Niniel Divine Déesse (méga lot oui !)
Nombre de messages : 2691 Localisation : fosse des gueux Age : 117 Emploi : Glacière Loisirs : rêvasser au milieu des morts Date d'inscription : 18/06/2007 Points : 135
Feuille du skyzophrène Classe: Aquamancien Guilde: Brugmansia :O
| Sujet: Il vente. Sam 29 Aoû - 11:33 | |
| Il pleut.Il neige.Il...MusiqueUn murmure... Puis un autre. Un léger souffle. Des gémissements aigus qui s'élèvent. Les murmures se font plus forts, plus denses, plus intenses. Ils résonnent en chœur, se synchronisent sur la même pulsation. Je les sens se rapprocher telle une armée de fantômes venant chercher un bien précieux.
C'est toi qu'elle vient chercher, mon ange.
J'entends les cristaux limpides tomber, et les branches qui craquent et parfois se cassent et tombent. Elle laisse des traces dans la couche blanche, les redessine régulièrement. Le souffle maintenant uni en un murmure puissant m'atteint désormais. Il remue la poudre blanche, s'infiltre et hérisse mon derme. Il rentre dans ma cage thoracique et y brûle mes poumons tant il est froid. Un cri de douleur, un cri étouffé par la neige qui s'y engouffre. Je m'étouffe.
Enfin, le repos éternel, le vrai. Toutes les deux unies pour la vie dans ce voile de pureté, à jamais. Laisse-la t'emporter, ne lutte pas. Elle est si belle, comme toi. Une vie bien trop longue, mon ange. Nous allons partir dans le monde des songes, ensemble. Abandonne-toi à elle ! ABANDONNE-TOI !!!
Des cris, des cris de femme, des cris de désespoir. Ces souffles brûlants, terrifiants viennent de partout. Des assauts de terreur dans ce monde où seul la neige est pure. Surface immaculée cachant les horreurs, celles que personne ne souhaite entrevoir. Parfois, une tâche rouge vient perturber sa pureté, mais pas ici. Elle paraît si parfaite cette surface, lissée par les cris de l'air. Et pourtant quand on la regarde bien... On voit les formes des corps sans vie abandonnés ici, des images se dessinent sur sa surface, sombre et morbides, par les jeux d'ombres. Ils crient dans mes oreilles, tu ris dans leur échos.
Où il y eut la vie, les ténèbres la recouvrent. Où il y eut l'amour, l'amour n'est plu. Ne dis pas adieu, ne me dis pas que je n'ai pas essayé. Ces larmes que nous pleurons sont un rideau de pluie pour tous les mensonges que tu m'as raconté, les blessures et la culpabilité. Et nous pleurerons d'être si seuls. Nous sommes perdues, nous ne rentrerons jamais. Alors à la fin, je serais ce que je dois être. [...] Maintenant, je fais mes adieux. Je dis que tu n'as pas essayé. Ces larmes que tu pleures sont venues trop tard. Reprends tes mensonges, mes blessures et ta culpabilité. Et tu pleureras Quand tu affronteras ma fin, seule. Tu es perdue...
Je suis perdue...
Angoisse... Je tremble, je pleure, je hurle intérieurement, ma gorge prise par la glace. Ma vie n'est plus qu'un fil éphémère. Déjà je sens mon âme se délier de mon corps et de ses souffrances. Mon esprit devient flou. Mais rien n'est visible sous la neige, je ne suis qu'un cadavre parmi les autres. Et je m'abandonnerais, mais sans toi. Je ne veux pas de toi, pas encore. Le repos éternel porterait bien mal son nom sinon...
Sors de moi créature misérable, sors de moi, par mes mains. Une sensation de chaleur, une brume qui se forme, je t'expulse, je t'exècre, je te hais.
Sors de moi et laisse moi seule. Pour l'éternité. Sors de moi et laisse-moi...
...Mourir. | |
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