Une nuit d'automne...

(rp pas specialement ouvert a tous ni specialement solo vous postez si vous voulez vous faites comme vous voulez... enfin bon)


L’automne est là … apportant avec lui le vent glacial annonçant la saison, petite brise balayant les feuilles dans une danse mélancolique et nostalgique rappelant les beautés de l’été et du printemps. Les nuits sont de plus en plus froides et longues, les nuages eux sont de plus en plus nombreux. C’est la saison des tristesses où l’on rend visite aux morts et où l’on prie pour leurs âmes défuntes. Mais dans ce doux monde de brutes, malgré la mélancolie de la nature, la guerre civile ne finit pas notamment aux alentours de Mérulik. Les hommes sont si … sauvages parfois. C’est peut-être à cause de ce côté belliqueux, sans la moindre douceur ni le moindre sentiment envers la nature, que Full les haïssait. Cela ne l’empêchait pas d’entretenir des relations avec certains d’entre eux malgré son ermitage.

Pendant cette nuit là dont il ne sentait pas la fraîcheur, Full traînait dans les alentours de Mérulik. Il n’avait aucune intention meurtrière, pas la moindre envie de sang ni le désir de tuer sadiquement. La mélancolie de la nature avait touché son âme de poète calmant ses ardeurs. En effet, cela faisait plusieurs jours que ses lèvres n’avaient pas été abreuvées par ce liquide. Il se tenait sur une branche, tranquille, en train d’observer la nuit. Il n’y avait personne.

Pendant que Full rêvassait sur la femme idéale et sur de nombreux autres rêves, un cri aigu non loin de l’auberge de Mérulik se fit entendre. Cela ressemblait à une voix féminine qui tira Full de ses éternels rêves. Celui-ci descendit aussitôt de son perchoir et accourut pour voir ce qu’il se passait. Un homme, vêtu d’une armure assez impressionnante et d’une épée similaire avec une cape sans le moindre blason, était en train d’agresser une petite guerrière étendue au sol, certainement carteloise vue la couleur de sa cape. L’épée tendue vers le cou de la femme, il réclamait son argent ou sa vie, voire peut-être sa virginité qu’il avait ajouté avec un rire de supériorité. D’autres petits cartelois assistaient aussi à la scène, mais ne pouvaient pas intervenir à cause de blessures certainement infligées par le brigand. Ce dernier s’apprêtait à frapper avec son épée quand celle-ci en rencontra une autre. Elle avait été parée par une personne ressemblant à un albinos avec donc de longs cheveux blancs et des yeux rouges. Il était torse nu, laissant apparaître grâce aux lumières voisines, un tatouage dans le dos signifiant Shiro dans une langue orientale ainsi qu’une rose sur l’épaule droite. C’était Full. Il regardait le brigand de façon méprisante en le fixant droit dans les yeux. On pouvait lire l’envie de tuer dans ceux-ci. Tout le monde était étonné par cette apparition soudaine.

Le paladin déchu retira son épée pour donner un nouveau coup sur l’inconnu. Full, étant assez ambidextre, prit l’épée dans sa main gauche et para l’attaque de son opposant sur ce même coté. Le chemin libre, il prit le paladin avec sa main droite au cou et commença à serrer de plus en plus fort en plantant, non pas ses ongles, mais des griffes noires. Full le regardait dans les yeux en train d’agoniser pendant que la force des membres de sa future victime commençait à diminuer petit à petit. Full avait un petit sourire au coin des lèvres…

Quelques minutes plus tard, le corps du paladin gisait sur le sol, encore à moitié vivant, agonisant petit à petit à cause de son cou perforé. Full le regarda en ricanant un peu. Il posa délicatement sa main sur l’armure du personnage qui se refroidit en quelques secondes pour être englobée dans de la glace. Il planta son épée pour fragiliser la glace et donna quelques coups dedans pour la briser et ainsi morceler l’armure solide du brigand. N’ayant plus aucune protection au torse, Full tendit son épée vers le cœur de l’homme à découvert.

« Je ne te demanderai pas la bourse ou la vie, mais au contraire je vais choisir moi-même la punition que je me dois d’infliger à un être de ton espèce. Au nom de la justice, je vais te donner la peine capitale, brigand ! Mais avant, l’honneur me dit de te donner au moins le nom de la personne qui aura raison de ta vie, alors retiens bien ce noble nom … Shiro Yasashii, c’est le nom de ton bourreau qui va laver tes péchés pour effacer les propres péchés de son existence. Adieu déshonorable paladin déchu. »

Il planta alors son épée dans le cœur du paladin et la retira lentement. Les cartelois présents étaient toujours sous le choc de l’action. Ils ne comprenaient toujours pas qui était cet homme et qu’est-ce qu’il faisait là.

Full se dirigea vers la femme qui était maintenant assise par terre en tenant fermement ses vêtements déchirés. Il l’aida à se relever en lui tendant la main en s’excusant de la violence de ses actes. Il commença alors à discuter avec le groupe de cartelois. Il y avait deux archers dont un de sexe féminin, la guerrière ainsi qu’un jeune magicien. La guerrière s’absenta pour aller se racheter de nouveaux vêtements sortables à l’auberge de Mérulik. Full la suivit sans la prévenir pour payer à sa place par bonté. Les trois autres ne le suivirent pas en sous-entendant un début de relation entre les deux personnages.

Il ouvrit la porte de l’auberge et la referma derrière lui. A peine eut-il refermé la porte, qu’il entendit la jeune guerrière hurler. Les autres cartelois accoururent. Full se retourna aussitôt pour constater la scène. Il posa sa main sur sa bouche pour cacher son air horrifié. La jeune guerrière n’était plus de ce monde. Son corps était à l’agonie et son sang répandu sur le sol. Elle avait les traces de nombreuses lacérations très profondes sur tout le corps. Le sang coulait abondamment de ces blessures. Ses cuisses étaient complètement entaillées comme sa poitrine. De plus, son ventre n’était plus qu’un trou débouchant sur son dos comme si quelque chose l’avait empalée. Mais le plus horrible restait son cou où se trouvait une longue entaille sur sa gorge et dont le sang jaillissait à chaque pulsions du corps. Son regard était devenu vide et sa respiration presque inexistante.

Qu’est-ce qui avait bien pu faire ce massacre ?

Full resta quelques temps figé devant ce spectacle morbide. Il ne voyait personne d’autre présent dans la pièce. Qui avait bien pu l’assassiner de façon aussi barbare ? Il n’en revenait toujours pas à tel point c’était horrible… Sans réfléchir, il accouru vers le corps de la guerrière, la soulevant un peu en passant son bras derrière son cou entaillé. Il ferma alors les yeux en baisant la tête comme pour s’excuser alors que rien n’était de sa faute. Il compatissait pour l’âme de la défunte en murmurant « désolé… » de nombreuses fois. Les larmes ne coulaient pas sur ses joues. Il n’en avait plus l’habitude d’ailleurs à cause de ce monde et de ses cruautés. Encore une fois il avait la preuve que ce monde n’était que mort, meurtre et violence. Il n’avait grandi que là-dedans et ce depuis plus d’une centaine d’années. La mort était devenue omniprésente autour de lui et ne l’étonnait plus, il avait vu tant de personnes mourir sous ses yeux, de sa main ou non, proches ou non.

Le groupe arriva à son tour en constatant la scène. Ils eurent une réaction similaire : ils étaient horrifiés par la sauvagerie que la jeune carteloise avait due subir. Après quelques gloussements, ils se précipitèrent vers la victime en espérant qu’il y ait encore une petite étincelle de vie à l’intérieur. Elle respirait encore un tout petit peu, très faiblement, son pouls était extrêmement bas. Elle murmurait faiblement de petites paroles peu compréhensibles. Le mage approcha son oreille de sa bouche et tenta de répéter ses paroles. Elle murmurait en continue entre ses faibles souffles : « Ryuuketsu … Ryuuketsu ». Les cartelois se précipitaient pour trouver un moine pour peut-être la sauver. Full leur fit signe que vu son état, que c’était inutile et qu’elle ne s’en sortirait pas. Les blessures étaient trop importantes. En effet, quelques temps après, cette étincelle s’éteignit pour de bon. Le souffle glacial de la mort avait soufflé sur la bougie.

Full et les trois cartelois commencèrent à parler sur ce mot qu’elle répétait avant de mourir. Ils ne savaient pas ce qu’il voulait dire. Ils pensaient au nom de la personne l’ayant tuée, ils ne voyaient que cette possibilité. Pour eux c’était certainement l’œuvre d’un de c’est impitoyable et redouté druide. Ils se mirent alors à le chercher : il était forcément dans l’auberge car sinon le groupe de cartelois l’aurait intercepté plus tôt à l’entrée de celle-ci. Le mage descendit avec Full pour fouiller dans la cave de Mérulik. Ils prirent l’échelle, le mage en premier, Full le suivait.

Une fois en bas, Full se retourna pour voir la pièce. Quelque chose de lourd tomba sur lui sur le coup. Etant nyctalope, il reconnu le corps du mage qui tombait sur lui. Il était lui aussi complètement déchiqueté, lacéré et transpercé, la bouche pleine de sang, mais complètement mort contrairement à la guerrière qui a du souffrir. Il était juste en face de lui quand il tomba. Il vu juste avant son visage de mourant face à lui, horrible spectacle couvrant tout son champ de vision. Il remonta l’échelle à reculons en poussant le cadavre, terrifié par ce visage mort qui venait de tomber sur lui. Il scruta en remontant vite fait la cave : Il n’y avait personne, ce qui le terrifia encore plus car cela signifiait qu’il ne voyait pas l’assassin qui était tout près… trop près même. Full alerta les deux archers survivants et se précipitèrent dans la forêt de Ceth en espérant se réfugier en courant sans regarder derrière eux… quelque chose ne tournait pas rond dans ces meurtres…

L’atmosphère était pesante, deux personnes avaient été massacrées par un tueur invisible et inconnu. Les jambes devenaient lourdes et les distances semblaient s’agrandir interminablement. Cette atmosphère qui régnait, c’était la peur. La forêt était déserte, il n’y avait personne, pas le moindre animal. Ils semblaient s’être tous enfuis en sentant cette chose surnaturelle qui a accomplit ces terribles meurtres. Ils continuaient de courir encore et encore à travers Ceth chacun de leur côté, tentant de sauver sa propre vie. Le hurlement de l’archer à travers toute la forêt vint perturber la course de Full et de l’archère. Ce cri laissa penser qu’il avait fini par devenir un simple nom de plus sur la liste des victimes. « Encore un de moins… », pensaient-ils tous les deux.

Leur course les amena à se croiser au milieu de nulle part. Un petit frisson parcouru leur corps sous l’effet de la surprise mais très vite il fut remplacé par un soulagement. Ils s’arrêtèrent quelques temps pour reprendre leur souffle, se sentant plus ou moins à l’abri par la présence de quelqu’un d’autre. Le vent se leva d’un coup, encore plus fort glacial que les rafales précédentes. Ils prirent cela pour le signe d’arrivée du tueur et se remirent à courir direction vers la faille. Ils s’enfuyaient hors sentier, entre les arbres, les ruisseaux et les ronces.

L’archère tomba par terre, son pied c’était prit dans la racine d’un vieux chêne qu’elle n’avait vu à cause de l’obscurité de la nuit. Full s’arrêta aussi tôt pour l’aider à se relever. Il n’allait pas la laisser là, seule et vulnérable. Il lui tendit la main. Elle la saisit aussitôt pour se relever.
L’horreur se reproduisit alors. Il tira pour relever l’archère mais seul sa main sanglante restait dans la sienne. L’archère était toujours allongée par terre, le pied coincé dans la racine et surtout … décapitée. Son corps était lacéré et perforé de toute part. Sa main était coupée comme sa tête qui était maintenant à ses pieds, pleine de sang. Elle venait de se faire tuer sous ses yeux en l’espace de quelques secondes. Il n’avait rien vu. Elle était encore vivante quelques secondes auparavant, lui prit la main, la tira, et à ce moment elle était devenue morte. Full lâcha la main de l’archère qui restait accrochée à lui et reprit sa course vers la faille. Il était le dernier et il ne comprenait toujours pas ce qui pouvait faire ça.

Il sortit de la forêt, peu de temps après. Les chutes d’eaux de la faille se tenaient devant lui avec sa falaise vertigineuse. C’était toujours aussi impressionnant à voir. Il s’était mis au pied de la falaise, dos à ce gouffre noir pour faire face au tueur qui avait décidé de se dévoiler. Il entendait ses pas dans la forêt, lents et réguliers. Il voyait sa silhouette se dessiner de plus en plus. Ce monstre, à la silhouette humaine, avait une paire d’ailes dont chacune devait faire au moins deux mètres de long. Elles avaient donc l’air assez puissante pour voler. L’être sortit de la forêt en traînant quelque chose par terre. C’était le cadavre de l’archer que Full n’avait pas vu mourir. Full ne percevait que sa silhouette et son regard rouge dans la nuit. Le tueur laissa la dépouille et avança devant Full qui ne pouvait reculer. Full tendit sa main vers sa ceinture pour attraper son épée. Il gigota sa main pour la prendre mais elle n’était plus là à sa grande surprise. Il regarda alors la créature qui avançait lentement vers lui qui tenait une épée, la sienne.

Le tueur psychopathe s’arrêta devant lui à quelque centimètre même pas en penchant un peu la tête sur le côté. Full fut surpris en le voyant. L’être le regarda de ses yeux rouges en disant :

« Salut … moi-même »

FIN