Les VINDICATRICES
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 Comment j'ai violé ma fille.

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Baroncrapo
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MessageSujet: Comment j'ai violé ma fille.   Comment j'ai violé ma fille. EmptySam 14 Nov - 0:24

Dans la taverne, on boit, on joue, on cause. L'ambiance est bonne, les soucis du quotidien s'oublient à la vitesse de quelques gorgées d'alcool bien chargé. Le barman, un grand type jovial, fait la causette avec tout le monde, parler c'est sécher une gorge qu'il s'empressera de remplir pourvu qu'on paye bien entendu. Un homme entre, il a une mine sombre, mais il le reconnaît et lui demande :

" - Holà Baron ! Qu'est ce que je te sers ? T'as l'air d'un triste l'ami ! Allez viens boire un truc plus costaud qu'un de tes jus de fruits pour jeune vierge !"

Le Baron s'installa au comptoir et sans dire un mot désigna une bouteille poussiéreuse sur l'étagère, on ne distinguait même plus l'étiquette, le verre teinté d'un vert bien foncé empêchait également qu'on devine son contenu. Le Barman un peu étonné prit quand même cette bouteille datant des anciens propriétaires et versa un bon verre au Baron puis lui demanda :

" - Alors c'est quoi qui va pas ? "

L'odeur lourde d'un alcool d'un passé douteux, mélange d'herbes ou de fruits dont on ne pouvait plus deviner les saveurs, montait aux narines du Baron qui redressa la tête pour avaler ce liquide improbable d'une seule traite.

" - Je vais te raconter... La mort d'un homme... Un ami... Un homme juste... "

Une Histoire triste d'Oncle BaronCrapo : "Comment j'ai violé ma fille"

Il m'avait fait appeler, comment osait-il me demander de venir le voir à quelques heures de sa sentence après l'impardonnable geste qu'il avait eu. Un geste que je ne saurais pardonner... Un viol incestueux... J'avais mes entrées, un minimum de célébrité, pour en prison le rencontrer. Le procès avait été rapide, le verdict avait suivi dans l'heure, il avait reconnu tous les faits... J'entrai dans sa cellule, son avant-dernière demeure...


" - Baron mon ami, il faut que tu saches, qu'au moins un homme sache toute la vérité, tu me connais je n'ai jamais été un mauvais bougre. Du mal oui j'en ai fait, mais pas celui qu'aujourd'hui on me reconnaît. Ecoute mon histoire et promets, de ne pas la révéler avant plusieurs années... "

J'étais intrigué par les propos de mon ami, il était là, tremblant devant moi, les yeux couverts de larmes séchées. Je lui fis un signe pour qu'il me raconte... "


Et il débuta son récit... :

"C'était il y a une dizaine de jours, les affaires ne sont pas très bonnes en ce moment, alors il est vrai que je m'adonne beaucoup à la boisson. L'alcool est mon compagnon. Mes enfants je les mets à l'abri de mes soucis, depuis que leur mère est morte. Leur grands-parents sont durs et ne nous aident pas, ils n'ont jamais apprécié que leur fille épouse un paysan. J'ai pourtant accepté de travailler et de vivre en ville. Presque tous les soirs je bois... Ma fille a déjà 14 ans, beaucoup la regardent comme une jeune femme, mais quand je la regarde je la vois encore à jouer à la poupée sur le fauteuil devant la cheminée.

Mon fils, tu sais son mal, presque 17 ans. Combien d'années lui reste-t-il ? Un an... Deux peut être... Il est différent, il est comme un bébé dans un corps d'homme, il faut le protéger, le surveiller, tout le temps, pour pas qu'il ne se fasse du mal ou qu'il n'en fasse à d'autres par mégarde, il a un coeur pur... C'est un simple.

Le soir je suis un autre homme, la boisson me rend violent, bête... Je hurle pour un rien. A tel point qu'ils ne viennent plus voir leur papa quand il est sous l'emprise de la bouteille. Mon fils ne comprend pas, je lui ai dit que c'est une boisson pour les grands.. Je l'ai frappé quand il a voulu en boire... Il est parti en pleurant...

Un matin je suis parti, travailler et boire, telle était ma vie. Je ne pouvais pas tout gérer dans cet état. Je n'avais pas vu le besoin d'un fils d'être comme son père. Il m'aimait comme le modèle à suivre, n'ayant pas conscience de ce qui était bien... Ou mal. La veille j'ai frappé ma fille qui s'était laissée séduire par un de ces fainéants de bourgeois prêts à n'importe quelles bassesses pour se distraire avec une gamine même pas formée. Ce soir là, quand je rentrerai, je viderai chaque bouteille, c'est fini, je serai un autre homme pour ne plus jamais être violent... Les décisions tardives arrivent parfois trop tard...

Je rentrerai, épuisé par une journée de manque, mais je lutterai contre mes démons, pour mes enfants. La maison était calme, le feu de la cheminée était éteint, la table n'était pas mise... Il y avait même du désordre. Jamais ma fille ne m'avait habitué à cela. Et sur la table... Mes bouteilles, complètement vides. Des bris de verre au sol... Ce n'était pas normal, quelque chose était arrivé ! J'appelais ma fille, puis mon fils, rien, juste le silence. Je m'empressai de monter à l'étage, titubant dans les escaliers puis fonçant vers sa chambre à elle, par instinct, celui d'un père pour lequel une fille est un précieux joyau.

J'ouvrais la porte... Le spectacle qui s'offrait à moi me souleva le cœur. Mon fils était là, ivre mort le pantalon baissé, baignant dans son urine et son vomi, le corps couvert de coups de griffes et de bleus. Et ma fille, couverte d'hématomes, les jambes écartées, baignant dans son sang d'avoir été ainsi forcée. Son visage était méconnaissable, elle si douce... Lui si gentil...

Il ne m'était pas possible de lui en vouloir, il avait tant bu pour me ressembler, j'étais son modèle, c'est comme si je l'avais fais boire moi-même. Mais pourquoi, pourquoi je n'ai pas arrêté plus tôt. Pourquoi aujourd'hui où j'étais prêt à changer de vie... Pourquoi... Pourquoi ?

Je me jetais sur ma fille, écoutant son pouls, et la prenant dans mes bras. Je devais vite l'apporter chez le médecin. Son sang coulait toujours, mais elle était en vie... Mon fils tiendrait le coup, son état physique ne me préoccupait pas...

Sur le chemin, je ne savais quoi faire, ni quoi dire... Dénoncer mon fils ? L'envoyer à une mort certaine ? Lui qui n'aurait en temps normal pas fait de mal à une mouche ? Je ne pouvais m'y résoudre. Elle, dans mes bras revenait à elle, du peu de force qui lui restait, elle me serra dans ses bras et me chuchota quelques mots...


" - ... Papa... Ne lui en veut pas... Il n'a pas compris... Il était ivre comme toi... Il n'est pas méchant... Tu le sais... Papa... "

Elle avait raison mais au fond de moi si j'en voulais bien à une personne, c'était moi... Que faire... Les voisines n'ignorent pas que personne n'est venu chez nous, elles ont les yeux braqués sur la maison, les vieilles d'en face, pas même un rat ne nous volerait un croûton de pain sans qu'elles ne s'en aperçoivent. Une solution... La solution...

Je déposais ma fille chez le docteur, qui s'empressa de l'examiner loin de moi. Tout le monde sait que je bois, tout le monde pensera que c'est moi... Et c'est moi... Je n'attendis pas, je partis de suite à la maison redresser mon fils proprement, ranger les preuves qui le rendraient coupable. Puis la justice m'accueillit...

Voilà, tu sais tout, je n'avais pas d'avenir, maintenant je vais les aider une dernière fois, leurs grands-parents s'en occuperont si je ne suis plus là. Sans leur père, ils seront heureux et ne manqueront de rien..."

J'avais écouté sa terrible histoire... Ne sachant trop que dire ou que faire pour lui faire changer d'avis. De toute façon, c'était trop tard, si on prouvait que ce n'était pas lui, on finirait par deviner qu'il protégeait son fils... Et les gardes arrivaient... A l'église la cloche sonnait une dernière fois pour lui...

Mort par décapitation en place publique. C'est un affreux spectacle qui rappelle à tous que la cruauté peut aussi être juste. Il monte, le regard baissé, les marches qui l'amène à son bourreau. La foule l'injurie et les légumes et autres cailloux sont jetés sur le coupable désigné. Mais pourquoi suis-je là ? Je cherche dans la foule et distingue enfin ses enfants, m'en approchant, je vois la petite encore abimée par les coups subis, tenant son grand gaillard de frère comme un animal apeuré, ne comprenant pas pourquoi tout est passé, pourquoi il ne peut voir son papa et le serrer dans ses bras.

Mon ami est à genoux, le bourreau tient une grande hache, il suffira d'un coup. Je me sens impuissant d'une promesse, d'un silence que je ne dois trahir. Détournant la tête de ce spectacle pour voyeur en mal de sang, je regarde s'éloigner deux enfants qui comme moi voulaient juste une dernière fois voir un père qui malgré ses défauts et ses erreurs aimait ses enfants plus que sa propre vie.

J'entendis le "Tchac" suivi de l'acclamation des pauvres d'esprits qui participent à un meurtre qu'ils ignorent....


"- Et voilà l'histoire ! Ressert moi un verre Barman !

- Elle est pas gaie ton histoire... ça c'est passé où ?


Le barman remplit le verre du Baron avec toujours la même mixture...

- Tu devrais dire quand ! C'était ici, il y a quelques années...

Le Baron but le verre d'une traite...

- Tu sais ce que j'aime avec les vieux alcools, c'est que ça s'évapore si vite qu'il ne reste qu'un nectar de fruit ! Mets ça sur ma note ! Faut que j'aille faire un tour, j'ai une demoiselle à visiter !"

Je quittais la taverne, mon cœur était lourd de repenser à cette vieille histoire. Aujourd'hui, je peux la raconter, aujourd'hui, un fils est mort. Tu avais tort mon ami. Il est mort dans la souffrance, sans son père, il n'arrivait à rien, couché seul du soir au matin. puis tout le jour sans bouger que pour pisser et manger. Ta fille va finir par épouser un abruti rempli d'or, leurs grands-parents ne les ont jamais aidés. Mais ne t'inquiète pas mon vieil ami, j'ai veillé sur eux depuis ton départ, ils n'ont manqué ni d'un toit ni de nourriture, juste... De l'amour d'un père...

Aujourd'hui je me sens libre de pouvoir raconter quel père tu fus...


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A l'injustice et à l'incompréhention, à l'ignorance et au jugement ... Santé !
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