Firtelnë, guerrier amnésique...

Un soir d'orage, Firtelnë, un vagabond sans importance, marchait sous la pluie... Le vent soufflait fort, et malgré sa résistance il peinait comme un misérable dans la boue du bas coté...

La nuit tombait peu un peu comme un voile noir et silencieux sur les chemins autour de Mérulik...
Et bien qu'en partant au matin, il avais planifié dormir au comptoir de la Hanse, la météo calamiteuse et le manque de visibilité l'avais largement dévié de sa route...

Alors que la luminosité devenait insignifiante, un bruit de chevaux lancés au galop attira son attention... levant la tête dos a l'onde pluvieuse, il releva péniblement son capuchon posant sa main sur la garde de son épée (sait-on jamais...). Il parvient a entrevoir deux cavaliers lancés à pleine vitesse, il essaya alors d'attirer leur attention, peut être avec un peu de chance seraient ils assez charitable pour le conduire a l'auberge la plus proche...

Mais les cavaliers ne ralentirent pas bien au contraire voyant le pauvre malheureux les deux pieds dans la boue jusqu'aux chevilles; accélèrent et dégainèrent leur masses, et en un souffle hurlant: "A terre sale crapule de déserteur, vive le roy!!!"; Firtelnë reçut un puissant coup de masse a pleine vitesse le choque fut si violent qu'il sentit littéralement son crane comme pulvérisé à l'impact ... Il s'effondra dans la boue avec pour toute dernière vision, une armorie arborant une tête de loup rouge... Le blason des troupes d'élite de Galorégor.

Quelques jours plus tard, il se réveilla dans les geôles de Galorégor enfermé dans les caves de Nedmor avec nombre de réfractaires à l'autorité du roi... Mais il ne se souvenait plus de rien... Il ne comprenait même plus d'où il venait, ni où il était... il ne se souvenait même plus de son propre nom.

Encore plusieurs jours passèrent dans ce cachot humide, et Firtelnë bien vite surnommé le "Sans-nom" sympathisa avec nombre de prisonniers comme lui. L'un d'eux dont le nom resta un mystère et que l'on surnommait "Flèche verte" (à cause du tatouage qu'il avait au bras) semblait diriger plus ou moins le groupe de prisonniers et peu ou proue, Firtelnë passa des soirée entière a veiller près de lui a écouter ses récits de batailles épiques, et malgré leurs conditions misérables de captifs, il n'arrêtait pas de dire et de répéter que "le jour de la libération était proche"

Un matin, alors que l'aube pointait a peine au travers du soupirail qui servait de fenêtre, environ un mois après son arrivée, un des garde ouvrit la porte de la cellule avec fracas et hurla: "Firtelnë, rapplique au trot chien galeux d'abstentionniste!! Le conseil martial t'attend!"
Firtelnê ne sachant pas qu'il s'agissait de lui ne bougea pas d'un millimètre alors le garde excédé, rentra avec fracas dans la cellule et agrippant par le cou vociféra: "Alors on veut faire le brave?? ON FAIT SON PTI MALIN?! Tu n’échappera pas a ton jugement! Avance espèce de sous produit d'ordure!!"

Il fut alors trainé sans ménagement hors de la cellule et jeté dehors dans la cours des baraquements de la garde, lorsque soudain la trompette d'alarme de la tour de guet nord résonna. Une attaque!
Des silence des matins calmes succéda d'un coup un vacarme de fureur et de bruit. Nombres de combattants tout de vert vêtus investirent la place forte, décapitant tout les gardes de Galorégor au passage, Firtelnë fut brutalement projeté en arrière alors que son maton fût brutalement égorgé sous ses yeux, un détachement enfonça alors la porte de la prison et qqs minutes plus tard en ressortirent avec les prisonniers dont 'flèche-verte'.
Firtelnë tendit alors ses mains encore ligotées vers eux et d'une voix cassée il implora qu'on l'aide et qu'on le détache, 'flèche-verte' alors le vis et fit un signe a deux de ces camarades qui allèrent ramasser le pauvre vagabond et sans qu'il fusse encore détaché ils le mirent sur un cheval et s’enfuirent ...

C'est ainsi que Firtelnë arriva à Cirosh et qu'il prêta serment à la commandante Zelandra et que débuta sa nouvelle vie chez les cartellois... Mais à jamais il resterais dans l'ombre de ses souvenirs perdus et bien qu'ayant trouvé une nouvelle famille, la mélancolie d'un temps oublié le tenaillait encore par moment...

Tifni avait entendu parlé du vagabond dont la mémoire faisait défaut, libéré en même temps que celui que tous nommait flèche verte. Zellandra avait accepté qu'il pénètre sur leur territoire, alors que nul ne connaissait ses origines, pas même lui...
Alors qu'elle était conviée à un débriefing après une prise de forteresse particulièrement houleuse, elle le vit assis sur une margelle, le regard vide. En sortant de la réunion, elle le trouva au même endroit, immobile. Elle s'approcha.

- Bonjour, Messire...

Pas de réponse, un regard vide, une tristesse infinie...
Son regard fut attiré par son brassard vert au biceps... Ainsi, il avait prêté serment, déjà... Se considérait-il comme faisant partie de la grande famille du Cartel ? Il avait l'air un peu à part.
Elle songea à tous les hommes et toutes les femmes qui avaient rejoint les Vindicatrices ces dernières années, un peu à part eux aussi, incertains, rejetés... N'aurait-il pas sa place parmi eux ?

Elle osa toucher son bras, doucement, du bout des doigts.

- Messire ? Que diriez-vous de boire une bière de Chamalla, si vous avez le temps ? Je pense que nous avons des choses à nous dire...

Firtelnë restait perdu dans ses pensées ... Il passait le plus clair de son temps à errer dans Cirosh ou dans les forets de la vallée de Ceth à présent, il avais bien pourtant sympathisé avec certains habitants de la ville qui se revendiquait de ce qu'ils appelaient la Yersina Pestis, mais cela ne l'apaisa qu'un temps... Tous les jours des le réveil ses questionnements le reprenait :
*qui suis-je? ... qui ai-je été... où suis né?... est ce que des gens m'attendent quelque part?...*

Quelque semaine après son arrivée à Cirosh, un soir alors que la nuit tombait lentement, il s'était posté a l'ombre du Grand Arbre, là même où il avait prêter serment au commandeur à son arrivée... Mais l'avait-il fait par réel intérêt pour la cause de ce chef de guerre ou simplement pour en guise de 'paiement' abstrait pour les remercier de lui avoir sauver la vie?

Même cela il n'aurait sut l'expliqué... Il ne se fiait qu'à son instinct du bien et du mal pour jauger les situations, sans aucune connaissance de la situation réelle. Il lui avais juste apparut que les guerriers en rouge avaient voulut sa mort et les guerriers en vert l'avaient libérer et donner l'hospitalité. Rien que cet état de fait guida sa conscience.

Il resta là assit sur une margelle prés de l'arbre millénaire voyant des gens passer pres de lui mais n'y faisant même pas attention. Tantôt les yeux au ciel et guetter l'apparition des étoiles, un des rares plaisirs dont il avait l'impression d'avoir toujours fais ça, et tantôt le regard perdu dans le vide à chercher en vain des explications ou des bribes de souvenir de lui.

Le temps fraichissait alors que de l'arbre ressortaient un groupe de gens, rentrer un peu plus tôt, même s'il n avait pas forcement le cœur à s'occuper de choses qui ne le regardaient pas, ce groupe de gens avait vaguement attirer son attention du fait qu'il s'agissait visiblement de personne avec un rang social élevé de par leurs atours étincelants sous le soleil couchant.

C'est alors qu'il faisait mine de ne se préoccuper que de ses soucis qu'une des dames sortit du groupe et s'avança vers lui...
- Bonjour, messire

Firtelnë resta silencieux, n'osant même pas regarder qui lui parlait, un 'messire', elle devait surement parler à un homme du groupe se disait-il.
Mais la dame se rapprocha encore de lui et tendit sa main vers lui, il se sentit un peu gêné n'osant toujours pas la regarder en face et sentant sa main lui effleuré l’épaule une larme coula le long de sa joue.

- Messire ? Que diriez-vous de boire une bière de Chamalla, si vous avez le temps ? Je pense que nous avons des choses à nous dire...

Firtelnë sursauta et d'une voix quasiment éteinte il répondit doucement:
- Ma Dame... Je vous remercie... D'autant que je ne sais pas ce qu'est une 'bière de chamalla' ... Mais qu'est ce qu'un soldat qui ne sais même pas comment il est arrivé ici pourrais avoir des choses a dire ...? Je ne sais même pas qui je suis de toute façon...

Il eu un moment d'absence complète quelques seconde et déclara d'un coup à voix basse:
- Si seulement les étoiles savaient parler... Je ne serais pas aussi perdu...

Il tourna sa tête enfin vers la dame qui lui parlait, ses yeux rougit par les larmes, il ferma ses yeux gris anthracite qqs secondes encore et finalement répondit :
- Pourquoi pas ... une 'bière de chamalla' ... j'ai un peu soif...

Tifni l'entraîna vers la taverne toute proche et le fit asseoir. Il semblait n'avoir aucune énergie, aucun désir, aucune lueur ne faisait briller ses yeux... Elle fit signe à l'aubergiste qui lui apporta 2 bières les posant négligemment sur la table.

Elle le regardait fixement, ne sachant comment continuer. Il la remercia et but une gorgée du liquide légèrement épicé. Il fit une grimace, surpris par l'amertume du breuvage, sans doute, mais retrempa ses lèvres. La Druidesse avait l'impression qu'il ne la regarderait jamais en face. Elle sentit son coeur se serrer. Elle aussi avait connu bien des déboires et une solitude immense pendant un temps...

- Je...

Elle s'éclaircit la gorge avant de continuer.

- Je ne sais pas si ma famille pourrait vous apporter quoi que ce soit, Messire. Je sais que votre mémoire est coincée quelque part, hors de votre portée pour l'instant. Mais ne désespérez pas. Rien n'est définitif, j'en sais quelque chose. Vous pourrez peut-être retrouver votre mémoire... à moins que vous n'ayez choisi de tout oublier ?

Il haussa les épaules en signe d'impuissance. Apparemment, il n'en avait aucune idée. Tifni reprit la parole :

- Vous ne pouvez pas continuer à errer ainsi. Il faut vous trouver une famille, un endroit où vous poser. Ensuite vous pourrez prendre le temps de réfléchir à ce que vous voulez faire. Mais vous pourriez vous rendre utile en attendant. Je ne parle pas de combattre l'ennemi, puisque vous ne semblez pas savoir qui est votre ennemi... Mais peut-être trouver un refuge, développer vos compétences... et vous apaisez ? Qu'en pensez-vous ?