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 Désespoir d'une nuit d'automne

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Niniel
Divine Déesse (méga lot oui !)
Niniel


Féminin
Nombre de messages : 2691
Localisation : fosse des gueux
Age : 117
Emploi : Glacière
Loisirs : rêvasser au milieu des morts
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Feuille du skyzophrène
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MessageSujet: Désespoir d'une nuit d'automne   Désespoir d'une nuit d'automne EmptyMar 16 Déc - 22:45

Musique

L'étendue scintille, reflétant les mouvements de la voûte étoilée, se recouvrant de milliers de taches perlées qui contrastent avec sa sombreur. La pointe de mon pied vient perturber la surface parfaitement plane, les ondes se propagent et troublent les petits points argentés. Mon pied s'enfonce jusqu'au sol de galets, pointe de pied en avant, puis mon autre jambe fait de même, perçant la surface miroitante pour pénétrer le liquide sombre un peu plus en avant, doigts puis talon se posent avec délicatesse sur les galets, et elle emmène avec elle un pan de ma robe qui glisse sur les pierres sèches et vient s'étaler sur la surface, les perles chantent contre la pierre, les mêmes qui furent autrefois l'origine d'une musique cristalline, et puis leur chant s'arrête, soudainement, au contact de l'eau...
Pas à pas, j'avance vers le fond du lac, les galets laissent peu à peu place à la vase et au sable, ma robe flotte derrière moi. Je deviens le point le plus étincelant du lac, ma robe blanche et ma peau d'argent brillent à la lueur des étoiles, d'une pâleur extraordinaire entourée d'une aura lumineuse, mes cheveux noirs de jais viennent de temps en temps briser l'éclat nocturne de mon visage, au gré du vent, alors que le sombre liquide envahit peu à peu ma robe, l'attirant vers ses profondeurs, dans ses limbes et l'empêchant d'attraper la lumière. Cette nuit encore, je me vois telle une apparition, le fantôme du lac, une lueur dans la nuit, chacun de mes mouvements est si lent qu'il paraît presque irréel. J'aime les sentiments qui m'habitent dans ces moments là, ceux d'être hors du temps et de l'espace, que le monde m'appartient et qu'il n'est plus qu'à l'image que je m'en fais. Faire attention aux détails qui m'importent et ne plus voir que ça, voir le monde qui m'entoure uniquement par mes yeux, rêveurs et attentifs. Chaque mouvement de feuille prend son importance. Chaque reflet, chaque bruissement, chaque battement qui incombe à la nature, je le remarque et l'observe. Le temps s'arrête sous mes yeux émerveillés et tout paraît si pur. Je ne vois le monde que par mes yeux et ce qu'ils veulent bien me montrer. Et chacun devrait le regarder comme je le regarde, dans sa chaleur bucolique, dans son éternel renouveau, dans sa délicieuse simplicité. J'aime la nuit qui laisse libre court à l'imagination par ses jeux d'ombres et sa luminosité secrète, mais je rêve toujours du jour et de sa rayonnante beauté...

J'ai tant rêvé de champs de blé aux couleurs de l'or, parsemé par éclat de fleurs rouges fragiles et délicates, loin, très loin d'ici, avec vous deux. La simplicité d'une vie, loin des tourments de la guerre, juste l'amour. J'ai tant rêvé de ces courses dans l'océan de verdure... Mais les abysses du lac m'attirent malgré moi, je préfère la nuit, ses éclats d'argent et sa douce fraîcheur, au jour et à la chaleur des rayons solaires et ses couleurs chatoyantes. La nuit me ressemble, sombre et mystérieuse.
Là où je me dirige il n'y a que les ténèbres éternels, dans un liquide sombre, légèrement rougeoyant quand la lune est rousse... Pour moi ou quelqu'un d'autre... Toujours.

[...]

Enfin j'arrive au centre du lac, à l'endroit le plus profond, avec un brin de déception, seule ma tête dépasse encore de la surface, mes cheveux ont rejoint l'eau, flottant en toute liberté, se déliant de leurs attaches qui les écrouent en permanence.
Jusqu'à maintenant, le froid restait à la surface de ma peau, comme le veut ma nature, mais l'impression qu'il pénètre plus en profondeur en même temps que le liquide sombre se fait de plus en plus oppressante, il s'insinue en moi, malgré moi, il resserre ma gorge, prend d'assaut mon cœur et mes poumons qui me brulent sauvagement, la douleur est atroce, mes organes gèlent, je ne peux pas respirer, je ne peux pas crier, l'inquiétude s'empare de mon esprit, ne laissant plus aucune place à la raison, mes pieds s'enfoncent dans la vase, le lac m'attire dans ses entrailles... Ce que je désirais tant arrive finalement, me noyer dans cette eau sombre, avec pour seuls témoins : les étoiles... Enfin...



La tête en arrière, seule mon visage est encore à l'air libre, et plus que jamais, je n'ai plus envie de me laisser envahir par les eaux troubles, plus que jamais, je me débats. Mes jambes et mes bras répondent encore, je les force à avancer, à me ramener vers l'autre rive...

Mon buste a immergé de la surface, redevenue plane et silencieuse, je m'arrête pour reprendre mon souffle, me remettre des émotions, pliée en deux au dessus de l'eau, je respire profondément, regrettant d'avoir tant désiré la mort, mais toujours le cœur lourd et triste. Un objet brillant au fond de l'eau attire mon attention, je tend le bras, et retire avec difficulté ce qui enfouit sous la vase se révèle être une lame, une épée, cette épée que j'ai lancé moi-même ici, cette épée qui, cette nuit là, pour la première fois, m'a montré un regard que je ne connaissais pas et qui se trouva être une partie de moi...
La pointe trainant au sol, je rejoins la rive accompagnée d'un chant douloureux, mélange de l'entrechoquement cristallin et du cri du métal, et je m'assoie dans l'herbe, quelques pas plus loin. J'ai toujours aussi froid, pour la première fois de ma vie, je tremble...
Je m'entoure de mes bras et laisse ma tête tomber entre mes genoux, mes cheveux trempés dégoulinent naturellement le long de mes mollets, où les gouttent d'eau défilent une à une jusqu'au sol. D'une main je tiens la précieuse épée serrée contre moi, je ferme l'autre, serrant fort mon poing, quelques gouttes de sang s'échappent entre mes doigts, depuis que j'ai attrapé la lame au fond du lac. Et je reste là, recroquevillée sur moi-même, repensant à toutes les fois où je suis venue ici, toujours dans un but différent, à chaque fois un but jamais réalisé, et à chaque fois mon destin fut changé en cet endroit. Une fois, juste pour me baigner, je l'y ai rencontré, une fois en espérant l'y trouver, j'ai pris une importante décision, aujourd'hui pour mettre fin à cette longue vie... Je suis encore là. Est-ce tout ce que me réserve le lac pour cette nuit ?
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Niniel
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MessageSujet: Re: Désespoir d'une nuit d'automne   Désespoir d'une nuit d'automne EmptySam 10 Jan - 4:03

Grelotant dans le froid, je m'endors peu à peu, les lèvres virant au bleu, le tour des yeux au violet, je tremble de plus en plus et me sent désemparée face à cet ennemi que je découvre tout juste. Je ne connaissais pas sa caresse brûlante, à tel point que s'il ne me glaçait pas le sang, je me tordrais dans tous les sens, mais je ne peux plus bouger, une poupée de givre immobilisée, une statue de glace... bientôt. Mes yeux aussi brûlent, même fermés, à tel point qu'ils pleurent sans que je n'y puisse rien. Une statue de glace aux larmes de stalactite, voilà donc ce que je deviendrais ? Après les eaux, les airs se déchaînent... Et comme je regrette la douce caresse du vent et la chaleur des rayons solaires qui lèche ma peau.
Et tout doucement, je m'assoupis, je me laisse entraîner dans les profondeurs du monde avec une délicatesse toute particulière...

Un contact chaud vient perturber ce sommeil, deux petites mains qui se posent sur mes bras, des bras qui tentent de m'entourer, une chevelure sombre qui se colle à ma peau, un visage qui s'enfouit tout près du mien, au milieu de mes cheveux, et des petits pieds qui viennent chatouiller le haut de ma cuisse. A tous ces contacts, je ne ressens qu'amour. Et cette odeur... une odeur familière et exquise... Lentement je rouvre les yeux et lève la tête pour voir ce que je n'ose croire. Lui aussi relève sa tête.
Et je vois mes yeux, deux belles pupilles vertes dans de magnifiques et grands yeux en amande, mes yeux... ses yeux... Ce visage d'ange que j'avais vu en rêve... Je reste bouche-bée, regardant cet enfant et réalisant peu à peu ce que j'avais fait... Puis mes mains caressent frénétiquement son visage, vérifiant que c'est bien un être de chair et d'os, et enfin je le prends dans mes bras, le serre très fort contre moi et laisse couler mes larmes... Sanglotant et tremblant plus que jamais, je chuchote avec difficulté...


Aranel... Mon enfant... Pardon... Milles pardons... Excuse moi... Je ne t'abandonnerais plus jamais, je te le promets... Mon ange...
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