Dès le début de cette journée, j’ai eu le pressentiment que quelque chose allait survenir. Mon sommeil avait été agité et mes cris de détresse c’était perdu dans l’immensité des plaines.
La veille, mon combat contre un de ces exilés avait laissé mon corps endolorie, marqué au fer rouge. Je ne comptais plus mes combats, mes blessures, mes larmes… J’étais devenu une simple machine, programmé pour tuer tous les hommes bleus, rouges, verts sans distinction. Seule la haine et la vengeance guidé mes pas à travers ces terres.
Depuis combien de temps ma pauvre carcasse se traîne ? Seul les Dieux pourraient y répondre. Le temps et l’espaces n’ont plus de valeur pour moi, comme la vie des hommes que je tue froidement. Ma peau est tatoué de leur sang, à tel point que certains soir, l’eau claire des rivières ne peux les faire disparaître. J’ai soif, j’ai faim, j’ai peur…
Les premières gouttes de pluie m’ont soulagée, mais c’était il y a une semaine de cela. Maintenant j’ai l’air d’un pauvre chat mouillé jusqu’à l`os plutôt que d’une fière magicienne.
Tout à coup, un bruit venant de ma droite m’a ramené aux choses plus essentielles. Tout doucement je me suis faufilée à travers les bois, dague à la main, mes sens en alerte.
Puis je l’aperçu.
Était-ce Amour? Désir? Fascination? Même moi je ne sais pas comment y répondre.
La seule chose dont je suis sure lorsque je l’ai vu fuyant une meute d’exilés, c’est que je pouvais tout risquer pour lui, même mon immortalité.
Le sang dans mes veines c’est accéléré, mes muscles se sont contractés et mes tendons sont devenus plus élastiques – j’ai sauté - la tête du chef de la meute a été arrachée avec une finesse surprenante, le doux parfum du sang fraîchement versé a rempli mes narines ce qui a éveillé mon instinct de prédateur.
Tous ce sont arrêté, même lui, il m’a regardé, droit dans les yeux et tous les deux, nous avons combattu bravement et avec détermination, coude à coude. Après quelques instants tout était clair. Les quelques combattants encore valide avaient fui.
Il voulu me remercier et s’approcha, je bondis de côté prête à le tuer, suspendant mon geste… Il me sourit, d’aussi loin que je me rappel, personne n’avait eu un sourire aussi magnifique. Sans un mot il me fit signe de le suivre. Pourquoi je les suivis ? Je ne sais pas. Il m’a emmené jusqu’à sont campement et m’as fait signe de m’asseoir près du feu. Je grelotte mais je ne bouge pas. Comme un animal sauvage je guette, observe le moindre de ses mouvements, j’ai peur…et pourtant… ces yeux…
Le parfum de cette nuit s’est gravé dans ma mémoire pour toujours. Au clair de lune et entourée d’une mystique lumière qu’émettait les roches - c`est dans cette ambiance féérique que nous avons passé notre première nuit tous les deux, pas uns mots ne fut prononcé et pourtant…
Le lendemain, il s’est levé est m’as dit :
-Je suis Dinin, si tu veux, viens avec moi.
C`était clair pour moi, je ne pouvais le quitter. Est ce la fatigue ? La peur de finir seule ? Le sentiment qu’il sera toujours là pour moi ? Là encore je n’ai pas la réponse mais des larmes ont coulé sur mon visage.
Aujourd’hui encore, quand je me réveille en sursaut le corps moite de sueur et la peur vrillant mes entrailles, je le regarde dormir à mes côtés, et en une fraction de seconde, toute la haine, la peur et la colère en moi disparaissent.
Les traits du destin sont parfois si étrange, loué soit les dieux et déesses qui m’on fait croiser son chemin et qui ensuite nous ont amenés jusqu’ici, dans ce domaine ou mon corps et mon esprit peuvent enfin se reposer... près de l’homme que j’aime.
