Risotto & Winog "Récit du KerWish"

Dans l'aube grise, le jour à peine éclos, je m'éveillais, ouvrit un œil.
Un frisson me parcourut l'échine. Dans l'âtre, les reliefs du feu de la veille ne suffisaient plus à réchauffer la pièce. Je frissonnais, un peu engourdi, au chaud sous les draps de satin bleu nuit; j'hésitais à me lever.

Un regard sur les courbes affolantes de celle qui venait de partager ma nuit.
J'avais envie d'elle encore, insatiable créature aux formes généreuse. Je scrutais son visage paisible, sa respiration douce faisait bouger le drap, laissant apparaitre la naissance de ses seins si désirables. Je frôlais son corps de la main; une irrépressible envie de la caresser me submergea. Elle remua dans son sommeil. Je stoppais là mes élans de tendresse de peur de la réveiller et gardait pour moi le souvenir de cette nuit magnifique.
Je me levais avec regret, sans bruit. Avant de sortir, je remis du bois dans l'âtre et soufflais sur les braises. Un dernier regard en arrière, un soupir... ; je franchis le seuil à pas de loup et refermais doucement la porte.

La veille, j'avais réuni mes affaires et mes armes, un sentiment étrange s'était emparé de moi depuis que j'avais entendu ce cri au loin.
Le bruit de mes pas résonnait dans l'escalier de granit aux marches usées par les ans. Je quittais, serein, le foyer des vindicatrices encore endormi.

Je franchis l'immense porte cochère en arc et sortais de la maisonnée. J'étais seul, dehors dans le matin blême. Mon regard s'égara sur l'horizon; je guettais l'aube. Soudain, l'Est s'empourpra d'une teinte particulière de sang mêlé, l'astre du jour apparut, tremblant tel un vieillard frileux, comme retenu par quelque étrange intuition...
Malgré la fraicheur matinale, j'éprouvais une atmosphère pesante.

Je surplombais les alentours; des yeux, je parcourus la vaste étendue de verdure. Des écharpes de brumes tournoyaient lentement au dessus du lac. Derrière le domaine, ondulaient de basses collines s'étalant à perte de vue comme des dunes. Les premiers rayons du soleil y peignaient des taches ondulantes d'ombre et de lumière.

Subitement, au loin; un cri, un râle. Je n'aurais su le définir exactement à ce moment précis. Depuis deux jours déjà, un sentiment étrange s'était emparé de moi, une sorte de prémonition, un appel mais différent de ceux auxquels j'étais coutumier. Et mon instinct m'incitait à poursuivre et en découvrir l'origine. J'ajustais mon vêtement, sanglais mon sac et me mis en chemin.

Je me dirigeais d'un pas allègre vers le foret. La plaine herbeuse descendait en pente douce jusqu'à l'orée. L'astre bienveillant, aux premières heures de son cycle étalait ses rayons dorés sur la cime des premiers arbres à la lisière. Donnant des teintes de miel sur les feuilles tremblantes sous la brise d'altitude. Les mélanges d'ocre, de lie de vin et de vert sombre faisaient de la foret un être animé et chatoyant. Elle vibrait sous mille feus, elle vivait la fin d'un cycle pour renaitre plus éclatante encore dans quelques mois.

Je m'approchais le cœur léger mais l'oreille aux aguets, sensible au moindre bruissement ; l’atmosphère semblait différente à mesure que j'approchais, si ténue qu'elle paraissait comme miroiter autour d'elle...

Il était encore tôt, le soleil n’allait pas se lever avant quelques heures. Je paressais, couchée dans un coin du petit terrier que j’avais construit. Tout juste grand pour loger quelques marmottes adultes en se tassant bien, j’y avais néanmoins bien plus de place qu’il ne m’en fallait. Un coin recouvert d’un tapis d’herbes sèches et de feuilles me suffisais pour être à mon aise. Et Dieu sait que l’aise d’une marmotte est essentielle à sa survie, enfin... Surtout pour les flemmardes de ma catégorie quand on y réfléchit…

N’ayant pas réussi à dormir de la nuit, je somnolais donc à moitié lorsque je ressentis une étrange sensation qui me fit sursauter et sortir de ma torpeur. Il m’arrivait rarement de me réveiller de la sorte et généralement cela n’annonçait rien de bon… Je mis quelques minutes à reprendre mes esprits qui s’étaient cachés dans les coins de ma tête, puis, décidais de me lever pour gambader dans la clairière située à quelques pas, tandis qu’il faisait encore nuit.

Je sortis donc et me dirigeais d’une démarche pataude tout droit vers la petite clairière au sein de laquelle cohabitaient herbe fraiche et délicieuse, ainsi que plantes et fleurs tout à fait goutues. Après m’être roulée dans l’herbe emplie de rosée et avoir ingéré quelque trèfle et pissenlits, je me dirigeai vers la forêt histoire de me dégourdir les pattes.

J’allais y pénétrer quand soudain un bruit se fit entendre, puis des bruissements de feuilles. Je me figeais, les bruits semblaient se rapprocher. Que cela pouvait il être ? Un renard ? Un prédateur en quête de chair fraiche ? Béli ? Je me concentrais quelques secondes et un frisson parcourut mon corps. Ma fourrure douce et soyeuse et ma petite frimousse firent place à une jeune femme brune. Sous forme humaine j’avais plus de chances de m’en sortir face à ce genre de bête. J’écoutais maintenant, guettant un bruit quelconque… Mais plus rien… Cela devait être un renard, rien de plus…

Prudente, je rentrais au terrier tout en pensant à ce qu’il venait de se passer. J’avais un mauvais pressentiment depuis la veille et celui-ci ne cessait de croître… Je rassemblais mes affaires empilées dans un coin et les déposais au fond d'un vieux sac de toile. Je n’aurais besoin ni de plus ni de moins.
Puis je ressortis, le sac sur les épaules. Le temps que j’avais pris avait suffit au ciel pour se muer en un beau gris clair… Le soleil allait poindre à l'horizon dans environ une petite heure, il était temps de me mette en route.

Je partis en direction du château des Vindicatrices.

Une vingtaine de minutes plus tard, ayant parcouru les trois quarts de la distance, je m'arrêtais, essoufflée d'avoir tant pressé le pas. Alors que je reprenais mon souffle un bruit sourd se fit entendre au loin, il résonnait dans toute la forêt... Mais qu'était-ce ? Je ne pouvais le définir...
Puis, soudainement, un bruit de branche brisée et des bruissements de feuilles se firent entendre dans mon dos. Forte des années passées dans ma colonie sous forme animale, mon instinct déchiffra presque immédiatement la situation. Il était seul, à une dizaine de mètres et avançait en ma direction.
Je décidais de rester immobile pour ne point le surprendre.

Je cheminais, foulant à chacun de mes pas l'herbe drue encore pleine de rosée. Mon esprit s'égarait encore une fois dans la contemplation.
J'écoutais avec fascination les trilles musicales d'un jeune merle, le ballet amoureux de deux élégantes bergeronnettes me rappelait ma propre histoire du moment; dansants, jouant à cache-cache, sautant dans les feuilles rouges simulant les derniers actes de la saison alors que l'hiver arrive sur la pointe des pieds...

Je m'abusais et repris aussitôt une démarche vigilante, car dans la pâleur du jour je faillis ne pas remarquer la silhouette sylphide se découpant sur le roux de la robe de la foret.
Une jeune femme aux cheveux bruns se tenait là immobile. Ne ressentant aucune animosité ni crainte émanant d'elle, j'avançais jusqu'à sa hauteur, jaugeant en retour de nos regards inquisiteur.
Elle était plutôt menu, de taille moyenne. Ses grands yeux rieurs couleur noisette ses joues rebondies et son petit nez lui donnait un air malicieux qui aurait pu tromper ou amuser n'importe quel quidam s'il n'y avait eu son baton dans la main droite; elle appartenait certainement à l'ordre des magiciens.

Nous nous observâmes à deux pieds l'un de l'autre, chacun attendant que l'autre s'exprime, laissant le doute planer autour de nous. Ce petit jeu de muet durait depuis quelques minutes déjà aucun de nous ne voulant prendre l'initiative du dialogue, quand un râle profond et brutal assaillit nos oreilles. Nous nous figeâmes, une terreur avait pris naissance au loin faisant fuir les lapins et s'envoler un couple de perdreaux. Pourtant le son ne venait pas de la foret mais de plus loin. Avide d'en trouver l'origine, je devinais les intentions de la jeune femme.
Vêtue simplement, elle portait un sac plein, déterminée comme moi, elle aussi ressentais une angoisse indescriptible et voulais en découvrir l'origine.

Je décidais de rompre le silence.

"Je vous souhaite le bonjour.
Je suis Winog Archer des Vindicatrices et défenseurs des nobles causes.
Si comme moi vous êtes troublé par ce remue ménage, nous pourrions cheminer ensemble "...

Il m’avait donc aperçue et s’était rapproché de moi… Après nous être jaugés quelques instants, le bruit retentit de nouveau…plus insistant, plus terrifiant… Lorsqu’il cessa enfin, nous ne pûmes plus distinguer aucuns bruit dans la forêt, les oiseaux s’étaient tus, les branches des arbres ne bruissaient plus sous le vent bienveillant qui froissait leur fines feuilles. Plus un bruit… plus rien.

Puis la voix de l’homme s’éleva…

"Je vous souhaite le bonjour.
Je suis Winog Archer des Vindicatrices et défenseurs des nobles causes.
Si comme moi vous êtes troublée par ce remue ménage, nous pourrions cheminer ensemble "

Je me retournais vers lui, surprise et gênée à la fois

"Oh ! Veuillez m’excuser ! …J’en oublie les commodités… Je me nomme Risotto, glaçon bordeaux, à l’âme verte… Je suis enchantée d’enfin vous rencontrer !
J’avoue que tout cela m’intrigue moi aussi… Depuis plusieures nuits, il y a ces bruits maintenant… Et nous n’aurons pas la paix avant d’en avoir découvert l’origine il me semble…
Alors… Il ne faut plus tarder et nous mettre en route."

Un regard vers la futaie, un hochement de tête ; d’un commun accord, nous décidâmes de nous diriger dans la forêt.
Une légère bourrasque vint fouetter nos jambes, faisant danser les plis du vêtement de ma nouvelle camarade. Je remarquais pour la première fois que ce que j’avais pris pour une robe banale ; brillait de reflet chatoyant comme la soie, alternant des teintes passant du marron comme l’écorce au vert de la prairie, des ocres et des bordeaux que seule la nature pouvait évoquer. Son bâton de marche n’en était pas un, ou du moins en seconde utilisation ; en chêne noueux portant de discrètes inscriptions indéchiffrables. Il émanait de son bâton comme de sa personne une aura de magie et l’instinct de la nature.

Nous nous décidions à emprunter le chemin traversant la forêt qui mène au lac et découvrir la piste de ce qui créait tant d’émoi alentours.
La route pénétrait sous son ombre, étouffant tous les bruits. Par endroit des moisissures brunes ou corail pendaient des souches de bois mort comme des dentelles féériques. A travers le feuillage, la lumière crue du soleil pénétrait en oblique, glissant sur les troncs bruns, saturant la pénombre de couleurs sombres.
Nous marchions à pas feutrés, l’oreille aux aguets, osant à peine parler…

"OOo°°orRRhhh!!!"

Ce que nous venions d'entendre nous fit frémir.

J'osais briser le silence qui régnait à nouveau après ce cri de lamentation.

"A votre avis dame Risotto, qu'allons nous trouver au bout du chemin ? Quel drame est il en train de ce dérouler ?"

Je préconisais la vigilance, mais ma timide amie voyait les choses différemment. Je décidais de la suivre...

Encore ce bruit… Plus nous nous rapprochions, plus il semblait étrange... Pas effrayant non... quoique… Je ne savais pas. Nous ne savions pas… S’il fallait nous méfier, s’il fallait être sur nos gardes…
Après le bruit tonitruant, sa voix s’éleva une nouvelle fois.

"A votre avis dame Risotto, qu'allons nous trouver au bout du chemin ? Quel drame est-il en train de se dérouler ?"

"J’avoue n’en avoir aucune idée… Espérons que ce ne soit pas trop dangereux… "

Mon compagnon de route semblait préférer la patience et ne voulais pas se précipiter, l’on ne savait jamais, et si nous découvrions une chose à laquelle nous n’avions jamais pensé ? Une bête immonde, sauvage, sanguinaire ?
D’un autre coté si nous n’y allions pas vite, peut être que la chose serait déjà partie ou se serait déplacée plus loin qu'elle ne l'était déjà, me disais-je. Je lui fis part de mes pensées et il sembla d’accord avec moi bien que légèrement réticent.

"Je te protégerais si ce que nous découvrons nous menace, n’aie crainte." Le rassurais-je.

Il répondit d'un hochement de tête. L'affaire était entendue.

Quelques secondes s'écoulèrent, le temps de jauger l'atmosphère, respirer à pleins poumons l'air pur de la forêt une dernière fois.
D'un accord tacite, nous partîmes en direction d'où provenaient les bruits.

Malgré les incitations bienveillantes de ma partenaire, je n’étais guère enclin à foncer en avant. Je me renfrognais et la précédais d’un pas.
Nous marchions à bonne allure, le pied léger, nous arrêtant au moindre bruit de pas, au moindre craquement de branche morte, au moindre halètement suspect.
Autour de nous, la forêt suintait d’inquiétants désirs et d’intentions sinistres.

Un bruit de pas se fit entendre à quelques mètres de nous …

« Crac ! Tagadap tagadap… »

Nous nous arrêtâmes, scrutant les bois environnent. J’avais déjà encoché une flèche, prêt à tirer au moindre signal de danger. Bien que le regard perçant (qualité indispensable pour un archer), je ne distinguais rien. Si ce n’était une silhouette, puis une seconde. Elles se découpaient dans la mi-ombre de la forêt. Je ne pu les identifier quand elles passèrent, vives comme des écureuils, lâchant dans leur course des rires enfantins.
Elles semblaient ne pas nous avoir vu. La menace passée, nous reprîmes notre chemin.

« ooOO°°rRrhhh !!! »

Encore ce râle…

Plus proche de nous cette fois. Nous allions bientôt en découvrir l’origine.
Nous débouchâmes des taillis où les arbres s’éclaircissaient marquant la fin de la forêt. L’astre du jour presque à son zénith nous éblouit un instant. Le temps à nos yeux pour s’habituer à cette nouvelle clarté, nul être n’était visible en ces lieux.

Les abords du lac semblaient déserts. Il s’étendait devant nous, à demi caché par les saules pleureurs quelque peu dénudé, et les mélèzes vert pâle. Miroitant le bleu d’un ciel d’automne où moutonnaient de paresseux nuages chargés de pluie. Je pris un instant pour respirer l’odeur de l’humus humide.

Nous avancions ; toujours sur nos gardes, sans voir personne, si ce n’était un geai bleu pépiant sur la branche basse d’un saule et les aigrettes qui prenaient leur envol majestueux au dessus de cette étendue d’eau argentée que le vent ridait par malice. Des racines serpentaient sur les berges pour plonger sous la surface procurant ainsi un refuge aux petits animaux.

Sur l’herbe tendre des berges, nous marchions sans bruit. Un souffle rauque se fit entendre, je courbais le dos pour me tapir. Nos pas nous guidèrent vers un bosquet et découvrîmes, derrière, un trou béant dans le sol. Prenant un peu de hauteur, je le vis avec stupéfaction, une horreur de la nature.

L’être coincé dans ce cratère nous tournait le dos.
Haut de près de deux mètres. Une carrure massive, une tête énorme parsemée de poils noirs et drus, qu’on aurait dit posée à même le corps sur des épaules larges et musculeuses. La peau tendait entre le vert olive et le gris pale, ressemblait à du cuir épais, parsemée de cicatrices et pustules en tout genre. Quelques insectes volants tournoyaient au dessus de son crâne.

...

J’encochais une flèche et le mis en joue, visant la tête. Prêt à éliminer de la surface d’Alidhan ; Un Troll.

...

Je bandais mon arc, mettais tout mon esprit dans cette unique trait, prêt à tirer lorsqu’il me ferait face.

Ma compagne leva la main, j’attendais un signal. Mais quelque chose me poussait à attendre, un sentiment de sacrilège. Qu’est ce qui nous avait pousser à entreprendre ce voyage ?
Figé dans ma posture, je tournais la tête vers elle….

Il nous avait fallu parcourir quelque longue distance pour arriver près de ce lac… Essoufflée je m’adossais contre un arbre tandis que mon compagnon s’avançait repérer les lieux… Le ciel était plus dégagé près de l’étendue bleue qui nous observait de sa grandeur. Mais qui dit ciel dégagé dit soleil par beau temps…pis le soleil ça brûle ow ow ow…
Tout ça ne me disait décidément rien qui vaille.
Je sentais également depuis quelques minutes une odeur désagréable qui semblait provenir de la direction vers laquelle nous nous dirigions.

Nous dirigions ? Winoooog !!!! Pensais-je (me cria mon cerveau), alarmée…

Je parcourus les quelques mètres qui nous séparaient puis m’arrêtais à sa droite relativement sans bruit. Il avait sorti son arc et menaçait de son trait une chose énorme carapatée dans un trou de blaireau (euuuh...).
Prêt à tirer il semblait néanmoins gêné par quelque chose. Je posais de nouveau les yeux sur la grosse bête, n'apercevant que les pustules purulentes de son dos, cela devait être un troll…
Pour en savoir plus il aurait fallu examiner plus profondément le problème en le contemplant de face, mais cela m’enchantais guère.

Soudain quelque chose m’interpella, ce troll ne bougeait pas… ou difficilement. Il était… coincé ?

Mon attention se retourna vers mon capitaine. Celui-ci me regardais, hésitant, ne savant quelle démarche adopter. La situation était étrange. Le troll, coincé ne pouvait s’extirper de son trou or un troll en bonne santé aurait eu tôt fait de dégager la terre qui l’entourait d’une contraction de ses muscles puissant. Mais peut être cet animal était un peu jeune et n’avait pas la masse musculaire nécessaire à cette entreprise ?

Je secouais la tête énergiquement, et, faisant signe à mon équipier de baisser son arme, m’avançais vers le monstre.

-Holà ami, besoin d’un peu d’aide ?

Il ne répondit pas, mais leva la tête vers nous, ses dents jaunes dépassant de sa mâchoire.

-Comprend tu ce que je te dis ?

Il fronça les chenilles qui lui servaient de sourcils, deux brosses touffues comme des queues d’écureuils qui se rejoignaient au milieu en un léger duvet.

-Petit petit petit, voudrait-tu que dans notre grande bonté nous te faisions l’honneur de te sortir d’ici ?

Cette fois-ci il prit la peine de répondre un "ooooOOOOO**ôôrrr°°HHHH" tonitruant. Le jet de la bave qu’il projeta atterrit à nos pieds. Nous reculâmes quelque peu, surpris.

-Vous… voulez m’ai… m’aider ? fit-il, méfiant. Vous pourriez me tuer à la place qu'est-ce qui vous retiens d'le faire ?

Il rota bruyamment. L'odeur pestilentielle d'un mélange de dents pourries, d'intérieur putride et de débris de viande arriva jusqu'à nos sinus. Je m'arrêtais de respirer quelques secondes, laissant les volutes s'évaporer très légèrement dans l'air.

Le troll nous regarda ensuite, avec plus d'insistance, puis, soudain, une goutte coula la long de sa joue. Étonnée, je levais la tête vers le ciel, le soleil m'éblouit de plein fouet. Je baissais de nouveau la tête vers lui, puis, m'aperçut... qu'il pleurait!

« Vous pourriez me tuer la place. Qu’est ce qui vous retient d’le faire ? »

J’étais surpris. Ignorant que les trolls savaient parler. Etait il unique ou sous le coup d’un sort ? Les seuls trolls que j’avais jamais vus vivaient loin dans les montagnes, se terrant dans des grottes pierreuses, se complaisant dans la désolation et le tourment.
Je rangeais mon arc et m’approchais du trou pour lui faire face. Un sentiment en moi mêlé de répugnance et de curiosité ; d’amusement et de mansuétude à son égard. Je le considérais, coincé dans ce glissement de terrain, seul et impuissant ; désarmé et …. (une larme) … désarmé et fragile ;!
J’étais déconcerté. Cette montagne de muscle, écervelé et obstiné était sensible aux paroles de Risotto.
D’un ton neutre je décidais de m’adresser à lui.

« Eh bien sieur Troll, je ne vous savais pas loquace. Êtes-vous le seul, ou bien vos pairs savent-ils pareillement discourir ? »

… un grognement… « rRgahh »

Son front se plissait au dessus de ses sourcils broussailleux, il semblait ne pas avoir compris ou cherchait quelque connexion hasardeuse dans son cerveau malade de bête arriérée.

Je m’esclaffais.

« Toi y’en à comprendre moi ? … trolls parlé aussi ? » Dis-je d’un ton ironique.

« Aho°ou ! » Risotto venait de m’envoyer un magistral coup de coude dans les côtes !

« Pardon sieur Troll, je manque à tous les égards. Je suis Winog, archer et voici Dame Risotto. Avez-vous vous-même un nom ? »

« RRrrh ! J’vous avais compris m’sieur l’intello. Je comptais juste les miens. Et pour vous répondre ; ouaip ! On parle tous comme moa dans la tribu mais les mots ne servent pas souvent …et je m’appelle Roîdhupé ! »

« Bien, maintenant que nous avons fait connaissance et que nous avons échangé nos noms je vais reconsidérer ma première intention de vous tuer et quelque chose me dis que notre rencontre n’est pas du au hasard…n’est ce pas Risotto ?"

Elle acquiesça et me fit signe de continuer, rassérénée par mes paroles, elle affichait un joli sourire sur les lèvres.

« Racontez-moi votre histoire Roîdhupé. Que faites vous dans ce trou ? Et qu’est ce qui vous a amené par ici ? »

« PPprrrtt ! » Le troll venait de lâcher un gaz à l’odeur pestilentielle...
Je reculais d’un pas discrètement et m’asseyais sur la souche à demi couchée d’un arbre mort, Risotto en fit de même un mouchoir blanc sobrement placé sur son nez.

« Oups ! Pardon ! J’é pas fait exprès » dit-il amusé. « Eh bien voilà… » Nous étions toute-ouïe. « … comme c’est demain que Miranda est ronde … heu … Miranda c’est qu’est ce que vous nommez lune. … donc demain c’est Miranda qui est ronde et ma môman, Pôlhyne, m’a demandé d’aller voir mémé qui vit près de l’étang. Ah oui jeu vous ai pôs dit nous on est dans les marais pac’que c’est plus mieux qu’elle dit môman, que la montagne qui gratte et les cailloux trop propres … heu … »

Le troll fronçât à nouveau les sourcils et se mis à se gratter le nez d’un doigt gras pour en sortir quelque fluide visqueux et vert. Il semblait avoir perdu le fil de son histoire. La journée allait être longue si son récit devait être entrecoupé. Je l’incitais à continuer.

« Eh bien Sieur Roîdhupé, troll des marais ; Continuez, je vous en prie. Vous en étiez arrêtez à la visite de votre mémé si je ne m’abuse. »

« Ahr, euh … ouais, c’est ça ! Donc y fallait que je parte voir mémé ; mémé Ckâhss qu’ai s’appelle. Et môman m’a donné un panier en peau de Pétaure ; c’est un vieux cousin de môman qui lui a donné mais il est pas là maintenant … et dans le panier, môman m’a dit qu’elle avait mis une galette et un petit pot de bière pour mémé . Alors j’ai parti de bonheur à midi et comme j’aime bien les papillons j’ai passé près du lac pour les attraper. Mais j’suis tombé dans un trou où que je suis maintenant avec mon panier.

Alors j’ai essayer de sortir, mais ça voulait pas alors j’ai appeler quelqu’un pour m’aider mais y’avait personne et pis c’matin, c’est deux p’tits cochons qui sont venu me voir au dessus du trou et y rigolaient et y rigolaient, y’s’ont même danser…J’eur ai demander de m’aider à sortir mais y’s’ont dit de sortir le panier d’abord sinon y s’rait dans le fond du trou quand moi je s’rais plus dedans. Donc j’eur ai donner mais y’s’ont rigoler et y’s’ont recommencer à chanter « tralalala troll est dans l’trou et y’a pas de loup tralalala… » et y sont partis en courant vers la fôret.

Mais maintenant j’suis toujours dans le trou et sans mon panier, ma môman va me gronder et me fiche une fessée pacque j’ai perdu son beau panier et mémé aura pas sa bière et sa galette… bouhou hou snifff!!! »

Le troll se mit à pleurer et renifler bruyamment. D’un regard nous comprimes que ce que nous avions croisé en venant par la foret était les voleurs de panier. Amusé et compatissant en même temps, nous décidâmes d’aider notre nouveau camarade. Risotto se levât et proposa de retrouver les détrousseurs ; bizarrement une ligne de petits cailloux blancs semblaient s’éloigner du trou vers les bois. Je décidais pour ma part d’abattre cette souche qui permettrait à Roîdhupé de sortir. Car la bête devait bien peser dans les 300 livres et il aurait tôt fait de m’arracher un bras si je lui tendais pour s’extirper.

Le petit troll (oui bon.. tout est relatif), après nous avoir conté ses soucis, se mit soudainement à pleurer toutes les larmes de son gros corps vert, sanglotant et larmoyant comme un petit enfant qui aurait perdu son panier de victuailles pour sa mère grand à la moustache garnie . Il reniflait si bruyamment que cela résonnait dans toute la forêt.

Je me levais et me proposais donc d’aller dénicher les voleurs, après m’être assurée que Roîdhupé ne s’était rien cassé en tombant dans le trou.

Je partis m’abriter sous les arbres quelques instants, le soleil m’ayant fatiguée quelque peu. Puis, fermant les yeux, murmurais quelques mots, et, un frisson me parcourant, repris forme animale. Je me frottais les yeux quelques secondes et humais l'odeur délicate que dégageaient les arbres.
Reprenant le cours de mes pensées, je me mis en route, en ayant pour objectif de réaliser la tache qu’il m’incombait (une grosse tache).A une vingtaine de minutes de marche au Nord de l’endroit où j’avais laissé mon capitaine et son nouveau troll de compagnie, j’arrivais enfin au croisement où nous avions aperçu les furtives ombres. Et m’arrêtais quelques minutes après m’être remémoré cette rencontre.
Je commençais tout juste à examiner les traces laissées au sol lorsque j’entendis des rires au loin. Leur son se répandait dans toute une partie de la forêt. Ces rires, qui ressemblaient d’ailleurs plus à des grognements qu’à des rires, me firent froid dans le dos… Ils semblaient dénués d’humanité, de sensibilité, d’émotions. Des rires venant de petits diablotins farceurs.

Je décidais de suivre les rires jusqu'à leur source, me disant qu’il y avait de grandes chances que leurs auteurs soient les vils chenapans qui avaient détroussé sans aucune morale le petit Roîdhupé.

La forêt s’épaississait de plus en plus et le soleil ne perçait qu’en de rares endroits le feuillage touffu des grands conifères. Il fallait que je me dépêche, plus tôt tout cela serait fini, plus tôt je pourrais aller câliner syl et me coucher pour quelques semaines de repos bien méritées.
Les rires se calmèrent quelques instants et je m’arrêtais, pas question de me faire repérer, ils ne devaient plus être loin. Puis les éclats de rire reprirent de plus belle… Je me rapprochais de plus en plus d'eux.

Soudain je les vis. Deux cochons grassouillets, l’un assis sur le tronc d’un arbre qui avait dû être arraché lors d’une quelconque tempête un peu violente, l’autre vautré à terre. Ils contemplaient hilares le panier qu’ils avaient dérobés.

Je m’approchais d’eux calmement, ma fourrure teintée d'une multitude de bruns me dissimulant des yeux inhabitués à repérer des momottes se balader de jour, en pleine forêt et loin de leur terrier. Sans qu’ils ne remarquent ma présence je me plaçais à coté du tronc sur lequel était posé l’un des deux. Ils dénièrent enfin tourner la tête en ma direction et, surpris, se levèrent de concert.

Qui es-tu ? Que viens-tu faire ici ?

Je les regardais, n’affichant aucune expression sur le visage pour ne pas qu’ils se doutent de mes intentions de leur faire payer et leur répondit calmement.

Vous avez dérobé ce panier à mon ami Roîdhupé et je viens le récupérer.

Il peut pas le faire lui-même ce gros lard ?

C'est comme cela que tu parles de quelqu'un de noble? Contrairement à vous deux qui avez détroussé sans vergogne cet être sensible et émotif, notre ami Roîdhupé ?

Ben voyons, c'est nous qui sommes en faute maintenant... Et bla bla... C'quoi ton problème ? Tu veux mon poing ?

J'ai oublié de préciser que je viens par la même occasion vous empêcher de nuire plus au peuple qui vit sur ces terres... fit-je dans un sourire

Ils éclatèrent de rire. Et crapô sait ô combien je déteste les gens qui m'éclatent au museau... Et surtout de rire.
Alors qu'ils grognaient/riaient de tout leur soul, je repris forme humaine et prononçant du bout des lèvres une formule complexe, ils se transformèrent en deux grosses boules de neige, ou plutôt en cochons en neige. Je pris ensuite le panier à la main et interrogeais les deux cochons en neige sur leur identité.

Je suis El Hans.

Et moi El Grët. On est des cochons errants.

On kiff à mort faire le mal autour de nous!

Ouais, c'trop trippant.

Ah ?

Ouaiiiiis carrément! Au fait...

Hum ?

T'es moche.

Et tu veux finir ta vie gelé au fond d'un trou ?

Gnagniania...

J'ignorais les remarques qu'ils firent tout au long du chemin qui nous menâmes vers Winog et son troll.
Je fus donc contente de les retrouver après avoir fait rouler les cochons-boules durant le trajet, ce qui me prit bien trois fois le temps que j'avais mit pour arriver jusqu'à eux.

Épuisée, je m'assis sous un arbre, regardant mon équipier gérer la situation et pris garde de ne pas m'assoupir.

… pendant ce temps, je décidais d’informer Roîdhupé de mes projets pour mettre fin à son tourment ; abattre l’arbre mort pour qu’il puisse si accrocher et enfin sortir de cette cavité.
Par bonheur j’avais pris la précaution d’amener avec moi une hachette. Bien que petite, son tranchant était exceptionnel. L’arme en question avait été ensorcelé par un mage elfe il y avait bien longtemps afin que jamais le fil de la lame ne s’use ni ne s’altère.

Je m’attelais à la tâche, frappant la base du tronc avec force.
Le troll s’enquit de mes intentions.

« Pourquoi qu’vous faites ça ? Burp ! Pardon ; c’est qu’j’ai faim moi… »

« Je n’ai hélas que quelques pommes ramassées sur le chemin, mais si cela peut vous contenter, je consens volontiers à les partager

La mine réjouie, le troll tendit sa grosse main et croqua dans une pomme avec avidité.

« Miam, Slurpp ! … Pprrt ! ohh pardon … »

Ce troll portait bien son nom. Souriant, je me réjouis de la légère brise venant de la foret apportant avec elle des senteurs de bruyère et de pin. Je reprenais ma tâche et sculptait dans le bois une profonde cicatrice.

« Pourquoi qu’vous m’aidez vous et votre amie ? » repris le troll

« Ah ça ! Je n’en sais rien. Une intuition ; un présage magique … appelez cela comme vous voudrez. »

Je m’arrêtais un instant pour étancher ma soif et repris la conversation

« Peut-être bien que je vous trouve sympathique. Je n’avais jamais rencontré de troll tel que vous ni jamais entendu parlé pas même dans les légendes ou les chansons »
« ben ça… » répondit-il ”j’peut vous expliquer. C’est môman qui me racontait cette histoire quand j’étais encore qu’un trollignon. J’me souviens pas de tout, mais si ça vous amuse, j’veux ben vous la dire…mais avant je veux une aut’ pom m’sieur . »

« Ce serais avec plaisir. Je vous en prie, conté moi cette chronique de votre peuple »

Je lui tendis le sac de pomme, il en prit une et l’engloutie en un rien de temps. Il réfléchi un instant et commença son récit.

Y’a bien longtemps que le monde était encor’ jeune ; c’est comme ça qu’é dit ma môman ; trois troll comme moi partirent du village pour une … … … j’trouve pas le mot … c’est un truc qu’on fait pac’qu’on doit l’faire … »

« … une quête… » lui suggérai-je

« Ouais ! c’est ça ; une quête… Donc y sont partis faire la quête à l’église de Gwo, pac’qu’ils leur manquait queq’chose. J’me souviens plus d’tout mais en gros, y’en a un qu’étais timide et c’est vachement embêtant pour un troll. L’autre était bête comme un groumfph et le dernier, le pire y faisait des pets qui sentent la rose … la honte pour un troll quoi !

Donc y sont partis et y’s’ont eu plein d’aventure dans une foret étrange avec un chat qui disparaissait des fois pour laisser voir que son … ch’ai pas si j’peux dire … …enfin dans le noir on voyait que son trou d’balle ! Y’avait un lapin albinos aussi qui portait une horloge sur son dos et une reine qui portait le menu du jour, un truc comme ça.

J’peux pas vous dire tout m’sieur Winog. S’cusez moi j’me souviens plus d’tout, mais j’demanderais à môman si vous voulez un jour… »

« Continuez, je vous en prie et venez en au fait si vous le voulez bien ; J’aimerais connaitre la fin de votre histoire, les détails vous reviendrons plus tard »

« …v’oui, z’avez raison. Donc après ces aventures là j’me souviens qui z’ont mangé une maison en pain d’épice ou y’avait une famille de loutre, une ‘tite, une moyenne et une grande mais y z’ont été obligé de partir à cause du dragon qui courrait après et y z’avait toujours pas trouvé ce qui cherchaient… Enfin après un long périple, y sont arrivés près d’un marais ; c’est c’ui où qu’on habite encore maintenant ;

Enfin bref ; là encore y leur est arrivé de drôle de trucs avec un éléphant volant qu’avait de grosses bourses et à cause du poids il était tombé dans l’eau du marais. C’était un éléphant rouge et blanc qui s’appelait NémoZ. Et les trolls y z’ont sauvé NémoZ de la noyade, et il s’est transformé en princesse magique qui exauce les vœux. Et la princesse gentille, leur à donner la parole pour les remercier et installer une espèce de barrière magique autour du village pour que les humains la voit pas.

Y z’avaient résolus tout leur problèmes sauf pour les pets mais c’est pas grave pac’que y z’ont été chercher toute leur famille pour vivre dans le marais. Et les autres étaient tellement content de parler qui z’ont rien dit pour les pets… »

L’ami troll venait de finir son histoire rocambolesque en même temps que la dernière pomme. Et l’arbre était près à céder quand je vis Risotto revenir guillerette comme un pinson au printemps ; poussant devant elle deux étranges créatures en forme e boule au faciès porcin .
Elle m'expliqua rapidement son périple et la capture des deux p'tits cochons quand l'arbre sous son propre poids venait de céder. Il tomba juste au bord du trou dans lequel notre ami était toujours piégé.

Eh bien, Roîdhupé. Je pense que vos ennuis sont terminés, vous allez pouvoir sortir et regagner votre village.

Le troll saisi le tronc de ses grosses mains calleuses et en un effort"PPPppRrrrttt!! Ahhh!" Il s'extirpa du piège et repris pied près de nous;

"Ahhhh, ça fait du bien de se détendre les guiboles ! ça j'vous l'dit!
... c'est quoi ça ?il fixait les deux cochons boules

"Ben c'est bizarre les deux grosse boules là, ells ressemblent aux deux chenapans qui mon pris mon panier..."

A ce souvenir, le troll repris un air sombre et attristé. Je lui expliquait que Risotto les avait capturé et ainsi transformé.

" j'ai le regret, mon ami, de vous informé que ces deux brigands ont baffré les victuailles que contenaient votre panier."

"...bah tant pis! Si vous n'en faites rien, j'veux bien prendre çaIl désignait les deux cochons boules.J'vais les emmener à mémé, è s'ra triste de pas avoir sa bière, mais on pourras toujours mangé de la glace au cochon...ArfArfArf ! J'ai jamais mangé de glace au cochon mais comme dit mémé, dans le cochon tout est bon !"

Le soleil avait dépassé son zénith depuis longtemps et la journée tirait à sa fin. Bientôt la nature prendrais des teintes sombre de rouge et d'orange avant d'être plongé dans l'obscurité.
Dame Risotto semblait épuisé, il nous fallait rentrer avant que la nuit ne s'empare des lieux.Nous fîmes nos adieux au Troll, satisfait d'avoir accompli une noble tâche.

"Attendez !" fit Roîdhupé."J'dois vous remercier quand même, c'est c'que dirais môman."

"Inutile Roîdhupé, le fait de ne pas nous dévorer et la conversation que nous avons eu, nous suffit amplement"

"Si si si, j'veux vous donner queq'chose ! Et pis un jour j'vous dirais toute l'histoire quand j'aurais demandé à môman...
alors j'vais vous dire un secret, mais faut promett' de rien dire à personne hein. Vous mettez la main sur la tête et vous crachez pour jurer"

Alliant le geste à la parole, le troll cracha à nos pieds un monstrueux glaire verdâtre qui faillit atterrir sur nos chaussures. Risotto fit la moue.Nous en fîmes de même pour afin de ne pas l'offusquer

" Bien ! J'vais vous dire un mot magique, que si vous rencontrez un troll il vous bouffera pas, ok et faut aussi se souvenir du geste qui va avec sinon ça marche pas et il vous croque...ahahaha"riat-il grassement.

Il se baissa à notre hauteur,fit quelque geste avec les mains. Un relent de pourriture émanait de sa bouche et chuchotta un mot, un seul

" KerWish " "C'est le mot, mais faut pas le répéter, hein !

Le troll se redressa et afficha un sourire satisfait. Nous le regardâmes s'éloigner une boule cochon sous chaque bras et son petit panier auquel il tenait tant, la hanse dans la bouche.

Assise sous mon grand pin, je regardais longuement mon équipier s’occuper avec grande maîtrise de la situation. Je finis par me lever pour aller saluer Roîdhupé avant qu’il ne se fasse la malle.
Avant de partir, il nous révéla un incroyable secret que nous promîmes de ne jamais révéler…

Il s’éclipsa ensuite, les cochons-boules dans les bras, sa famille en aurait pour quelques jours sans doute.

Winog et moi nous regardâmes… La journée était bien avancée, il nous fallait rentrer sans traîner.
Le soleil n’allait certes pas se coucher à l’instant mais dans plusieures heures, néanmoins la forêt étant très touffue, on n’y voyait plus, bien avant qu’il disparaisse à l’horizon.

Nous nous mîmes en route.
La marche était agréable sous le vert feuillage, et, marchant à bonne allure nous approchâmes vite vers l’endroit ou je résidais. Je décidais quand même de l'accompagner jusqu'à la demeure des vindicatrices avec aucune arrière pensée derrière la tête aucune...
Nous aperçûmes bientôt le granit rose (beurk) puis arrivâmes à la porte de la taverne.

Nous entrâmes et je saluais mon capitaine qui alla boire un coup au bar il me semble... (à confirmer :p). Puis me renseignant sur l'endroit où elle se trouvait, j'allais saluer syl et lui faire un gros câlin.

Après quelques instants en sa compagnie je décidais qu'il était temps de rentrer me reposer/dormir/glander.
Et en plus de temps (ben oui, en moins j'avais pas trop le temps nan plus roh...) qu'il n'en faut pour dire "J'aime les rutabagas au goût de saucisson volant hallucinogènes", j'étais dans mon terrier, bien au chaud sur mon tas de feuilles et d'herbes sèches, dormant profondément, seule, heureuse, paisible, marmotte...

» rigwill ambassadeur de la guilde "la nuit de la louve"
» une alliance avec " hommes de Sherwood "
» WINOG