Retour au domaine [ouvert à tous]

Ma chambre est vide depuis plusieurs mois, elle l'est depuis la rénovation du manoir, je ne l'ai pas encore vu avec sa toute nouvelle décoration et aujourd'hui j'ai eu envie d'y retourner, d'aller chercher un peu de cette chaleur qui manque tant au temple.
J'ai envie de revoir mes amis d'antan, d'abandonner le temple pendant un moment, maintenant que je sais qui je suis, que je n'ai plus peur de leur regard, et elle m'accompagne, me guide.
C'est ici, aussi, que mon cœur bât. Je veux le sentir à nouveau...

J'entre dans ce lieu que je connais par cœur, fais un tour pour admirer mes jardins, intactes, et enfin j'entre dans le manoir. J'avance dans le grand hall, croisant des regards inconnus et je me dirige jusqu'au petit salon, le Baron est là, assis près du feu en train de lire. Je m'approche de lui sans bruit et dépose un baiser sur sa joue.
Il a l'air supris, souriante je lui décoche un bonjour. Il y a d'autres personnes dans la salle, pour le moment je n'y prête pas attention.

Un peu gênée, je mis terme à l'embrassade, reculant de quelques pas, souriant et rougissant de gêne, je salua Davelie et la remercia.

Cela fait longtemps...

Dîtes-moi... j'aimerais voir ma chambre... Pendant ce temps vous pourrez me raconter tout ce qu'il s'est passé pendant mon absence !

Entrainée par le Baron, j'ai tout juste le temps de faire signe à la douce Davelie de nous suivre avant de voir disparaitre le salon. J'aime la chaleur de ce lieu, toutes ces couleurs, je me sens redevenir une enfant, trainée comme une petite fille par son père en ce moment même. Ma voix prend un ton plus aiguë et sucré et je ne peux m'empêcher de poser toutes les questions qui me passent par la tête pendant que nous arpentons les couleurs, sans leur laisser le temps de répondre, des questions qui devaient être posées.


Dîtes, vous vous y connaissez en démons ? Vous croyez qu'il y en a beaucoup qui hante nos terres sans que nous ne le sachions ? Et que leur nom est mérité ? Peut-être que ce sont simplement les derniers survivants de leur race et qu'ils passent leur temps comme ils le peuvent avec une notion particulière du bien et du mal. En fait je trouve ce mot inapproprié, il apporte un jugement, c'est comme si je dénommais tous les exilés comme des lâches, je serais bien mal placé pour avoir de tels préjugés. Peut-être que ce sont des créatures qui présentent de grave problème existentiel.
Et, qui nous dit que ce n'est pas un démon qui est responsable de ces guerres qui nous troublent ?
Ou peut-être qu'ils n'existent pas, que ce ne sont encore que des inventions de nos esprits ? Tout le monde sait que le démon de la cupidité a provoqué la division de nos terres, mais tout le monde sait aussi que ce démon n'existe pas, car l'homme n'a point besoin de démon pour désirer plus que tout le pouvoir, la gloire, les femmes et l'argent. C'est ce que j'ai appris depuis que je suis ici.
Enfin, je les comprends ces démons, à vivre indéfiniment seul, à coup sûr je deviendrais comme eux.

Je souris et je ris, pendant qu'un cliquetis de clé tournant dans une serrure résonne.

Oh, et vous me laissez dire n'importe quoi...

... Ma chambre... Elle est encore plus belle que ce que j'imaginais ! Épurée et bucolique, comme je le désirais !

Une belle pièce blanche, lumineuse, disposant de beaux meubles en bois sombre finement gravés, des rappelles à la nature arborent les murs blanc et le plafond, et de magnifiques plantes la décorent, des végétaux au feuillage sombre ou blanc, aux ports divers, fleurissant tous en blanc, au ton de la pièce. Quelques orchidées seules apportent une touche de rêve. Un meuble en particulier attire mon attention, le lit pour bébé que j'avais demandé, tout aussi beau que le reste de la pièce, gracieux. Je me penche au dessus du lit vide, caresse le bord gravé du berceau, puis les couvertures, amer. Puis je me retourne, à nouveau souriante vers Davelie et Baroncrapo et je les sers dans mes bras, puis prenant leurs mains dans les miennes :

Je veux revoir les jardins, mes jardins, et aussi tout ce que vous voudrez m'emmener voir, j'ai tout mon temps, racontez moi tout, sur vous, sur le manoir, sur les évènements récents, je ne suis pas à jour, et promis, je ne pose plus de questions bêtes.