Petites farces et grosses emmerdes II

Les deux premières farces n'avaient pas eu un franc succès. Je suis persuadée que c'est un complot pour me faire rager. Mais ce n'est pas grave, il suffit simplement de se montrer plus maligne qu'eux... et d'impressioner.

Les voilà donc tous en train d'essayer de comprendre que ce que je fais avec une marmite énorme et une jument dans la cuisine.
Ils sont tous sur la défensive, me regarde de manière méfiante, sauf Niniel... Niniel... Qu'elle est belle... Et surtout, elle n'a pas peur de la souffrance. Niniel... Mes pensées s'égarent, je ne suis pas là pour ça.

Finalement, je n'ai pas eu besoin d'aller sur Emeraude la chercher, ma marmite... je marmone, assez fort pour que mon petit préféré de la troupe l'entende.

Normalement c'est celui qui accueille qui prépare le repas, mais comme c'est moi qui vous est invités, on peut presque dire que c'est à moi de le faire !
Donc, ce soir, ragoût de jument à la citrouille !
Prenez deux citrouilles, broyez-les avec attention et ferveur, mélangez à deux kilogrammes de crème fraiche, et versez le tout dans une énooooooorme marmite ! Ensuite...

J'emprunte, enfin je vole, plutôt, une hache dans le lot.

...sacrifier la jument ! Peu importe votre dieu, ça fera l'affaire. Baragouinez donc votre invocation...

Je fais mine d'appeller ma déesse, mais en réalité, ils ne savent pas qu'il s'agit en fait d'une incantation. La hache s'abat sur le cou épais de la jument, dont il ne reste plus que deux morceaux, sans vie.

Bon, gardez les bons morceaux, ce qu'il faut faire normalement mais comme on est un peu en retard on fera sans, les invités ne verront rien. Ah oui oups, c'est vous les invités... Bon et bien ce n'est pas si grave, si ?

Je découpe en hâte la jument, ce n'est pas important, et puis de toute manière, pour que l'incantation fonctionne il faut que toutes les parties y soient. Je jète les morceaux dans la marmite.

Ensuite, mélangez bien. Et pour finir, l'épice mystère...

Je sors de ma poche une bourse. Je défais le lacet qui la referme. Suspense... Chacun essaye de voir de quel épice il s'agit. Soudain, je jète le contenu à terre, et une poussière noire obscurcit la salle. La surprise passée, chacun sort les armes. Mais il est trop tard...

Leur réaction a été rapide certes, mais pas assez pour m'empêcher mon plan de fonctionner. Le temps que chacun se remette de sa surprise, j'avais sauté sur Baroncrapo, et l'avait entraîné jusqu'à la marmite. Une autre incantation, et la brume noire nous emporte, loin, loin de ce dont vous vous doutez, dans un endroit auquel vous ne penseriez jamais.

Aujourd'hui, j'ai enlevé Baroncrapo, juste sous le nez de la moitié des Vindicatrices...

Tout le monde se retourne vers la nouvelle arrivante, dépité. Mmmm, jolie... Mais non, ce n'est pas vers elle que je dois me tourner, trop à découvert.

Lentement, tandis que personne ne regarde, je me glisse derrière Willel, à l'arrière du groupe, et passe ma main dans son décolleté. Rapidement, d'une main experte, je dégraffe son soutien-gorge, et l'attire à moi. La victime pousse un cri étonné, ou enthousiasmé je ne sais pas, et se retourne pour voir qui ose la déshabiller ainsi en public.

Désolée, je n'ai pas pu résister à ton décolleté...

Je vole le soutien-gorge, alors que les autres commencent à se retourner vers moi, et dépose un baiser sur les lèvres de ma victime, qui n'a toujours pas compris ce qui lui arrivait, retire ma main de sa robe, et m'envole dans une nuage noir.

A bientôt Willel... concluais-je, sous le charme, les pensées embrumées par la texture de sa peau, la vision troublée par ma trouvaille.

Je me tenais en retrait, observant le manège de l'esprit.
Elle avait donc sacrifié un animal pour accomplir son rite. Ou pour monopoliser l'attention...
Je l'observe, virevoltant dans la cuisine, jusqu'à cet instant ou de sa robe elle avait sorti quelques artifices de sa façon.
Je croise son regard juste avant qu'elle n'accomplisse son méfait. Sans donner aucun signe de surprise; elle fait mine de ne pas me reconnaitre...

Je la dévisage et me perd dans la contemplation. Un sentiment nouveau s'empare de moi. Rien à voir avec de l'amour ou de la passion. Mes pensées se mêlent, ma lucidité s'égare...ai-je trahit mes amis ?...Au moins Yayaman a retrouvé le sourire...

Avant que je ne puisse conclure, un nuage noir surgit dans la pièce. La belle à disparu !
Ô Ethsitema, à quoi jouez vous?

Je me recule et observe les mines déconfites .
"A bientôt" a-t'elle dit .Et bien attendons...

Willel n'avait rien compris... Le temps de dire "ouf", elle avait une main sur ma poitrine, une poitrine qui s'appuyait contre mon dos, et le soutien-gorge qui glissait. L'instant d'après, plus de main, plus de soutif, juste des lèvres sur les siennes, et un murmure dans l'oreille: "Désolée, je n'ai pas pu résister à ton décolleté... A bientôt Willel..."

Elle fit volte face, et tout ce qu'elle distingua n'est qu'un nuage noir, qui disparait aussitôt. Et que elle n'avait plus de soutif ! Et que tout le monde la regardait... Elle allait lui payer celle-là ! Non mais ! Elle était purement hétérosexuelle, elle n'acceptais pas de me faire piquer mon soutif par une femme, qui en plus était une sado-maso morte vivante ! Non mais. Elle allait voir celle-là.

Elle ne pouvait quand même pas m'empêcher de rougir... Elle a quand même l'art de faire les choses, cette Ethsitema...

Coco commençait à s'impatienter... Elle en avait assez de cette mascarade, d'autant plus qu'elle n'y comprenait pas grand chose et que les esprits ne réagissaient plus après avoir mis leur foutoir !

Bon vous nous rendez Baron maintenant ?

Encore sous le choc, Willel répondit:

Euh oui ça va ! Mais elle m'a volé mon soutif préféré !

Sans trop savoir quoi dire, ni quoi faire, elle regardait les autres bêtement, en attendant que l'un d'entre un reprenne ses esprits et trouve quelque chose à faire pour sauver Crapichou...