu'il tirait sur le fil et que les deux parties se touchaient, le fil disparaissait, et la peau se cicatrisait, ne laissant qu'une mince ligne un peu pus pâle sur la membrure de l'aile. Une heure plus tard, Il eu fini sont travail, et la dragonne regarda Dob:

-Merci mon ami...Et ne refait jamais cela...Je veux dire, prendre autant d'énergie d'un coup...Cela pourrait te tuer, et maintenant...

Elle pointa dans la direction de Tifni,

-Maintenant tu as une bonne raison de rester en vie mon ami...Prend soin d'elle, je sens que quelque chose de grand est né ici, dans les éclats de bataille et de griffes acérées, quelque chose qui lui ne voudra pas mourir, et qui ne se laissera pas piétiner dans le sable...

Dob sourit, il avait très bien comprit le message. Il fit un gros calin à Tamara, puis se dirigea vers Tifni, qui était assise à l'ombre. Il se pencha sur elle, plaça un baiser sur ses lèvres, puis s'assit à son tour, fatigué, mais heureux.

Tifni regarda Dob approcher, l'embrasser et s'asseoir à ses côtés. Elle se sentait étrangement heureuse. A l'ombre des arbres, elle se sentait revivre. Oui, revivre était le bon mot. Comme si elle avait vécu dans la pénombre jusqu'à maintenant, depuis ce qui lui était arrivé. Et qu'aujourd'hui, enfin, elle voyait la lumière.
Elle fronça les sourcils. Tamara avait dit que son aura avait changé. Elle se sentait femme, aujourd'hui... Femme, en harmonie avec la nature, en pleine possession de ses moyens. Un état d'esprit idéal. Une idée commençait à prendre forme : il fallait qu'elle fasse un essai. Elle s'assit en tailleur, prenant une grande inspiration d'air frais et expirant doucement, fermant les yeux et elle entra en elle-même. Elle commença sa méditation, ce qu'elle n'avait pas réussi à faire depuis bien longtemps. Son introspection ne dura pas longtemps et elle fut parcourut d'un frisson, laissant échapper un gémissement.

Ouvrant les yeux, elle vit que Dob la regardait, un peu interrogateur, mais n'osant l'interrompre. Elle tenta un sourire, mais le coeur n'y était pas et elle eut l'impression de grimacer. Pour masquer son angoisse, elle commença à déballer la nourriture et lui offrit des lamelles de viande. Mastiquant une morceau de pomme, elle se rendit compte que Tamara s'était rapproché également, attendant qu'elle veuille bien s'exprimer.

- Depuis ce qui m'est arrivé, j'ai perdu une fonction importante des druides, dit-elle en soupirant. Si je tente de retrouver une harmonie avec la nature qui m'entoure, en entrant en moi-même, quelque chose men empêche. Je n'arrive plus à ressourcer mon énergie. Mon lien normalement inné avec l'univers semble s'être rompu... Non, peut-être pas rompu. Quelque chose m'empêche d'atteindre cet état ; j'y avais renoncé depuis un moment, par peur et par découragement.
Je me sentais bien, ajouta-t-elle en rougissant, et j'ai voulu réessayer, en me disant que peut-être cette fois, j'y arriverai. Mais c'est toujours la même chose...

Tamara avait froncé les sourcils et Dob lui avait pris la main, sentant sa souffrance.

- Pouvez-vous décrire ce qui se passe quand vous méditez, druidesse ? Et à quoi sert cette fonction pour les druides ?

- La méditation, réalisée au milieu d'un état naturel, comme une forêt, permet aux druides de renforcer leur lien avec la nature, et facilite les transformations, l'harmonie qu'on peut avoir avec les êtres vivants... et notre capacité de combat également. J'ai bien peur d'avoir perdu certaines capacités depuis que je ne peux plus méditer. J'ai l'impression de vivre à côté de moi-même, comme un fantôme qui reviendrait hanter les vivants. Pour répondre à votre question, Tamara, normalement, quand on médite, c'est un peu comme si on entrait dans notre propre corps. Nous pouvons voir les flux vitaux qui circulent, ce qui est en ordre et ce qui ne l'est pas. Pendant cette action, il nous est possible d'analyser nos sentiments aussi, même s'il m'est difficile de l'expliquer avec des mots. Et quand la méditation se termine, nous nous sentons apaisés, en plein possession de notre énergie. Depuis ma transformation, cet état est inaccessible. Le rituel d'entrée se passe à peu près bien, je commence à entrer dans mon propre corps... Et puis d'un seul coup, je ne vois plus rien. L'obscurité envahit tout et c'est comme si quelque chose m'expulsait en me poussant de toutes ses forces. Je dois avouer que c'est assez douloureux et violent et j'y avais renoncé.
J'ai pris le parti d'ignorer ce qui m'arrivait, mettant ce phénomène sur le compte du regret de ce que j'ai pu faire quand j'ai massacré ces hommes, comme si cette violence gratuite m'avait fait perdre mon équilibre avec la nature. Mais je me rend compte aujourd'hui que tout est lié. Si je devais mettre des mots précis, je dirai que la démone qui prend possession de mon corps pendant la lune rousse ne part jamais complètement. Elle reste au creux de moi, cachée quelque part, inaccessible, et empêche mes introspections. Je pensais qu'elle me quittait et revenait quand le moment approchait, mais je suis aujourd'hui persuadée que ce n'est pas le cas ! Elle reste là, et attend son heure...

Tifni regarda ses deux amis. Elle se rendait compte qu'elle avait été malhonnête avec elle-même : elle avait refusé de regarder la vérité en face et n'avait pas trouvé de raison de se battre. Mais aujourd'hui, tout était différent : fixant Dob intensément, elle se dit que, pour lui, pour avoir une chance de vivre une vraie vie avec lui, elle se battrait !

Dob ne baissa pas les yeux. Au contraire, Tifni semblait farouche, déterminé, et plus elle le regardait, plus Dob sentait que sa force lui revenait, lui était rendu. Il approcha son visage du sien, toujours en la regardant dans les yeux, et lui dit simplement ceci:

-Tifni, je t'aime beaucoup...Ce regard que tu as, il faut le garder, car je suis sur qu'il fait trembler de peur la chose qui est en toi...Si elle ne veux pas que tu ai accès à ton lien avec la nature, c'est surement parce qu'elle sait très bien que si tu réussi, tu y puiseras assez d'énergie pour la contenir, à défaut de la détruire. Mais regarde dans mes yeux ma belle druidesse...Tu pourras y lire que aussi longtemps qu'il me sera donné de respirer, je combattrai à te côtés pour t'en libérer, car j,ai vu la vraie Tifni, celle qui ne se cache pas, et je suis tombé en amour avec instantanément, sans même avoir eu à me laisser tenter...C'est cette Tifni là que je veux, et je l'aurai...Nous trouveront une solution, il le faut, ou nous mourrons en le faisant, mais même dans la mort, je trouverai le chemin jusqu'à ton coeur et je resterai près de lui pour veiller dessus.

Il lui posa un léger baiser sur le front.

-Tamara? Viens ici s'il te plait!

-Oui Dob?

-Tu as dit que tu pourrais peut-être nous aider...Le penses-tu toujours?

La dragonne se coucha devant les deux, et remarqua que Dob avait pris la main de Tifni. Elle réfléchit un long moment, sans parler ni bouger,ne laissant que son souffle puissant faire savoir qu'elle vivait toujours. Dob n'avait aucun lien mental, et il trouvait cela plutôt pénible, car il ne voyait pas à ce qu'elle pensait, mais attendit patiamment qu'elle ouvre les yeux.

Tifni commençait à être nerveuse, mais il tira un peu sur sa main, pour lui signifier qu'il n'y avait pas de raison.

-Elle cherche sa mémoire Tifni...Lorsque tu seras agée de quelques milliers d'années, toi aussi tu auras besoin d'un certain temps pour te souvenir!

Tamara ouvrit les yeux, et fusilla Dob du regard.

-Ne vas pas penser que je suis gâteuse petit loup!! C'est que j'en ai, moi, des souvenirs!

-Je blaguais, ma douce et tendre dragonne! Et vieille aussi!!


Une petite éclair surgit rapidement du museau de la dragonne et vint frapper le loup sur le bras.

-Aille!!!Non mais!!

-Cesse de te moquer alors, sinon je te fait frire comme un poisson...Le ton amusé de la dragonne détendit un peu l'atmosphère, Dob se frotta un peu le bras, là ou il y avait un petit picot noir.

-Dame Tifni...Il existe une légende, très vieille certes pour les hommes et même pour leur descendance, qui date de mon enfance à moi. Un groupe d'hommes et de femmes vivant dans la magie comme dans la nature...Je ne sais pas si...Enfin, peut-être. Je suggère que nous rentrions à votre manoir, et en chemin, je vous raconterai cette légende. Il y a peut-être un espoir, si jamais...

Dob regarda la dragonne, et c'était a elle de se faire fusiller du regard.

-Termine Tam! Ne nous laisse pas dans un état de questionnement!!

]i]-Chaque choses en son temps petit loup...Cette légende est véridique, car j'en ai entendu beaucoup à son sujet, mais je vais tout de même faire quelque chose avant, sinon nous serions mort avant même d'y avoir mis les pieds.
[/i]
-Mis les pieds ou? Ou cela Tam?

la dragonne laissa tomber un soupir de presque-découragement.

-Un anneau Dob...Un anneau de pierre qui s'élève loin d'ici, érigé par les ancêtres de ce que les homme appelle les druides aujourd'hui. Mais c'est tout ce que tu sauras. Rentrons maintenant, je dois discuter avec dame Tifni en chemin.

Elle se rapprocha d'elle.

-Dame Tifni, je vous poserai des questions, et vous devrez répondre avec votre coeur, en tout honnêteté. Je ne met pas cela en cause bien sur, car je décèle le mensonge bien souvent, mais vous devrez plonger le plus loin possible en votre coeur...Je crois que vous en êtes capable, et que peut-être...Peut-être cela en vaudra la peine...Maintenant, allez, rentrons!

Ils finirent de manger tranquillement. Après tout, il n'y avait pas (encore) d'urgence. Tamara s'était un peu détournée, les yeux perdus dans ses pensées et Dob lui avait fait signe qu'il ne fallait pas la déranger.
Ils nettoyèrent le campement, rincèrent leurs gobelets dans l'eau du lac et se préparèrent à partir. Tifni balaya les lieux du regard, ses yeux s'arrêtant sur le tronc du grand chêne qui, à jamais, porterait la marque de leur affrontement. Elle y posa les doigts, légèrement, ne sachant pas si c'était pour en effacer le souvenir ou au contraire pour s'en rappeler à jamais comme le commencement d'une nouvelle ère. Dob s'approcha et la prit par les épaules...

- Rien ne sert de se torturer... on ne peut pas revenir en arrière.

- Non mais on peut aller de l'avant et éviter que cela se reproduise !

Elle voulait s'en convaincre, absolument ! Si elle ne gardait pas cet objectif, elle n'était pas sûre de garder son état d'esprit actuel. Un grand coup de vent balaya les alentours et ils se retournèrent tous les deux dans un bel ensemble, observant Tamara décoller et prendre de l'altitude, sans prononcer un mot. Gardant la chaleur de Dob tout contre elle, elle contourna le lac, et commença à marcher en direction de Cyrosh, là où le manoir des Vindicatrices les attendait. Elle avait la sensation de faire une ballade en forêt et d'aller retrouver sa famille, comme tant d'autres fois ! Mais cette fois, elle ne revenait pas seule... Elle regarda Dob tout en marchant. Il regardait le sol, perdu dans ses pensées, l'air sérieux, mais ne perdant jamais le contact physiquement avec elle. Elle sentit son coeur manquer un battement : elle le trouvait si beau... si généreux et si entier aussi... Qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour le mériter ? Elle sourit au vent : le doute la reprenait !
Le manoir... Elle allait retrouver certains de ses amis au manoir... Elle eut une pensée pour son amie, Sylya. Elle eut tout à coup très envie de la revoir, pour tout lui raconter. Son périple, sa transformation, sa rencontre avec Dob... Leur amour qui était né et ne cessait de grandir... Elle voulait lui faire partager sa joie : elle avait enfin rencontré quelqu'un qui valait la peine, qu'elle avait envie de présenter à tout le monde... Quelqu'un qu'elle aimait. Elle imagina la scène, elle racontant à Sysy ce qu'elle ressentait, son amie qui riait de la voir heureuse...

Et soudain, elle trébucha... elle s'arrêta et regarda le loup-homme, la bouche entrouverte...

- Dob... je... tu... au manoir...

Il s'était arrêté et la regardait d'un air interrogateur, sans paraître comprendre ce qui venait d'atteindre son esprit.

- oui ? Au manoir ? Chez toi ?

- Sylya... J'étais en train de penser à elle et je me disais que j'étais ravie de la revoir, de tout lui raconter... Pour nous... que tu allais m'aider aussi... Mais... Je ne pensais plus à un détail : c'est ta maman adoptive... Qu'est-ce qu'elle va dire ?

Tifni était interloquée : elle n'avait pas pensé à ce petit détail auparavant. Il faut dire qu'elle n'avait pas vraiment eu le temps de penser calmement depuis quelques jours. Ils continuèrent à marcher pendant un long moment, en silence, perdus dans leurs pensées respectives. Finalement, Tifni se mit à sourire. Des bouleversements avaient souvent lieu au manoir... Et celui-là allait tous les surprendre ! Mais Elle restait confiante dans la réaction de ses amis...

Quelques heures plus tard, apparut au bout d'un chemin une bâtisse rose qu'elle connaissait bien. Attrapant la main de l'homme qu'elle aimait, Tifni accéléra le pas. Au bout, elle voyait son amie, occupée devant les lieux autour d'un grand feu, plein de bocaux disposées autour d'elle. Elle devait reconstituer la réserve de liqueur de cham mise à mal pendant l'hiver... Les voyant arriver main dans la main, elle cessa son activité et les regarda approcher, levant un sourcil...

Je regardais ces 2 personnes si importante pour moi, arrivaient main dans la main, un air heureux mais des corps plutôt malmener.
Machinalement, je sais mon amie dans mes bras et lui posais une bise sur la joue. Mon regard toujours incrédule, même si dans ma tête tout était clair. Je me tournais vers mon fils et le pris dans mes bras à mon tour, il émanait de lui tant de chose différente, il avait changer tellement changer.... Il avait l'air heureux.

Je reculais d'un pas ou deux, les fixant, mon silence devait être assez pesant, car Dob, baissa les yeux sur c pied et Tif me lançait

-Ah tu nous fais de la liqueur ?

je n'avais pas encore ouvert la bouche, je me retournais pour ne pas leur montrais mon sourire amusé de les voir si gêné. Je repris mon calme et leur fis volte face

-C'EST QUOI CE BORDEL, TU ... TU ... TU LUI TIENS LA MAIN, TU ARRIVE TOUT GUILLERET COMME CA FASSE A MOI ...

Dob avait sursauté, son regard courrait de moi à Tif. TIf avait compris mon manège et pour le coup réprimer un fou rire.
Dob mis quelques minutes avant de comprendre, et il s'approchait de moi, pour me prendre dans ces bras.

-Je suis heureux ! me glissait il à l'oreille
-Je le suis encore plus, tu as fais le meilleur des choix.

Tifni, finit par nous rejoindre et amuser elle me sortis un ...

-Alors belle maman

Mon regard fixait dans le sien, je saisis un bocal de liqueur,et en avalais une bonne quantité.
Le donnais à Dob.

-Tifni, tu vas voir toi un peux... Belle maman ... belle maman !!

Je les regardais, échanger le bocal, un bel amour les unissait à présent, mon cœur était en joie de voir enfin c'est 2 être se trouver. J'avais l'impression que depuis leur premier regard, ils étaient fait l'un pour l'autre. Ma joie devais ce lire sur mon regard.

Finalement, Sylya semblait heureuse pour eux. Ils burent quelques bocaux de liqueurs de cham, assis dans l'herbe, tous les trois ; elle les couvait du regard, avec un grand sourire... Puis Dob se leva soudainement pour vérifier comment se portait Tam et les laissa entre femmes.
Tifni gloussa comme une gamine, en suivant son loup du regard :

- Tu as vu comme il est délicat : il a trouvé un prétexte pour nous laisser parler toutes les deux.

- Vraiment ? Délicat ? Tu ne serais pas un petit peu amoureuse toi ?, demanda Sylya avec un grand sourire.
Tifni devint rouge pivoine et regarda son amie, osant à peine répondre...

- Je n'y croyais pas, Syly... Je n'y crois toujours pas d'ailleurs. Il m'a écouté comme jamais personne ne m'a écouté auparavant. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça mais je lui ai tout raconté : ma malédiction, la souffrance qui en résulte, mon dégoût de moi... Il avait été tellement gentil avec moi que j'avais décidé d'être honnête avec lui. Je pensais qu'il allait prendre ses jambes à son cou, mais il est resté... Il est resté, tu te rends compte !

Les joues de la druidesse étaient roses quand elle parlait de Dobermann. Sylya n'avait pas cessé de sourire. Elle connaissait la malédiction qui touchait son amie, mais ne savait pas exactement la peine qu'elle ressentait vis-à-vis de ça. Tifni ne lui en avait jamais vraiment parlé, s'enfermant dans sa douleur, jour après jour. Elle commençait juste à se dévoiler, comme si sa rencontre avec le loup l'avait métamorphosée. Sylya découvrit que son amie souffrait de son état, que la démone qui l'habitait cherchait à lui nuire, lune après lune.

- Tu comprends, à chaque lune, elle n'a de cesse de retrouver les hommes que j'aime ou que j'apprécie pour détruire les relations que je pourrais bâtir avec eux. Mais cette fois, ça s'est passé différemment.

Sylya sourit en la regardant :

- Au vu des bleus que tu portes un peu partout, je m'en doute !

Elle avait l'oeil ! Évidement, Tifni ne pouvait pas lui cacher qu'elle avait essayé de le tuer. Elle raconta leur périple pendant un long moment, expliquant sa douleur face à l'invasion de son esprit et de son corps par la démone, relatant leur combat, pleurant au souvenir qu'il avait failli mourir de sa propre main, sa lutte pour les sauver...

- Et tu vois, après tout ça, je ne comprend pas pourquoi mais il est resté. Et il m'a dit qu'il m'aimait... Tu te rends compte ma Syly ? Il m'aime...

- Oui je me rend compte ! Et toi, ma belle ? Qu'est-ce que tu ressens ?

Tifni s'arrêta un instant pour réfléchir.

- J'ai l'impression de vivre une sorte de conte... Je suis la vilaine sorcière derrière laquelle se cache une princesse que personne ne peut voir. Et lui, c'est le beau prince qui affronte le dragon pour me sauver. Non en fait ça ne va pas, cette comparaison... Si Tamara m'entendait, elle me croquerait tout cru ! Je ne fais que penser à lui, j'ai envie de me blottir contre lui tout le temps : ses bras me rassurent, j'adore son odeur. J'ai envie de passer tout mon temps à ses côtés. Je veux vivre avec lui...

Tifni baissa la voix :

- Mais avant ça... Je veux me débarrasser de cette succube... Tamara a dit qu'elle avait une idée. Mon amie, il faut que je te dise encore quelque chose... Dob m'a dit plusieurs fois qu'il était prêt à risquer sa vie pour moi... Je n'ai rien répondu... Mais tu sais, je ne veux pas qu'il sacrifie sa vie pour moi. Par contre, s'il le faut, j'empêcherai la démone de lui faire du mal... Par n'importe quel moyen...

Je buvais les paroles de mon amie, écoutant les détails et je souffrais de son mal...
Je comprenais maintenant l'ampleur du problème, je tenais à mon amie et aussi à ce loup qui était ma famille.

Si je peux aider, je le ferais.

Je voulais protéger mon tit Dob. Je voulais les aider à vivre leur amour. Je cherchais une solution à la hâte dans ma tête. Je la regardais avec tout ma compassion. Je la pris dans mes bras et essayais de partager sa douleur.

-Je suis une fille, peut être je peux combattre à la place de mon fils, peut être je peux affronter et t'aider a vaincre ce mal qui te ronge, même si je sais que je n'arriverai surement pas à bout de l'être qui t'habite, je pourrais aider.

Je chercher désespérément une solution pour mon amie et cette amour si beau qu'ils vivaient.