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 Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours)

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MessageSujet: Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours)   Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours) EmptyJeu 22 Mai - 22:42

Il s’appelait Aëgnòr Felàgünd. Il était né dans les lointaines forêts d’émeraude du Ponant où il avait été le disciple secret du Dieu Ul, le dieu de toutes les races qui n’avaient pas été revendiquées par les autres dieux. Elfe, il était né parmi les siens, élevé dans la haine des murgos et plus encore des grolims. D’une beauté à couper le souffle, comme tous les elfes, il avait de longs cheveux bruns et des yeux d’azur. Etudiant acharné il n’avait de cesse de poser des questions et d’y trouver des réponses. Il perfectionnait son art et ne se souciait pas des jeunes demoiselles qui tentaient, en vain, d’attirer son attention.

Vint un jour où le Dieu appela Aëgnòr à lui. Ils ‘entretenir durant de longues heures, en secret, et lorsque le jeune sortit de la grotte où il avait été appelé, ce fut pour faire harnacher le meilleur cheval, préparer un paquetage et sortir du village comme s’il avait une armée angarak à ses trousses. Bien des questions furent posées mais Ul n’en révéla pas le dessein. Les voies divines n’étaient dévoilées qu’à de rares mortels et seul le Gorim fut mis dans la confidence.

Après un long périple, Aëgnòr décida de se reposer sous le couvert d’une forêt qu’il longeait depuis que le soleil était couché. Il ne connaissait pas le nom de la région où il se trouvait mais il se repérait à peu près. Grâce aux étoiles, grâce à la nature… Et il savait qu’il était accueilli en ami ici. Plus tard il se demanderait si ça avait vraiment été un hasard, mais pour le moment il était descendu de cheval et tenait ce dernier par la bride. Ils pénétrèrent dans les buissons, comme si les branches s’écartaient devant eux. Ils errèrent dans cette mystérieuse forêt jusqu’à ce qu’ils entendent un bruit d’eau… Des pépiements d’oiseaux… Il ôta ce qui entravait son cheval, lui faisant confiance pour ne pas s’éloigner.

Il avança un peu plus, jusqu’à trouver cette cascade qui promettait fraîcheur et délices. Et il LA vit : une femme aux cheveux d’or qui s’y baignait. Elle était immergée jusqu’au cou et effectuait quelques brasses nonchalamment, faisant le tour du bassin paresseusement. Il ne voulait pas l’effrayer, il ne voulait pas de ce genre de situation mais il avait grand soif et son voyage était harassant, il faut le dire. Tout à ses pensées il ne s’était pas rendu compte qu’elle avait disparu. N’osant se servir du Verbe et du Vouloir sous peine d’éveiller l’attention des grolims, Aëgnòr s’avança prudemment, jetant de fréquents coups d’œil alentour… Lorsqu’une voix claire et enchanteresse lui ordonna de s’arrêter.

Il stoppa ses pas et regarda devant lui, soucieux, lorsque les nuages dévoilèrent la lune qui jeta sa lumière féérique sur une archère plus jeune que lui mais divinement belle, et dont les yeux de jade capturèrent sa raison en même temps que son cœur. Vêtue d’une tunique courte endossée à la hâte, la jeune fille pointait sa flèche, droit sur son cœur, l’arc tendu. Il n’osait respirer… Mais il se reprit et parla, cette femme n’était pas angarak et ne portait pas sur elle trace de la souillure de l’or rouge. Son regard était franc et direct. Il lui donna son nom et expliqua qu’il était en mission pour les siens. Elle passa la langue sur ses lèvres, dubitative, puis abaissa sa garde. Elle le croyait. Perchée sur un rocher qui se trouvait au milieu du bassin, elle allait descendre se plonger dans l’eau lorsque l’elfe, aussi vif que ceux de sa race, fut auprès d’elle et la prit dans ses bras afin qu’elle ne se mouillât pas. Il ne se connaissait pas si chevaleresque… Mais cette nuit entre toutes était spéciale.

Il n’entra pas dans les détails, il ne dit jamais combien de temps il resta auprès de la jeune archère qui se prénommait Etheldreda, mais ce fut la seule femme qu’il aimât jamais. Moins d’une année après être revenu de sa mission pour Ul, le sorcier repartit de nouveau pour un endroit inconnu. Lorsqu’il en revint, il tenait dans ses bras un jeune enfant, marqué comme lui des elfes. Cet enfant là avait les yeux aussi bleus que ceux de la mer et les cheveux aussi blonds que l’or finement tissé. Aëgnòr expliqua qu’il était son fils, mais qu’il avait une sœur… Il avait été obligé de séparer les deux enfants, pour des raisons qu’il ne donnât pas, mais il les avait marqués chacun d’un tatouage au creux du dos : un croissant de lune inversé, noir. Les tatouages de ce type n’étant pas courants, les deux enfants sauraient que l’un était la moitié de l’autre lorsqu’ils se verraient. S’ils se retrouvaient un jour. J’ai couché ce récit par écrit car Aëgnòr avait fait de même à l’intention de la fillette inconnue. Pour ce que j’en savais, elle était brune et avait des yeux verts. Et le fameux tatouage, ne l’oublions pas.

Je suis âgé et j’ai tracé ces lignes pour l’enfant qui deviendra un homme. Afin qu’il connaisse ses origines. Je sens mon heure venir, j’espère que ce courrier tombera entre de bonnes mains.

Le Scribe des Elfes du Ponant, d’après Les Dires du Gorim
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MessageSujet: Re: Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours)   Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours) EmptyLun 28 Juil - 23:40

Dixième Hiver :

« Je me nomme Gwynhafra. Je commence ce journal afin de relater ce qui semble important à mes yeux. Aujourd’hui je fête mon dixième hiver. Mère dit que la forêt s’est montrée généreuse pour la saison et me narre, encore une fois, son histoire. J’adore le passage où elle rencontre Père, le seul amour de sa vie, pour toujours et à jamais. Elle dit que j’ai ses cheveux… Et son Art aussi. Je ne sais ce qu’elle entend par là mais elle me demande de lui dire à chaque fois que je vois quelque chose de… « pas naturel ». J’ai du mal à comprendre mais je lui dis. Elle est contente, parfois elle se fait du souci. Je ne comprends pas.

Cher journal, je te laisse, mère appelle pour que je l’aide à préparer le repas. Elle me laisse ne pas toucher les animaux morts… Heureusement car je déteste ça. »

Onzième Hiver :

« Une révolution est passée, et d’autres choses aussi. Les arbres murmurent mais je ne comprends pas leur langage. Les animaux me parlent et eux, je les comprends. Ils disent qu’il y a des deux-pattes qui sentent mauvais, qui ne se mangent pas, qui courent le long de la forêt. Je n’en sortirai pas. Pourtant j’ai pas peur, ça non ! Mais mère, et les animaux aussi, serait inquiète. Je ne veux pas lui causer du tracas. Elle a des marques sur le visage, elle s’inquiète trop et je ne sais pourquoi.

Ils disent qu’une guerre se prépare mais je ne sais pas ce qu’est une guerre. Mère m’apprendra ce qu’est la guerre lorsque je serai assez grande. Cette nuit, elle est rentrée tard et je me faisais du souci, un orage a éclaté sans prévenir et s’est déchaîné au dessus de la forêt, sans pourtant toucher un seul arbre. Les animaux n’ont pas voulu s’approcher, pourtant j’aurais bien eu besoin de compagnie avec ce vent, ces éclairs… Oui, ça faisait peur. Mère est enfin rentrée et m’a serrée très fort contre elle, elle dit que je suis son ange, son ange noir la protégeant. Elle dit qu’elle remercie sa fille et la pluie. Elle porte des traces de brûlures. »

Douzième hiver :

« J’ai fait la connaissance d’un grand loup gris, il dit qu’il me connaît. Pourtant je jure sur mon nom que c’est la première fois que je le voyais. Il dit que je dois être comme l’eau et ne jamais déborder. Je lui dis que l’eau ne dort pas toujours dans son lit mais il prétend qu’elle ne fait de mal à personne. Là encore je ne comprends pas. Il dit que je suis comme le vent et comme l’eau réunis. Je ne sais pas. Il parle comme les esprits de la forêt, avec des devinettes… Je ne dis plus rien à mère sur ce que je vois de « pas naturel ». Je crois que je peux faire des choses « pas naturelles ». J’ai bougé l’eau sans la toucher, du vent, le vent c’est moi.

La pluie c’est moi. La foudre c’est moi. Je la tenais entre mes mains et l’ai laissée filer au loin pour ne pas blesser la nature, et tout le reste autour.

Mère se doute de quelque chose mais je n’ose pas lui dire. Je cache ce secret depuis trop longtemps. »

Treizième hiver :

« Je ne connais toujours pas le monde au-delà de la forêt. Les oiseaux me parlent et disent que le ciel est plus vaste qu’aucune forêt, plus bleu que les yeux de père qu’ils connaissent. Je leur ai demandé pourquoi il ne venait jamais me voir. Ils n’ont pas compris ce que je voulais. Ils m’ont dit de voler de mes propres ailes. Je n’ai pas d’ailes. Ils se sont moqués de moi. Mais gentiment. Après ils ont parlé de leur nid et de leurs œufs. Ils sont mignons.

Mère m’a obligée à apprendre à lire et à écrire. J’avoue que j’ai trouvé ça trop difficile au début mais maintenant j’y arrive bien et j’invente des histoires. Mère me ramène du papier, parfois, de ses expéditions. Le dernier lot était un peu taché de sang. Je n’ai pas eu le temps d’ouvrir la bouche qu’elle me disait : « ne pose pas de questions et apprécie ce que tu as dans l’instant présent ». Le loup m’a dit qu’ils faisaient pareil. »

Quatorzième hiver :

« Il n’y a pas de vent mais je sens la tempête arriver. Tout me le dit, ma peau est comme sensible au moindre effleurement… C’est dans l’air, c’est dans la terre, dans l’eau… Partout murmurent les conspirateurs. Cette page sera courte car quelque chose se prépare. Bien que mère ait renoncé à m’apprendre le maniement de l’arc (j’étais vraiment pas douée), je l’aide à faire ses flèches. Elle en veut un nombre incroyable…

Elle revient de plus en plus couverte de sang de ses chasses. Je ne suis pas sûre que ce soit du sang d’animaux. Elle dit qu’elle démantèle des pièges. Mais les pièges ne saignent pas. Je ne suis pas la seule à avoir un secret. Même si je pense qu’elle a compris, et moi aussi, que j’étais la source de tempêtes. Mais mon humeur est égale et je ne déclenche plus rien. Elle dit que le temps est à la nature, non aux mortels. Je suis d’accord avec elle. »

Quinzième hiver :

« J’en ai appris un peu plus sur père. Elfe fabuleux, il a dû partir rejoindre les siens tandis que ma mère restait dans la forêt afin de la garder. Elle m’explique ce que ça signifie exactement… Et m’a montré les mondes autour des mondes autour des mondes… C’est infini… Elle dit que j’ai un frère de sang, un frère qui tient plus de mon père… Qui a hérité de sa chevelure à elle. Nous avons un tatouage dans le bas du dos, un croissant de lune noire inversé. Elle a réussi à me le montrer grâce à une plaque de glace mais j’ai dû me contorsionner pour l’apercevoir. Je ne connais rien de ce frère… Elle non plus. Ils ont choisi leur destin. Elle dit que lorsqu’elle ne sera plus, une autre prendra sa place, mais pas moi. Je ne suis pas destinée à la forêt. Il me faut un écrin de roc pour contenir l’orage qui pulse en moi. Les ouvrages ramenés par mère sont emplis de sortilèges… J’en ai essayé quelques uns… Jusqu’à ce que je comprenne qu’il fallait simplement le vouloir… Et l’énoncer. »

Seizième hiver :

« Mère est morte ce matin. Je l’ai trouvé mutilée, sa chaire creusée comme si le museau de quelque monstrueuse bête avait fouaillé son corps pour se repaître alors qu’elle était encore en vie… La forêt m’a donné de quoi survivre. Je n’ai pas vu le loup ce jour. Il dit que des choses rôdent alentour, qui cherchent, qui chassent… Et je s

Dix-septième hiver en enfer :

« J’ai été interrompue lors de mon dernier exercice d’écriture. Ils m’ont frappée par derrière, les lâches. Je ne sais pas où je suis, tout est sombre et malsain ici… »

(A SUIVRE)

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MessageSujet: Re: Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours)   Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours) EmptyLun 28 Juil - 23:40

L’odeur suffocante la fit tousser violemment. Puis, les quintes se firent moins dures, plus espacées, et la jeune fille put reprendre son souffle. Adossée à un mur de pierre froide, elle se sentait partir un peu plus chaque fois. Dans sa cellule où nul rai de lumière ne perçait, elle songeait à la mort. Bien des fois elle se demanda comment l’appeler. Ses possessions avaient été prises, par elle ne savait qui. Elle gardait quelques fragments et avait senti comme des poils de loup entre ses doigts mais elle mit ça sur le compte du délire. De toute façon, comment aurait-elle pu être sûre de quoi que ce soit hormis ce liquide chaud et poisseux qu’elle trouvait sur ses doigts après une toux ? Du sang… Métallique élixir de pourpre constitution… Pour ses repas, son eau, c’était pire que pour un animal. La porte grinçait puis une lourde botte propulsait du pain rassis en un vigoureux coup de pied. Elle devait chercher, aveugle et à quatre pattes, les morceaux éparpillés sur le sol de sa minuscule cellule… Pour l’eau… L’eau… L’humaine en était réduite à lécher les murs. Elle avait dépassé le seuil du dégoût d’elle-même, elle ignorait combien de lunes s’étaient levées sur sa honte, combien s’étaient couchées sur ses larmes.

Puis tout changea.

Ce fut une explosion blanche suivie d’étoiles multicolores et, tandis qu’elle se recroquevillait dans un coin dans un gémissement de bête blessée, des voix d’hommes lui parvinrent.


« Ainsi c’est elle.
- C’est ce que les hommes racontaient, Seigneur… Mais cette histoire ne revient plus. J’y ai veillé.
- Bien, très bien. Il semblerait que tu aies une quelconque utilité après tout…
- Merci Seigneur…
- Emporte moi ça dans les appartements nord et transmets les ordres du Maître.
- Bien, Seigneur. »

Un parfum sucré réveilla Gwynhafra qui, voulant ouvrir les yeux, découvrit ses yeux bandés. Levant, par réflexe, les mains afin d’ôter ce qui la gênait, elle s’arrêta soudain à l’ordre bref qui résonna à ses côtés.

« N’y touche pas ! Ou tu seras définitivement aveugle. Attends un moment. »

Des bruissements, du tissu qui se froisse, du papier dérangé… Des pas fermes et le bruit de rideaux que l’on tire.

« Maintenant, tu peux ouvrir les yeux. »

La jeune fille se redressa dans son lit et ôta le linge humide de son visage. Gardant les yeux fermés, elle les ouvrit peu à peu, clignant afin d’habituer son regard. Lumière tamisée, quelques bougies disposées avec art… Elle se demanda avec effarement dans quelle sorte d’endroit elle avait atterri. De l’encens se consumait à côté de la tête de lit, ce qui expliquait le parfum sucré… Et… Un homme se tenait juste à côté, assis dans un fauteuil de velours sombre. Plissant les yeux et se reculant instinctivement de l’autre côté du lit, Gwynhafra ne put manquer de remarquer les origines elfiques de l’inconnu… Qui aurait pu être attirant s’il n’avait cette lueur mauvaise et calculatrice dans le regard. De longs cheveux noirs encadraient un visage lisse et sans âge, vêtu de soie marron il irradiait la suffisance et des muscles secs jouaient sous le tissu léger. Elle se sentait mal à l’aise sous ce sourire et retenant d’une main le drap autour de son corps, entreprit de se lever, de se dégager du lit pour aller à la fenêtre. Dans sa hâte, la jeune humaine avait présumé de ses forces et le vertige l’accompagna. S’accrochant à l’un des montants, elle tenta de retenir tant bien que mal le tissu qui s’étalait en corolle autour d’elle. Elle lança un coup d’œil à l’elfe et surprit son regard appréciateur. Dégoutée et un peu effrayée, elle essaya vraiment de tenir debout mais sentit ses jambes se trahir. Sans effort apparent, il bondit hors de son fauteuil pour la cueillir avant que sa tête ne touche le sol. Elle se raidit à son contact, ce à quoi il ajouté d’un air narquois qu’il l’avait lui-même installée en ces lieux. LA fausse pudeur n’était donc pas de mise. Des larmes de honte et de colère percèrent aux yeux de la jeune sorcière trop fatiguée pour tenter de cacher ses émotions.

« Nul ne t’a manqué de respect durant ton sommeil, si c’est ce qui t’inquiète. »

Dit l’elfe tandis qu’il la bordait dans les draps crémeux.

« Le maître souhaite garder ses divertissements intacts, il parait que le feu y brûle avec plus d’ardeur encore… !
- Tu parles par énigmes, elfe !
- Tu comprendras bien assez tôt, humaine ! Je suis sensé veiller sur ton intégrité et tu ne saurais imaginer meilleure compagnie que la mienne. Mais si tu tentais de t’échapper… Je te donnerais aux Autres sans aucun remord ! »

Il étira ses lèvres en un sourire carnassier et celui lui fit bien plus peur encore, que tout le reste.

« Vous n’êtes pas un angarak…
- Non, en effet… Je suis autre chose. Quelque chose de ton où et de ton quand mais…
- Je ne comprends rien à vos paroles.
- Peu importe ! Prends des forces car tu en auras besoin. Et tâche de ne point décevoir le Maître, ce serait vraiment une très mauvaise idée ! Prépare-toi. Je t’enverrai des esclaves qui t’aideront à te vêtir convenablement. »

Elle garda un silence maussade tandis qu’il passait la porte. Un bruit métallique lui apprit que cette serrure était irréfutablement fermée. Elle prendrait donc son mal en patience… Endormirait la méfiance de l’ennemi puis saisirait la première occasion, quitte à en mourir. Mais s’échapper n’était en effet pas la bonne solution. Parce qu’elle sentait la magie souiller l’endroit… Comme une cloche de verre tout autour d’elle… Gwynhafra tenta de lancer quelques étincelles d’orage mais… Il ne se passa rien. Comme si elle était redevenue une mortelle tout ce qu’il y a de plus basique.

Jetant un œil sur les reliefs de nourriture qu’on lui avait probablement fait ingurgiter durant son long sommeil, elle soupçonna une drogue puissante. Les malins. Dès lors, ne pouvant rien faire, la jeune fille prit le parti de se reposer autant qu’elle le pourrait.

Les heures passèrent, les bougies se consumèrent et la serrure se fit à nouveau entendre. Quatre esclaves entrèrent dans sa chambre, tenant dans leurs mains tissu et bijoux, brosse et peigne… Et l’elfe noir fermant la marche derrière elle. Elle ne pouvait guère dire grand-chose, surtout lorsqu’il referma derrière lui puis se campa devant elle afin d’assister à l’opération.

En douceur mais fermement, les esclaves sortirent Gwynhafra du lit, entièrement nue, puis la vêtirent assez légèrement, il était vrai. Elle portait donc à peine de quoi couvrir sa poitrine et une jupe longue et ample faite de plusieurs panneaux vaporeux de tissu. Le tout dans les tons pourpres. Des boucles d’oreilles pendantes, des bracelets à breloques, aux chevilles et aux poignets, un piercing de nombril… Puis sa luxuriante chevelure fut coiffée.

Impuissante contre autant d’humiliations, elle braquait son regard droit devant elle, laissant ses yeux devenir liquides. Droite comme la justice, elle ne fit pas attention aux clameurs qui perçaient derrière les murs. Fronçant les sourcils, l’elfe se décida à aller voir ce qu’il se passait. Des gens aux couleurs rouges couraient dans les couloirs. A l’appel, quelques gardes vinrent à son geôlier.


« Vous, là ! Emmenez cette humaine sur la place publique et attachez la bien. Je veux voir son dos zébré de sang avant que cette racaille cartelloise ne franchisse les remparts ! Exécution ! Gwynhafra, eh oui je te connais. Tu as beaucoup de chance car tu ne verras pas le Maître ce soir. Il semblerait que nos alliés soient pris dans leur propre guerre… Mais je vais t’offrir quelque souvenir… »

La sorcière fut prestement embarquée, saisie par les bras de façon plus rude qu’il n’était nécessaire. Ils quittèrent un château et traversèrent jardins et places… Jusqu’à arriver à un cadre de bois d’où pendaient chaînes et lourdes menottes. Elle tenta de se débattre, de se défaire de l’étreinte impuissante mais sans succès. Les gardes l’attachèrent et, le cadre était tellement élevé que ses pieds touchaient à grand peine le sol en dessous d’elle. Les bras étirés par le haut, elle ne pouvait se soulager. Elle reçut alors le premier coup qui lui coupa le souffle. Au quatrième coup de fouet elle ne put s’empêcher de hurler. Affolée, énervée, son pouvoir tentait de traverser les drogues et les pores de sa peau pour se déverser au-delà, et de sombres et denses nuages de tourmente se formèrent dans le ciel. Elle s’était mordu la lèvre et son sang coulait, tant sur son menton que sur son dos. Elle n’entendit pas ses tortionnaires lâcher le fouet et s’enfuir. Elle ne vit pas les bannières vertes des cartellois. Elle pendait, inerte, anesthésiée par la douleur et par la honte.
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MessageSujet: Re: Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours)   Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours) EmptyMar 29 Juil - 21:21

L’excitation du combat. Le frisson de la vengeance. Le goût du sang.
Les corps se percutaient, s’entremêlaient, se séparer, tombaient, se relevaient, ou non. Tant de violence déferlant de partout, tant de sauvagerie dans une charge pourtant humaine, tant de méchanceté. Plume se surprenait à agir de la même façon que celle qu’elle réprouvait habituellement. Taper tout le monde. Tuer. Sans distinction d’âge ni de sexe, sans éprouver le moindre sentiment de culpabilité, comme un animal. Non pire qu’un animal, celui-ci ne tue pas pour le plaisir, il défend son territoire, sa vie, peu de combat entraînent la mort dans la nature. Le plus faible avoue son manque de force et se retire avant d’y laisser la vie. Les humains quant à eux étaient tellement bornés. Alors qu’ils étaient perdus, alors qu’ils n’avaient plus aucune chance, ils continuaient à se battre, à tenir tête à l’ennemi. Ce n’était plus de l’honneur, mais de l’entêtement stupide. Pourtant, l’archère savait qu’elle n’abandonnerait jamais un combat, quitte à y donner la vie.
La fierté était la pire des vertus.
Son arc se tendait, sa main atteignait sa joue, sa flèche luisait dans un rayon de soleil, puis ses doigts s’ouvraient, l’éclat mortel était libéré. Il filait. Droit vers sa cible. Une âme était prise, un amas de chair s’effondrait, se trempait dans la boue formée par la terre et le sang. Ce n’était pas plus difficile que cela. La mort se résumait à un simple passage de l’éveil à l’inconscient. L’inconscient éternel. Pas de retour en arrière, pas de juste milieu, pas de demi mesure. Une brusque fin des choses. La vie, puis le néant. Pas d’indication. Elle aurait pu mourir à l’instant sans même sans rendre compte. Pourtant pour le cartel, pour le Commandeur Zelandra, pour sa guilde, et pour son Baron, elle ne fléchirait pas. Elle affronterait jusqu’au bout, luttant corps et âmes contre l’ennemi. Elle tomberait probablement, tôt ou tard, il ne pouvait en être autrement aux vues de l’abondance de projectiles, de coups, de lames qui tournoyaient autour d’elle. Peut être même qu’elle s’effondrerait sous une arme alliée. Dans la pagaille, qui la déplorerait, qui s’apercevrait de son absence ? Personne, il était tout bonnement impossible de se rendre compte d’une perte de plus ou de moins. Son Baron aurait peut être une petite pensée pour elle à la fin de l’assaut, quand il se rendrait compte qu’elle ne faisait pas partie des valides qui rentraient victorieux. Mais c’était tout, fin de l’histoire, pas de suite, pas de nouvelle chance, une vie abrégée.

Sa surprise fut grande quand elle atteignit entière les remparts de la ville. Elle n’avait pas été touchée, son visage était certes couvert de cendre, de suie et de sang, mais elle allait bien, elle se sentait capable de surmonter n’importe quelle épreuve. Elle suivit le flot des cartellois qui entrait par la grande porte ouverte de l’intérieur par les quelques uns qui avaient réussi à se faufiler dans la forteresse ennemie. Le massacre commençait maintenant. Des femmes et des enfants. Des vieillards. Tout serait brûlé et pillé, elle n’en doutait pas un instant. Ils ne le méritaient pas, quoi qu’ils aient fait, quoi qu’ils obéissent à un roi traître, il ne pouvait pas mourir aussi facilement.
En s’avançant sur la place publique, son regard fut arrêtée par un corps sans vie pendu à une chaîne. A en juger par la tenue, il devait s’agir d’une femme, et elle se résolut à lui offrir une dernière demeure plus confortable que cet écartèlement. C’était stupide, mais elle trouvait que cela atténuerait un peu son comportement à l’extérieur de la ville. Comme si elle retrouvait une part de son esprit loin du hurlement des hommes et de l’odeur du sang. Sans mot dire, elle perça la masse des cartellois qui se ruaient vers les rues pour s’approcher de cet échafaud. Attrapant au passage une grosse hache de guerre, elle arriva bientôt au pied du cadre de bois. Quand elle toucha la jeune femme, elle se rendit compte que son corps était encore chaud et qu’elle semblait respirer. Posant une main contre les lèvres ensanglantées, elle sentit un souffle contre sa peau. Certes il n’était pas très fort, certes peu d’espoir résistait, mais tant que cette demoiselle vivrait, elle se devrait de l’aider. Donnant un coup furieux contre la chaîne, elle passa un bras autour de la taille de l’inconnue en prenant soin de ne pas toucher les blessures dans son dos. Pour une raison inconnue, elle avait été flagellée. Peut être était-elle une voleuse. Peut être vendait-elle son corps. Peut être n’avait-elle pas su satisfaire un seigneur du coin. Les raisons étaient multiples et variées, et moins d’un quart seulement auraient pu présenter la victime comme un individu mauvais. Les trois quarts restants manifestaient plutôt de la méchanceté des hommes autour d’elle. Un deuxième coup assené sur les maillons les fit céder, de sorte que le corps de la femme tomba comme une poupée de chiffon. Plume fut prompte à la rattraper et la déposa en douceur sur le sol. Jamais elle ne serait à même de la sortir d’ici par ses propres moyens. Quant aux autres cartellois, ils étaient trop absorbés par leur combat pour se rendre compte qu’elle avait besoin d’aide. Non aucun espoir ne résidait de leur côté. C’est alors qu’elle avisa un général royaliste tentant de s’échapper à cheval. Son superbe étalon pommelé piaffant fougueusement piétinait les individus qui s’approchaient trop. L’homme en armure paraissait invincible. Il agitait son sabre, tranchant tout ce qui passait à sa portée. Un ennemi de poids. Seul un tir de maestria aurait pu en débarrasser.
L’archère connaissait son armure. Un seul point faible, à la base du heaume, au niveau des clavicules. Bandant son arc de toutes ses forces, elle se mit à courir dans sa direction. Arrivée devant lui à une distance raisonnable, elle lâcha son trait. Il fila dans une courbe parfaite jusqu’à s’enfoncer dans la chair de l’homme. Un tir parfaitement réussi. Avant d’avoir pu se féliciter de son exploit, elle se jeta sur la bride de l’animal avant que celui-ci ne s’échappe, affolé par l’absence d’ordre. Elle l’entraîna vers l’échafaud au pied duquel la demoiselle était toujours étendue. Quand la monture se fut calmée, Plume souleva le corps inerte avec toutes les précautions possibles avant de le poser en travers sur le dos du destrier. Elle aurait aimé lui assurer plus de confort mais elle n’en avait pas le temps. Le vent avait tourné.
Une armée de royaliste émergea des ruelles. Les cartellois auraient été perdu s’ils n’avaient pas tous fui. Pour une fois, ils durent sentir qu’ils n’étaient vraiment pas de taille et que rester ici serait de la folie.
Plume sauta sur le dos de l’étalon puis lui intima l’ordre d’avancer après s’être assurée que la jeune femme ne risquait rien. Elle avait lâché les rênes, conduisant l’animal par la seule pression de ses genoux et le son de sa voix. Ses deux mains lui servaient à bander son arc pour tirer sur les ennemis qui s’approchaient trop. Elle ne sut jamais combien de flèches elle tira ce jour là. Le nombre était trop important pour qu’elle parvienne à le retenir.
Une fois hors des portes de la ville, elle rangea l’arc dans son dos avant d’intimer à sa monture de partir au galop vers Cyrosh. Plus vite ils seraient rentrés, plus vite elle pourrait s’occuper de panser les plaies de l’inconnue.
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MessageSujet: Re: Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours)   Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours) EmptyVen 22 Aoû - 1:19

Le voyage avait été long. La jeune cartelloise avait fait son possible pour l’abréger, mais elle avait du tenir compte de l’état déplorable de sa compagne de voyage ainsi que de la fatigue du cheval à porter leur deux poids, bien qu’à elles deux elles ne fussent pas plus lourdes que le général en armure. Cela faisait un moment qu’elle traversait la forêt quand elle aperçut enfin une éclaircie entre les troncs. Soulagée, elle poussa un peu plus l’étalon jusqu’à arriver devant le garde de la ville. La reconnaissant, il lui libéra le passage sans souci, posant juste un regard étonné sur le corps qu’elle transportait. Elle haussa les épaules avant d’entrer dans Cyrosh. La nuit tombant, les cartellois se pressaient de rentrer chez eux pour éviter les mauvaises rencontres. Il arrivait en effet que certains ennemis parviennent à terrasser le protecteur de la ville assez longtemps pour s’infiltrer à l’intérieur.

Mais cette soirée semblait calme, c’est pourquoi elle descendit de cheval pour le soulager, le menant vers sa chaumière. Le lieu ne payait pas de mine, quelques branchages servaient de mur ainsi que de toiture et toute la cabane tremblait quand le vent était trop fort. Pourtant Plume la trouvait assez confortable pour elle puisqu’elle préférait de toute façon passer la nuit à la belle étoile. Mais cette installation serait-elle suffisante pour la blessée ? Préférant ne pas se poser plus de question, l’archère attrapa le corps inconscient en essayant de frotter le moins possible sur les plaies puis le souleva sur quelques mètres avant de pousser la porte de sa demeure et de déposer la demoiselle inconsciente sur sa couche avec le plus de délicatesse possible. Elle courut chercher un seau qu’elle se hâta d’aller remplir au puit proche. En revenant, elle sortit une vieille tunique qu’elle déchira en plusieurs morceaux, dont un qu’elle trempa dans l’eau fraîche. Après avoir nettoyé le visage de la jeune femme du sang qui avait coagulé, elle la retourna doucement pour entreprendre de s’occuper de son dos. Déployant des trésors de douceur, elle lava la peau où s’étendaient de longs lambeaux de chair arrachée, bleuie par les coups, ainsi que des croûtes épaisses. Son attention fut attirée par une marque au creux des reins. Un croissant de lune noir renversé. Ses doigts suivirent le contour du dessin un instant. Elle connaissait ce symbole. Il se pourrait que ce soit une coïncidence, mais il ressemblait trop au premier pour qu’une grande part soit laissée au doute. Elle se devrait de poser la question à l’inconnue quand celle-ci serait en meilleur état. Pour le moment cependant, seul importait son rétablissement.

Ne connaissant pas vraiment les secrets des plantes, elle estima que les chamallas devraient, s’ils n’entraînaient pas une guérison, apaiser tout du moins la douleur. Elle en recouvrit les plaies avant de bander le torse entier de la jeune femme. Quand ce fut fait, elle s’assura une dernière fois qu’elle n’avait pas d’autre blessure, lui fit boire un peu d’eau puis la reposa délicatement avant de s’asseoir en tailleur au pied du lit. Sachant que la nuit à veiller auprès de la blessée serait longue, elle sortit son carquois, entreprenant de vérifier que toutes ses flèches étaient intactes pour ne pas avoir de mauvaise surprise à son prochain combat.


Commença alors la longue attente pour un signe de vie, un espoir, une chance.
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MessageSujet: Re: Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours)   Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours) EmptyVen 22 Aoû - 1:23

Des limbes du néant survint l’étincelle de conscience.

Etincelle prenant peu à peu toute son importance, guidant l’esprit tâtonnant vers le son, vers la lumière, explosion des sens en un paroxysme de douleur tant le réveil fut brutal malgré la douceur du guide. Gwynhafra. C’était son nom. Le souffle court, la sorcière entrouvrit les yeux sans parvenir à distinguer quoi que ce soit d’autre à part du blanc. Du tissu blanc. Elle inspira. Elle était allongée sur le ventre, emmaillotée dans des bandages, ce qui expliquait sa position pour le moins inconfortable. Quoi que… Son dos la tiraillait. Il lui semblait qu’elle aurait dû avoir beaucoup plus mal que ça mais, à l’affut, elle savait la douleur prête à revenir, tapie dans sa chair. Elle tenta de se redresser mais était encore un peu faible pour ça. Elle soupira. Et les images montèrent à l’assaut de sa raison, l’envahissant sous un déluge de flammes et de sang.

Elle referma les yeux et se sentit sombrer.

La notion du temps est éphémère, clepsydre subjective s’adaptant à chacun et changeant au gré des évènements, bon ou mauvais, et à la place qu’ils prennent dans le cœur des êtres. C’est dans cet état d’esprit confus que Gwynhafra reprit conscience pour la seconde fois. Maintenant, les brumes s’étaient déchirées pour délivrer son esprit. Et la douleur était atroce maintenant. Elle remua et bougea la tête en tout sens pour appeler quelqu’un lorsqu’elle avisa une présence auprès d’elle. Elle avait le souffle court :


« S’il vous plaît… J’ai mal… Si mal… Et où suis-je ?... Je ne sais plus ce qu’il s’est passé… »
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MessageSujet: Re: Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours)   Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours) EmptyDim 24 Aoû - 3:14

Le sommeil avait tenté de la terrasser par trois fois. Par trois fois elle s’était dérobée à sa prise roide. Il n’était pas temps pour elle de trouver le repos tant que la demoiselle blessée n’avait pas émergé des tréfonds de l’inertie.

Un peu plus tôt dans la nuit, la lune ayant déjà parcouru la moitié de son chemin, Plume avait cru déceler un signe de conscience avant que la jeune femme ne s’effondre de nouveau. Depuis, elle guettait avec plus d’intensité la moindre réaction. Quand la lumière avait décru, elle avait rangé son carquois pour se concentrer sur une activité silencieuse qui ne nécessitait absolument rien. La réflexion.

Le tatouage qu’elle avait vu sur le dos de la jeune femme ressemblait trop à celui qu’elle connaissait pour que ce ne soit qu’une coïncidence. Quand ils s’étaient entraînés ensemble, un jour où la chaleur était intense, il avait retiré sa chemise. Après avoir jeté nombre de coups d’œil à la dérobée en raison de sa musculature bien dessinée, elle avait aperçu un croissant sombre au creux de ses reins. Quand elle l’avait interrogé un peu plus tard dans la journée, au moment de leur pause, il avait répondu évasivement qu’il avait cette marque depuis toujours.

Maintenant qu’elle retrouvait la même sur cette femme, elle se posait des questions. Etait ce un signe d’appartenance à un groupe quelconque ? Un peuple, une guilde, une famille ? Ou bien peut être une amante cachée avec laquelle il avait voulu garder un lien éternel.

Elle fut coupée dans ses réflexions par le tonnerre. La pièce s’éclaira un instant d’une lueur métallique avant de replonger dans l’obscurité. Le son et la lumière en même temps. L’orage était tout proche. Sang et cendres, pourvu que la demeure soit épargnée. A son plus grand soulagement, elle entendit bientôt le bruit de la pluie s’étouffer jusqu’à se réduire au silence. L’intérieur n’avait pas été touché, le Ciel en soit loué.

Ce fut à cet instant que la blessée s’agita, remuant la tête. En un instant, Plume fut à son chevet, posant une main sur son front. Il était brûlant. Sa voix n’était qu’un murmure à peine perceptible et entrecoupé. La jeune archère faillit paniquer mais se ressaisit, il n’était pas temps de craquer tant que la demoiselle blessée n’avait pas émergé des tréfonds de la douleur.

De sa voix la plus douce, elle répondit calmement :

« Ne vous inquiétez point ma Dame. Vous êtes ici en sécurité. Ouvrez la bouche et mâchez ceci. »

Elle tendit quelques feuilles de chamallas près des lèvres de la blessée, attendant qu’elle veuille bien les prendre tout en continuant :

« Vous êtes à Cyrosh, capitale du Cartel de Brumebois. Ce qui s’est passé importe peu pour l’instant. Je vous raconterai quand vous serez en mesure de l’apprendre. Pour le moment, reposez vous. »

Elle se leva pour aller récupérer le seau d’eau. Elle plongea une nouvelle bandelette à l’intérieur avant de la poser sur le front de l’inconnue.

« Au fait, je me prénomme Plume. »
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MessageSujet: Re: Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours)   Les origines de Mica et Gwynhafra (no flood SVP RP en cours) EmptyDim 24 Aoû - 20:24

Elle se laissa prendre en mains, mâchant les chamallas, appréciant le contact froid et humide d'une compresse sur son front. L'elfe présente, car c'en été une, Gwynhafra avait pu apercevoir les oreilles caractéristiques, lui avait dit de se reposer, lui donnant son nom et des indications sur le lieu où elle se trouvait. Cyrosh... Ce nom ne lui disait rien... Elle était trop jeune, sans doute, pour avoir les connaissances géographiques nécessaires mais pourtant... La douleur reflua peu à peu. Elle eut l'impression de somnoler durant des heures encore.. Combien de temps perdrait-elle ici ? Elle ne s'y sentait pas en sécurité, elle voulait regagner la sécurité de la forêt, s'enfoncer dans les sous-bois et disparaître dans les ténèbres.

Mais celui ne lui fut pas accordé.

Encore une succession de périodes de veille et de sommeil... Mais le corps finissait toujours par récupérer, d'une façon ou d'une autre et, une fois les plaies en voie de guérison, nettoyées et pansées par Plume, Gwynhafra put jouir d'un véritable sommeil pour enfin se réveiller de façon normale. Elle restait étendue sur le ventre, eut égard à ses blessures en voie de cicatrisation, mais elle pouvait s'exprimer de façon claire et précise.

Ce furent les mots suivants, qui se bousculaient sur ses lèvres, que la sorcière finit par prononcer :


"Plume... Je me souviens de vous avoir entendu prononcer ce nom..."

L'elfe acquiesça.


"Je me nomme Gwynhafra et je ne suis pas d'ici, enfin... Je ne crois pas... Tout est encore confus car je ne comprends pas comment j'ai pu atterrir ici, probablement trop loin de chez moi..."

Elle inspira profondément et, d'une voix monocorde qui cachait sa honte et sa douleur intérieure, la jeune femme raconta son histoire, depuis sa capture jusqu'au moment où elle avait compris ce que Plume lui disait, entre deux moments de conscience.

"Entendez moi, il fallait que j'en parle car je serais devenue folle à garder ça pour moi... Et vous êtes une femme. Vous pouvez comprendre. Si je puis vous apporter des précisions... N'importe quoi..."
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