Les VINDICATRICES
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 Enfance...

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Tifni
Nefertifni
Tifni


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Localisation : à jamais dans le coeur de Dobermann...
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MessageSujet: Enfance...   Enfance... EmptyVen 5 Aoû - 18:24

L'homme observa un long moment la scène qui se déroulait sous ses yeux, en secouant la tête. Confortablement installé sur son cheval, il hésitait entre poursuivre son chemin et descendre voir s'il trouvait des survivants. Il craignait de faire quelques mauvaises rencontres et de devoir se défendre, mais à vrai dire, cela n'avait pas grande importance. Il était largement capable de se battre s'il le fallait. Il avait pensé s'arrêter dans ce village deux ou trois jours, le temps de refaire ses provisions et de se reposer avant de reprendre la route, mais il pouvait revoir ses plans désormais. En bas de la butte sur laquelle il se trouvait, les habitations fumaient encore, dernières traces des combats qui venaient de s'y dérouler.

Après avoir hésité de longues minutes, il se décida enfin et fit descendre son cheval en direction des maisons. Il s'approcha prudemment, guettant le moindre mouvement suspect. Mais rien ne semblait avoir survécu. Le silence régnait sur les ruines fumantes qu'il avait sous les yeux, à part quelques poutres qui craquaient, achevant de se consumer. Ce village qu'il connaissait bien, dans lequel il aimait faire une halte lorsqu'il prenait le chemin du retour, venait d'être rayé de la carte. Sa main se crispa sur les rênes du cheval, qui renâcla, protestant contre son geste un peu trop ferme à son goût. La fumée le prenait à la gorge, lui donnant une forte envie de tousser.

Il mit pied à terre et observa le sol devant une des premières maisons : des traces de bottes venaient de lui mettre la puce à l'oreille. Marmonnant quelque imprécation, il passa sa main sur le sol pour en sentir les vibrations, prit une pincée de terre et la goûta. Il fronça les sourcils en se relevant, observant les lieux d'un mouvement circulaire : il ne vit rien de plus pour l'éclairer. Il pénétra dans les ruines de la maison encore fumante, se protégeant le bas du visage avec le col de sa cape. Tout avait été dévasté : il voyait clairement que l'endroit avait été mis à sac avant qu'on ne décide d'y mettre le feu. Des objets traînaient à terre, calcinés ; mais ils n'étaient pas à leur place. «Ils» devaient chercher quelque chose. Avaient-ils des ordres ?

Ressortant de la maison, il jeta un œil à son cheval et décida de le laisser paître tranquillement un peu plus loin pendant qu'il faisait le tour du village. Il évita le corps ensanglanté, éventré d'un homme qu'il reconnut sans peine. Il s'agenouilla un instant à ses côtés, murmurant une brève prière, certainement pour le repos de son âme, puis se releva. Dans peu de temps, les charognards envahiraient la place et se régaleraient de ce festin inattendu. En silence, attristé par ce spectacle auquel il ne pouvait rien, il entra dans quelques maisons au hasard, choisies parmi celles qui tenaient encore en partie debout. Dans chacune d'entre elles, il constata le même vandalisme : elles avaient été fouillées, mises à sac puis brûlées sans autre forme de procès. Il croisa plusieurs corps sans vie, laissés à même le sol. Un élément lui échappait. Pourquoi s'en prendre à ce village paisible ? À sa connaissance, aucun des villageois n'avait jamais choisi de prendre parti pour l'un ou l'autre des camps en faction dans la région.

Il approcha du centre de la place du village, où trônait un chêne centenaire. Ce dernier jetait une ombre sur la place que les habitants appréciaient autrefois. Ils aiment bien souvent se reposer un instant sous son feuillage, assis sur un banc de bois qu'ils y avaient placé. Sous sa fraîcheur, avaient été prises bien des décisions importantes, des mariages, des contrats, des échanges... Aujourd'hui, il n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été : ses branches étaient en partie calcinées, ses feuilles tordues ou tombées à terre, son tronc noirci par le feu. Inquiet, l'homme s'avança vers l'arbre âgé : il enleva le gant qu'il portait à la main droite et posa sa paume nue sur son écorce. Rassuré, il se rendit compte immédiatement que sous la surface, la sève pulsait toujours. L'arbre n'allait pas mourir, à condition de lui donner un petit coup de pouce.
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Tifni
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MessageSujet: Re: Enfance...   Enfance... EmptyDim 7 Aoû - 22:22

Pour un œil extérieur, ce qu'il entreprit alors dut paraître bien obscur : il murmura quelque phrase que lui seul pouvait comprendre, gardant sa main sur le tronc du chêne. Ses pieds bien ancrés dans le sol, il ferma les yeux, inspirant doucement, relevant son autre bras parallèlement à la terre. Il releva la tête et ouvrit les yeux en direction du ciel, qu'il distinguait à travers le feuillage. Soudain, une brise se leva, agitant les feuilles qui restaient encore sur l'arbre. Une paire d'yeux distingua alors quelque chose que l'esprit à qui ils appartenaient ne comprit pas : les feuilles encore attachées à l'arbre reprirent leur couleur verte et semblèrent se gorger de sève ; la suie qui recouvrait son tronc s'atténua. L'arbre reprenait vie. Il lui faudrait encore quelques lunes avant de redevenir ce qu'il était, mais il était sauvé. Satisfait, l'homme laissa son bras retomber. La fatigue liée à la magie qu'il venait d'instiller lui tomba sur les épaules sans prévenir. Préférant ne pas abuser de ses forces, il se laissa tomber sur le banc miraculeusement intact au pied du chêne. Il était curieux de savoir ce qui s'était passé. Il y avait bien un moyen, s'il osait. Tout semblait calme autour de lui et il se décida soudain.

S'appuyant contre l'arbre, il posa sa main nue sur le banc et se laissa gagner par une sorte de transe. Il lui fallut quelques instants pour gagner l'état qu'il voulait atteindre. Projeté dans le passé récent du chêne, il fut propulsé dans une scène où le feu régnait en maître. L'arbre lui envoya des images, un peu floues, de ce qui s'était passé. Des villageois hurlaient et tentaient de s'enfuir, poursuivis par des hommes à cheval qui les éventraient sans pitié, sans distinction de sexe ou d'âge. Une fumée dense envahissait tout, épaississant l'air, manquant de faire suffoquer l'homme avant qu'il ne se raisonne. C'était une vision : il était toujours assis sur son banc, après la bataille. Le feu ne lui ferait rien. Il tenta de se concentrer et de reprendre le cours des événements.

Il se projeta plus avant dans le passé, une ou deux heures plus tôt. Tout de suite, il remarqua que le village n'était pas en proie aux flammes : un homme se tenait droit sur un cheval noir, immense, attendant paisiblement les ordres de son maître. Dans sa demi-transe, l'homme tressaillit au pied de son arbre : il avait instantanément reconnu le guerrier se tenant devant lui. Il aurait tout aussi bien pu ne pas arborer l'insigne rouge qui lui bardait le bras... Il donnait des ordres et ses hommes se précipitaient, sortant les gens de force de leurs maisons. Des archers attendaient son signal, flèches à la main, prête à être enflammées et à faire leur travail de destruction. Le guerrier rouge sembla interroger plusieurs personnes, la peur dans les yeux, qui agitaient la tête en signe de dénégation.

L'homme en transe tenta de voir encore plus loin dans le passé : il réussit à faire un dernier saut, tant bien que mal. Le village était paisible, mais au loin, une troupe à cheval, armée jusqu'aux dents, s'approchait dangereusement.
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MessageSujet: Re: Enfance...   Enfance... EmptyVen 12 Aoû - 0:03

La vision du passé se dissipa alors que l'homme ouvrait les yeux, observant les alentours. Il remit son gant mais n'était toujours pas satisfait. Sans bouger, il tenta de remettre les événements dans l'ordre, revivant les souvenirs de sa vision. Même s'il avait compris désormais qui était à l'origine du massacre, il avait l'impression d'avoir négligé un détail. Un détail qu'il avait vu mais sur lequel il n'arrivait pas à mettre le doigt. Sans bouger, les yeux ouverts, il parcourut les ruines du village du regard : les maisons fumantes, la bâtisse du boulanger entièrement écroulée sur elle-même, quatre ou cinq corps inertes sur le sol, le puits et le lavoir miraculeusement intacts, un potager saccagé non loin, des tonneaux fracassés, répandant leur contenu sur la terre humide... Il ne distinguait aucune une parcelle de vie. Tout était mort, figé dans le temps pour l'éternité...

Et pourtant... Un détail l'avait suffisamment frappé pour qu'il ait la sensation qu'il manque quelque chose à ce tableau... Lentement, il parcourut son propre esprit, essayant de revoir seconde après seconde les scènes qui s'étaient déroulées devant lui. Son introspection dura un long moment, pendant lequel il continua à regarder ce qu'il avait devant lui, cherchant ce qui pouvait bien être différent. Puis son esprit trouva enfin ce qu'il cherchait. Un ombre s'était faufilée, au début, avant l'arrivée des hommes en rouge, sans qu'il y prête tout d'abord attention. Un petit animal ? L'homme en doutait : la silhouette s'était de suite dirigée vers un endroit bien précis.

Il se leva, lentement, prenant son temps puisque rien ne pressait maintenant. Soit ce qu'il avait vu était encore là, à la même place, soit il en était parti depuis longtemps et tout cela n'avait plus d'importance... Il traversa la place, se dirigeant vers le lavoir, adoptant une démarche nonchalante. Arrivé au bord de la construction de pierre, il posa les mains dessus, attentif aux moindres vibrations qu'elle pouvait receler.

Il se permit alors un sourire... Son esprit avait bien aperçu un détail d'importance. Sous le lavoir, existait un renfoncement, inconnu de tous parce qu'il était invisible et inaccessible. Du moins, pour un adulte. Un enfant, menu et petit, pouvait facilement y pénétrer. De sa cachette, il pouvait certainement observer tout ce qui se passait sur la place du village sans qu'on ne se rende compte de sa présence. L'homme était sûr qu'il aurait adoré, lui aussi, avoir une pareille cache quand il était enfant... Il percevait ce qui était caché dessous grâce aux vibrations que dégageaient tous les corps vivants. Mais s'il n'avait pas su où chercher, il serait certainement passé à côté.

Doucement, pour ne pas effrayer l'enfant, il s'agenouilla et pencha la tête sur le côté, pour essayer de voir l'ouverture par laquelle il avait du se faufiler. L'endroit était sombre et frais et il ne vit qu'une ombre recroquevillée sur elle-même, toute tremblante. Prêtant l'oreille, il n'entendit absolument rien : la cachette semblait isoler le bruit que l'enfant pouvait faire.

- Bonjour..., tenta-t-il à voix basse.
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MessageSujet: Re: Enfance...   Enfance... EmptyDim 10 Juin - 16:38

Aucune réponse ne se fit entendre. Il poursuivit ses efforts :
- N'aie pas peur... Je suis un ami.
Évidemment, après ce qu'il avait du voir, il ne devait pas être aisé de faire confiance au premier venu. Pourtant, il faudrait bien qu'il sorte de sa cachette à un moment, ne serait-ce que pour manger. L'homme patienta. L'enfant ne bougeait toujours pas. Il s'assit alors sur la margelle de pierre, laissant ses jambes bien en évidence pour montrer qu'il ne partait pas. Au bout d'un long moment, il reprit la parole, tout en fouillant dans la besace qu'il portait au côté :
- Tu n'as pas faim ? Ou soif ? Moi, je mangerais bien un morceau. Mais je ne voudrais pas être impoli en mangeant devant toi. Tu en veux ? C'est du lapin, que j'ai tiré ce matin. Ah oui et j'ai du pain aussi. Bon, il n'est pas frais, il date d'il y a deux jours, mais il est encore bon.
Tout en discourant, il installa les victuailles qu'il venait de décrire sur le torchon qui enveloppait le pain, le tout sur le bord du lavoir. Il entendit un peu de bruit en-dessous et sentit du mouvement. Apparemment, « on » se décidait à bouger !
Une petite tête apparut, le regardant par en-dessous, méfiante, prête à repartir aussi vite si jamais il faisait un geste suspect. Il s'abstint donc de remuer, essayant de gagner sa confiance. L'enfant sortit complètement de sa cachette, découvrant ses longs cheveux noirs. Ses vêtements étaient noirs de suie, couverts de crasse. La petite fille qui se remit debout sous ses yeux était visiblement apeurée : ses yeux noirs, grands ouverts, passaient de son visage aux restes du village calciné. Ses mains aux ongles noirs et cassés se tortillaient, chiffonnant sa robe. Elle ne prononça pas un mot, ne réclama même pas de nourriture. Elle semblait faire un effort surhumain pour ne pas regarder vers le torchon et la miche de pain qu'il venait de sortir. Mais ces yeux se posaient dessus par intermittence.
Retenant son sourire, il rompit le pain, en prit un gros morceau et le lui tendit. Elle hésita le temps d'un soupir puis se jeta dessus et le dévora. En un instant, il avait disparu dans son estomac. Il lui tendit sa gourde, qu'il avait remplie quelques temps auparavant au cours d'une rivière, et elle but de longues rasades.
- Tu peux te servir, si tu as encore faim.
Là encore, elle ne mit pas longtemps à obtempérer. Pauvre enfant, songea-t-il. Depuis combien de temps était-elle là, dissimulée sous le lavoir, sans oser en sortir ? Quelles horreurs avait-elle bien pu voir de sa cachette ? Il sentit son coeur se serrer : la guerre qui faisait rage ici-bas continuait de faire des ravages dans tous les camps...
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