Les VINDICATRICES
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 Le message

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Tifni
Nefertifni
Tifni


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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyMer 12 Oct - 23:45

Il s'installa à la table avec elles et se rendit compte qu'il mourait de faim. Il se jeta au moins aussi vite sur la nourriture qu'Ombelle, qui eut un temps d'arrêt en le regardant dévorer de la sorte...

- Tu as gros appétit quand tu es déguisé en homme, toi !

Tifni se contenta de les regarder. Ce dont elle se souvenait de son rêve lui avait coupé l'appétit. Elle s'inquiétait beaucoup. Le dieu qui les pourchassait changeait régulièrement de stratégie : ils auraient encore plus de mal à le contrer et devraient s'adapter sans cesse. Cette fois, elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle était dans un rêve. Si Dob n'était pas venu la chercher... Elle frissonna à cette idée. Une vie de panthère, passée à dormir et à chasser. Ça aurait pu être agréable, si elle avait eu Dob à ses côtés. Mais là...

Dob venait de risquer sa vie pour la sauver, une nouvelle fois. Il lui donnait la force de se battre et il veillait sur elle. Elle lui jeta un coup d'oeil mais il ne faisait pas attention à elle, occupé à taquiner Ombelle. Le dieu jouait avec eux mais ils allaient finir par y rester. À chaque fois, le retour était plus difficile ou plus dangereux. Qu'allait-il inventer encore la prochaine fois ? Il fallait qu'ils aillent au plus vite et qu'ils gagnent les montagnes. Pour l'instant, elle ne voulait pas penser à l'affrontement qui les attendrait ensuite. Elle voulait procéder par étape ; si elle pensait à la suite, elle sentait la peur l'envahir. Ils devaient trouver le cristal noir et ils seraient alors peut-être en mesure d'influer sur leurs rêves. Pour la suite, elle n'avait aucune idée...

La druidesse se leva soudain et rassembla leurs affaires : elle préférait qu'ils partent vite car la route était encore longue avant d'arriver chez les nains. Ils passeraient encore une ou deux nuits dehors, au moins. Dob et Ombelle finirent rapidement et vinrent l'aider. Ils quittèrent la chambre rapidement. Aux abords de Ynahé, la campagne était tranquille et ils laissèrent Ombelle courir un peu partout : personne ne risquait de venir troubler le début de la journée. La druidesse regardait l'enfant avec beaucoup d'émotion : elle admirait cette faculté qu'ont les petits à oublier leurs misères pour continuer à rire et à chanter. Ombelle s'était fait à sa nouvelle vie en quelques jours à peine, comme si elle avait toujours été là avec eux. Et pourtant, elle tremblait devant ce qui les attendait dans le nord. Ils avaient quelqu'un à protéger désormais.

- Ne t'éloigne pas, ma princesse, cria soudain Dob à la petite qui poursuivait un oiseau en riant.

Tifni se tourna vers lui avec un sourire. Dob aussi s'était fait admirablement bien à la présence de l'enfant, apparemment. Il la prit par la taille et l'embrassa, laissant son bras s'attarder sur elle.

- Pourquoi ce sourire, ma druidesse ? demanda-t-il.

- Pour rien, mon loup...

La poussant avec le coude, il insista :

- Ne fais pas tant de mystères !

La druidesse éclata de rire :

- Je trouve juste que tu t'es attaché bien rapidement à notre Ombelle... Ça me fait plaisir !

Dob rougit un peu... Mais Tifni ne releva pas. Elle préféra supposer que le froid environnant lui donnait le rouge aux joues... En réalité, elle était très heureuse de cette situation. Ils formaient... une famille et cela n'était pas pour lui déplaire.
Le paysage était un peu uniforme : la neige était bien tombée la nuit précédente, pendant qu'ils se reposaient à l'auberge et elle avait tout recouvert. Tifni connaissait les lieux pour y avoir séjournée plusieurs fois, mais plus au nord, elle perdrait ses repères. Elle faisait confiance à Dob, dont c'était le domaine depuis bien longtemps. Il devait forcément savoir où trouver les nains...

Il commençait à faire très froid, mais la marche maintenait leur température corporelle à un niveau raisonnable. Il faudrait qu'ils se méfient quand le soir tomberait. Et ils devraient faire attention à la petite, qui ne devait pas être habituée à ce climat. D'ailleurs, Tifni était agréablement surprise : Ombelle marchait vraiment bien. Elle était résistante et ne les ralentissait presque pas. Elle revenait vers eux, saisissant la main de la druidesse, marchant à leur côté, sautillant ou s'émerveillant de tout ce qu'elle voyait. Elle repartait en courant, revenait leur montrer un caillou, une feuille ou une branche. Elle était d'un tempérament joyeux : la voir à leurs côtés leur mettait vraiment du baume au coeur.

Ils avaient abordé les contreforts des montagnes depuis près d'une heure et le terrain n'était plus plat. Au début, la pente était douce mais rapidement, tout s'était fait plus escarpé. Leur marche était plus lente désormais, et Ombelle était un peu plus souvent derrière eux. Petit à petit, le chemin qu'ils suivaient devint un peu plus dangereux. La paroi de la montagne était sur leur droite, une pente assez abrupte sur leur gauche. À tour de rôle, ils avaient fait comprendre à Ombelle que le passage était dangereux et qu'elle devait rester près d'eux. Docile, l'enfant s'était placée juste derrière, s'appliquant à suivre leurs pas. La neige était assez friable, une poudreuse recouvrant le sol. Ombelle marchait près du bord, malgré la troisième remontrance que les adultes venaient de lui faire. Elle aimait regarder les petits morceaux de neige qui tombaient dans le vide. Les traces de ses pas laissaient des marques rigolotes sur le sol aussi et elle se retournait sans cesse pour les regarder. Elle ne faisait pas vraiment attention où elle posait les pieds. Tout à coup, le bord du chemin s'effrita et la neige qui le recouvrait commença à glisser le long de la pente. Ombelle dérapa : son pied partit dans le vide et elle tomba à terre, les mains dans la neige. Tifni et Dob se retournèrent au cri qu'elle poussa. Ils virent en même temps le danger que l'enfant courrait : la neige était très instable car elle venait de tomber. Elle n'était nullement tassée et allait suivre le chemin que la pente abrupte lui offrait. Tout sembla se passer au ralenti : les mains de la fillette glissèrent dans la neige. Elle tenta de s'accrocher à quelque chose mais rien ne put ralentir sa chute. Ses pieds perdirent contact avec le sol et commencèrent à glisser vers le vide. Le poids de l'enfant l'entraînait vers le vide, la neige tombant vers le bas.

La transformation de Tifni fut quasiment instantanée. Avant d'avoir totalement visualisé la scène, une panthère noire avait jailli vers l'enfant, parcourant d'un bond la distance qui les séparait. Elle se re-transforma aussi vite en humaine et Ombelle attrapa la main que lui tendait la druidesse. Les deux filles étaient dangereusement près du bord et Tifni voyait l'abîme d'un peu trop près à son goût. Elle jeta un oeil vers le bas pour évaluer le danger mais ce qu'elle vit la conforta dans le fait qu'il fallait agir vite. Le sol était bien trop éloigné pour se laisser glisser.

Elle tira sur Ombelle et la colla contre elle. Instantanément, l'enfant jeta ses bras autour de son cou et se blottit contre elle. Elles eurent une court instant de répit, pendant lequel Tifni pensa qu'elles étaient tirées d'affaire. Mais le sol commença à se dérober sous elles de nouveau et elle se sentit partir vers le vide.
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptySam 5 Nov - 2:34

Dob tendit la main vers Tifni, mais celle-ci ne se rendit pas alors que la druidesse glissait rapidement vers le bas de la falaise, emportant avec elle Ombelle... Une raffale de vent vint soudain faire lever la neige sous les pieds des deux malheureuses, et elle souffla tellement fort que tifni, avec Ombelle accrochée à elle, partirent en sens contraire et vinrent s'affaler contre Dob. Les trois tombèrent assis dans la neige, alors qu'Aurora se matérialisait devant eux, sur une pointe rocheuse.

Tifni comprit tout de suite que le harfang était responsable de cela, qu'il avait intervenu rapidement et probablement sauvé la situation. Dob se releva rapidement, puis aida Tifni à se relever. Il s'assura que le sol était stable, et regarda ensuite Ombelle....

-Ombelle !!! Tu n'écoutes pas quand Tifni parle ? Elle ne t'a pas dit cela pour le simple plaisir de le faire !! C'est parce que c'est important !!! Ne soit pas distraite ici ma princesse, Aurora ne pourra pas toujours veiller sur toi ou sur Tifni, et vous avez failli être projeter en bas, et tu aurais provoquer la mort de ma druidesse !!

Tifni posa sont bras sur celui de Dob. Cela voulait dire de se calmer, bien sur, bien que son ton n'étant pas vraiment agressif, se voulait réprimant. La petite tenait fort Tifni, et elle avait enfouie sont visage dans la fourrure que portait sa femme. Dob regarda la situation, puis se dit qu'il ne fallait pas tout gâcher, ni détruire la confiance qu'il avait réussi à avoir de la part de la petite fille...

-Excuse-moi Ombelle... Je me suis énervé un peu...Mais j'ai eu très peur pour Tifni, et pour toi aussi ! À partir de maintenant, et jusqu'à ce que nous ayons quitter le contrefort de cette montagne, tu seras assise sur mon dos, comme cela je serai sur et certain que tu ne tomberas pas! Qu'en dis tu?

Tifni poussa un peu sur Ombelle qui se sortit le visage de la fourrure. Elle avait bien compris ce que Loup voulait dire, et elle savait très bien qu'ils avaient failli mourir à cause de son étourderie, alors elle ne rechigna pas et alla s'assoir à califourchon sur le dos du loup et ne dis mots.

-Et en plus, je vais te garder au chaud... Il avait prononcé tout bas, et un petit sourire vint poindre sur les lèvres d'Ombelle. Tifni regardait les deux acolytes en souriant, ayant déjà oublier qu'ils avaient frôlé la mort...Après tout, cela commençait à être assez courant...Ombelle lâcha l'emprise qu'elle avait sur Tifni, puis se dirigea vers Dob. Il se changea en loup, et la petite au yeux émerveillés embarqua sur son dos en s'agrippant après son encolure, tirant de tout ses forces pour monter sur le dos du loup. tifni l'aida un peu, mais elle fit une grimace, question de faire savoir qu,elle était capable toute seule comme une grande. Dob la laissa se placer comme il devait, puis il demanda à sa jolie druidesse emmitouflée de fourrures de prendre les siennes et de les placer sur sa petite princesse. Elle rit lorsque Tifni lui passa par dessus la tête, faisant semblant qu,elle n,avait pas fait exprès, et encore plus lorsque qu'elle lui entoura le visage de la plus grosse fourrure, lui donnant l'air d'avoir une collerette tout le tour du visage.

Dob attendit patiemment que tout sois en ordre, puis s'adressa à Tifni:

- Va falloir faire attention à partir d'ici ma douce...Le chemin deviendra escarpé, et la neige ne facilite pas les choses...Tu devrais peut-être te transformer en panthère, question d,avoir plus de ppoints d'appuis et de force de saut, si besoin est!! et heu...tu es magnifique lorsque tu sautes à cette vitesse là!!!

-Oui mais Loup!! si elle se transforme en patère, elle va geler!!

-Pas en patère, en panthère Ombelle!! Une patère, bien c'est pas vraiment jolie comme Tifni, et en plus ça sert pas à grand choses...

il étouffa un rire alors que la druidesse avait les poings sur les hanches, un air faussement courroucé lui barrant le visage.

-Non mais ne vous gênez pas hein ! Je suis presque pas là non plus ! Vous avez pas envie de chanter tout fort pour voir si quelqu'un pourrait rire lui aussi ?

Dob s'approcha de Tifni, et se levant sur ses pattes arrières, posant celle de devant sur ses épaules, il colla son nez sur celui de sa druidesse, et planta ses yeux dans les siens.

-Tu sais que tu es trop mignonne quand tu te fâches?

Il lui envoya un coup de langue sur le bout du nez, ce qui lui fit faire une mimique assez drôle pour faire exploser de rire Ombelle, qui manqua tomber à la renverse une seconde fois...elle se rattrappa de justesse en arrachant presque le poils de Dob, et celui-ci aussi fit une mimique qui fit rire Tifni...

-Monseigneur, Il va vous falloir avancer, car le soir arrive bientôt, et vous ne devez pas rester sur les contreforts de cette montagne, c'est trop dangereux, sans compter les yétis qui sont très agités ces temps-ci... Je me demande bien pourquoi...

-Sage conseil Aurora...Allons-y! tifni, tu as une corde je crois? Attache là autours de moi, et de ta taille aussi, comme cela si l'un des deux glisse, nous pourrons se retenir!

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle passa une corde à sa taille, puis vint attacher son loup. Elle en profita pour lui donner un baiser en plein millieu du front, et le loup ferma les yeux...Il adorait ses petites attentions, comme cela, à la dérobé...Il adorait tout d'elle à vrai dire! Ils se remirent en route, et le Harfang reprit son envol, planant au dessus d'eux bien haut, cherchant d'éventuels danger ou rencontres non désirable. Ombelle tenait bien, elle s'était coucher sur le dos de Dob, et ses petites mains glissée dans l'épaisse fourrure du loup redevinrent chaude. Dob escaladait prudemment, s'assurant que Tifni n'était pas en difficulté dans les passage un peu plus dur. L'ascencion n'était pas trop difficile, et l'habileté de sa druidesse le surprenait tout le temps...La rapidité avec lequel elle réagissait, les bonds prodigieux qu'elle exécutait pour se sortir d'une impasse, et l'air décontracté qu'elle affichait le rendait fier d'elle à chaque fois...

-Si nous faisons vite, nous pourrons atteindre une grotte que je connais pour passer la nuit! Elle n'est pas très grande, mais facile à réchauffer en contrepartie, et de plus, comme ceux qui voyagent ici la connaissent, ils y laissent souvent des fourrure, ou des vivres...ou leur vie parfois, mais c'est le risque à courir, et je suis certain que si nous continuons, cela sera encore plus risquer. allons, il ne nous en reste pas beaucoup à grimper ma belle!! Courage!!

Tifni regarda le loup, puis bondit en avant, le rattrappant presque du premier coup.

- Tu disais mon bel amour? Que je trainais de la patte?

-Nan beauté, j,ai pas dit cela!

Il accélera le pas pour la distancer, mais elle avait compris sont petit jeu, et elle stoppa sur place, et lorsque la corde vint presque tendu, elle tira un bon coup dessus, faisant bouler le loup tout penaud. Elle passa à côté de lui lentement, lui passa sa longue queue noire sous le museau en agrémentant le tout d'une démarche assez coquine...

- Hé!!! Non mais, tu perds rien pour attendre toi!! On a déjà une Ombelle, fais gaffe!! Ou tu devras en porter une dans ton ventre aussi!

Il réalisa tout d'un coup ce qu'il venait de dire, et baissa subitement la tête, gêné. c'était sortit tout seul, sans qu'il y réfléchisse, mais tout naturellement...Il n'osa pas lever le regard tout de suite, il savait bien trop que la belle panthère noire avait freiner sec en entendant ce qu'il avait dit, et qu'elle le questionnait surement du regard... Dob n'avait pas mal penser, seulement, pour lui, fonder une famille avec elle était aussi naturel que de lui donner un baiser le soir avant de s'endormir... Mais il avait sûrement gaffé, et maintenant il s'en voulait, car il n'en avait jamais trop discuté avec sa femme, ne voulant pas brusquer les choses, ni aller contre sa volonté. Il osa un regard vers elle, et elle le dévisageait avec tout plein de questions... Il se leva, passa bien vite à côté d'elle, et se dirigea vers la caverne sans dire un mot.

Ombelle s'avança vers l'oreille de Dob en tirant sur son poil. Elle parla tout bas, comme si elle savait que Loup avait commis une bêtise, et elle se voulait rassurante.

-Ne sois pas triste Loup... Tifni n'est surement pas fâché après toi, ou bien peut-être juste un peu, ou bien peut-être beaucoup juste un peu... Elle t'en voudra pas, J'suis sur!

Très réconfortant...

il arriva en vue de la grotte, huma l'air pour détecter des odeurs qui lui indiqueraient un ennemi potentiel. Rien, même pas l'odeur d'un vieux feu, ni de bouffe grillée ou de bête à poils, rien du tout... Satisfait, il regarda à l'intérieur, et mis à part un vieille emplacement de feu au centre et quelques vieilles fourrure miteuses, pas de traces de vie. Il entra, déposa Ombelle dans un coin, puis se détacha, sachant très bien qu'il aurait à répondre aux questions de sa bien-aimée...

-Dob? Viens ici mon amour...
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Tifni
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptySam 5 Nov - 2:41


- Ma druidesse... commença Dob, cérémonieusement.
- De quoi as-tu peur ?
Le loup reprit sa forme humaine et la prit dans ses bras.
- Je n'ai pas peur. Les mots ont dépassé ma pensée et avec une boutade, j'ai abordé un sujet important. J'aurai voulu t'en parler autrement...

Ainsi, c'était bien ce qu'il avait derrière la tête... Un enfant... Tifni n'y avait jamais sérieusement pensé. Tout était si récent. Elle venait de rencontrer l'amour, alors qu'elle y avait renoncé depuis bien longtemps. Et pour lui, c'était une évidence de fonder une famille. Pour sa part, dans ce monde en guerre, avoir un enfant lui semblait une gageure...

Elle regarda en direction d'Ombelle qui avait récupéré le loup-jouet et lui racontait une histoire. D'un autre côté, Ombelle était apparu dans leur vie, un peu rapidement, un peu de façon spontanée. Et ils s'étaient si vite attachés à elle... Elle se rendit compte que son silence s'éternisait. Elle lui sourit.

- Mon loup, tu ne devrais pas avoir peur de mes réactions. J'ai été surprise, certes. Mais je préfère que tu me dises ce que tu as au fond du coeur.
- Oui, à condition qu'il en soit de même pour toi.
- Bien sûr. Je... Tout est si nouveau pour moi. Toi qui m'as volé mon coeur en quelques instants, qui est devenu mon mari et que j'aime de tout mon coeur... Ma vie sans démone, libre, grâce à toi et à Tamara. Ce dieu qui nous harcèle malgré tout, je veux le prendre en compte aussi... Et Ombelle... Ça fait beaucoup de changements en peu de temps, tu ne trouves pas ?

Dob acquiesça, incertain de la suite des événements.
- Je veux fonder une famille avec toi, Dob. Mais tu devras me laisser du temps. Imagine un peu ce que ce fou ferait des rêves d'un enfant que nous aurions conçu !
La référence au dieu qui leur donnait bien des difficultés était explicite et Dob serra les poings.
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptySam 5 Nov - 2:41

Elle avait raison...Ce dieu, ce foutu dieu qui le mettais hors de lui....Il voulait une famille avec Tifni, et effectivement pour lui c'était important, mais pas au prix de faire souffrir un enfant, et encore moins sa femme... Il la regarda longuement, puis se leva.

-Reste ici, je reviens dans pas long...

Tifni regarda son homme sortir en bondissant et reprendre sa forme de loup, puis il couru et disparu dans la neige. Elle eu un frisson, le ravin était très haut...Et s'il tombait? Elle ne préféra pas y penser...

Dob remonta le sentier, et à un endroit bien précis, il bifurqua sur le flan de la montagne, grimpa avec un peu de misère mais réussi néamoins à atteindre l'escarpement rocheux qu'il souhaitait. Il y grimpa, et s'assit sur la pointe, essoufflé. La tristesse venait de le transpercer, elle lui faisait mal...Très mal...Il regarda dans le ciel, la lune commençait à se montrer...Son regard en disait long, et une complainte vint choir sur ses lèvres, qu'il chanta tout haut, sans gêne. Il adressa sont chant à la lune, lui demanda pardon pour tout, lui demanda de l,aider et d'aider celle qu'il aimait, même au prix de sa vie...Il demanda aussi de lui donner un peu de force, un peu de courage, un peu de volonté....

Il abaissa la tête une fois son chant fini...un long silence le fit frissonner, et il se dit qu'il devrait peut-être revenir près de Tifni et Ombelle...Mais sa druidesse avait tellement parue surprise qu'il en vint à douter, et il se dit qu'il n'en parlerait probablement plus jamais, sauf si elle le voulait bien...La colère contre ce maudit dieu s'intensifia, et le premier tronc d'arbre qu'il vit fut explosé en un amas de copeaux tellement la décharge de glace qu'il avait projeter fut violente. Un grand bang s'ensuivit, écho de la répercution de l'attaque, puis plus rien...

il redescendit lentement, gagna la grotte ou Tifni le regarda rentrer...
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Tifni
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptySam 5 Nov - 2:46

Elle fut soulagée de l'entendre revenir. Elle se doutait bien que la colère venait de le submerger et qu'il avait eu besoin d'un petit temps à lui seul. Le bruit assourdissant qu'elle venait d'entendre le confirmait... Elle avait allumé un petit feu en l'attendant, un peu pensive, sans vraiment faire attention à son environnement. Elle savait qu'il allait revenir mais elle se demandait dans quel état. Elle lui avait dit ce qu'elle pensait, mais espérait qu'elle ne l'avait pas blessé.
Quand il entra dans la grotte, il paraissait calme, mais la druidesse le sentait bouillir à l'intérieur. Si le dieu avait été là en cet instant, elle était sûre qu'elle n'aurait pas réussi à arrêter Dob avant qu'il ne fasse une bêtise... Elle se releva, le prit dans ses bras et se serra contre lui.

- Ne crois pas que je ne veuille pas d'enfant de toi... Je n'y avais pas réfléchi avant aujourd'hui, c'est tout... Je ne sais pas si je ferai une bonne mère. Mais je te promet une chose, mon amour : je fonderai une famille avec toi ; je veux porter en moi le fruit de notre amour, porter dans mes bras ce petit être que notre amour aura formé. Mais je ne le ferai que lorsque nous serons sûrs de pouvoir l'élever, hors du danger qui nous menace aujourd'hui...

Dob ne répondit rien mais la serra dans ses bras, le regard humide. La force qu'il mit dans son étreinte valait toutes les réponses qu'il aurait pu lui faire. À cet instant, une petite voix leur parvint du fond de la grotte :

- Dites, quand vous vous souviendrez que je suis là et que vous aurez fini de vous faire des câlins, on pourrait manger quelque chose ? Parce que je commence à avoir faim, moi !

Tifni éclata de rire en se cachant dans le cou de son loup. Elle s'écarta un peu et lui glissa à l'oreille :
- Tu es sûr que tu en veux un autre comme ça, toi ?

La plaisanterie réussit à faire sourire Dob et à chasser la tension qui s'était installée sur leurs épaules à tous deux. Tifni ajouta en lui prenant la tête entre les mains :
- Je t'aime, mon Dob...

Puis elle glissa vers l'enfant qui s'impatientait.
- Une discussion entre grands, ma puce...
- Oui, je sais. Il fallait que tu disputes Loup...

Tifni regarda Ombelle, surprise.
- Le disputer ? Et pourquoi donc ?
- Il raconte des bêtises !
- Tu crois vraiment que ce sont des bêtises ?

L'enfant l'observa, indécise.
- Non ? Tu n'es pas fâchée ?
Sans regarder Dob, mais en sachant très bien qu'il ne perdait pas un mot de la conversation, elle expliqua à Ombelle :
- Il n'a rien dit qui me fâche, tu sais. Il a fait une blague sur un sujet important dont nous n'avions jamais parlé. J'ai été surprise et nous venons d'en parler.
- Ah ? Et pourquoi il est parti fâché alors ?

La petite était debout, les mains sur les hanches, bien sûre de son fait. Tifni regarda Dob par en-dessous, attendant qu'il prenne la parole mais il se tût. Elle réfléchit un instant. Ombelle avait été embarquée malgré elle dans leur histoire et elle était bien plus perspicace qu'elle n'en avait l'air : il fallait bien qu'ils lui expliquent certaines choses malgré tout, sans rentrer dans les détails.

- Pour faire court, ma chérie, Dob et moi avons un petit souci avec un vilain monsieur. Comme c'est un peu compliqué à cause de lui, nous avons du entreprendre ce voyage dans le nord pour tenter de trouver une solution. Et cela retarde un peu les projets que nous pourrions avoir ensemble. Ton loup a été un peu contrarié de ne pas pouvoir vivre comme il le veut et a été se... défouler dehors !
- Ah oui ? Et il a tout pété ?

La druidesse masqua son amusement :
- Tu veux bien éviter ce genre de mots ? Il a été respirer un grand coup. Et maintenant ça va mieux.
- Dis, Tifni ?
- Oui, ma puce ?
- C'est vrai que tu vas avoir un bébé dans ton ventre ?

Tifni devint rouge et regarda Dob en biais, qui souriait maintenant de bon coeur :
- Chacun son tour d'être embêté par les questions, ma druidesse, la nargua-t-il.
- Oui bon... On verra !
- Oui mais c'est que j'aimerais bien avoir un petit frère, moi !


La phrase d'Ombelle les immobilisa tous les deux. Tifni regarda son loup, interloquée. Ombelle devançait leurs propres désirs... Ses paroles montraient qu'en si peu de temps, elle s'était attaché à eux d'une manière qu'ils ne soupçonnaient pas. La druidesse était extrêmement touchée... Dob s'approcha des deux filles et les prit dans ses bras. Il murmura à son oreille, juste pour elle :
- Tu vois, tu n'as aucun doute à avoir sur tes futures qualités de maman...

Tifni sourit et quittant à regret ses bras masculins, elle commença à sortir quelques provisions pour faire à manger. Dob prit Ombelle par la main pour l'emmener chercher de la neige à faire fondre pour qu'ils aient de l'eau pour ce soir. Quand ils revinrent quelques minutes plus tard, Dob était de nouveau en loup. Il regarda Tifni avec une moue d'excuse :
- Elle m'a fait remarquer qu'ici, il n'y avait personne et que je n'avais pas besoin de garder mon déguisement...

Ils mangèrent tranquillement. Le feu que Tifni avait allumé avait bien pris et l'air dans la grotte s'était bien réchauffé, d'autant que Dob avait prit la précaution de placer devant l'entrée un amas de branches et de feuilles mortes qui empêchait en partie à l'air froid de pénétrer. À la fin du repas, Ombelle tombait littéralement de sommeil. La druidesse lui installa un monceau de fourrures au fond de la grotte et l'enfant se blottit à l'intérieur. Elle lui fit un câlin, lui donna son loup-jouet. Le temps qu'elle ajuste les fourrures, elle était déjà endormie.

Elle rejoignit son loup près du feu : de nouveau homme, il lui avait préparé une thé, comme elle l'aimait. Elle se blottit contre lui, avec sa tasse entre les mains. Dehors, le vent soufflait, déplaçant la neige et formant des congères le long de la paroi de la falaise. Le feu se reflétait sur la paroi rugueuse de la grotte, montrant des dessins ou des caractères tracés par d'anciens occupants. La druidesse se demandait quelle était l'histoire de cette grotte. Elle sentait des ondes parcourir les parois, signe d'une activité humaine ancestrale. Elle envoya une petite sonde le long des parois : les murs de la grotte étaient presque vivants, parcouru d'une histoire aussi vieille que le monde. Une ancienne magie était à l'oeuvre ici. Elle avait l'impression que des esprits rodaient dans les alentours.

Mais la fatigue commençait à la rattraper ; elle dut s'avouer qu'elle avait peur de s'endormir. Ce qui risquait encore de lui tomber dessus au cours de son sommeil commençait à la terroriser. Mais sans doute était-ce ce que le Dieu attendait. Un frisson incontrôlable lui parcourut l'échine. Dob lui passa la main dans les cheveux.
- Je vais sûrement prendre du triffide ce soir... Je tombe de sommeil, mais je ne veux pas trop savoir ce qu'il pourrait bien nous réserver encore. Par contre, demain, il faudra qu'on fasse doublement attention.
- Oui, on s'encordera, comme aujourd'hui... Et je pense qu'Ombelle a compris maintenant. Il faut que tu te reposes de toutes façons. Sinon on n'arrivera pas bien loin !
Des questions tourbillonnaient dans la tête de Tifni, sans discontinuer, révélatrice de ses angoisses. Sans reprendre son souffle, elle les posa à Dob.
- Tu crois qu'on est encore loin ? Qu'est-ce qu'on va leur dire, aux nains ? Tu crois qu'on va trouver des cristaux ? Et une fois qu'on les aura ? Tu crois qu'on pourra influencer nos rêves ? Et après ? Que fait-on ?
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptySam 5 Nov - 2:47

Dob écouta Tifni...Il avait les mêmes interrogations qu'elle, sauf peut-être pour les nains. Sa tribu n'avait jamais été en mauvais termes avec eux, et même que le commerce fut bon un certain temps, le maître de la mine s'étant invité chez le père de Dob, avec un magnifique présent que le loup arborait lorsqu'il était dans sa forme de combat...Mais pour les cristaux, s'il y en avait, et s'ils les trouvaient, serait-il en mesure de faire quoi que ce soit avec? Dob ne répondit pas aux questions de sa druidesse, mais se contenta de la serrer contre lui en regardant distraitement le feu...Son regard se perdit dans les flammes, dans la profondeur vacillante et dansante des couleurs hypnotiques de cet élément.

Ses pensées s'y égarèrent aussi, et il scruta en survol tout ce que Tifni lui avait dit, tout ce qu'ils avaient à résoudre et comment ils allaient faire...

Dob vit à nouveau la plage...Celle ou il était presque mort, le froid le gelant sans pitié, il vit aussi le cercle de pierre près de la faille, Ombelle qui risquait de tomber, la demi-seconde ou Tifni tomba et ou son coeur s'était fracasser à la pensé de la perdre, sa réaction à ce qu'il avait dit, et Ombelle qui tout naturellement s'était joint à eux, comme leur propre fille...Une autre vague de fond se souleva en lui alors que le feu gagnait un peu en intensité, une vague de colère et de hargne envers ce maudit dieu, cet pourriture qui lui gâchait la vie et celle de Tifni, et qui risquait de s'en prendre à Ombelle aussi...Il se vit le pourfendre, l'homme et sa capuche noire, il se vit le fendre en deux pour le laisser se vider dans son cauchemar, dans le cauchemar de ce....

Les yeux du loup s'agrandirent subitement, et une folle espérance vint frôler son esprit...Il regarda le feu, et se demanda si il n'avait pas reçu un message, de Gaïa ou de l'elemental lui même...Il adressa un merci teinté d'espoir à celui ou celle qui lui avait donné cette idée, puis posa sa tête sur l'épaule de Tifni. Elle colla sa joue contre lui, en mâchant un peu de la pâte de triffide. Il ne fallu pas bien longtemps pour qu'elle se détende, que son corps relâche doucement ses muscles et qu'elle tombe de sommeil. Dob la mena ou Ombelle était couché, et habrilla Tifni avec les fourrures restante.

-Tu ne viens pas dormir mon amour?

-Non Tifni...Je n'ai pas sommeil, je vais veiller un peu et monter la garde. Soit tranquille, Aurora est là aussi, tout près, et il monte aussi la garde. J'ai à parler avec lui aussi, dors maintenant, ensuite ce sera à mon tour, deux jours sans dormir, ça commence à être un peu plus dur qu'avant pour moi...


Elle coucha sa tête sur la fourrure, et son homme vint poser ses lèvres sur sont front.

-Dors bien, demain sera plus rude un peu, mais si tout vas bien, nous serons en vue de la porte de la montagne des nains. Si nous sommes chanceux, peut-être enverront-ils une escorte pour nous mener à bon port!

Ombelle bougea un peu, et Dob l'observa une seconde qui n'échappa pas à sa femme. Elle vit dans les yeux de son homme une tendresse qu'elle voyait rarement, celle ou il abaissait tout de sa garde simplement pour montrer qu'il aimait sans conditions...Il se pencha sur la petite fille, et posa un doux baiser sur sa joue.

-Toi aussi petite princesse, dors bien, car demain tu devras faire preuves de courage, et de
tempérament...Les nains sont des gens bien, mais ils ont leur coutumes aussi, et leur manières...

Il se leva, tourna le dos et sortit. Il replaça les branchages à l'entrée pour bien couper le vent, puis se changea en loup et marcha lentement sur l'escarpement jusqu'au surplombement ou il avait fracassé l'arbre. Aurora l'attendait, perché sur le tronc cassé. Ses grandes plumes blanches le faisait presque disparaitre dans le paysage, surtout le soir, et pour quiconque ne connaissant pas cette oiseau ne l'aurait certainement pas vu, et encore moins entendu. Dob vint s'asseoir près de lui, regardant dans la même direction que lui.

-La lune est belle ce soir Monseigneur...Votre coeur semble s'être réchauffer, et vous semblez en
meilleur forme!

-Oui mon ami, certes. Tu as fais ce que je t'ai demandé? Tu as réussi à les contacter?

-Oui Monseigneur. Cela ne fut pas une mince tâche, mais j'ai discuter d'elle avec eux. Ils parurent très surpris de votre demande d'ailleurs...Cela n'est pas une demande très courante, du fait qu'elle n'est pas louve, et qu'elle ne fait pas partie de la tribu...

-Elle ne fait pas partie de la tribu?? Mais elle est ma femme Aurora, et elle fait plus que partie de la tribu maintenant, et même si elle n'est pas louve, son coeur est aussi pure que celui d'une d'entre nous! Ne m'insulte pas en reprononçant ces paroles...

-Non Monseigneur, là n'était pas mon intention. Ce que vous venez de dire furent les mots que je leur
ai exposé, et ils savaient très bien que votre colère serait attisée immédiatement. Après palabre, ils en sont venus à la conclusion et l'acceptation qu'elle faisait partie intégrante de la tribu, malgré sa légère différence...Et pour être totalement honnête avec vous Monseigneur, je la trouve bien au dessus de certaines louves qui on bien tenté de vous séduire par appât du gain et de renommée... Son coeur est pur, et le regard qu'elle porte sur vous ne fait que confirmer tout ce que je pense tout bas. Elle est magnifique pour une humaine, et d'autant plus dans sa forme originelle. Sincerement, je pense que vous avez vraiment trouver une compagne digne de ce nom.

Le loup se tourna vers Aurora. Était-ce le vent du nord qui parlait, ou bien sont plus vielle ami? Il jugea que la question n'avait qu'une seule réponse et qu'il était les deux à la fois, alors à quoi bon se demander?

-Tu sais Aurora, Tifni a eu un passé très difficile, un peu comme le mien, mais elle s'en est sortie avec un courage et une force hors du commun. Son coeur a été maintes fois soumis à des horreurs
que je ne voudrait même pas vivre moi même, mais malgré tout cela, elle sourit toujours...Je vois en elle une force de vivre qui me séduit, je vois en elle une femme que je ne veux pas voir souffrir, que je ne veux pas voir partir non plus...J'ai chanté pour elle...J'ai demandé à mère Lune de bénir notre union, et maintenant je te demande à toi, mon vieil ami, de me faire l'honneur d'acquiescer à ma demande...

-Il n'y a pas que moi dans tout cela Monseigneur...Mais vous pourrez faire la demande vous même, car ils arrivent...Regardez au loin et vous verrez...J'entends leur sifflements, ils approchent.

Dob porta son regard sur l'horizon. Il vit ce qu'Aurora voulait dire...La cime des arbres se courbaient légèrement sous leur caresses, et venant des trois autre point cardinaux, chacun vinrent se poser près du loup, gardant leur position naturellement. Chacun d'eux était majestueux, noble et d'une grandeur d'âme évidente. Dob les salua un par un, et chacun s'inclinèrent à leurs manières. Sur le tronc, Aurora surplombait les trois autres, et leur adressa la parole:

-Mes frères, à la demande de mon maitre et seigneur, je vous ai convoquer pour que par les sages parole de Monseigneur vos doutes s'évanouissent aussi facilement que les miens furent balayé par sa beauté. Monseigneur a prit épouse, et comme trop rarement dans l'histoire des tribus, s'est marié avec elle par amour, et non par coutumes ou obligations politique. Ce mariage est sous le signe de la prospérité, et Mère Gaïa l'a scellé de sa bénédiction, vu d'un très bon oeil, et dans le combat sous le regard de nos pères, ils ont prouvé ce pourquoi ils se battaient. Maintenant, devant vous, Monseigneur aimerait formuler une demande...Vous savez tous ce qu'il désire, et bien qu'il soit au courant de vos paroles, il ne reculera pas. Il est sur de son coeur et de celui de sa femme, et sait très bien ce que cela veux dire et comporte...Elle devra en répondre bien sur, et j'aimerais bien que tous vous me donniez votre accord, et le voeux de remplir une vielle tradition qui unit les Seigneur de la Légion du Nord avec notre famille.

Dob regarda l'oiseau qui était en face de lui. La pygarque à tête blanche s'avança avec prestance,
presque aussi grande que le loup lui même.

-Seigneur du nord, je fait preuve devant vous de ma loyauté, et prête allégeance à la vieille coutume.
Par la présente, j'honorerai votre demande si jamais le coeur de votre compagne tend vers le vent du sud. Je suis Liadan, soeur d'Aurora, gardienne des printemps du nord et mon souffle réchauffe les coeurs endurcis.

Dob inclina la tête devant le magnifique oiseau en signe d'acceptation. Il regarda ensuite à sa droite, ou un autre attendait l'autorisation de venir se présenter.

L'oiseau ouvrit ses ailes, et inclina la tête en signe de respect. Dob connaissait cette race, fière et extrêmement combative. Les Balbuzards, en plus d'être d'excellent pêcheurs, sont des oiseaux qui ne reculent devant rien. La force et la détermination dont ils ont fait preuve durant les guerre menées au côtés de la tribu du loup resteront gravé dans les chansons que les loups offrent à la lune, et cela pour les millénaires à venir.

-Monseigneur, encore une fois nous répondons à votre appel. Je suis désigné par ma race, bien que je sois encore jeune, pour honorer la vieille coutume qui unit notre race à votre clan. Si jamais le coeur de celle qui vous rend si resplendissant penche vers moi, soyez assuré que ma vie durant je serai là en tout temps, j'en fait le serment sur le sang de mes ancêtres. Je suis Riaghan, vent de l'est et porteur d'espoir, gardien des âmes perdue dans la neige et défenseur des anciennes coutumes.

Une fois de plus, le loup inclina la tête en signe d'approbation. Il ne restait qu'un seul oiseau à parler, la plus petite de tous, mais la plus vif et agile. Dob se tourna vers elle et attendit. La petite hirondelle vola comme l'éclair devant le loup, se posa sur le sol et s'inclina elle aussi. Sa voix était plus aigue, du fait de sa taille, mais Dob la respectait autant que les trois autres. Le clan des hirondelles était presque éteint, et sa race en déclin, mais le manoir du loup abritait la presque totalité de tout celles qui venait encore dans le nord. trop souvent, les ennemis du clan du nord avait abattue ces petit oiseaux agiles, brisant les colonies en jetant les nids et mangeant les oeufs...Elles étaient venue chercher refuge dans le manoir de la famille de Dob, et depuis, les loups et les hirondelles travaillèrent de concert à ramasser des informations sur leur ennemis commun. Une de celles qui revenait toujours de missions périlleuses se vit attribuer le don que les trois autres possédaient : La vitesse du vent, et le droit de revendiquer ce pouvoir pour elle.

-Monseigneur! Par la tradition qui nous unis depuis bien longtemps, pour tout ce que votre famille a fait pour nous, et simplement par amitié je suis ici, car si vous avez formulez le souhait d'unir le coeur de votre compagne à un des quatre vents, c'est qu'elle doit vraiment en valoir la peine. Malgré qu'elle soit un peu différente, sachez que je m'en moque, car moi-même ne le suis-je pas? Alors, simplement par amitié, je suis ici pour honorer la coutume qui unit nos deux familles, et c'est avec plaisir que je le fait !

La petite hirondelle ne tenait pas en place, elle bougeait rapidement, sautillait et tournait, volait puis se posait sur l'épaule du loup pour revenir au sol, laissant de petites traces sur la neige en une mosaïque assez rocambolesque.

-Ho j'ai oublié!! Je suis Aislinn, vent de l'ouest, rapide messagère du clan des loups, et mon chant
redonne courage et passion!

Dob fit sa dernière approbation.

-Alors soit, vous me voyez heureux maintenant, et de ce pas je vous invite à vous rendre avec moi à la grotte ou dors ma femme. Je crois qu'elle sera un peu surprise, mais cela doit se faire, et le temps file bien plus vite pour moi que pour vous. Je souhaite que l'un de vous soit le totem de ma bien-aimée, et que tout comme moi et Aurora, vous puissiez vous compléter dans la tradition comme ma mère et mon père ont fais avant moi!

Le loup redescendit vers la grotte, se servant des derniers pas qui le séparait pour essayer de
reprendre son calme. Il dégagea l'entrée de la grotte, et les quatre oiseaux vinrent se poser devant.

Aurora se rapprocha naturellement du loup, laissant les trois autre au garde-a-vous. Dob se pencha
sur sa douce endormie dans les fourrure. Il eu un instant de regret à la réveiller, mais il se dit qu'elle ne serait surement pas fâché, après un tel cadeau....

-Tifni....Réveille toi ma belle druidesse...Allez, j'ai un présent pour toi....réveille toi ma belle, allez!
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyMer 14 Déc - 17:04

Dans son esprit embrumée, la druidesse entendait la voix de son loup résonner. Il l'appelait pour la réveiller, alors qu'elle était si bien sous ces fourrures. Elle avait si chaud ! Elle avait tellement sommeil aussi.

- Ma Tifni, ouvre les yeux..., reprit le loup en l'embrassant tendrement.

Il était déjà l'heure ? Le soleil était déjà levé ? Elle sentait ses paupières lourdes refuser de s'ouvrir, pourtant, et ne parvenait pas à chasser le sommeil. Soudain, son cœur fit un bond dans sa poitrine. Pourquoi avait-elle autant de mal à sortir de l'endormissement ? Était-ce encore un mauvais coup de ce dieu empêcheur de tourner en rond ?
Bondissant pour sortir de son demi-sommeil, la druidesse se redressa accroupie, envoyant valser les fourrures... et Dob qui était penché sur elle. Le loup blanc sauta en arrière, surpris par la réaction véhémente de sa femme. Il laissa échapper un grondement mécontent avant de réaliser ce qui venait de se passer. Il ouvrit de grands yeux et vient lover sa tête contre son cou, tentant de la rassurer.

- Ce n'est que moi, ma belle. Ne t'inquiète pas, je ne voulais pas t'effrayer.

Tifni soupira, passant ses bras autour du cou de son loup, blottissant ses mains glacées dans sa fourrure blanche.

- Pardonne-moi, mon loup. J'ai cru qu'une nouvelle fois, tu n'arrivais plus à me sortir du sommeil dans lequel j'étais plongée... Une nouvelle tentative de l'autre, là..., lui expliqua-t-elle. Un petit moment de panique...
- Je suis désolé
, répondit Dob. Je n'aurai jamais du te réveiller comme ça, alors que tu n'as dormi que quelques heures...
- Quelques heures ? Ce n'est pas encore le matin ? C'est pour cela que j'ai l'esprit aussi fatigué et embrumé et que je n'arrive pas à éclaircir mes idées ? Parce que je n'ai pas assez dormi ? Je n'arrive pas à émerger,
ajouta-t-elle en se frottant les yeux. Il y a un problème ?

Un peu penaud, le loup la regarda par en-dessous. Il aurait sans doute pu attendre un peu avant de la sortir du lit. Dans son enthousiasme et sa précipitation, il n'avait pas pensé à l'effet secondaire du triffide, qui nuisait à la clarté de ses sens. Mais d'un autre côté, il ne voulait pas faire attendre trop longtemps les quatre messagers qui les attendaient dehors, prenant sur leur temps précieux pour eux. Il frotta son museau contre son cou, espérant qu'il arriverait à se faire pardonner.

- Il n'y a aucun problème... Au contraire... Mais il faut quand même que je te montre quelque chose, ma druidesse... Il faut que tu sortes de cette grotte...

Soudain, Tifni redressa la tête, écoutant les bruits autour d'eux, à l'affût. Elle posa une main sur le cou du loup, lui faisant signe de ne plus bouger. La druidesse, au travers de son esprit embrumé par le triffide, sentait un étrange picotement. Tous ses sens en alerte, elle ne bougeait plus, ne faisait aucun bruit et respirait à peine. Elle observait l'entrée de la grotte, à demi cachée par les branches que Dob avait déplacées pour entrer. Le loup savait très bien ce qu'elle avait repéré sans le savoir, et il se sentit fier de sa perspicacité. Elle était capable de sentir les modifications qui prenaient forme dans leur environnement sans se forcer, même sous l'emprise d'une drogue capable d'endormir ses sens.
Toutefois pour Tifni, la situation était inquiétante. Elle n'arrivait pas à analyser la sensation qui lui parcourait le corps en cet instant. Elle avait la chair de poule, comme pour l'avertir d'un danger imminent. Et pourtant, elle ne sentait aucune présence menaçante à l'extérieur, ni humaine ni animale. Elle fronça les sourcils, pendant que Dob la laissait apprivoiser ce qu'elle ressentait, de façon à ce qu'elle se familiarise le plus vite possible avec l'oiseau qui lui serait destiné. Lui aussi était passé par là en son temps.
Tifni écouta. Avec ses oreilles, bien sûr, mais aussi avec ses sens magiques. Elle ferma les yeux pour éliminer son autre sens et être le moins possible perturbée. Elle posa les mains sur le sol, accaparant une partie du fluide terrestre pour tenter de comprendre ce qu'elle entendait. Mais son esprit était décidément trop obscurci par la drogue qu'elle avait ingurgitée si peu de temps auparavant pour lui permettre de dormir sans se retrouver aux prises avec le maudit dieu. Elle ne parvenait pas à établir un contact comme elle l'aurait voulu.

C'est le moment que choisit Aurora, posé devant la grotte, pour agiter les ailes. Le grand oiseau blanc avait manifestement compris le problème qu'elle rencontrait et informait ses compagnons. Ils inclinèrent la tête en signe de compréhension. Dans un bel ensemble, les quatre oiseaux, placés aux quatre points cardinaux, soufflèrent doucement en direction de la grotte. L'amas de branches obstruant l'entrée frémit à peine sous l'impulsion de la petite brise qui entra. Mais la druidesse la sentit parfaitement, même si elle ne comprit pas d'où elle venait, ni qu'elle allait lui venir en aide.
Dob ne se rendit compte de rien avant de voir les cheveux de sa druidesse bouger sous l'effet de ce petit vent. Il sentit l'effet glacé qui s'infiltrait sous lui et sentit une sorte de picotement magique le parcourir. Il comprit tout de suite, pour l'avoir fréquenté bien souvent, que la magie d'Aurora était à l'oeuvre. Il ne savait pas exactement la teneur de ce qui allait se passer et il regarda attentivement sa druidesse. Instantanément, il vit son regard se clarifier : ses yeux perdirent le voile qui les obscurcissait. Tifni eut un petit hoquet et fronça les sourcils.

- Dob... Que... Je me sens alerte, comme si j'étais reposée, et que je n'avais jamais pris de triffide... Qui a fait cela ?

Le loup sourit de toutes ses babines et remercia mentalement Aurora. Il prit la parole :

- C'est l'oeuvre d'amis, sois rassurée. Je pense qu'il n'y a aucun danger dehors, mon amour. Par contre, il va falloir que tu te décides à sortir de la grotte. Des gens veulent te parler. Et je suis certain que tu ne voudrais pas les faire attendre plus longtemps.

Pour toute réponse, Tifni regarda son loup.

- Des gens ? Que veux-tu dire ? Qui pourrait vouloir me rencontrer, alors que nous sommes au milieu de nulle part, perdus en pleine montagne ?

La druidesse s'interrompit et Dob ne répondit rien, la laissant découvrir par elle-même ce qui l'attendait. Elle avait retrouvé toutes ses capacités, l'effet de la pâte de triffide ayant complètement disparu suite à l'intervention d'Aurora et de ses comparses. Elle écouta attentivement et sursauta quand elle se rendit compte que quelqu'un parlait à l'intérieur de son esprit, la saluant doucement.

- Bonjour, Druidesse... Je suis heureux de vous rencontrer...

Mais à sa connaissance, la seule personne qui avait jamais parlé dans son esprit était la démone qui l'avait habitée pendant si longtemps. Et ce n'était pas une expérience très plaisante... Tifni se crispa dans un premier temps, s'agrippant à Dob de toutes ses forces, se jetant presque sur lui, comme pour éviter que la démone ne remette la main sur elle. Le loup ne comprit pas sa réaction sur le moment et la regarda, indécis, jusqu'à ce que la voix d'Aurora résonne dans la grotte.

- Pas de panique, ma Dame... Votre démone a bel et bien disparu à tout jamais..., dit-il doucement, se voulant rassurant. Mon seigneur, elle panique : il faut la faire sortir... Qu'elle voit ce qu'il se passe !

Dobermann comprit alors ce qui angoissait la femme qu'il aimait : elle sentait la présence de l'oiseau qui lui était destiné, même s'il ne savait pas encore duquel il s'agissait. Mais elle assimilait sa présence dans son esprit et la connexion de leurs deux esprits comme une intrusion qu'elle confondait avec celle de la démone qui l'avait envahit pendant si longtemps. Il saisit le bras de sa druidesse entre ses dents, doucement, pour lui montrer qu'elle devait sortir de la grotte, pour comprendre ce qui était en train de lui arriver.
Tifni se débattit quelques instants, refusant de bouger avant d'admettre qu'elle pouvait faire confiance à Dob. Il ne l'avait jamais entraîné dans de sombres chemins. Pourquoi aurait-il commencé aujourd'hui ? Elle lui fit signe de la lâcher. Elle inspira profondément et écouta la voix qu'elle entendait à l'intérieur d'elle-même, attentive également aux ondes qui parcourait la grotte qu'ils habitaient temporairement. Instantanément, elle se calma. L'esprit qui lui parlait était apaisant et ne cherchait absolument pas à l'influencer ou à lui dicter sa conduite, comme le faisait la démone. Il paraissait sage et posé, lui parlant gentiment. Il lui demandait d'accéder à son vœu et de sortir dehors, pour qu'ils fassent connaissance tous les deux de visu.
Au bout d'un long moment pendant lequel la druidesse s'était assise en tailleur, semblant méditer, elle se releva. Elle jeta un œil à son loup, lui lançant :
- Je ne sais pas ce que tu mijotes, mais tu m'intrigues...

Elle approcha de l'amas de feuillage qui obstruait en partie l'entrée de la grotte, regardant rapidement dehors. Mais elle ne distingua rien de plus. Se décidant enfin, elle avança de quelques pas, apparaissant face aux oiseaux immobiles qui l'observaient. Interloquée, elle s'arrêta sur le pas de la grotte, pendant que Dob la contournait en lui frôlant les mollets. Il prit doucement la parole, pour l'aider.

- Ma druidesse... Le temps s'écoule plus vite que nous n'avons le temps de le sentir... Je te demande de me pardonner car je ne t'ai pas prévenu de ce qui allait se dérouler ici cette nuit. En gage d'affiliation à la Tribu des Loups, en tant que ma compagne, un choix doit être fait. Tout comme Aurora et moi sommes liés pour l'éternité, comme le Vent du Nord a choisi d'unir sa destinée au Seigneur du Nord, un des vents cardinaux va devenir ton totem, pour perpétuer la tradition du Clan... Si tu acceptes, l'un d'entre eux te servira, te complétera et unira son cœur au tien pour toujours. Par cette cérémonie, comme mon père et ma mère avant nous, comme mes aïeux avant eux, nous respecterons la tradition et le Clan des Loups continuera à vivre au travers de ton âme. Traditionnellement, ajouta le loup, fier de le lui annoncer, quand le Seigneur-loup choisit sa compagne de route, un des Vents la reconnaît comme telle en acceptant de devenir son totem. Les trois Vents sont venus à notre rencontre ce soir... Pour toi... Pour que tu fasses ton choix... Si tu acceptes ce présent...

Tifni avait été très attentive aux paroles du Seigneur du Nord. La magie qu'il invoquait lui était étrangère, tout comme les traditions du Clan. Après tout, elle n'était qu'un pauvre roturière, sans lien avec les grands de ce monde. Et pourtant... Dans ses veines, elle sentait son sang tourbillonner... Il pulsait contre son front, au sein de ses mains, au cœur de ses entrailles. Les paroles de Dob résonnait à ses oreilles avec une justesse qu'elle était surprise de comprendre.
Si elle acceptait ? Faire un choix ?

Elle croisa le regard du loup... Elle n'avait pas à accepter... Elle le regarda en souriant, pendant que les vents cardinaux l'observaient, un peu surpris... Aucun choix n'avait à être fait. Le choix avait été fait bien avant qu'elle n 'arrive sur ses terres, bien avant que le loup ne soit tombé en amour avec elle, bien avant qu'ils aient été mariés... Sa communion avec l'Oiseau-Vent était si naturelle qu'elle ne comprenait pas qu'elle ne l'ait pas rencontré plus tôt... Comme son amour pour Dobermann avait été une évidence, son acceptation en tant que Dame du Vent allait de soi également... Doucement, elle prit la parole devant l'étrange assemblée :

- Pardonnez le temps que j'ai mis à comprendre. Ma rencontre avec Dob, dit-elle en couvant affectueusement le loup du regard, a engendré tellement de changements dans ma vie, m'a fait côtoyer tellement de nouveaux aspects, découvrir certaines magies que je perd un peu le nord, sauf votre respect, Aurora !
Sensible à sa légère tentative d'humour, ce dernier la coupa gentiment :
- Ne vous excusez pas, Dame de mon Loup... Nous savons tous ici ce par quoi vous êtes passés tous les deux...
La druidesse lui sourit et reprit...
- Toutefois, cette nuit, il y a quelque minute, j'ai fait un grand pas. Je pense comprendre quelque chose qui m'avait échappé jusqu'à aujourd'hui, qui peut-être est une idée fausse, ou qui n'appartient qu'à moi. Mais je ne pense pas faire fausse route.
Elle regarda Dob en lui prenant la main, sûre d'elle à présent.
- Dobermann, tu es mon âme-soeur, je le sais depuis longtemps maintenant. Par notre amour, nous sommes unis, nous sommes ensemble, par devers tout ce qui pourrait s'opposer à nous. En cela, nous nous complétons comme le cœur permet de faire fonctionner le corps. Nos deux âmes sont liées et tournées dans la même direction.
Le loup acquiesça, se demandant où elle voulait en venir.
- Mais, poursuivit-elle, nous sommes aussi les deux faces d'une même pièce : comme le feu peut être l'opposé de l'eau, ou la terre celui du ciel, à la fois complément et antagoniste, nous pouvons et nous devons nous compléter pour être plus forts, ensemble.
Elle sentit que le loup ne voyait plus où elle voulait en venir.
- Les druides sont très sensibles aux éléments qui s'opposent et se complètent. Peut-être que j'interprète tout ce qui nous arrive au travers du prisme d'un druide. Mais je vois les choses ainsi. Nous sommes semblables et antagonistes dans le même temps : comme tu es homme et moi femme, tu es un loup blanc, alors que je suis une panthère noire. Tu viens du grand nord alors que ma jeunesse s'est passée au pays du soleil, dans la chaleur et non loin de la mer... Comme tu vois, je pense que ce sont ces oppositions qui font notre force à tous les deux. Et ces contraires ne s'arrêtent pas là...
Cette fois, tout le monde avait compris. Dans un bel ensemble, tous regardèrent en direction de Liadan, la pygarque, Vent du Sud, qui savait depuis un moment que son destin était lié à celui de la druidesse, mais qui lui avait laissé le temps de comprendre par elle-même, respectant son cheminement et sa pensée. La druidesse courba un moment la tête devant le Vent du Sud, en signe de respect.
- Liadan, puisque tel est le nom tu m'as envoyé par l'esprit, je te reconnais comme compagne... Moi, Tifni, druidesse et épouse de Dobermann, Seigneur du Nord, offre mon cœur au Vent du Sud...
- Moi, Liadan,
répondit la pygarque sur le même ton, solennel, Vent du Sud, accepte votre cœur et vous donne le mien en échange. Jusqu'à ce que la mort nous sépare, je vous servirai et vous protégerai par tous les pouvoirs qui me sont octroyés.
A l'instant où les deux eurent fini de parler, les trois vents restant inclinèrent la tête en direction du couple, en guise de témoignage. L'hirondelle et le balbuzard quittèrent leur perchoir en même temps, dans un bel ensemble, montant en spirale vers le ciel alors que le soleil faisait son apparition. Dans l'aube naissante, sous les rayons lumineux, ils regagnèrent l'horizon et repartirent vers leur contrée d'origine, l'un à l'est et l'autre à l'ouest...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptySam 31 Déc - 19:39

Dob regarda ses deux amis partir. Ils étaient majestueux, et l'hirondelle rapide comme l'éclair. Dob se tourna ensuite vers Tifni.

-Nous sommes contraire? Tu veux dire que nous ne serons jamais sur la même ligne de pensé? Ou bien est-ce que tu voulais dire que nos chemins ont été volontairement entrecroisé, et que si cela n'aurait pas été le désir d'un dieu ou d'une déesse, jamais nous nous serions rencontré ?

Dob eut un peu de tristesse en prononçant ces paroles, et des images de ce que aurait été sa vie sans elle lui passèrent par la tête, le laissant un peu penaud. Tifni le regarda et passa sa main sur sa joue, puis lui donna un baiser.

-Mais ce n'est pas le cas...Et nous sommes ensemble non? N'est-ce pas là l'important?

-Oui bien sur! Mais tes paroles m'ont un peu transpercer l'esprit je crois...Ça passera surement. Dit moi, tu as choisi Liadan, n'est-elle pas superbe? Je la connais depuis très longtemps, grâce à Aurora bien sur. C'est une combattante hors pair, moins subtile qu'Aurora, mais plus dévastatrice! N'est-ce pas, Lia?

La grande soeur d'Aurora se tourna vers le loup, puis étira ses ailes.

-Il est vrai que mon frérot fait beaucoup plus dans la finesse, mais pour ma part, mes serres et mon bec sont ce qu'il y a de mieux pour protéger votre douce dame, Seigneur Loup. Il y a eu de nombreux ennemis tombé sous mes assauts, mais mon coeur n'en demeure pas moins pur.

La pygarque se tourna vers Tifni, les ailes grandes ouvertes.

-Je crois bien que nous allons bien nous entendre...Votre dame me semble aussi coquette que moi, je me trompe?

-Tifni, coquette?

Le loup rit un peu, puis voyant le regard courroucé de Tifni, il s'empressa d'ajouter:

-Elle n'est pas que coquette, elle est superbe, gentille, très belle et une combattante assez efficace, si je peux employer ce terme. Donc oui, vous devriez bien vous entendre! Mais attention, ne vous mettez pas à parler de petit pot de crème et de peinture à yeux, ou je sais plus trop comment vous appelez cela! Je te vois mal, Lia, avec les yeux entourés d'un gros trait bleu, ou rouge...

L'oiseau de tourna vers le loup, puis lui donna un coup de bec sur le crâne.

-Saches jeune Seigneur qu'il ne faut pas dire aux dames ce qu'elle doivent faire pour être belle!! Tu serais foudroyé sur place par l'un de nos deux regards!!

Dob regarda Tifni en souriant. Décidément, Liadan n'avait pas changée.

-Bon, dites moi les deux tas de plumes, vous ne nous feriez pas l'honneur de monter la garde, le temps que la belle jeune femme ici présente finisse son sommeil, et que je la réchauffe sous les fourrures? C'est que, moi aussi je commence a être fatigué, et il ne reste pas beaucoup de nuit...La route sera longue demain!

Aurora aquiesca de la tête, et Liadan vint poser sa tête contre le cou de Tifni qui ne bougea pas, surprise par le geste. Le deux oiseaux se perchèrent plus haut au dessus de la grotte, sur un vieil arbre presque mort de froid mais qui semblait dire aux âges qu'il avait vraiment le gout de vivre. Liadan se colla un peu sur Aurora, puis elle passa sa tête sous son aile, pour prendre un peu de repos. Aurora monterait la garde en premier, plus habituer à la nuit que sa soeur, étant nocturne de nature.

Dob prit sa femme par la taille et la colla contre lui.

- Je suis heureux que tu n'ai pas refusée...Cela aurait voulu dire que tu n'était pas celle qui m'était destiné, enfin, les totems l'auraient vu de cette manière, et ils n'auraient pas voulu se joindre à toi, ni d'ailleurs accepter ta venue dans le clan des loups...

Il baissa un peu le regard...

-Enfin, ce qu'il en reste...Allez maintenant, rentrons dormir, et essayons de ne pas réveiller la princesse, sinon la nuit sera foutue aussi bien que nous...Et j'ai vraiment besoin moi aussi de dormir, demain nous allons redescendre de l'autre côté de la montagne, et ensuite il y a une petite vallée ou coule un magnifique ruisseau, nous pourrons refaire nos réserves d'eau, et se laver aussi, si tu veux...Mais cela demandera de la force, car il y a des passages ou la corde sera nécessaire!

Il poussa gentiment Tifni devant lui, la guidant avant qu'elle ne pose plus de questions. il tira les fourrure, s'installa entre Ombelle et Tifni, mais en restant en loup. De cette manière, il pourrait les réchauffer tout les deux, et les garder au chaud pour le restant de la nuit. Ombelle se colla inconsciemment contre lui, empoignant sa fourrure et tirant pour se rapprocher, puis mit son nez dans son encolure. Tifni regarda la scène avec amusement, puis elle aussi imita la petite, tirant sur la fourrure du loup pour se rapprocher de lui, et par la même occasion l'embrasser sur le museau.

-J't'adore toi, mon beau loup blanc à moi...

-Moi aussi Tifni...Mais fermons nos yeux, sinon nous en payerons le prix demain, et payer le prix dans ces contrées glacées veux souvent dire la mort...Dors maintenant ma douce...Heu Tif? Le triffide fera encore effet tu crois?

-Je crois que oui, malgré que tes amis m'aient ouvert les yeux subitement, ils recommencent à être lourds....

Dob sourit, puis posa sa tête contre celle de sa druidesse, et ferma les yeux.

La nuit passa sans encombre, laissant Tifni dormir et Dob sans se réveiller. Ombelle s'était levé avant eux, et pour faire une surprise à Loup, elle avait réanimé le feu, aider bien sur par Aurora. Liadan regardait Ombelle de loin, se demandant si c'était l'enfant de Tifni et Dob, et pourquoi qu'elle n'avait pas vu cela dans l'esprit de la femme lorsqu'elle avait joint son coeur avec le sien. Ombelle soufflait fort sur la braise, illuminant la grotte et faisant ressortir la belle tête blanche de Liadan.

-Dis moi petite humaine, es-tu la fille du Seigneur du nord et de sa dame? Je ne vois pas beaucoup de ressemblances dans tes traits, pourtant ils semblent te considérer comme si... Je ne comprend pas, tu peux m'expliquer?

Ombelle regarda le grand oiseau, un peu confuse. Loup parlait, Aurora aussi, et maintenant un autre
oiseau...Elle commençait à croire qu'elle avait un don de comprendre les animaux, ou quelques chose comme cela!

-Et bien grand oiseau avec un casque blanc, je vais te dire!!

Aurora pouffa de rire à la remarque d'Ombelle, et Liadan lui lança un regard noir.

-Quand j'étais jeune, voilà bien longtemps, des méchants hommes sont venu ou je restais. Ils ont brulé la petite maison ou je vivais, et ensuite ils m'ont enfermé dans un grand sac ou il faisait tout noir!! Il m'ont trimballer longtemps, et en plus ça puait!! eurk!! Quand ils ont eu fini de marcher, ils m'ont jeter dans une cage fait de bois, et ils m'ont donné des coup de pieds, mais j'ai pas pleuré!! Non!! Je leur ai dit qu'ils allaient être punis parce qu'ils étaient méchant!! Puis un soir, ils sont revenue avec Tifni, et Loup!! Ils ont fait beaucoup de mal à Loup, et le chef méchant, il a fait déshabiller Tifni devant lui!! Je le sais, il voulait que je le fasse aussi, mais je réussissait
à me sauver des fois...Mais Tifni est revenue, et elle à sauver Loup aussi je crois, puis ils ont tuer les méchants!!Et tu sais quoi? J'ai même pu bruler leur maisons a eux aussi!! Je leur avait dit qu'ils seraient punis!!

Maintenant, je suis la petite princesse de Loup, et de Tifni, et je les aime beaucoup!!

Dob avait relever la tête imperceptiblement, et avait écouter le récit de la petite d'une oreille. Cela le fit sourire, et comme Tifni commençait à bouger un peu plus, il en déduisit qu'elle se réveillait doucement. Il se changea en homme sans faire de bruits, et remonta un peu les fourrure, alors qu'il laissait flâner ses mains sur le corps de sa femme...

Une demi-heure plus tard, Tifni se levait, souriante et de très bonne humeur. Dob se leva aussi, lui aussi souriant, et fit semblant qu'il ne savait pas qu'Ombelle avait fait le feu, et qu'elle cuisait de la viande un peu trop au dessus du feu.

-Mais quel belle surprise!! J'ai faim Ombelle, tu nous a fait à déjeuner!! Merci beaucoup!!!

La petite releva le menton, vraiment trop fière d'elle. Elle servit dans la gamelle qu'elle avait trouver dans le sac du loup un gros morceau de viande à Tifni, avec du pain. Elle retourna près du feu, arracha un autre morceau de viande et le donna à Dob, pour finir par se servir.

-Aujourfd'hui, nouf afons une groffe journée!! Il faut bien manfé!! Dit-elle, la bouche pleine de pain.

Tifni éclata de rire en entendant la petite du haut de ses trois pommes déclaré solennellement la teneur de la journée. Dob sourit aussi, puis lui passa une main dans les cheveux pour les lui ébouriffés.

-Tu as raison Ombelle, aujourd'hui sera rude, mais il se pourrait que nous joignons la forteresse des nains d'ici une journée ou deux, si le temps nous est clément. Alors cesse d'envoyer des miettes de pain partout quand tu manges et essaie de les garder dans ta bouche!!

Cette fois, Tifni manqua presque s'étouffer en éclatant de rire, et des miettes de pain s'envolèrent en tout sens. Dob leva la main pour se protéger, et Ombelle se mit à rire elle aussi, doublant la volée de météorites improvisés en direction du loup.

-Hé!!!! Non mais!!! Il faut se préparer!! Je vais avoir du pain partout dans ma fourrure après!!

Dob se leva, laissant les deux dames finir leur repas et commença à rassembler leurs affaires. Les rires qu'il entendait derrière lui étaient bon signe, car une journée qui commençait dans la bonne humeur était toujours une bonne journée....
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyMer 4 Jan - 23:20

Tifni et Ombelle se chamaillèrent un bon moment toutes les deux, rigolant, chuchotant des bêtises aux oreilles l'une de l'autre en regardant Dob. Puis elles se décidèrent enfin à bouger et la druidesse éteignit le feu. Ombelle récupéra son loup-jouet, qu'elle rangea consciencieusement dans le petit sac qu'elle portait.
La druidesse enleva les branchages qui obstruaient l'entrée de la grotte et sortit prendre l'air. En plein jour, la montagne était encore plus impressionnante. Elle réfléchit à la cérémonie qui avait eu lieu dans la nuit, pendant que Liadan se posait sur son épaule.

- Ma Dame... J'ai... fait connaissance avec Ombelle, ce matin, dit l'oiseau doucement, pour que la conversation reste entre eux. J'ai cru un instant qu'il s'agissait de votre petite.
La druidesse retint un sourire et regarda le pygarque.
- C'est tout comme, Liadan. Encore une énigme qui touche nos deux vies. Elle a fait irruption en nous et s'est imposée, comme une évidence. Rien n'est officiel, mais je crois qu'on peut la considérer comme notre fille, oui...
L'oiseau inclina la tête et précisa :
- Alors, je pense qu'elle sera intégré au clan des loups, elle aussi. Ça demandera certainement quelques adaptations et quelques personnes à convaincre. Mais ça se fera, je suis confiante.
- Merci,
dit Tifni en lui caressant le bec du bout du doigt. Dis-moi...
- Oui, ma Dame ?

La druidesse hésita un instant. Ses sensations étaient encore nouvelles et elle ne voulait froisser personne.
- As-tu une idée de la façon dont notre lien s'est forgé ? Il m'est apparu avec une telle évidence cette nuit...
- Je ne connais pas la source de la magie qui nous unit. Mais je suppose que Gaïa y est pour quelque chose...
- J'aurais du m'en douter
, répondit Tifni avec un sourire.
En silence, elle adressa une petite prière de remerciement à la Mère nourricière, laissant son regard se perdre dans le lointain.
- Cela vous contrarie-t-il, ma Dame ?, demanda Liadan, soudain incertain de l'attitude à adopter.
- Pas le moins du monde. Sois tranquille, j'accepte le lien qui nous relie comme une évidence. J'ai l'impression que tu viens combler un manque, comme si tu remplissais un trou en moi.
- Alors c'est que le Loup ne s'est pas trompé. Vous êtes bien sa Compagne. N'ayez aucun doute là-dessus, Tifni.
- Que va-t-il se passer ensuite, Liadan ? Je veux dire, pour nous deux ? Je n'ai fait connaissance d'Aurora que récemment, à vrai dire et j'ignorai jusqu'à son existence. Je suppose donc que tu ne seras pas toujours là et que tu devras retourner périodiquement chez les tiens ?

L'oiseau agita ses ailes mais resta sur l'épaule de Tifni. Ombelle eut un petit sursaut et recula. Les grandes ailes noires du pygarque l'impressionnaient un peu et elle n'osait plus approcher Tifni.
- En effet, ma Dame. Il me faudra retourner dans le sud assez vite. Je ne suis pas sur mon territoire, mais je peux apporter mon aide, s'il en est besoin. Et nous conserverons un lien privilégié, par l'esprit. Vous pourrez m'appeler, si vous avez besoin de moi, où que vous soyez. Mais il faudra être prudente : plus je serai loin, et plus vous dépenserez d'énergie pour me joindre. Et la dépense ne sera pas moindre pour moi, pour vous rejoindre.
- Tu entends toutes mes pensées ?
, demanda Tifni, troublée par cette intrusion dans son intimité.
L'oiseau secoua sa tête en signe de dénégation.
- Non... J'entrevois certaines de vos pensées comme vous apprendrez à percevoir les miennes, avec le temps. Je pense que si vous avez une émotion forte, j'entreverrai plus clairement ce que vous ressentez aussi. Et si vous vous adressez à moi directement, avec intention, j'entends exactement ce que vous voulez me dire. L'inverse est aussi vrai.
La druidesse commençait à entrevoir certaines implications de son nouveau lien avec Liadan. Elle lui avait dit qu'il comblait un manque dont elle n'avait pas conscience jusqu'à la veille. C'était réel et cela lui plaisait beaucoup. Elle ressentait sa présence comme une sécurité, une protection supplémentaire face à certains dangers. C'était aussi une source de conseils, une compagnie, une amitié dont elle n'aurait jamais soupçonné l'existence. Elle était rassurée de garder le contrôle de ses pensées intimes, toutefois. Non pas qu'elle ait quelque chose à se reprocher, mais ce qu'elle ressentait et pensait lui appartenait et elle n'avait pas vraiment envie de le partager. Elle gardait un mauvais souvenir d'une certaine intrusion dans son esprit et n'avait pas envie de revivre ce genre de douleur.

Elle ressentit soudain le besoin de Liadan. Elle le regarda, surprise de ressentir les besoins de l'oiseau aussi distinctement. Elle lui gratta le sommet du crâne et sans rien dire à haute voix, essaya de lui transmettre sa pensée. L'oiseau poussa un petit cri, agita ses ailes et prit son envol, reconnaissant. La druidesse le regarda gagner les cieux en spirale et s'éloigner. Elle savait qu'il partait non loin d'eux, chasser et se dégourdir un peu les ailes.
Tifni se retourna vers l'entrée de la grotte. Ombelle attendait sagement, assise sur un rocher, la main de Dob sur son épaule. Ce dernier avait un grand sourire et la regardait, sans bouger, attendant qu'elle en ait fini. Elle sentit le rouge lui monter aux joues : tout son attention venait d'être accaparée par l'oiseau et elle en avait oublié que ses compagnons l'attendaient.

Dob quitta Ombelle, s'approcha de Tifni et l'embrassa.
- Tu es belle, avec le rouge aux joues !, lui dit-il en riant. Je suis heureux : tu viens d'être acceptée dans le Clan et ça me rend fou de joie.
Suivant Liadan des yeux, il ajouta :
- Tu vas t'y faire, petit à petit. Dans un moment, ça te semblera aussi naturel que de respirer...
- Je sais, mon loup... J'en ai conscience... Et... Merci. C'est un cadeau merveilleux.

Pour toute réponse, Dob l'embrassa. Puis il lui prit la main, fit un petit signe à Ombelle et commença à se diriger vers le haut de la montagne. Il ne fallait quand même pas traîner... Le jour était levé depuis un moment maintenant et il fallait qu'ils profitent de la moindre parcelle de lumière pour avancer. En marchant, ils regardaient autour d'eux, Dob heureux de retrouver la neige et la montagne qu'il aimait tant, les deux filles fascinées de la découvrir.

Ils grimpèrent vers le sommet. Une fois arrivés au plus haut de la route qui les emmenait, ils découvrirent un paysage d'une beauté à couper le souffle. D'autres monts se dessinaient de tous côtés, des espaces vallonnés se distinguaient en bas, où Tifni devinait que des sources cheminaient en grondant. C'était une vue sublime et ils s'arrêtèrent un moment ; ils en profitèrent pour se désaltérer et manger quelques fruits secs.
- Le temps est idéal, fit remarquer Dob, en connaisseur. Nous ne devrions pas rencontrer de problèmes lors de notre ballade.
- J'aimerais bien qu'on ait le temps de s'arrêter un moment, vers un ruisseau. L'eau va être glacée, mais je me sens sale et je voudrais avoir l'air de quelqu'un de civilisé quand on arrivera chez les nains.

Tifni avait un air un peu malicieux en disant cela, car elle savait bien que les loups n'aimaient pas franchement l'eau, et encore moins l'eau froide... Mais il était vrai qu'ils avaient tous besoin de se rafraîchir. Ombelle les interrompit :
- On va voir des nains ? Pour de vrai ?
Elle commença à sauter partout, les joues roses autant à cause du froid que de l'excitation qui la gagnait.
- J'en ai jamais vu de ma vie ! Ils sont comment ? C'est vrai qu'ils sont petits ? Et qu'ils ont tous une barbe ? Même les femmes ? Et qu'ils bougonnent tout le temps ? Et que...
Dob l'interrompit en fronçant les sourcils :
- Si tu arrives chez eux en criant comme ça, ils ne voudront même pas ouvrir la porte !
La petite fille s'arrêta instantanément de bouger et se prit les mains, désolée.
- Ma princesse..., se radoucit le loup. Les nains sont avant tout un peuple plutôt susceptibles. Si tu arrives avec plein de préjugés dans la tête et que tu les dévisages comme s'ils étaient des monstres de foire, ou que tu leur poses des questions sans t'arrêter, ils risquent de ne pas apprécier, tu ne crois pas ? Ils ont leurs propres coutumes, qui sont différentes des nôtres. Mais il faut que tu sois capable de ne pas les dévisager avec la bouche ouverte s'ils font des choses que tu ne comprends pas ou qui te surprennent. Tu n'aimerais pas qu'ils rient en te voyant faire des nattes à tes cheveux, par exemple ?
- Non, c'est vrai. Mais pourquoi riraient-ils ?
- Parce que leurs cheveux restent libres sur leurs épaules et qu'il ne leur viendrait pas à l'esprit de les attacher pour une quelconque raison, et surtout pas par coquetterie !

Ombelle réfléchit intensément, essayant de comprendre ce que voulait dire Dob.
- Tu veux dire que chaque personne a des façons de s'habiller ou de manger différentes et que ce n'est pas bien de se moquer de ça ?
- Oui, c'est tout à fait ça. Te sens-tu capable de faire attention ?

La petite releva le menton avec un air de défi.
- hey ! Je ne suis pas un bébé. Je comprend quand on me dit quelque chose !
Tifni avait suivi l'échange avec intérêt, car elle ne connaissait absolument pas les coutumes des nains. Elle approuvait totalement la façon de voir de son loup. Il était évident qu'Ombelle devrait se plier à cette règle, elle aussi. Le respect des autres cultures dans un monde aussi divers que celui d'Alidhan aurait du être un précepte incontournable pour toutes les races qui y vivaient. Hélas, c'était loin d'être le cas et les guerres se succédaient. Certaines races s'isolaient, comme les nains, et ne fréquentaient plus les humains responsables de tant de déboires. S'ils arrivaient à faire comprendre ce respect à Ombelle, la druidesse estimait qu'ils auraient fait un grand pas en avant.

La petite fille était déjà passée à d'autres préoccupations et suivait avec intérêt le jeu d'une marmotte en contrebas. Cette dernière déplaçait la terre et la neige à grand coup de pattes et semblait en mettre partout. La druidesse sourit, espéra un moment que Liadan soit bien plus loin pour la sauvegarde de la bestiole, puis fit signe à ses compagnons de reprendre la route.
Ils entreprirent la descente, qui ne fut pas évidente, car ils glissaient périodiquement. Dob s'était changé en loup, ayant de meilleurs appuis de cette façon et les guidait de son mieux. Ombelle serrait les poings, autant par peur de tomber que pour ne pas montrer qu'elle avait un peu peur. La route leur prit au moins autant de temps que la montée. Toutefois, en début d'après-midi, au moment le plus chaud de la journée, ils arrivèrent dans une sorte de petite vallée, couverte de fleurs bleues, où coulait un ruisseau. Le soleil éclairait un espace assez plat, parfait pour s'arrêter un moment. Tifni soupira de délectation :
- Exactement ce dont je rêvais !
Elle déposa ses affaires, s'assit par terre et commença à se dévêtir. Elle n'avait demandé l'avis de personne, dans sa hâte de se laver et de se débarrasser de la fatigue du voyage. Dob sourit, leur prépara un petit feu et s'éloigna un peu, laissant les deux filles à leurs occupations. Il resta à portée d'oreille, toutefois, ne voulant pas risquer un problème en son absence.

La druidesse s'approcha de l'eau vive et mit les pieds dedans. Elle grimaça : comme elle s'y attendait, l'eau était glacée. Mais le courant n'était pas très important et elles pourraient se baigner quand même, même si le bain était court. Elle aurait pu réchauffer un peu l'eau qui l'environnait grâce à ses pouvoirs, mais cela aurait nécessité une trop grande dépense d'énergie par rapport au confort apporté. L'eau était en effet sans cesse en mouvement : elle aurait facilement fait chauffer une eau stagnante, mais dans le cas d'une rivière, c'était nettement plus difficile. Elle prit son mal en patience et avança dans l'eau. Au moins, elle ne traînerait pas au bain !
Ombelle l'avait imitée, mais grelottait déjà, alors qu'elle n'était pas encore mouillée. Tifni se retourna vers elle, les sourcils froncés. Elle prononça quelques mots, mettant en mouvement quelques particules autour de l'enfant, réchauffant l'air autour d'elle pour ne pas qu'elle tombe malade. La petite ne traîna pas : elle se lava très vite et se blottit dans ses vêtements auprès du feu qui flambait bien maintenant. Tifni pensa qu'il en faudrait certainement pas y regarder de trop près.

Elle entreprit de se laver soigneusement : ses longs cheveux noirs ne coupèrent pas au lavage et elle ressortit de l'eau frigorifiée, mais revigorée. Sa peau était rose aux endroits où elle avait frottée et ses doigts bleus de froid. Elle imita Ombelle et se blottit près du feu elle aussi, emmitouflée dans une fourrure qu'elle avait tirée de son sac. Petit à petit, le soleil, le feu et l'air plutôt doux qui régnait ici les réchauffèrent et Tifni se détendit. Bientôt, ils arriveraient chez les nains et le calme qu'ils connaissaient actuellement serait terminé. Ils auraient des décisions à prendre et sûrement un combat à mener.

L'esprit de Tifni commençait à vagabonder sans qu'elle ne s'en rende compte. La chaleur qui l'avait envahie la laissait détendue. Tout combinait à l'entraîner vers un état de somnolence, qui, chez un individu ordinaire n'aurait posé aucun problème.
Ombelle, réchauffée elle aussi, avait sorti son loup-jouet de son sac et lui faisait vivre des combats imaginaires contre des ennemis tous plus extraordinaires les uns que les autres. Bien sûr, il en sortait toujours vainqueur... Il venait d'exterminer toute une troupe de brigands féroces quand la petite fille prit Tifni à parti.
- Tu vois, Tifni, il a encore gagné ! Il est fort, mon loup, tu ne trouves pas ?
Aucune réponse ne lui parvint et Ombelle continua à jouer, essayant d'imaginer un ennemi encore plus féroce que les brigands. Cette fois, elle sécha, ne voyant pas ce qui pouvait être encore plus dangereux.
- Dis, Tifni... Tu as déjà affronté des gens plus dangereux que les brigands ?
Relevant la tête en même temps qu'elle posait la question, elle se rendit compte avec un sourire que la druidesse avait les yeux fermés et la bouche un peu ouverte, la tête penchée en arrière. Elle éclata de rire devant sa posture, dans un premier temps. N'obtenant aucune réaction, elle délaissa son jouet pour aller secouer le bras de la jeune femme. Mais elle n'obtint pas plus de réaction. Se souvenant de la nuit où Dob n'avait pas réussi à la réveiller, et où elle avait cru qu'elle ne la reverrait jamais. La petite commença à paniquer. Elle cria dans la direction que le loup avait pris un moment auparavant.

Cette fois, Tifni se retrouva dans une petite chaumière bien aménagée, très agréable. Elle était devant les fourneaux en train de préparer à manger. Jetant un oeil par la fenêtre, juste à côté, elle vit Dob, sous sa forme humaine, en train de travailler aux champs. Le soleil était haut dans le ciel et la chaleur envahissait tout. La druidesse avait très chaud et son dos lui faisait affreusement mal. Elle regarda autour d'elle, surprise. Quelque chose n'allait pas.
Que faisait-elle ici ? Était-ce un rêve ? Une sorte d'onde balaya la pièce où elle se trouvait, confirmant ses soupçons. Elle n'était pas dans la réalité. Voyait-elle le futur ? Un rêve prémonitoire ? C'était étrange. Les prémonitions des druides n'étaient pas aussi nettes, d'habitude. Elle sentait qu'un détail lui échappait, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
Mais pourquoi avait-elle si mal au dos ?


Dobermann entendit le cri d'Ombelle dès que celle-ci ouvrit la bouche et soupçonnant un problème, il revint de toute la force de ses pattes. Il vit le feu qui réchauffait les deux filles et Ombelle penchée sur Tifni, en train de la secouer. Mais cette dernière restait inerte face aux mouvements de la petite. Elle avait basculé sur le côté et reposait à terre, sans réaction. Pestant contre le sort qui s'acharnait contre eux, le loup courut vers Tifni, reprenant sa forme humaine et la saisissant dans ses bras dans le même temps. Mais bien avant de la prendre entre ses bras, il avait compris que le dieu maudit faisait encore des siennes...

Elle reposa la cuillère en bois avec laquelle elle tournait le contenu de la marmite sur le feu. Il fallait qu'elle parle avec Dob. Quelque chose n'allait pas. Elle s'approcha de la porte et se heurta à un mur invisible. Impossible de sortir. Elle toucha la surface de la main : elle était froide et un peu élastique. Poussant un peu dessus, elle rencontra une forte résistance. Elle saisit un couteau, sur la table et tenta de perforer la barrière, mais rien n'y fit : le couteau s'enfonçait et ressortait laissant le mur indemne. Elle tenta de crier, pour appeler son mari, mais celui-ci n'entendait rien et continuait son travail, comme si de rien n'était.
Tifni sentit la panique commencer à l'envahir. La main sur le mur transparent, elle essayait de réfléchir et de comprendre pourquoi elle était enfermée là. Soudain, une voix retentit dans la pièce : elle entendait son nom, de façon assez lointaine. Elle connaissait cette voix. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle secoua la tête pour essayer de les chasser. Pourquoi se mettait-elle à pleurer comme ça ?


Dob avait pris sa druidesse dans les bras et criait son nom pour tenter de la ramener vers lui. Ses yeux étaient révulsés et il savait très bien qu'elle ne dormait pas. Il cherchait désespérément un moyen de la rejoindre dans son rêve pour essayer de la sortir de là, mais rien ne lui venait à l'esprit. Il jura et cria de nouveau le nom de Tifni, espérant qu'elle l'entendait.

La peur envahissait son esprit. Elle ne savait plus comment réagir, ni que faire. Ses jambes flageolèrent et elle dut aller s'assoir. Un tabouret se trouvait le long de la table et elle se laissa tomber dessus lourdement, les yeux rivés sur la porte ouverte vers l'extérieur, mais inaccessible. Elle avait le souffle court. Ses mains tremblaient.
Soudain, son regard se baissa vers le sol... Et elle ne le vit pas. Sa vision était obstruée par... un ventre énorme, qui lui appartenait. Elle resta quelques instants sans bouger, regardant son propre corps qu'elle ne reconnaissait pas. Ses seins étaient plus lourds que d'ordinaire et tout son corps s'étaient transformé. C'était elle, sans l'être tout à fait. Son ventre était rond et bien rempli. Elle était... enceinte ?


Le loup allongea Tifni sur la fourrure qu'elle avait pris dans son sac. Il l'installa du mieux qu'il pouvait, tout en continuant sans s'arrêter à lui parler. Il lui dit qu'il était là, qu'il allait la sortir de là où elle était partie, qu'il ne fallait pas qu'elle s'en fasse. Il se rendait compte de l'inanité de ses paroles mais c'était tout ce qu'il pouvait faire pour le moment. Ombelle pleurait en silence, ne sachant que faire pour l'aider.
Il regarda son visage attentivement pour essayer de comprendre où elle pouvait se trouver. Cette fois, ses traits n'étaient pas paisibles. Apparemment, elle n'était pas retournée dans la jungle où elle s'était sentie si bien. Mais elle n'avait pas l'air effrayée encore...

La druidesse posa les deux mains sur son ventre, dans un geste protecteur. Elle attendait un bébé ? Un sourire se dessina sur son visage. Elle allait donner naissance à un petit être issu de leur amour, à Dob et à elle ! Elle eut une pensée pour Ombelle, qui allait être si contente d'avoir de la compagnie quand elle se souvint qu'elle n'était pas dans la réalité.
Elle prit une grande inspiration, tentant de calmer les battements de son coeur qui s'était emballé. Ça ressemblait tellement à une prémonition ! Mais d'un autre côté, tant de détails ne correspondaient pas... Elle ne se voyait pas s'occupant d'un foyer pendant que Dob lui apporterait le produit de son labeur aux champs. Ils étaient des guerriers, tous les deux. Leur destin n'était pas de devenir paysans...
Pourtant, l'idée avait quelque chose de séduisant... C'était apaisant de pouvoir compter sur une vie simple, vivant au jour le jour, profitant de chaque rayon de soleil...
Elle caressait son ventre, un grand sourire sur les lèvres. Dob allait être si heureux ! Serait-ce une fille ou un garçon ? Comment allaient-ils l'appeler ? Penser à ce genre de détails la remplit de joie et elle se sentit bien.


Le loup observait Tifni, écoutant son souffle, mesurant les battements de son coeur, s'assurant que tout allait bien, du moins physiquement. Ne trouvant d'autres solutions, il avait appelé le Vent du Nord. Tant pis s'il mourait en essayant... Il fallait qu'il la ramène... Ils n'étaient plus très loin de la mine, maintenant. Elles pourraient se débrouiller sans lui, s'il le fallait. Mais Aurora mettait bien longtemps à arriver...
La druidesse avait remué dans son sommeil et ses mains étaient crispées sur son ventre. Souffrait-elle ? Une nouvelle fois, il se jura de détruire ce dieu qui les empêchait de vivre normalement...

Elle n'en revenait pas et admirait son ventre. Il lui semblait sentir l'enfant bouger. Quelle sensation agréable ! Elle souriait de plus belle : le petit être dans son ventre avait la forme... Il gigotait du mieux qu'il pouvait.
Soudain, un vent glacé envahit la pièce. Tifni se figea, les mains sur son ventre, pour le protéger. Les poils sur ses bras se hérissèrent et tous ses sens furent en alerte. Elle sentit une présence derrière elle, arrivée de nulle part. Une ombre noire se dessina mais elle fut incapable de se retourner. Une main glacée se posa sur son épaule, l'immobilisant sur le tabouret où elle était assise. L'ombre se pencha vers l'avant, approchant ses lèvres de son oreille. La druidesse tourna la tête autant qu'elle le put, mais ne distingua qu'une cape noire et des doigts crochus... La voix qui sortit de l'ombre la glaça plus que le froid qu'elle venait d'affronter sur Astaegan.
- Bonjour, Tifni... On se retrouve... Tu as une bien belle maison, dans ton futur... Tu es heureuse ?
La druidesse ne pouvait pas bouger mais elle refusa de répondre à la provocation. Elle savait qu'il attendait une réponse, voire des cris de sa part et ne voulait pas lui donner satisfaction. Elle essaya de fermer son esprit, se raccrochant à la pensée de Dob.
- Oui, c'est bien... Lutte, petite druidesse... Si tu te laissais faire, ça serait bien moins drôle. Mais n'oublie pas que nous sommes dans ton rêve, là... Je vois tout ce que tu penses... Tu ne peux rien me cacher !
La main lui broyait l'épaule. Elle se crispa pour ne pas crier de douleur. Sur ça non plus, elle ne voulait pas lui donner satisfaction.
- Tu as raison... Souffre en silence. Je n'aime pas les femelles qui crient inutilement. Vraiment, tu es mon plus beau jouet jusqu'à présent. Je suis bien content de t'avoir trouvé...
L'ombre se pencha un peu plus en avant et la druidesse sentit son haleine. L'odeur était insupportable et elle crut qu'elle allait vomir.
- ah oui... C'est vrai que vous êtes plus sensibles aux odeurs, quand vous attendez un petit...
Tifni se figea. Bien sûr, il ne pouvait que voir qu'elle était enceinte. Elle sentit sa haine décupler : elle protégerait son petit, quelqu'en soient les conséquences... L'ombre prit une grand inspiration et émit un petit rire.
- J'aime cette odeur de haine... Continue, ma belle druidesse... À toi toute seule, tu me nourris mieux que cent humains réunis ! Imagine un peu... Toi enceinte... Une faiblesse de plus à ton actif ! Un petit, rien qu'à toi... et à moi ! Un nouveau jouet... Que vais-je bien pouvoir lui faire subir ? Je vais rentrer dans ses rêves, à lui aussi... Pauvre petite chose innocente... Quels rêves peut bien faire un bambin ? Comment va-t-il grandir, le pauvre ? Sais-tu qu'il est facile d'influencer les rêves ? De changer les sentiments des gens par le biais de leurs cauchemars ? Quel bel enfant... Harcelé toutes les nuits, persuadé que ses parents le haïssent, qu'il est moins utile qu'un ver de terre... Qu'en penses-tu ?
- Assez !
La druidesse n'avait pas pu retenir son cri. Les larmes coulaient sur ses joues, sans qu'elle cherche à les arrêter, maintenant. Elle était consciente que le dieu cherchait à la faire sortir de ses gonds et qu'il était en train de réussir, mais l'imaginer s'en prendre à son enfant était au-delà de ce qu'elle était capable de supporter.
- Voilà ! Tu vois que tu es capable de t'énerver un peu, quand tu te laisses aller !
Il s'en prenait à elle, à Dob et menaçait à présent de s'en prendre à son enfant... C'était plus que ce qu'elle pouvait en supporter sans devenir folle... Mais le dieu était loin d'imaginer la force de la rage qu'elle était en train d'accumuler. La panthère en elle était en train de prendre le dessus. Non pas la forme animale de la panthère, mais son esprit. La logique humaine disparaissait, submergée par l'animalité. Soudain, humaine, elle ne fut plus qu'une panthère, une femelle devant laquelle on attaquait son petit.
Sans s'en rendre compte, sa force se décupla sous la pression de l'animal. Brisant le pouvoir du dieu qui l'immobilisait sur son tabouret, elle se leva, le propulsant vers l'arrière avec une telle force que la table partit dans la même direction.
- Tu ne... toucheras pas... à mon... enfant... Je te tuerai avant !
Le cri avait jaillis de ses lèvres sans qu'elle ne songe à retenir ses paroles. Qu'elle s'adresse à un dieu n'avait plus aucune importance. Divinité ou pas, en cet instant, la panthère protégeait son petit. Tifni était debout, les mains dressées devant elle, non plus en un geste protecteur sur son ventre, mais les doigts en avant, toutes griffes dehors. Ses yeux étaient devenus jaunes : le regard n'était plus celui de l'humaine. La chaumière avait disparu et ils se trouvaient dans un univers flou, où une brume blanchâtre semblait flotter. Au prix d'un effort énorme, elle avança d'un pas... Puis un autre... Et encore un autre...
Le dieu était tombé sur le dos et se relevait. La druidesse ne l'avait jamais vu d'aussi près, ni aussi distinctement : la capuche qui recouvrait normalement son visage était tombée sur l'arrière. Il avait les yeux rouges, injectés de sang. Son visage était anguleux, ses traits déformés par la haine. Sa bouche formait un simple pli, les lèvres serrées, presque crispées. Pendant un instant, la panique se refléta sur lui et il fit quelque pas en rampant vers l'arrière. La rage de la druidesse semblait incontrôlable et le dieu lisait en elle ce qu'il avait déclenché. Pour la première fois, peut-être, il eut peur en lisant sa détermination. Étrangement, Tifni entendit la pensée qui naquit dans son esprit : « elle devient forte... ».
Sa main dessina en l'air un geste circulaire. Une fumée blanche s'échappa de l'extrémité de ses doigts et petit à petit, le décor s'effaça autour de la druidesse, qui s'approchait inexorablement du dieu.


Les mains en avant, la druidesse repoussa de toutes ses forces le loup blanc, ouvrant les yeux sur la réalité. Elle poussa un cri et Dob observa, interloqué, qu'elle avait les yeux jaunes... Mais au moins, elle les avait ouverts ! Elle sembla perdue un instant, regardant autour d'elle, sans reconnaître les lieux dans lesquels elle se trouvait. Puis une lueur se fit dans son esprit et sa colère retomba instantanément. Elle s'affaissa alors que ses yeux reprenaient leur couleur d'origine, un noir profond. Elle regarda Dob, qui venait juste de se relever et se jeta dans ses bras en pleurant, les entraînant tous les deux à terre.
- Oh mon Dob... Si tu savais... Le dieu... Il voulait s'en prendre à notre enfant... Il a décidé qu'il nous haïrait...

Tout de suite, le loup comprit les paroles de sa druidesse sans qu'elle n'entre dans les détails. Il sentit la rage l'envahir à son tour et ressentit le besoin de pulvériser le dieu en morceaux. Il prit une grande inspiration en serrant Tifni très fort dans ses bras : il tenta de se calmer, car pour le moment, elle avait besoin de lui. Lui caressant les cheveux, il murmura toutes les paroles de réconfort qu'il pouvait trouver, lui expliquant qu'ils y arriveraient, qu'ils se débarrasserait de cette menace que représentait le dieu inconnu, qu'il l'aimait... Petit à petit, la jeune femme se calma. Au bout d'un moment, sentant la tempête se calmer, Ombelle s'approcha et jeta ses petits bras autour de Tifni. Dob l'inclut dans son câlin et ils restèrent un moment tous les trois, sans bouger. L'enfant n'avait pas compris ce qui venait de se passer, mais elle sentait la détresse de Tifni.
Quand cette dernière fut un peu calmée, le loup relâcha la pression de ses bras et Tifni se recula un peu, les yeux rougis par les larmes qu'elle venait de verser. Voulant reprendre son souffle, elle s'appuya sur le sol, vers l'arrière, et poussa un cri, de douleur cette fois... Dégageant le haut de sa tunique, elle observa son épaule, interdite. Sur le haut de son corps, une trace se dessinait, laissant une marque bleutée, en forme de main, là où le dieu lui avait presque broyé l'épaule.
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyLun 9 Jan - 1:13

Dob était en furie...Non seulement ce dieu faisait souffrir sa druidesse dans ses rêves, mais aussi physiquement...Il tentais non bien que mal de garder son calme, de rassurer sa femme et Ombelle, mais à l'intérieur du loup, la rage le consumait, elle le rongeait au point ou cela commençait à lui faire mal. Il se releva et dit à Tifni de rester là. Il alla à la rivière et plongea un petit bout de mouchoir de tissu dans la rivière, l'imbiba et le ramena pour le placer sur l'épaule de sa femme. elle frissonna à son contact, mais cela devait surement faire du bien.

-Nous devons continuer. La montagne n'est pas loin, et cela ne peu plus durer...J'en ai assez, et si ce que tu me dis se réalise, il va damner toute notre descendance...Il n'en est pas question...J'ai eu mon lot de damnation, et ce n'est pas un dieu de pacotille qui vas me ruiner mes espérances de bonheur future...

Il ramassa le campement, éteignit le feu à coup de pieds. Tifni savait très bien que son loup avait un peu de misère à se contenir, et elle ne parla pas. Ombelle était collé contre elle, ne disait mots, car quand loup avait ce ton de voix, elle préférait la douceur de Tifni à la rudesse de ses paroles...Tifni se leva elle aussi, remonta sa tunique sur son épaule et fit un petit signe de tête à Ombelle pour qu'elle ramasse ses affaires. La petite ne ronchonna pas, et tout son petit bagage fut bien vite empaqueter dans son sac. Dob s'avança vers la petite rivière, chercha du regard le passage ou le courant était le moins profond. Il repéra rapidement ce qu'il cherchait, un vieux tronc d'arbre qui pourrissait sur le bord, invisible pour le commun des mortels, mais signe de la place à traverser pour un oeil exercé.

Il fit signe à Tifni de venir, puis il prit Ombelle dans ses bras. il plongea dans la rivière jusqu'au genou, puis jusqu'au hanches. Il avança d'un bon pas, mais en s'assurant que Tifni n'avait pas de misère. Ils traversèrent sans encombres, pour échouer sur le sable de l'autre côté, plutôt rare dans cette endroit. Dob laissa Tifni reprendre son souffle, déposa Ombelle au sol. Il lui passa la main dans les cheveux pour lui signifier que tout était correcte, et regarda au loin la montagne qu'il voulait atteindre.

-Nous devrions atteindre l'avant-poste avant la tombé de la nuit, s'il y est toujours...Enfin je l'espère bien, car sinon nous aurons des difficultés certaines...

-Pourquoi cela?

La douce voix de sa femme qui venait de se coller contre lui le fit sursauter.

-Parce que les nains ont construit un avant poste dans le roc, et un grand fossé le sépare de la route...L'accès ne se fait que par le pont levi, et pas ailleurs...Enfin bon, pour avoir accès à la cité des nains au creux de la montagne, nous devons absolument passer par là, et j'espère qu'il reste des nains...

-Pourquoi dis-tu cela? Crois-tu qu'ils aient pu être attaqué et éradiqué?

-Je ne crois pas...Les nains sont des guerriers accomplis, forts et courageux, ils devraient être là...Lorsque je suis partit pour les terres plus au sud, ils étaient en guerre contre les gobelins, mais ceux-ci n'avaient jamais réussi à percer même l'avant poste...Alors bon, s'ils avaient réussi, ils se seraient fait massacrer à l'intérieur sans autre forme de procès, crois moi sur paroles...

-Je te crois mon loup...

Elle s'était collé contre lui, amoureuse. Dob la serra dans ses bras pour la réconforter.

-Allons-y. Nous mangerons en route, ne nous attardons pas trop. Il n'y a qu'une seule entrée connu pour cette montagne, et elle est devant nous. Surement qu'il y en a d'autre, mais je ne suis pas un nain....

-Une chance oui!!

Dob sourit un peu. Tifni avait dit cela spontanément, et cela l'avait bien fait rire. Elle attrappa la main d'Ombelle et rejoignit son homme qui marchait un peu en avant. Dob lui prit la main, donna un petit baiser dessus et ils continuèrent dans le sentier qui se déroulait devant eux. Ils marchèrent un bon bout de temps, suivant le sentier qui parfois zigzaguait entre des touffes d'arbres, ou encore contournant de gros amoncellement de roches laissées là par les intempéries. Dob scrutait le ciel constamment, humait l'air aussi, s'arrêtait parfois pour écouter, bien que plus difficile, Ombelle posant des questions sur le pourquoi du comment de ce qu'il faisait. il resta là planter un moment, puis il se retourna vers Tifni:

-Nous devons accélérer le pas...L'air est nauséabond ici, et ce n'est pas normal...Je connais cette odeur, et si c'est ce que je pense, il doit y avoir un campement de ces maudit gobelin pas trop loin...Prions Gaïa qu'ils ne nous aient pas déjà repéré...

Dob changea de forme, et Tifni posa Ombelle sur son dos. Elle aussi changea de forme, question d'être plus rapide et plus discret. Ombelle se coucha sur le dos du loup, empoigna fermement l'encolure et ferma les yeux. Elle savait très bien qu'elle devrait tenir fort, pour sa sécurité et pour celle de Loup et Tifni.

Ils entamèrent un pas rapide, silencieux. Dob un peu plus en avant, il essaya de détecter d'éventuel pièges que ces maudites peaux vertes aurait pu tendre, bien que vu leur niveau de perfection en la matière, facilement détectable. Ils en évitèrent deux, une fosse avec des rondins affuter grossièrement tout au fond et un autre qui consistait à tendre une corde en travers de la route, relier à un petit bâton qui tenait un rocher en équilibre. Dob rit intérieurement en voyant cela, car même s'il s'était prit les pieds dedans en courant, le bâton n'aurait pas bouger d'un iota tellement la roche faisait pression dessus.

Tout cela confirma au loup que les peaux vertes étaient encore active dans le coin, et qu'il fallait atteindre la sécurité de l'enceinte des nains avant la tombée de la nuit. Dob serpenta rapidement entre les roches et les débris, souvent presque coucher sur le sol, suivit de Tifni qui elle n'avait pas trop de misère à le suivre, habituer à prendre cette position pour la chasse. Ombelle se cramponnait sur le dos du loup et tenait bon, malgré le fait que parfois il bondissait ou arrêtait la progression net, manquant de la désharçonner à chaque fois. Le loup et la panthère trouvèrent refuge un instant dans un bosquet assez dense, question de reprendre leur souffle, et Ombelle pointa du doigt sans dire un mot, blanche comme un drap. Tifni leva la tête en même temps que Dob, et ils suivirent la direction que leur indiquait la petite...

Un gros orc était assis sur le sol, plus gros que ceux que Dob avait vu auparavant, et il déchiquetait une carcasse qui fut probablement autrefois un ours...L'orc arrachait des morceaux de viande facilement, grognant de plaisir à chaque fois, puis se les fourrait dans la gueule sans grand ménagements, avec une classe digne d'un caniveau sur le bord de la route. Il était tellement absorbé par ce qu'il faisait qu'il ne sentit même pas leurs odeurs, plus particulièrement celle d'Ombelle, qui n'avait rien pour se fondre dans le décors.Tifni reprit sa forme humaine, puis plaça une main sur la bouche de la petite, la tenant contre elle.

Dob approcha de l'oreille de la druidesse, et murmura tout bas...

-Il ne nous a pas sentit encore...Mais cela ne saurait tardé, alors nous devrons soit courir, ou nous battre...Tu vois là bas, l'escarpement? Sous cette escarpement, il y a une entrée, et elle mène directement devant le pont levi de l'avant-poste...Si tu cours assez rapidement, et que je fais distraction, tu auras le temps d'alerter les nains, et peut-être arriveront-ils en renforts...Tu es prête à prendre le risque?

Tifni regarda le loup dans les yeux, sachant pertinamment qu'elle courant avec Ombelle, lui aurait à se battre avec ce molosse à deux pattes.

-Écoute, essaie d'y allez sans faire de bruits, si tu réussi, alors les nains auront l'effet de surprise, mais s'il vous vois, je bondirai hors du bosquet, et je tâcherai de détourner son attention...Nous n'avons pas beaucoup d'alternative ma belle...Fais moi confiance...

Tifni hocha de la tête en signe qu'elle avait compris. Elle posa un baiser sur le front du loup, puis se changea en panthère. Ombelle s'assit sur son dos, et passa ses bras autours du cou de la druidesse. Tifni avança prudemment, invoquant le vent pour qu'il détourne leurs odeurs respective. Elle sortit sans faire de bruit du bosquet, pas à pas, lentement en gardant toujours en vue l'être immonde qui reniflait et s'empifrait. Presque au ras du sol, les oreilles couché sur la tête, la magnifique panthère avançait vers l'escarpement que son loup lui avait montré, calculant ses forces au cas ou il faudrait détaller, avec une surcharge en plus.

Dob regardait Tifni avancer le coeur serré. Lui aussi était prêt, mais il savait que cet orc était plus fort que lui au corps a corps, donc il ne servait à rien de se mesurer avec...Par contre, il aurait affaire à sa magie, et déjà Aurora planait dans le ciel en de grand cercles, attendant lui aussi le moment de passer à l'action. Tifni accumula un pas de plus, toujours tendue comme une corde d'arc, et écoutait les réaction de la bête, écoutait pour voir si son loup bondissait, car ce serait le signale pour courir et alerter les sentinelles, advenant le cas qu'il y en aurait bien sur...

Elle approchait de l'escarpement, lentement mais surement, Ombelle tenant très serré sa prise sur le cou de Tifni qui manquait un peu d'air, son petit visage enfoui sous son bras. Plus Tifni avançait, plus Dob était sur les nerfs, car le passage qu'elle effectuait était totalement à découvert.

Plus que quelques longueurs...

Elle réussi à atteindre l'escarpement ou elle se fondit dans l'ombre, haletante et en sueur. Ombelle descendit de sur son dos, se cala contre la parois rocheuse. C'est probablement à cet instant que Dob se rendit compte qu'il fallait respirer pour rester en vie, et il souffla un peu. L'orc était toujours assis, grognant comme un porc.

-A mon tour maintenant....

Il risqua le nez hors du bosquet, puis la première patte. Lentement il s'extirpa du bosquet, essayant d'imiter sa druidesse dans la démarche, mais beaucoup moins agilement...Il franchit la moitié de la distance sans se faire voir ni entendre, et fit une très courte pause, ne lâchant pas des yeux l'orc. Celui-ci lança alors une patte de la bête morte par dessus son épaule qui vola juste au dessus de la tête du loup, et qui s'écrasa entre deux gros rochers.

Un couinement se fit entendre d'entre les deux rochers....

-Merde....

L'orc arrêta de manger subitement...Il leva la tête, huma l'air plusieurs fois...Il jeta sur le sol la carcasse qu'il malmenait depuis un bon bout de temps, et se leva toujours dos au loup qui n'osait même plus respirer...

Tifni vit avec horreur la massue qui était posée par terre, jusque là invisible à leur vue dû à leur angle...Ce n'était pas une massue, mais bien un tronc d'arbre dans lequel était fiché de vieilles épées rouillées...L'orc se pencha, ramassa sa massue et scruta devant lui, une main au dessus des yeux pour se cacher du soleil.

Lentement il tourna sur lui même, jusqu'à ce qu'il voit un loup blanc figé en position très précaire...

Le temps de réaction de l'orc était assez lent, et si le loup n'avait été la cible la plus probable de la massue, il aurait trouver cela presque comique, et grotesque aussi...Mais pour l'heure, point question de rigolades...L'orc figea lui aussi devant le loup, une mimique de surprise et interrogative tatoué en pleine face.

Dob réfléchit très rapidement...

-Je cours vers l'escarpement, je mets tout le monde en danger..Je fonce sur lui, Tifni aura peut-être le temps de se rendre au pont levi, mais je devrai tenir jusqu'à ce que les renforts arrive...

La simple pensée de mettre Tifni et Ombelle en danger fit pencher la balance, et le loup fit volte face en direction de l'orc, se campant sur ses positions. L'orc fit une moue réjouie à la pensé d'un bon combat, et se tapa sur la poitrine avec son poing...Il ramassa la massue au sol, la pointa dans la direction du loup.

Aurora fondit du ciel à une vitesse vertigineuse....

Tifni vit l'oiseau blanc virer sur l'aile et passer devant le visage de l'orc, puis une gerbe de sang vola dans les airs lorsqu'il reprit altitude. L'orc fit un pas de recul, ne comprenant tout simplement pas ce qui venait de se passer. Il essuya le sang qui coulait sur sa joue, et Dob pu apercevoir une substance translucide couler de son oeil maintenant fermer. L'orc tapa sur le sol avec la massue, instantanément enragé...Dob se concentra, espérant avoir le temps de finir son invocation avant que la tempête se déchaine, et une lumière bleuté l'enroba doucement comme une brume...

Il se sentit bien plus fort en un instant, plus vivant aussi...Mais cela ne serait pas suffisant, car l'instant d'après, il du esquiver le lourd tonnerre de la frappe percutant le sol juste ou il était une fraction de seconde avant. L'orc hurla de rage d'avoir manqué sa cible, et le loup se lança de côté puis recula. La seconde que mit l'orc à le repérer suffit pour qu'il bondisse, et il referma sa mâchoire sur le poignet qui tenait la massue...

Le loup pu sentir la force de l'orc...il ferma la mâchoire de tout ses forces, tentant de percer la peau et de sectionner les tendons, mais ses dents ne réussirent presque pas à percer, et l'orc d'un réflexe l'envoya valser plus loin. Il roula deux fois sur lui-même, se releva et fit face, étourdie.

Tifni saisissait chaque instant d'horreur que vivait son loup jusqu'à ce qu'Ombelle tire sur sa fourrure violemment. Elle se tourna pour voir de quoi il s'agissait et tomba nez à nez avec un nain en armure de plaques, une grande barbe tressée en deux longue nattes, soupesant une hache à double tranchant...Puis elle remarqua aussi qu'il n'était pas seul, et que les deux pourfendeurs de troll qui l'accompagnait trépignait d'impatience devant le combat que livrait le loup...

Le nain ne frappa pas la panthère noire, se demandant pourquoi une petite humaine s'accrochait si désespérément à sa fourrure.... Ombelle se mit à pleurer, et le nain leva un sourcil en signe d'incompréhension...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyMar 10 Jan - 20:56

Tifni fixa le nain, oubliant la forme qu'elle revêtait.
- Je pense que mon loup aurait bien besoin d'un coup de main, vous ne trouvez pas ?

Le nain ouvrit de grands yeux en entendant une panthère parler et resta un moment sans bouger, sans même penser à apporter une réponse.
Sans perdre de temps en palabres inutiles, la druidesse secoua sa fourrure en regardant Ombelle :
- Ma chérie, lâche-moi, je vais aider Dob. Vite ! Reste tranquille et ne bouge pas !

Ombelle lui jeta un regard désespéré, morte de peur. Mais elle obtempéra sans discuter. Elle s'affala dans la neige, cachée derrière un renfoncement rocheux, la tête entre les bras. Elle tremblait de tout son corps, si fort que la jeune femme eut mal au coeur de la laisser ainsi. Mais elle pourrait la consoler ensuite : pour l'instant, il y avait plus urgent.

Tifni ne perdit pas de temps à observer si les nains suivaient le mouvement et fonça. Elle parcourut la courte distance qui la séparait du combat en un temps record. L'orc avait couru vers le loup, levant sa masse bien haut dans l'intention de le frapper de plein fouet avant qu'il ne reprenne ses esprits. Dob, sonné, le voyait approcher avec horreur mais ses muscles semblaient refuser de lui obéir. Affalé sur le sol, il n'eut la force que de rouler sur le côté pendant que la masse fracassait le sol à l'endroit exact où il était une seconde avant. Heureusement que les orcs n'étaient pas rapides, sinon, il aurait été sous l'arme...
Soudain, l'orc suivit la même trajectoire que sa masse et s'aplatit sur le sol, à un pouce du visage de Dob. Celui-ci, surpris, releva la tête, en s'éloignant un peu. Tifni venait de sauter sur le dos de l'orc, toutes ses pattes en avant, et tentait d'agripper la nuque du monstre avec ses dents. Le loup jura, en essayant de sauter sur l'orc, lui aussi, contrarié que la druidesse ne soit pas resté à l'abri. Mais ce n'était pas non plus dans sa nature de rester à l'abri face au danger, il le savait bien pourtant. Il espéra qu'Ombelle aurait assez de sagesse pour rester tranquille.
L'orc se releva évidement sans aucun problème : ce n'était pas les quelques livres d'une panthère sur son dos qui allait l'empêcher de remettre ses pieds à terre ! Et comme les orcs n'étaient pas non plus réputés pour agir dans la douceur, l'animal fut propulsé dans les airs et s'écrasa quelques mètres plus loin. Le monstre se retourna, délaissant sa première cible, pour s'attaquer à la seconde, légèrement sans connaissance.
Dob sentit son coeur se briser en le voyant se diriger vers sa bien-aimée. Il se releva sur ses pattes, prêt à bondir de nouveau quand il entendit un cri effroyable, mais qu'il reconnut avec soulagement. Coupé dans son élan, l'orc sembla hésiter, comme s'il reconnaissait l'ennemi qui se présentait maintenant à lui et qu'il le craignait. En effet, en face de lui arrivait un ennemi redouté. Les trois nains avaient enfin pris une décision, après une hésitation qui avait paru bien longue à Ombelle. Elle n'osait pas désobéir à Tifni et regarder par-dessus le rocher derrière lequel elle était réfugiée mais les bruits qu'elle entendait n'auguraient rien de bon. Les cris de l'orc, les chocs effroyables quand il avait frappé sur elle n'osait imaginer quoi, le rugissement de Tifni qu'elle aurait reconnu entre mille ne faisaient rien pour la rassurer... Elle avait regardé les nains indécis d'un air larmoyant et juste prononcé les mots suivants :
- S'il vous plaît... Ne les laissez pas mourir...

Le nain avec les nattes dans la barbe l'avait regardé dans les yeux, cherchant à comprendre la raison de son attachement à ces animaux. Finalement, il avait haussé les épaules et avait fait signe à ses hommes. Les pourfendeurs de trolls avaient levé leurs armes et les nains avaient alors couru vers l'orc en poussant leur cri de guerre.

Tifni ne vit rien de la suite du combat. Sonnée, elle restait à terre, le dos endolori et l'esprit à moitié étourdi. Son inconscient entendit seulement les bruits du combat, mais elle ne réussit pas à identifier les différents cris qui atteignaient ses oreilles.

Dob réussit tant bien que mal à se relever et profita de l'attaque des nains pour recommencer à incanter. Il jeta un oeil vers Aurora qui tomba du ciel comme une fusée, serres en avant, tentant d'agripper les yeux de l'orc. Non loin, Liadan volait en cercle, attendant le bon moment pour se jeter sur sa proie, elle aussi. Les pattes du loup blanc crépitèrent sous l'afflux de la magie et au moment où les nains abattaient leurs haches, il laissa partir son pouvoir en direction de la tête du monstre, évitant les nains en frappant en hauteur. Ses boules de glace frappèrent l'orc de plein fouet, noircissant les touffes de poils qu'il avait sur le sommet du crâne. Il vacilla un instant sous les coups et regarda de tous côtés, sans parvenir à comprendre qui venait de le frapper. Mais au moins, il avait oublié l'existence de Tifni.

Quand un sang verdâtre commença à gicler par les plaies ouvertes sur ses jambes et son bassin par les nains, il regarda les moucherons qui voulaient sa mort puis poussa un cri effroyable. Derrière son rocher, Ombelle se recroquevilla comme si elle était la cible du monstre. Dob bondit en direction de l'orc qui abattit sa masse sans discernement, tout en force brute, devant lui, sur les nains. Ces derniers étaient lourds sous leur armure de plate, mais leur physionomie permettait de supporter une masse importante. Deux d'entre eux sautèrent de côté, facilement, pendant que le troisième ne fit pas mine d'esquiver le coup, qui passa à quelques centimètres de sa tête. Il profita du fait que l'orc soit emporté par le poids de son arme pour lui assener un coup de hache sur le côté. L'orc flancha quand il prit de plein fouet la masse de Dob sur le dos, et manqua de s'écraser de tout son long. Il posa un genoux à terre pour tenter de rétablir son équilibre et tourna la tête en direction du loup, furieux.

C'est le moment que choisit Liadan pour s'abattre sur l'orc, agrippant une de ses oreilles avec ses serres, et l'arrachant sans autre forme de procès, envoyant une giclée de sang de tout côté. Tifni, dans sa demi-inconscience, sentit le cri de victoire du Vent du Sud jusque dans ses tripes et comprit un peu mieux le lien qui l'unissait à l'oiseau. Secouant la tête pour essayer de reprendre ses esprits, elle tenta de se relever, ne voulant pas laisser ses compagnons sans aide. Sa vision était floue : elle avait du mal à accommoder son regard à ce qu'elle voyait. Elle cligna plusieurs fois des yeux pour éliminer les larmes qui les envahissaient. Quand elle se remit sur ses pattes, ce fut pour assister à la fin du combat : profitant de l'attaque de l'oiseau et du loup, ainsi que du fait que l'orc avait un genou à terre, un des deux pourfendeurs frappa un grand coup avec sa hache sus le côté du crâne de l'orc. Avec un dernier grand cri, de souffrance cette fois, le monstre tomba sur le côté et s'étala dans une mare de sang verdâtre.

Les combattants reprirent leur souffle, les nains en face de Dob, regroupés mais ne baissant par leurs armes. Indécis, ils ne savaient pas encore à qui ils avaient affaire. Celui qui semblait être leur chef se déplaça légèrement pour faire face à la panthère qui refaisait enfin surface. Un instant de silence plana sur les lieux, pendant que les deux oiseaux continuaient à dessiner des cercles dans le ciel autour de la zone de combat.
Les secondes passèrent pendant que les protagonistes se regardaient sans savoir quelle attitude adopter. Puis Tifni se rendit compte que leurs deux formes actuelles n'étaient pas faite pour rassurer les nains. Lentement, pour ne pas que ses gestes soient mal interprétés, elle reprit forme humaine.

Le nain qui la regardait un peu de travers ouvrit la bouche de stupéfaction. Il n'avait encore jamais vu de panthère, et encore moins une panthère pouvant se transformer en humaine. Il avala sa salive, tentant de comprendre ce qui se passait sous ses yeux... Mais la magie n'était pas le fort de ce peuple guerrier, vivant sous les montagnes. Ce qui venait de se passer sous ses yeux n'atténua pas sa méfiance envers ceux qui leur faisait face, bien au contraire. Il comprit toutefois pourquoi la petite humaine sans défense cachée derrière les rochers se trouvaient avec eux. Le loup blanc décrit une courbe pour se rapprocher de la femme-panthère, changeant de forme à son tour. Se tenaient devant eux maintenant un homme et une femme ordinaires ; mais les nains avaient vu ce dont ils étaient capables...

Dans la langue commune, avec un fort accent, le nain prit alors la parole :
- Qui êtes-vous ? La zone est dangereuse, par ici... Vaudrait mieux pas traîner comme ça tous seuls...
Dob prit sa druidesse par les épaules ; il posa un instant ses lèvres sur sa joue, rassuré de la voir en un seul morceau après sa chute. Il n'était pas sûr que montrer leur forme humaine soit un bon choix, mais le mal était fait. Tifni ne fréquentait pas les nains et ne pouvaient pas connaître leur aversion pour la magie. Il n'avait pas pensé à la lui signaler. Il se redressa, empreint de respect pour le peuple nain. S'ils n'étaient pas venus les aider, il n'était pas sûr d'être encore vivant à cette heure. Si avec son père, il avait fréquenté certains nains, qui l'auraient reconnu à coup sûr, ceux qui étaient devant eux lui étaient inconnus, hélas.
- Je suis Dobermann, Seigneur du Nord, se présenta-t-il, et voici ma compagne, Tifni. La petite qui se cache là-bas s'appelle Ombelle. Il s'agit de notre...
Il s'arrêta un instant, cherchant le regard de Tifni, mais ne put le capter. Il décida de se passer de son accord. Il verrait bien sa réaction.
- De notre fille... Merci pour votre aide. Sans vous, je ne suis pas certain que nous aurions réussi à vaincre cet orc.
Le nain inclina la tête, acceptant ses remerciements simplement, à la manière des nains. Le titre de Dob lui disait bien quelque chose, mais vraiment vaguement.
- Que venez-vous faire ici ?, demanda-t-il. Il n'y a rien dans ces montagnes, à part... La mine des nains.
Il semblait encore méfiant, craignant par-dessus tout les pillages. D'un autre côté, ils n'étaient que trois humains, dont une toute petite pour laquelle ils ne feraient qu'une bouchée, s'il le fallait...
- Nous sommes à la recherche de cristaux noirs et nous avons fait le voyage jusqu'ici pour en obtenir...
Le nain les dévisagea comme s'ils étaient devenus soudainement fous.
- Des cristaux noirs ? Et bien ! Vous ne manquez pas de toupet, vous !
Ses compagnons éclatèrent de rire à ses côtés, comme si Dob venait de leur raconter une bonne blague. Tifni sentit le désespoir l'envahir. Apparemment, leur affaire n'était pas encore réglée.
Le nain regarda le ciel qui s'assombrissait.
- La nuit ne devait pas tarder à tomber. Je répugne à vous laisser dehors ainsi. Suivez-nous.

Le couple attendit que le chef ouvre la marche et le suivit. Les deux autres nains fermèrent la marche. Ils récupérèrent Ombelle au passage : Dob la prit dans ses bras, car elle tremblait encore. Elle ne protesta pas, malgré sa forme humaine. Au contraire, elle jeta ses bras autour de son cou et serra très fort.
La petite troupe passa sous l'escarpement à côté duquel la petite fille était abritée quelques secondes plus tôt. Le chemin bifurquait sur la droite et ils découvrirent le pont-levis, permettant d'accéder à la forteresse des nains...
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyDim 29 Jan - 23:51

Le pont levi, fais dans des planches d'une épaisseur remarquable, etait mu par un cliquetit d'engrenages assez bruyant, ce qui laissait entrevoir une machine assez complexe derrière tout cela. Les nains étaient d,excellent ingénieurs, ils avaient une capacité naturelle à comprendre la machinerie sous toute ses coutures, et réussissait à partir de gribouillages à en faire une machine qui fonctionnait pour de vrai.

Le pont s'abaissa jusqu'au sol pour finir sa course avec un boum sonore qui fit serrer à Ombelle le cou du loup encore plus fort . Dob lui fit une mimique, elle relacha prise un peu.

-Merci de me laisser respirer ma princesse ! Il me faut tout de même prendre un respire parfois!

-Pardon Loup...J'ai peur tu sais...

-Peur!!! Mais peur de quoi par ma barbe!! Peur de nous?? Ou peur de voir la gloire des nains?

Le nais qui fermait la marche avait entendu ce qu'Ombelle avait dit, et n'avait pas pu se retenir. Bien évidemment, la remarque fit placer le visage de la petite dans le cou de Dob, et elle se pétrifia à cet endroit, immobile et osant à peine respirer.

-Je crois, messire nain, que ce qu'Ombelle voulait dire, c,est qu'elle a un peu peur de l'inconnu, mais je sais fort bien que ses yeux d'enfant s'écarquilleront lorsqu'elle verra le travail et la magnificience de la montagne des nains!

-Par ma hache, c'est pour sûr! et vous verrez aussi petite dame, nous les nains somme de très bon cuisiniers, et de très bon brasseurs!! Nous avons une bonne bière noire qui vous remettrait un mort debout!!

-Je n'en doute point mon ami, je n'en doute point!

Le chef leur fit un signe, et le petit groupe passa le pont au pas rapide. Dob observait tout, la manière que le pont était conçu, les cordes massives qui le retenait, et pour finir le mécanisme qui lui permettait de monter et descendre. De grosses engrenages, assemblée avec des petites, et un système de poulie et de cardan excentriques qui devait surement faire office de loquet, enfin c'est ce que pensa le loup, mais lui n'était pas ingénieur...Ombelle osa relever la tête, fixant une seconde le nain derrière Dob, puis posa son regard sur l'ensemble de l'avant poste. Sa bouche dessina un grand O , et elle oublia que les nains étaient là, regardant partout en même temps.

-Regarde Loup!! Regarde là!! Une statue!! et une autre!! Et là! et là il y a une grosse statue de....

Elle se pencha sur son oreille, et murmura à Dob:

-C'est quoi cette statue Loup dis? On dirait un nain, mais on dirait une fille...Il y a des filles nain?

Dob éclata de rire, ce qui attira l'attention sur lui, et sur Ombelle par la même occasion.

-Mais bien sur que nous avons des dames ma p'tite fille!! Et elles sont les plus belles, les plus fortes, et très farouches aussi!! Elles sont capable de fendre un crânes de gobelin en deux et en faire un chope de bière, ça c'est une vraie femme nain!! Avec une poigne de fer!!

L'autre nain se mit à rire très fort, se tapant sur le plastron.

-Ouiya ! Comment tu dis!! et va dire tes ragôts à celle qui t'attends chez toi pour voir!! elle va te tirer la barbe et la filer pour t'en faire une petite laine pour que tu ne prennes pas froid dans la mine!!

-Parles toujours toi!! On ne diras pas devant la jeune dame ici présente que tu as ramener 3 dames chez toi pas plus tard que hier!! Et que à ce que l'on dis, mais là je peux pas confirmer, elles ont eu bien du plaisir, de par les cris que le veilleur de nuit a entendu...

-Ho laisse, ou je te colle une trempe que tu te souviendra....

-Suffit vous deux!

Le chef de la petite troupe avait mis fin à la discussion. Il fit passer la petite troupe par un dédale de huttes taillée dans le flanc de la montagne pour aboutir devant une porte de plus forte taille, enchâssée directement dans le roc. deux gardes en armure et casques étaient flanqué de chaque côtés, et la porte s'ouvrit par elle même lorsque le chef arriva. Ils firent un salut de la tête, et la petite troupe entra dans un vestibule presque grand comme le manoir de Dob....

il fut totalement stupéfait, Ombelle elle ne dit plus un mot, et Tifni laissa allez un ho! de surprise, ne s'attendant pas du tout elle aussi à une tel immensité. Le vestibule, bien qu'austère, était tout de même garni de grande colonne de lierre qui supportaient le plafond, formant un arc et se rejoignant entre elles. Elles étaient surement sculptée dans la pierre, car à certains endroit, ceux qui avaient fait le travail s'étaient permis quelques fantasies, sculptant des combattants en armure plus haut que nature, dans des poses qui laissaient deviner un combat glorieux. Partout ou ils portaient leurs yeux, de menu détails se révélaient à eux, ajoutant à la complexité du décors. Bien du monde s'affairaient sur le sol, et Dob du redescendre les yeux plus bas pour ne pas buter contre un des résident de la place. Plusieurs avaient étendu une couverture sur le sol, étalaient quelques trouvailles et victuailles, élever Dob ne savait où. Tifni donna un petit coup de coude à Dob en s'approchant de son oreille:

-Regarde mon loup, un marché publique! Tu ne m'avais pas dit qu'il y avait tant de monde que cela ici! Il y a plein de chose à vendre!! Regarde des fois que nous ne trouverions pas un crystal noir!

-Je ne savais pas moi non plus ma douce....Je t'avoue que je suis très surpris moi même! et pour ce qui est du crystal, je ne crois pas que nous trouverons cela ici, sur la place publique...Ce serait trop facile...

-Tu as raison mon loup...

La mine déconfite de sa druidesse le fit s'arrêter, et il l'embrasse tendrement.

-Nous trouverons ma belle, nous trouverons.

Le nain les conduisit dans un petit poste en retrait de la petite foule. Il les fit entrer, les fit asseoir sur des chaises un peu trop petites pour eux, et les dévisagea une longue minute.

-Alors par le saint Rock. qu'est-ce que vous faisiez là, dehors au devant de la porte? Vous tentiez de mettre fin à vos jour en attaquant un orc boyz gros comme cela?

-Non maitre nain, nous essayons seulement de rejoindre vos murs et la sécurité qui s'y trouve. Nous avons été surpris par cette créature, et comme ici présente ma femme et ma fille, je ne voulais surtout pas qu'elles soient blessées...votre intervention est venue juste à point! Je vous en doit une, et en tant que chef du clan des loups, je tiendrai parole...

-Ce clan n'existe plus, ou presque plus mon brave ami...Vous m'en voyez attristé, car bien des histoires et des légendes sont inspirées de ce clan...Nous avons ici même une gravure sur un des mur de la salle du throne, elle représente une charge de nains, avec des loups...Mais ces loups ce tiennent debout, et porte un écusson. Leur chef fut jadis bien apprécier de nos chef, et bien que nous n'ayons plus revu de cette race en nos murs depuis bien des lunes, nous continuons à garder en mémoires ces exploits, et le soir venu, nous chantons, avec une bonne grosse choppe de bière bien sur!! Mais suis-je bête, je ne vous ai même pas offert à boire encore, ou est ma courtoisie naine!!

Il hêla un garde près de l'entrée:

-Hé toi jeunot!! Vas me chercher à boire, et avertie l'intendant de nos invités spéciaux!! et s'il dort encore, traine le jusqu'ici!

Le garde fit un salut en tapant du pied sur le sol, laissant tomber une fine poussière grise de son armure, puis détala au pas de course.

Le chef se retourna vers Dob et Tifni.

-Venez avec moi, je vais vous montrer cette gravure, le temps qu'il revienne avec nos bières...et ça risque d'être long...pauvre lui, pas née trop avec du...heu...

il tourna un de ses doigt vis à vis sa tempe, voulant dire qu'il était pas fort du ciboulot.

-Enfin vous comprenez ce que je veux dire. Bref, nous n'allons pas perdre nos jours à palabrer sur cet écervelé! La salle est par là, passez devant je vous en pris!

Dob se leva, tendit la main à sa femme et l'aida à se relever, puis leva Ombelle. Tifni la prit par la main, et Dob ouvrit la marche, accompagné du nain. Il avait un bon pas pour son age, et la blancheur qui transparaissait dans sa barbe semblait bien plus apparat que vieillesse. Dob ouvrit grand les yeux, car même si tout était grand et magnifique, un petit manque d'éclairage se fit sentir. Les nain eux avait une vision de nuit, alors peu leur importait qu'il fasse noir ou pas, ils avancaient droit devant eux. Dob tendit la main par en arrière, saisissant celle de Tifni et la serra un peu, en signe qu'il était là. Il l'attira un peu plus à lui, lui souriant gentiment.

Quelques minutes plus tard, après avoir traversé la grande salle et un magnifique pont de pierres, ils arrivèrent dans une autre salle, plus petite cette fois, mais beaucoup plus riche. Elle était fait en longueur, et d'une largeur d'ailes de dragon. De chaque côté, une rangée de colonnes de pierre lisse et noire portaient des chandeliers à multiple branches, avec d'énormes bougies qui flambait plus qu'ordinaire. Entre les colonnes, une scène était gravée dans le mur, différente pour chaque section, mais toujours représentant une bataille ou des nains en armure semblaient triompher, leurs adversaires agonisant sur le sol. Elles étaient magnifiquement précises, pour des gravures, et le soins que les nains apportaient à leur conservation devait être presque obsessif.

Ils marchèrent jusqu'au milieu de la salle, et le nain s'arrêta devant une scène immense, presque surréaliste. Elle représentait un peloton de nains, tous armé avec des haches et en armure, chargeant l'arme pointant le ciel...mais la différence d'avec les autre, c'est qu'il y avait aussi des loups, tous debout avec leur longues griffes, courant à leur côtés.

Dob reconnue immédiatement de qui il sagissait...il se tourna vers le nain qui attendait une réaction.

-Je vais maintenant vous prouvez que je suis bien celui que je dis mon ami...Vous voyez le blason que porte mon grand père? Car il s'agit bien de mon grand père, nul doutes...Mon père m,a tellement raconté d'histoire sur ses exploits, ses conquêtes, lui, avec deux de ses griffes manquantes...

Le nain observa attentivement la gravure et remarqua ce que voulais dire l'homme en face de lui.

-Peut-être que vous dites vrai l'ami, mais p'têtre que non...Vous êtes peut-être seulement vif d'esprit, voilà tout! M'es d'avis qu'il va falloir trouver mieux!

-Bon, alors voilà...

Dob sortit le heaume de tête de loup, et retira son veston de cuir, révélant le blason de sa famille, ainsi que la tâche de naissance en forme de croissant de lune.

-Maintenant, regardez bien votre gravure mon ami...et dites moi si vous voyez des similitudes...

Le nain s'approcha le nez de la gravure...Il se tourna vers eux, gêné, puis sortit une paire de petites lunettes ronde qu'il plaça sur son nez.

-Ne me regardez pas comme cela! Je suis fort, mais je suis vieux aussi! alors bon, gardez cela pour vous!

Tifni plaça sa main devant sa bouche pour essayé de contrer le sourire qui naissait sur ses lèvres, et Ombelle se fendit d'un beau grand sourire, s'adressant au nain:

-Ne vous en faites pas monsieur nain, vous être trop mignon comme cela!

Dob ne su quoi dire pour réchapper Ombelle...Cette fois, tifni manqua de s'étouffer...et le nain se tourna vers la petite, s'approchant d'elle:

-Et bien petite dame, votre compliment me va droit au coeur! Je vous en remercie grandement!

Il fit une courbette devant Ombelle, et celle-ci en fit de même, avec plus de grâce bien sur. Le nain retourna à la gravure avec ses lunettes sur le nez, moins gêné. Il observa attentivement, et après une minute de suspence, il laissa tomber un:

-Par le saint Rock d'ou l'eau jailli pour faire la bière!!! Le chef des loups sur cette gravure porte le même blason que vous!! Et il y a un dessin de lune sur son épaule!! Ça fait trop de coïncidences pour n'en être une!! Je crois que vous dites vrai...Alors je devrai vous appeler Monseigneur si je ne m'abuse!

-N'en faites pas tant, nous sommes vos invités, et nous vous devons déjà beaucoup! Par contre, si j'abuse dites le moi, auriez-vous la bonté de nous conduire à votre seigneur, ou celui qui s'occupe de la place?

-Je vais faire mieux que cela mon ami..Heu, Monseigneur, nous allons prendre cette bière ensemble, et après je convoquerai le conseil pour leur annoncé la belle nouvelle!! Qu'en dites vous?

Il ne leur laissa pas le temps de répondre qu'ils étaient déjà sur le chemin du retour à la petite cabane qui servait de poste de garde. Le jeunot était revenu, et un tonneau trônait au milieu de la pièce, avec 4 choppes. Dob en déduisit qu'Ombelle en avait une, mais se dit aussi qu'elle dormirait très longtemps si elle buvait de la bière noire...Le chef fendit le haut du tonneau avec une hachette, et plongea une choppe jusqu'au coude pour la remplir et la tendit à Dob:

-À votre santé et à votre bon coeur Messire Loup! Et a votre dame aussi!!

Il tendit une choppe à Tifni, et attendit qu'elle parle...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyLun 30 Jan - 0:57

- Merci pour votre accueil, Messire Nain, dit-elle alors.

Levant sa choppe à la hauteur de son visage, pour trinquer, elle but une longue rasade de bière noire. Elle ne connaissait pas ce breuvage et le trouva amer dans un premier temps. Dans la seconde qui suivait, un goût fruité se répandait sur sa langue et dans sa gorge, puis le feu de l'alcool prit la place de tout le reste. La druidesse manqua de s'étouffer et eut soudain très chaud. Elle sentit la tête lui tourner quasi-instantanément. Elle croisa le regard de Dob, qui souriait, évidemment au courant des effets du breuvage et qui semblait s'amuser de sa découverte. Elle le fusilla du regard, se promettant de lui jouer un petit tour à l'occasion, pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Il la comprit sans qu'elle ait besoin de parler et son sourire s'agrandit. Tifni réalisa soudain qu'Ombelle tendait la main vers la choppe que le Nain lui tendait.
Elle récupéra sa main, la tira vers l'arrière, lui arrachant un regard d'incompréhension.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Messire, s'excusa-t-elle, avec un sourire poli. Ombelle est une enfant, elle est bien trop jeune pour ce genre de breuvage.
Le nain la regarda, surpris. Il grommela dans sa barbe.
- J'oublie toujours que les humains n'ont aucune résistance. Faut dire qu'on en voit peu par ici !
Ombelle paraissait mécontente de ne pas avoir le droit de goûter au breuvage des nains et elle le fit sentir : elle foudroya Tifni du regard, plissant son petit front de contrariété. La druidesse lui passa la main dans les cheveux et ne tint aucun compte de sa tentative d'intimidation, la surveillant de près. Elle reprit une gorgée du breuvage, et se dit qu'elle allait faire durer la choppe pour ne pas être obligée d'en reprendre une, sans avoir à la refuser auprès du Nain. Ce dernier entamait la seconde, déjà, et Dob lui tenait compagnie. Elle regarda le fond de la choppe et se posa soudain une question :
- Dob, penses-tu que cette bière aurait le même effet que la pâte de triffide que je prend pour dormir tranquille ?
Le loup éclata de rire.
- C'est possible, ma belle. Mais tu te réveillerais avec l'esprit encore moins lucide que lorsque tu la prends ! Et un mal de tête carabiné...
Le Nain partit d'un gros rire, remplissant sa choppe une troisième fois. Pour l'instant, le breuvage ne semblait pas avoir grand effet sur Dob, mais Tifni l'observait attentivement et ses yeux se faisaient plus brillants. Son rire était plus fort, également. Elle espéra un instant que sa résistance à l'alcool était optimale !
Ombelle s'était installée à terre et avait sorti son loup-jouet. Elle semblait calmée et jouait tranquillement. La porte de la cabane était restée ouverte et Tifni s'en approcha, jetant un oeil dehors, laissant les deux comparses boire et rire ensemble. Le marché semblait toujours aussi animé : elle ne pouvait pas s'empêcher de tendre le coup pour tenter de voir les marchandises. Elle se raisonna : quand ils avaient parlé de cristal noir, la réaction n'avait pas été encourageante. Apparemment, il ne s'agissait pas d'un objet facile à acquérir. Il ne fallait pas penser en trouver aussi facilement que sur l'étal d'un marchand !

La sensation de se trouver ici, sous terre, sous des tonnes de roches, était étrange, pour cette fille de la nature. Certains de ses sens semblaient amoindries : elle ne ressentait plus les pulsations de la vie qui gravitait autour d'elle en temps normal. Elle ne s'était jamais rendue compte à quel point elle se fiait à des sensations extérieures pour analyser son entourage. Ce n'est que privée du chant des arbres et de la senteur des fleurs qu'elle voyait à quel point cela lui manquait. Et cela faisait très peu de temps qu'elle était là, seulement. Elle se concentra sur son environnement et sentit avec surprise qu'il était vivant, lui aussi. Une multitude de petites bêtes couraient dans tous les interstices, tous les creux autour d'eux ; et surtout, une étrange pulsation semblait provenir de la pierre elle-même, comme si elle était vivante. Elle aurait voulu s'en approcher et poser la main dessus pour tenter d'en comprendre la raison, mais elle n'osait pas paraître malpolie en quittant l'avant-poste. Déjà leur présence avait attiré les regards plus qu'elle n'aimait. Elle haussa les épaules en se disant qu'elle aurait bien le temps d'approcher les parois de la montagne et de comprendre le phénomène.

Derrière elle, Dob et le Nain, qui avait dit s'appeler Grumdor, se racontaient leurs exploits guerriers en riant bruyamment. Elle les écouta un moment sans vraiment prêter attention à leurs paroles. D'un côté, sa curiosité était excitée et elle voulait prendre le temps de tout découvrir dans la mine, les coutumes des Nains, leurs arts ou leur nourriture. Mais de l'autre, elle était pressée d'en finir avec cette histoire de dieu et elle aurait voulu accélérer les choses. Toutefois, elle avait parfaitement conscience d'être dépendante du peuple nain pour trouver le cristal dont elle avait besoin. Elle prenait donc son mal en patience. Elle réalisa, perdue dans ses pensées, qu'elle n'entendait plus Ombelle depuis un moment ; évidemment, les deux mâles, dans le feu de leur discussion, n'y prêtait pas attention.

Quand elle se retourna, elle ne la vit plus à l'endroit où elle jouait quelques minutes auparavant. Son loup-jouet était toujours là, posé à terre avec son petit sac à dos. Mais aucune autre trace de l'enfant. Elle parcourut la pièce des yeux rapidement mais ne la vit pas. Soudain, son cerveau réalisa ce que ses yeux venaient de voir sans qu'elle ne prenne en compte ce détail. La quatrième chope, que le Nain avait apportée un peu plus tôt, avait disparu. Fronçant les sourcils, elle espéra que l'enfant n'avait pas fait ce qu'elle pensait. Elle traversa la pièce, pour réaliser qu'une seconde ouverture était percée sur le fond, un peu dissimulée par le bardas entreposé dans les lieux. La porte était ouverte et Tifni s'y engouffra.

Dob, voyant la druidesse traverser la pièce en vitesse, comprit qu'un détail lui avait échappé. Il s'élança à la suite de sa femme, suivi de près Grumdor, curieux. Tifni n'était pas allée bien loin et ils manquèrent de la percuter. Elle était en arrêt devant Ombelle, assise par terre, appuyée contre un rocher. Il aurait été possible de penser que tout était normal, si Tifni ne s'était pas exclamée :
- Mais ce n'est pas possible ! On la perd des yeux une seconde et...

Elle ne finit pas sa phrase et se précipita sur Ombelle. L'enfant s'était servi largement dans le tonneau de bière noire à l'aide de la chope restante, profitant de l'inattention des adultes présents. Comprenant qu'elle faisait une bêtise, elle était discrètement sortie et l'avait bien vite bu. Elle n'avait pas compris pourquoi on lui interdisait de boire le breuvage que les adultes semblaient si bien apprécier et personne n'avait jugé utile de lui en expliquer les raisons. Elle avait tout de suite regretté son geste, car le breuvage était décidément trop amer. L'alcool l'avait frappée de plein fouet et elle s'était endormie instantanément... C'est ainsi que les trois autres venaient de la trouver. Tifni était en colère, mais surtout après elle-même de n'avoir pas su anticiper. Prise d'un gros doute sur ses capacités à s'occuper d'un enfant, elle la prit dans les bras, la secouant un peu pour essayer de la réveiller.

Dob était embarrassé et se doutait que l'enfant ne se réveillerait pas ainsi. La bière naine avait la réputation d'être un alcool de haut vol : elle achevait des hommes aguerris, alors un enfant de l'âge et de la carrure d'Ombelle ne pouvait que tomber raide en le goûtant. La choppe avait roulé un peu plus loin et en la ramassant, il ne put déterminer la quantité qu'elle avait bu.
L'événement ne sembla pas traumatiser le Nain qui partit d'un grand éclat de rire. La druidesse le foudroya du regard mais n'osa pas prononcer à haute voix la réplique qui lui monta aux lèvres.

- Vous n'arriverez pas à la réveiller ainsi, ma Dame... Il vaudrait mieux qu'elle dorme tout son soûl : elle va se réveiller avec un sacré mal de tête, mais au moins, elle sera reposée !
Il fit un geste pour lui caresser les cheveux, puis leur fit signe de le suivre. Il gagna une petite maison non loin du poste de garde, les fit entrer à l'intérieur. La pièce n'était pas très grande, mais propre et bien entretenu. Une paillasse occupait un côté : si Tifni ou Dob ne pouvaient prétendre s'y allonger, la taille du lit conviendrait parfaitement à l'enfant endormie.
- Installez-là ici, elle sera en sécurité. Pendant ce temps, je cours prévenir le Conseil. Ils devraient arriver dans peu de temps ! Attendez-moi ici.

Dob posa l'enfant sur le lit, pendant que Tifni allait récupérer ses affaires. Elle installa le loup-jouet dont elle ne se séparait plus pour dormir et la regarda d'un air à moitié attendrie et contrariée. Quelles farces allait-elle encore inventer ?
Dob la prit par le bras, l'embrassa sur la joue d'un air désolé et lui dit :
- J'aurais du la surveiller de plus près, je m'en veux.
Tifni fronça les sourcils et répliqua :
- Je ne l'ai pas surveillée non plus. Qui aurait pu penser qu'elle attendrait qu'on ait le dos tourné pour goûter ce qu'on lui avait interdit ?
Elle lui sourit. Rien de grave n'était advenu et l'enfant allait sûrement se réveiller avec un mal de tête carabiné qui lui servirait de leçon.

Dob sortit sur le pas de la porte et observa le marché non loin de là et l'agencement des maisons. Tifni le rejoignit en lui prenant la main, observant elle aussi l'intérieur de la gigantesque grotte.
- Tout à l'heure, pendant que tu parlais avec Grumdor, j'ai sondé les environs, expliqua la druidesse au loup, soudain très attentif. Je me sentais un peu mal à l'aise parce que je ne sens plus le frémissement des arbres ou la multitude d'êtres vivants qui nous entourent.
Le loup leva les yeux au ciel, amusé :
- Normal, les druides ne sont jamais très à l'aise sous terre. Ils préfèrent les grands espaces.
- Oui, je sais bien. Mais je veux t'expliquer autre chose. Je ne ressens plus ce qui fait mon harmonie avec la nature, comme si mes sens étaient amoindris. Mais je sens quand même quelque chose. C'est étrange.
- Ah ? C'est vrai qu'il doit bien y avoir quelques animaux par ici, sûrement assez petits. Les grottes sont habitées bien souvent, malgré ce qu'on en pense.

La druidesse fronça les sourcils.
- Non, il ne s'agit pas de ça, répondit-elle, essayant de trouver les mots justes. Ça vient de la roche elle-même. Comme si elle était vivante !
- Ma chérie, je t'aime beaucoup, tu le sais... Mais il faut être raisonnable, la pierre, c'est de la pierre, pas un être vivant !

Tifni le foudroya du regard avant de réaliser qu'il avait un petit sourire en coin et qu'il se moquait gentiment d'elle. Il prit le temps de l'embrasser avant d'ajouter :
- Explique-moi.
- Et bien justement, je n'en sais pas plus. Il faudrait que je touche la paroi, mais je ne voulais pas m'éloigner... Tu penses qu'on a un peu de temps avant que Grumdor ne revienne avec le conseil ?

Le loup fit un signe affirmatif :
- Je pense que tu peux prendre un peu de temps, oui. Il risque de rencontrer du monde et d'être invité à boire un coup ! Je ne sais pas de combien de personnes se composent le Conseil, mais il est possible qu'il doivent courir après 5 ou 6 de ses compagnons.
Tifni se dégagea doucement des bras de son mari et se dirigea vers la paroi la plus proche. Le coeur battant, se demandant ce qu'elle allait découvrir, elle s'arrêta tout près. Elle avança sa main et la posa sur la roche, fermant les yeux pour rester attentive à ce qu'elle allait sentir. Elle sentit que Dob l'avait suivi et attendait, silencieux, qu'elle ait fini son examen.

Gardant les yeux fermés, elle expliqua à voix haute :
- C'est comme si la pierre était vivante. Je n'ai jamais ressenti ça !
Elle marqua un temps d'arrêt, rouvrit les yeux et lâcha la paroi, prise de peur.
- Si ! J'ai senti la même chose il n'y a pas longtemps. Souviens-toi, quand j'ai touché les pierres aux ruines de l'ancien temple. La pierre m'a happé et m'a volé de la magie !
Dob regarda la grotte, pris de peur. Si tout l'ensemble était capable de s'en prendre à sa druidesse, il ne savait pas comment il allait pouvoir la protéger. Il réalisa qu'elle allait poser sa main de nouveau sur la paroi et l'en empêcha.
- Tifni ! Arrête...
Elle le regarda sans comprendre. Puis elle se souvint comment cette aventure avait fini et compris la réticence de son mari.
- Non, je ne pense pas que je courre le moindre risque. C'est la même sensation, mais sans la partie maléfique que j'avais sentie.
Elle se dégagea et reposa la main sur la paroi. Elle sentait une pulsation, comme un battement de coeur. Si la montagne avait été un arbre, elle aurait probablement eu les mêmes sensations : la sève qui coule à l'intérieur, l'aspect rugueux, la sagesse, l'immobilisme, la brise dans les cheveux...
La brise ? Rouvrant les yeux, elle se rendit compte que ses cheveux bougeaient à cause d'un petit vent léger, dont l'odeur n'était pas sans rappeler le goût du fer. Elle regarda Dob et se rendit compte que seuls ses cheveux bougeaient : son compagnon ne ressentait absolument aucun vent.

- Bienvenue dans le ventre du Vernor, druidesse, dit alors un nain dont la barbe était si longue et si blanche qu'il paraissait sans âge.
Tifni et Dob se retournèrent d'un même mouvement et saluèrent le nouvel arrivant. Ce dernier était voûté par les années et s'aidait d'une canne pour marcher. Il n'avait nulle arme au côté et ses yeux bleus les transperçaient, tentant de scruter leurs pensées.
- Je suis Morfin, le chef du Conseil des Nains. Il va nous falloir attendre encore un instant, le temps que mes compagnons nous rejoignent. Mais je suis ravi que vous soyez ici. Un membre du clan des loups et une druidesse... C'est un phénomène assez rare !
Tifni le salua et ne put s'empêcher de poser la question qui lui brûlait les lèvres :
- Le Vernor, Maître Nain ?
- Oui ! Le Vernor ! La montagne dans laquelle nous nous trouvons. Notre maison, notre mère et notre père tout à la fois ! Elle nous nourrit, nous habille et nous protège...
- Vous en parlez comme d'un être vivant,
murmura la druidesse, fascinée.
Le nain partit d'un rire tonitruant.
- Mais elle est vivante ! Ne me dites pas que vous ne l'avez pas sentie..., répondit le Nain en la scrutant.
- Morfin, vieux bavard ! Cesse de dévoiler nos secrets aux étrangers...
Le nouvel arrivant était un nain beaucoup plus jeune, en apparence, portant une masse au côté qui devait faire la moitié de son poids. Un plastron que Tifni n'aurait pas pu soulever lui couvrait le torse et il se déplaçait avec aisance, malgré le poids de tout ce qu'il portait.
- Moi aussi, je suis ravi de te voir, Ridmor..., rétorqua Morfin, un peu sèchement. Je vous présente un des membres du Conseil. Sa grande amabilité lui vient de son père, un de nos plus grands guerriers, en son temps, que tout le monde vénérait certes pour ses prouesses guerrières, mais certainement pas pour les relations qu'il entretenait avec ses semblables.
Le nommé Ridmor renifla bruyamment, visiblement hostile à leur présence. Tifni et Dobermann lui firent néanmoins un signe de tête, en guise de salut. Morfin reprit la parole :
- Je vois que le reste du Conseil arrive également...
Ils se tournèrent dans la direction qu'il désignait et ils virent plusieurs nains s'approcher, bavardant avec animation entre eux.
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Dobermann

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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyLun 30 Jan - 0:59

Dob observa bien l'attroupement de nains qui arrivait. Il y en avait probablement de tout les classes, autant sociale que magique ou combat. Visiblement, la classe magique était en infériorité, et le nain en question n'était probablement qu'un shaman, ou un graveur de runes sur les haches de ces messieurs avide de lames toujours plus dévastatrices...Mais au moins, ils n'avaient pas abandonné complètement l'art des arcannes.

Dob se leva, attendit que tous prennent place. Celui qui s'assit au bout de la table était un peu plus costaud et plus grand, sa longue barbe tressée était d'un brun profond, et son regard calme laissait penser qu'il était l'intendant de la place, ou bien un guerrier assez haut placé. Dob vit assez juste, car tous se turent lorsqu'il se leva, en déposant une imposante hache de bataille sur la table. Le loup décela immédiatement de la magie sur cette arme, car des voluptes de magie parcourait le manche jusqu'au fer de l'arme.

-Bienvenue ici Seigneur du nord, je reconnais bien là votre blason, et tous ici vous montreront respect et loyauté, en signe que les nains honnorent toujours leurs accords et leurs serments! Je vous présenterez plus tard tout les membres du conseil, bien que vous sembliez avoir fait connaissance avec quelques'un...Mais avant, que l'on serve à boire à nos invités! Ensuite nous parlerons de vos aspirations...

Un contingent de naine se présenta avec des plateaux chargé de crânes de gobelin dont le haut avait été visiblement fracassé, rempli de bière noire au ras bord. Celui de l'intendant n'était pas un gobelin, trop gros, et cela intrigua Dob au plus haut point.

-Vous avez là une magnifique choppe mon ami..De qui, ou de quoi s'agissait-il?

L'intendant regarda sa choppe, les yeux soudainement très brillants.

-Ceci est le crâne d'une chimère...Ou plutôt l'un des trois, car deux des têtes qui l'ornait sont maintenant dans le fond du gouffre au centre de notre demeure. Mais celui ci est la tête de lion, et j'avoue avoir un faible pour elle, je la sors dans de grandes occasions!

Dob leva la sienne en signe de remerciement, et Tifni se levant et prenant le bras de son homme, en fit autant. Dob remarqua qu'elle aussi avait de la bière, et un léger sourire lui passa sur le visage en imaginant Tifni à la fin du palabre. Un autre nain se leva, celui qui avait regarder le couple de travers.

-Une grande occasion vous dites? Je ne vois pas pourquoi! Allons nous acceuillir tout les inconnus de la sorte? Qui nous dis qu'ils sont vraiment ce qu'ils disent être? Moi je ne vois qu'un homme et une femme, certe fort appétissante mais manquante de poils à mon gout, et une gamine qui prétendent être de la lignée du Seigneur du clan des loups! Et en plus, qui a disparu...Avec tout ses représentants!

-Suffit Ridmor!! Tu parles au travers de ton haume comme un imbécile de puceau! Ferme là un peu, et ouvre tes oreilles toute grande!

-Mais je suis sur que..


L'intendant frappa la table de son point, faisant sursauter tout les occupant, y compris Tifni qui manqua échapper sa choppe. Dob n'avait pas vu venir le coup sur la table, donné avec une rapidité incroyable témoignant d'un passé guerrier et impitoyable. Le jeune s'assit immédiatement, fermant son clapet sans plus un son.

-Excusez le Seigneur du Nord...Il ne connait pas nos coutumes, ni nos vieilles alliances, et encore moins les bonnes manières naine et le respect, mais je me chargerai de lui apprendre...

Le regard que l'intendant jeta à Ridmor était lourd et explicite, et fit un peu rire Grumdor.

-Ne le gronder pas...C'est normal après tout, mon clan est décimé depuis bien des années.

Morfin se leva et imposa le silence.

-Intendant, mes bon amis, j'ai convoqué ce conseil car il est de notre devoir de le faire, le requérant de notre aide n'étant pas moins que le dernier Seigneur du Nord. Il est ici devant vous, avec celle que les 4 vents ont permit de joindre sa destiné, druidesse de nature. J'ai scruté les tentures, les blasons et les archives, et effectivement, Tous indiquent qu'il est bien celui qu'il prétend. À ceux qui en doutent, sachez que l'insigne qui arborent le plastron de cet homme a été forger ici, chez nous, dans la grande forge ou l'on coule le mithrile, voyez par vous même!

Dob se leva et souleva sa cape, laissant à la vue de tous son blason familliale. Un profond silence se créa, et Tifni commença à être mal-à-l'aise. L'intendant se leva et se dirigea vers Dob, observa l'insigne. Il passa la main dessus, puis regarda dans les yeux le loup.

Dob ne baissa pas le regard, mais au contraire, ses yeux devinrent d'un jaune ambré, ceux qu'il avait à sa naissance...L'intendant recula d'un bon pas, puis surprit Dob en lui faisant une grande accolade, lui tapant dans le dos.

-Non d'une lame de fer noir!! Je n'en reviens pas!! Un loup ici!! Je pensais que c'était des histoire pour endormir les petit nains lorsqu'ils n'avaient pas assez bu!! Nom de nom!!

Il retourna à sa place, prit une grande gorgé de bière, le tout fendu d'un large sourir.

-Si je m'attendais à cela!! enfin, vous serez nos invités d'honneur! Que tous se passent le mot!

Tifni se détendit, posa sa choppe sur la table. Dob osa respirer un peu plus, essayant de ne pas montrer qu'il était nerveux tout de même. Le loup se rassit à la table, et prit parole:

-Mes amis nains, je ne suis pas ici pour abuser de votre hospitalité, ni de votre succulente bière. Nous sommes ici pour une raison qui me la fait perdre, si je peux m'exprimer ainsi. Nous avons des difficultés avec une divinité, ou encore un sorcier de magie noire très puissant. M'es d'avis qu'il s'agit d'un elfe noir, et que son nom est vengeance...Il se sert de nos rêves, se sert de nos pensées pour essayer de mettre un terme à notre vie, et il s'attaque aussi à la petite fille qui nous est chère...Ma femme ici présente, possède des dons de clairvoyance et est capable d'entrer dans les rêves grâce à la force de Gaïa, mère de notre terre à tous. Elle possède quelques crystal, utilisé par les druides, pour faire tout cela, mais il y a un problème...

Nous ne sommes pas capable de nous battre lors de ces confrontations avec l'être maudit, car les crystaux ne nous le permettent pas..Tifni pense qu'ils ne sont pas assez puissant, et qu'un seul cristal à la puissance de nous transporter dans nos rêves en ayant la capacité de riposter...Il en va de mon honneur de défendre ma femme, mais dans l'incapacité actuel, je suis bien embêté....Tifni me parle d'un cristal que vous connaissez...Un cristal noir...

Morfin se tourna vers le loup, et tous eurent le même réflexe. Un grand ¨O¨ se dessina sur le visage de l'intendant, et plus un son ne troubla le trouble que le loup avait créé. Finalement, l'intendant prit la parole:

-Seigneur loup, ce que vous dites est d'une gravité incontestable, et me peine au plus haut point. Jadis nos ancêtres on juré de vous aider jusque dans la mort, et ce serment tient toujours. Mais le cristal noir n'est plus exploiter depuis bien longtemps, car effectivement il est puissant...trop puissant, attirant les immondices des bas mondes dans nos mines, les attirant comme la charogne attire les gobelins...Il est maintenant proscrit d'en posséder, et tout les stock que nous avions furent détruit il y a de cela bien des lunes...Vous me voyez bien embêter moi aussi...

Dob baissa la tête en même temps qu'il serra les poings. Un long respire vint confirmer à l'intendant la déception qui le taraudait, et l'abattement du long chemin parcouru à se battre contre cette créature du mal. Il releva la tête, ses yeux jaunes ambré jetant des éclairs.

-Vous me voyez bien embêter aussi...Mais je ne reculerai pas, pas rendu aussi loin...S'il faut que j'y aille par moi même, et que je creuse avec mes griffes pour en extraire ce foutu cristal, j'irai moi même, avec, ou sans votre permission...Par contre je vous serai gréé de me fournir une carte, ou une indication, pour que je puisse me retrouver dans le dédale de vos mines.

L'intendant se frottait la barbe, pensif.

-Et si je vous donne l'autorisation d'y allez...Et que vous ne revenez pas, j'aurai provoqué la perte du dernier loup blanc du nord? C'est une responsabilité que je ne suis pas sur de vouloir porter sur mes épaules! Moi qui suis si heureux de savoir que vous n'êtes pas éteint, j'irais vous donnez l'accord de mourir?

-J'ai dit, avec, ou sans votre accord, intendant. Je ne reculerai pas, et me femme non plus, elle est pleine de courage et d'audace, et elle aussi en a assez. Si ce n'est pas moi qui vous le dit, ce sera elle!

Le jeune nain se leva et la pointa du doigt...

-Alors je veux l'entendre de sa bouche moi, qu'elle ne nous jouera pas un sale tour, et qu'elle est bien une druidesse, non pas une sorcière de magie noire!!!

Dob regarda le jeune, le dévisagea violemment...

-Intendant, je ne suis pas ici pour me faire insulté, ni ma femme...Bien qu'elle soit capable de répliquer par elle même, je demande que....

Tifni avait posé sa douce main sur son avant bras...

-Laisse mon amour...Je vais lui expliquer des petites futilitées de la vie...
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyMar 21 Fév - 0:30

Le loup la regarda, sentant percer sous ses douces paroles une colère que lui seule pouvait déceler. Il avala sa salive et lui souffla :
- Vas-y doucement quand même... Ce sont nos hôtes...
La druidesse le regarde et lui sourit. Mais sous le sourire de ses lèvres, il vit une flamme qu'il connaissait bien dans ses yeux. En apparence, elle était calme, mais dans ses veines brûlait le feu qu'il aimait tant. Il eut une pensée pour le jeune nain qui l'avait provoqué, une pensée pleine de pitié... Tifni prit la parole alors que tous les regards se tournaient vers elle. Elle prit conscience que Ridmor avait prononcé tout haut des paroles que la politesse leur faisait taire. Et bien, elle allait leur montrer...

- Messires Nains, en temps normal, je n'aurai même pas pris la peine de me justifier. Ce que je suis ne regarde que moi. Il faut croire que l'hospitalité n'est plus ce qu'elle était.
Deux ou trois Nains eurent la décence de baisser la tête sous la réprimande cachée.
- Mais vous ne me donnez pas le choix. Ridmor, vous remettez en question ce que je suis, ainsi que ma valeur. Qui êtes-vous pour oser m'insulter de la sorte ? Évidemment, vous portez sur vous vos qualités : si la grandeur de votre hache est à la taille de votre valeur au combat, vous devez être un valeureux guerrier.
Ridmor ne vit pas l'insulte sous les paroles doucereuses de la druidesse et se rengorgea. Mais Dob, l'Intendant et Morfin ne furent pas dupes. Le loup commença un geste pour arrêter sa druidesse, mais le vieux Nain lui fit signe de la laisser. Sans mettre de son, pour ne pas interrompre Tifni, il articula :
- Laissez... Il l'a bien mérité !
La druidesse continua sur sa lancée en regardant le jeune Nain dans les yeux.

- Et bien, mon... Ami... Apprenez qu'il est beaucoup plus difficile de reconnaître une druidesse au premier regard pour un non averti... S'il vous faut une preuve, je vais vous la donner.
Elle termina sa phrase en se levant, sans lâcher le Nain du regard. Elle n'interrompit pas son mouvement et prenant appui sur la table, elle sauta par-dessus. Elle surprit tout le monde par sa vivacité et nul n'eut le réflexe de bouger.
Dans un silence de mort, elle élança son corps au-dessus de la table et dans le même mouvement, reprit la forme de son animal-guide. C'est en panthère noire qu'elle atterrit sur le bord de la table, le museau presque contre le visage de Ridmor. Celui-ci, surpris par le mouvement de Tifni, auquel il ne s'attendait pas, eut un mouvement de recul et bascula vers l'arrière, entraînant sa chaise dans le même temps. La druidesse sauta à côté du Nain à terre et en fit le tour souplement, sa queue passant sèchement sur son visage. Il se relevait déjà en grommelant, pas du tout content de la petite leçon qu'on venait de lui donner.

Les yeux de Tifni lançait des éclairs. Dob les admira un moment : sous sa forme humaine, sa femme avait les yeux presque noirs, lui donnant un regard pétillant et sombre. Mais quand elle était une panthère, ils viraient à un vert profond, presque comme une émeraude. Et ils semblaient capable d'hypnotiser quiconque la regardait. D'ailleurs, à part Ridmor, personne ne bougeait autour de la table et Dob ne savait pas si c'était la surprise qui pétrifiait l'assemblée.
Elle n'attendit pas que le Nain soit revenu de sa surprise : apparemment, elle n'en avait pas fini avec lui. Alors qu'il prenait position debout, face à elle, elle reprit forme humaine de façon très fluide. Elle réfléchit une seconde avant d'ajouter avec un petit sourire un peu narquois :
- Vous m'avez l'air d'avoir un petit coup de chaud... Un petit rafraîchissement peut-être ?
Elle savait qu'il fallait qu'elle fasse vite. Elle se campa sur ses deux pieds, solidement ancré dans la terre.
Un peu plus tôt, quand elle avait touché la paroi de la grotte, elle avait senti qu'elle était gorgée d'eau, comme un être vivant. Elle devrait pouvoir arriver à l'attirer vers le sol assez facilement. Elle ferma les yeux un instant et appela l'élémental d'eau à la rescousse. Prenant une grande inspiration, elle visualisa l'eau autour d'elle. Effectivement, elle ne s'était pas trompée. L'eau ruisselait le long de la pierre et s'infiltrait dans les veines de la roche. Elle fit un petit mouvement de la main et il lui sembla que l'élémental riait, content de la petite blague qu'elle voulait faire. Il lui donna un coup de pouce et une quantité assez importante de son liquide prit place à fleur de paroi, au-dessus de la table où se trouvaient rassemblés les nains.

Elle eut un petit sourire, car elle avait eu l'intention de ne donner sa leçon qu'à Ridmor, mais finalement, elle serait assez satisfaite de doucher légèrement l'orgueil nain dans son ensemble ! Elle abaissa sa main, paume vers le sol, d'un coup sec en rouvrant les yeux. Elle ne voulait pas manquer le spectacle.
Au-dessus des nains rassemblés et de Dob qui contenait son envie de rire, une pluie assez dense prit forme, aspergeant tous ceux qui s'y trouvaient, mais évitant soigneusement la table en elle-même et la chaise de Tifni, qui resta sèche. La druidesse regarda son oeuvre, les Nains mouillés se regardant les uns les autres. Toujours aussi sèche qu'elle ne l'était au début de la scène, qui n'avait duré que quelques secondes, elle fit prestement le tour de la table, se plaça devant sa chaise et prit sa choppe. Elle la vida d'un trait et la reposa bruyamment en se rasseyant :
- D'autres questions ?, dit-elle innocemment.

Apparemment, aucun d'entre eux n'avaient plus de question. Après un moment de silence pendant lequel la druidesse se demanda si elle n'avait pas été trop loin, l'Intendant partit d'un grand éclat de rire, bientôt suivi par la plupart des autres guerriers... Dob lui prit la main sous la table et la serra. Tifni ne savait pas s'il était fier d'elle ou s'il désapprouvait, mais au moins maintenant, ils l'écouteraient et prendraient en compte son avis.
Ridmor regagna sa place en pestant et, furieux, lui dit :
- C'est de la provocation pure et simple, ma Dame...
L'Intendant tapa du poing sur la table, de nouveau, ne riant plus du tout.
- Elle n'a fait que répondre à la tienne, Ridmor. Maintenant, il suffit ! Tu as insulté mes hôtes et je trouve qu'ils ont fait preuve d'une grande patience à ton égard. La leçon que tu viens de recevoir a été humiliante mais tu l'as bien cherché ! La prochaine fois, essaie d'utiliser ce qui te sert de cerveau avant de prendre la parole...
Il se tourna vers Tifni et continua :
- Je vous prie de bien vouloir excuser notre comportement et notre méfiance. Vous pratiquez une magie qui nous est inconnue mais qui n'en semble pas moins puissante... Et vous avez tout à fait mérité notre confiance après cette petite démonstration.
En prononçant ces mots, il regarda la choppe vide de Tifni et celle-ci ne savait pas s'il parlait de sa démonstration de magie ou du fait qu'elle avait bu sa bière d'un seul coup...
- Je ne me serais pas permise une telle démonstration, si je n'avais senti le doute envahir vos esprits, Messire Intendant. Comme l'a dit mon mari, je suis résolue, autant que lui, à obtenir du cristal noir. Je n'ai guère le choix, à vrai dire. Mais je ne reculerai pas non plus. Le danger ne me fait pas peur et je pense avoir les moyens de me défendre..., ajouta-t-elle en regardant Ridmor en biais, qui ne bougeait plus.
Morfin toussota et les yeux se tournèrent vers lui.
- Si on m'avait demandé mon avis, j'aurai pu vous confirmer de suite qui elle était. Seigneur Loup, vous avez choisi une compagne fort complémentaire. Je n'aimerais pas vous avoir pour ennemi tous les deux, dit-il avec un sourire.
- Ma femme a un tempérament de feu, comme vous avez pu le voir, précisa Dob.
- De feu ?, l'interrompit la druidesse. J'ai utilisé l'élément eau, mais s'il vous faut une démonstration supplémentaire...
Elle fit semblant de se lever, retenant son sourire. Mais Morfin fit un geste de la main :
- Non, nous vous croyons sur parole maintenant !
L'Intendant se pencha discrètement vers Dob et lui murmura :
- Votre femme a un caractère très... Détonnant ! Elle doit vous donner du fil à retordre, parfois !
Dob jeta un regard en biais à Tifni, sachant pertinemment que son ouïe acérée avait entendu les paroles du Nain. Elle fit semblant de rien et il acquiesça doucement.

Elle commençait à s'impatienter, à vrai dire. Elle se doutait que les palabres allaient durer encore un moment, les Nains semblant prendre plaisir à discuter autour d'une choppe de bière. Elle devrait se résigner, ne voulant pas être malpolie. Mais elle n'était pas d'attaque à faire un banquet ou à tenir une réunion qui s'éterniserait. La dernière fois qu'elle avait dormi commençait à remonter un peu maintenant et elle craignait la prochaine fois qu'elle devrait plonger dans le sommeil. Elle essaya de ramener la conversation sur le sujet qui les intéressait.
- Comme l'a dit Dobermann, nous sommes à la recherche de cristal noir. J'ai bien compris qu'il serait difficile d'en avoir. Mais je pense que nous ne sommes plus à un danger près. Nous sommes prêts à prendre des risques pour en obtenir : c'est la seule voie qui s'ouvre à nous pour le moment, la seule idée que nous avons eu... Je ne voudrais pas en arriver là, mais s'il le faut, je vous en implorerai...
Dob acquiesça aux paroles de sa femme.
- Le temps nous est compté, malheureusement, ajouta-t-il à sa requête. L'entité dont je vous ai parlé guette le moindre signe d'endormissement de Tifni pour s'emparer de son sommeil. Il nous faut agir vite.

Les nains échangeait des regards désolés. Dob et Tifni sentaient bien qu'ils étaient tiraillés entre deux devoirs contradictoires : le lien qui les unissaient depuis des générations au Clan des Loups et la loi qu'ils avaient voté interdisant de récupérer le cristal noir. Ridmor s'agitait sur sa chaise, mais la druidesse était persuadée que sa décision était déjà prise. Et pas en leur faveur.
L'Intendant se leva et annonça d'une voix forte :
- Je pense qu'il va nous falloir délibérer entre nous et prendre une décision. Nous avons entendu votre requête, Seigneur du Clan des Loups... Laissez-nous un peu de temps pour prendre la bonne décision.
Dob se leva sans discuter, à la grande surprise de Tifni. Mais elle l'imita, consciente qu'elle ne connaissait pas les moeurs des Nains aussi bien que lui. Il salua et quitta la table, regagnant la petite maison qu'ils avaient mis à leur disposition pour Ombelle. La druidesse allait le suivre quand elle marqua un temps d'arrêt. Elle se retourna et dit :
- Merci de prendre le temps d'y réfléchir. Je vous jure que mes intentions sont bonnes et que je ne cherche qu'à nous défendre. Loin de moi l'idée d'exploiter le cristal noir pour un autre usage que celui-là : je ne veux ni le vendre, ni vous mettre en danger. Si nous arrivons à nous en procurer, nous l'utiliserons pour essayer d'arriver à nos fins et... Soit nous mourrons en essayant, et vous ferez ce que bon vous semble de ce cristal, soit nous quitterons ces lieux avec... Avant de vous mettre en danger.
Elle leva les yeux vers eux, les regardant un à un...
- C'est notre seul espoir de vaincre...

Elle tourna les talons et rejoignit son loup. Ombelle dormait toujours profondément et ils l'entendaient ronfler un peu. Tifni se jeta dans les bras de son loup. Maintenant que la tension du Conseil était derrière elle, elle sentait qu'elle avait les jambes en coton et ce n'était pas seulement du au stress : l'alcool reprenait ses droits sur son corps. Elle sentit un voile devant ses yeux et elle pouffa un peu bêtement.
- Je sais que la situation n'est pas drôle, dit-elle en se serrant contre lui. Mais je me sens bizarre.
- Tu as voulu faire ta maline en buvant la bière d'un seul coup, ma druidesse ?
- J'ai senti qu'il ne fallait pas que je flanche,
répondit-elle. Mais c'est vrai qu'elle est costaud !
Dob sourit devant la détermination de sa femme.
- Penses-tu que je m'en suis bien sortie ?, demanda-elle soudain, inquiète.
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyMar 1 Mai - 1:56

-Tu t'en es merveilleusement bien sortie, mais là, je vois bien que tu commences à être une peu saoule!! Tes yeux ne me mentent pas la dessus ma douce, dit-il en lui passant le revers de la main sur la joue.Je crois que tu vas avoir besoin de sommeil..Moi aussi d'ailleurs..

Il prit sa femme par la taille, la souleva et l'embrassa. Lorsqu'il la remit sur le sol, il du la rattrapper, l'alcool faisant son effet sur elle qui n'était pas habituer à de la bière si forte...Elle se raccrocha à son cou, souriante et les yeux vitreux.

-Ha non mon beau et tendre loup!! Ha non! tu ne...u ne vas pas me laisser dor...dormir de la sorte!!J'ai bien l'intenti, l'intenti-on de profiter de ton..

Elle passa sa main sur son torse en souriant, la langue au coin de sa bouche.

-De ton superbe corps à moi!

Elle le repoussa un peu, Dob trouvant cela comique, et elle fit quelques geste rapides puis lança ses paumes en avant, et une petite rafale de vent poussa le loup sur la paillasse derrière lui. elle s'avança au dessus de lui, les yeux pétillants. Il soutint le regard, puis elle se lova contre lui sous la couverture.

-Mais l'alcool te fait des effets ma jolie druidesse!!

-Tifni?

Elle s'était presque immédiatement endormie, le visage enfouie dans l'oreiller.

Dob manqua d'éclater de rire, mais ne voulant pas la réveiller, même si il jugeait n'avoir aucune chance, il se retint. Il remonta la couverture sur ses épaules, s'assura qu'elle n'aurait pas froid, puis se leva doucement et sorti de la cabane, fermant la porte soigneusement. Les gardes de chaque côtés se voulurent rassurant, et Dob alla faire une promenade dans la place. Il était en
habits standard, sauf que sa cape blanche ornait ses épaules. Les résidents de la place qui n'avait presque jamais vu d'homme, sauf dans les livres ou
légendes, s'attroupèrent autour de lui quelques instant, l'observant soit de loin d'un regard méfiant, ou encore venant à sa rencontre pour le toucher ou lui poser des questions. Dob trouva cela un peu comique, et il se plia sans rechigner à l'exercises, fraternisant comme l'avait fait les siens avant lui.

Chacun y allaient de ses questions, de ses suppositions, ou encore de sa connaissance limité sur les hommes et leur royaume sur la terre,
supposément faible et sans défenses par rapport au leur...

Dob souriait bien sur, leur parlant de leur forteresse, des douves et des défenses qu'eux possédaient, des magnifiques étendards flottant au vent les matin ou le soleil innondait la plaine qui mourrait au pied de la forteresse de sa guilde. Il leur parla aussi de son passé, de leur pacte, du serment des nains et de l'histoire de sa famille, des loups, et de sa petite soeur aussi. Tous
écoutaint la bouche ouverte, avalant chaque mots comme si c'était la dernière choppe de bière noire de la montagne. Vint le bout ou il leur parla de Tifni, de son combat pour aquérir son coeur, les souffrances auquels ils avaient fait face ensembles pour en arriver à un amour hors du commun. Il leur expliqua aussi qu'elle était une femme de la nature, qu'elle communiquait avec les forces qui régissait l'ensemble de Gaïa, et que par dessus tout, elle était une femme merveilleuse.

Morfin se traina jusqu'à eux, séparant le groupe à coup de canne, leur disant d'allez vaquer à leur occupations et de laisser le loup tranquille. Dob leur fit signe de la main en guise de salutations, et le vieux nain vint le rejoindre.

-Vous attirez foule messire! Était-ce là ce que vous désiriez?

-Ho vous savez, j'ai une certaine affection pour votre peuple, et il m'a fait plaisir de répondre à leur questions, d'autant plus que j'ai pu démystifier quelques racontars et à-propos au sujet des hommes et de leur forteresses. Je me suis bien amusé, et honnêtement, si je veux rétablir les relations avec votre splendide royaume, rien de mieux que de gagner le peuple non?

-Vous avez probablement raison Messire, mais je suggère que vous fassiez aussi attention, car bien que les nains soient accueillants, il en est aussi qui ne sont pas favorable à la venue d'étranger en nos murs... Un peu comme dans vos royaumes je suppose, non?

-Oui effectivement, je serai prudent alors. Croyez vous que les gardes qui sont devant la porte de ma femme et de ma fille sont fiable?

-La dessus, n'ayez aucune crainte. Ils sont de ma garde personnelle, et ils ont ordre de défendre à n'importe quel prix, ils sont loyal et je les connait depuis qu'ils sont petit...Je serais tranquille à votre place.

-D'accord...Après la démonstration de ma tendre épouse au conseil, j'ai peur que le jeunot s'attaque à elle, bien qu'il en souffrirait peut-être plus qu'elle, je ne veux pas que personne touche à l'un de ses cheveux, ou sinon il aurait affaire à moi, et je vous jure qu'il y aurait tout un spectacle..

-Je sais Messire, mais rien n'arrivera à votre épouse, car avant que vous ayez l'occasion de faire ce que vous devez, il devrait répondre devant le conseil, et serait banni, ou pire jeter du haut du grand pont pour outrage...Mais je ne crois pas que nous en arriverons là. Maintenant, vous devriez venir avec moi, il y a un peu plus loin une bonne taverne ou l'ambiance est excellente, et la bière
bien nourrissante!

-Je suis d'accord pour une ou deux, mais ensuite j'irai rejoindre ma douce, je suis bien fatigué moi aussi...

-Soit! Venez!

Le loup suivit le vieillard boitant, et il franchirent quelques distance parmi la petite foule pour tourner dans un grand passage sculpté dans la montagne, ou même un mendiant résidait.

-Vous avez aussi des mendiants?

-Comme partout Messire! Dit-il en riant, Celui-ci à même vendu sa hache pour boire, quel déshonneur!! Il faut être timbré pour faire cela!! Vendre ce qu'un nain à de plus précieux, c'est vendre son âme non? je crois même que sa famille l'ai chassé, au vus de ce qu'il a fait! Moi c'est ce que j'aurais fait...Enfin, cela sont nos coutumes, et parfois peuvent être un peu cruel au regard de quelqu'un de l'extérieur je suppose...Mais si nous voulons nous défendre contre les maudits gobelins, que les dieux les jètent tous en bas du grand pont! Il nous faut être armé en tout temps...

-Je comprend bien ce que vous dites...J'avoue déjà avoir eu affaire avec ces malfrats, lors de la découverte de ma dragonne, il y a bien longtemps...Je fut blessé à cette époque, mais la grande dragonne bleue qui m'accompagne maintenant sauva ma vie, et celle de mes compagnons d'époque...Elle est devenue ma moitié d'âme par la suite, et ma compagne de route depuis bien
des lunes.

Morfin s'arrêta et regarda longuement Dob.

-Vous avez dit que vous êtes possédé par un dragon Messire?

-Non mon ami, Tamara, car c'est son nom, est ma compagne. Elle partage tout son être avec moi, et nous sommes fidèle l'un à l'autre. Il y a des lois que même les hommes ne comprennent ni ne régissent, et elles viennent de bien au là de nos sphères de vie...quoi qu'il en soit, Tamara devra me rejoindre bientôt, et je devrai en parler devant le conseil, pour ne pas qu'elle soit blessée.

-Une dragonne ici Messire?? Vous n'y songez pas j'espère...Les nains ont en horreur les vers qui détruisent nos montagnes! Ils les combattent sans arrêts!Nous avons même un hall ou les crânes de ces vils bête sont exposés pour apprendre à nos enfants ce que sont ces menaces...

-Tamara n'est pas une menace! Elle a le même but que moi, et elle donnerait sa vie pour que je puisse vivre une seconde de plus qu'elle ! Elle est de sang noble, et n'a rien à voir avec ces petits vermissots que vous combattez! Elle est une grande dragonne bleue, et la main des dieux l'ont souvent conduit au combat. rien à voir avec la vermine, tout de la pure noblesse et de l,ancienne
gloire des dragons mon ami...Vous n'avez rien à craindre d'elle, sauf si je suis blessé ou encore ma femme ou Ombelle...

-Nous en rediscuterons, mais pour l'instant je ne vois pas cela d'un bon oeil...Déjà que votre arrivé à légèrement bouleversé certain membres, un
dragon en plus serais de trop je crois, bien que je vous crois sur parole quand à sa bienveillance...C'est ici!!

Il désigna une porte entouré de grosses briques vulgaire, et un écriteau au dessus de la porte était suspendu. Dob ne compris absolument rien de ce qui y était inscrit, mais la hache et la choppe entrecroisés pouvait laisser deviner à quiconque la vocation de l'établissement. Morfin poussa la porte, et entra.

Dob le suivit, se pencha un peu pour entrer, et tomba dans un nuage de fumée odorante, mêlée à l'odeur de la bière. Un brouhaha hors du commun y
reignait, mais il se tût immédiatement quand tous aperçurent l'homme derrière le vieillard.

-Et bien quoi bande d'ahuris? On se lève en présence d'un seigneur, même s'il viens de l'extérieur!!

-Laissez Morfin...Ce n'est pas grave du tout! À boire, comme cela se doit, à tout le monde, et sur mon bras!

Tous s'exclamèrent de joie, l'inconnu savait se tenir, et il savait les règles de politesse naine! Morfin lui jeta un coup d'oeil en coin, sachant pertinemment que le loup savait quoi faire pour s'attirer les sympathies de tous. Ils s'assirent à
une petite table ronde, ou le tavernier vint le voir tout de suite. Un peu dodu, un tablier sale et un oeil de verre décorait ce nain, mais Dob devina un caractère de fer sous cette apparence trompeuse.

-J'espère qu'vous avez d'quoi payer l'Messire ! je ne fais pas charité à ceux qui offre à tous!

-J'ai de quoi payer, et aussi pour eux. Maintenant, amenez moi ce que vous avez de mieux, et pour mon ami ici présent aussi. Nous souhaiterions discuter en paix aussi, si cela est possible.

Le dodu tourna les talons et se dirigea vers son bar ou quelques-uns étaient déjà affalés, ivres morts. Il revint avec un petit tonneau ouvert sur le dessus, et une grosse pièce de viande cuite sur la broche.

-Messire, commença Morfin, votre requête sors de l'ordinaire un peu...Ce fameux cristal dont vous parlez, il existe bien, mais les lois ont proscrit son extraction, pour cause que ces maudites peaux vertes en sont attirés, et la recherche. Ils en font des armes terribles, qui percent les armures et empoisonne le sang des combattants, leur conférant l'allure de mort vivant et la puanteur de cadavre...Le manipulé même est dangereux, si vous vous coupez avec, cela pourrait vous être fatal...Votre dame possède un bien drôle de pouvoir certes, et je ne sais comment elle pourra tirer parti de ce maudit cristal, mais j'ai bien cru comprendre qu'il vous était indispensable, tout là le problème...

-Effectivement, nous en avons de besoin. Il est la seule source assez puissante pour nous transporter dans nos rêves, et nous laisser latitude de nous battre contre cet être qui nous pourri la vie. Il commence à être très dangereux pour nous de dormir mon ami..Et nos forces commencent à nous le faire savoir, alors le temps joue contre nous et nous devons impérativement acquérir ce cristal pour tenter de sauver nos vies. Je crois bien que vous avez compris cela, non?

-Oui bien sur. Vous êtes certain que c'est le seul moyen? Il n'y en a pas d'autre? Car vous savez, je suis un peu versé dans les arcanes, et ce que vous me décrivez ne semble pas provenir d'un dieu, mais d'un être noir que je ne nommerai pas ici, la montagne m'en préserve. Ne serait-il pas plus simple de le trouver et de le tuer?

-probablement oui...Mais ou est-il? Que veut-il de ma femme au point ou il essaie de tout détruire? Je suis impuissant devant tout cela, et si je peux, si j'ai seulement une petite chance de pouvoir l'affronter en duel et de pouvoir me battre à arme égales avec lui, au moins j'aurai essayé et ne serai mort sans avoir pu protéger celle que j'aime....Si seulement je pouvais mettre la main dessus...Je lui arracherais la gorge avec mes griffes...

-Je comprend Messire...Le conseil décidera bien sur s'il vous donne accès à l'ancienne mine. Elle est scellée par un sceau runique, et personne mis a part l'intendant de la montagne ne peu l'ouvrir, alors vaines sont les tentatives de force...Mais je crois bien qu'il est favorable à votre cause, car il sait très bien que vous êtes lié par un serment, et que cela va bien haut de-là d'une simple loi...Par contre, il mettrait dans la balance la sécurité de tout le monde, et de la montagne s'il ouvrait cette porte. Vous pesez maintenant le lourd fardeau que vous demandez d'acquitter?

-Oui, je me doutais bien de tout cela...

Dob prit une grande gorgée de bière.

-Et s'il refermait la porte derrière nous? Serais-ce mieux? La montagne resterait en sécurité, et nous pourrions chercher le cristal sans risquer de mettre en danger qui que ce soit!

-Oui, peut-être...Enfin, l'intendant décidera, et vous saurez..La bière vous plait?

-Oui bien sur, pourquoi cette question?

-Ho, et bien le tavernier vous a servit quelque chose de bon je crois!! Je commence moi-même à en ressentir les effets!! Je vais vous ramener à votre femme, pour ne pas qu'elle s'inquiète, et demain, probablement que vous serez convoqué pour entendre la décision de l'intendant!

-Bien alors, merci pour ce petit palabre, et le conseil vis à vis ma dragonne. Je tâcherai de lui faire comprendre la situation, bien qu'elle-même doit s'en douter. Je reviendrai par moi-même mon ami, nous ne sommes pas très loin, et je ne suis pas encore assez affecté pour e plus reconnaitre mon chemin! Mais mille mercis encore!

Dob jeta une bourse d'or sur la table que le dodu se dépêcha de ramasser et de cacher. Dob fit un salut de la main, puis sortit dans le corridor de pierre et fit le chemin du retour, sans se presser. Il revint jusqu'à la place principale, ou encore bon nombre de personnes piochaient leur quittance, et bon nombre aussi achetaient. Il se fit un chemin à travers la foule, et même qu'à un moment donné, il se fit prendre dans un groupe de personnes qui s'échauffaient les esprits à propos d'il ne savait pas quoi...C'est lorsqu'il se sentit bien prit qu'une chaleur intense lui vrilla soudainement le flanc, une chaleur qu'il connaissait bien...Il se tourna pour voir, mais ne vit personne portant une lame, il chercha du regard, tout le monde semblaient innocent...

Dob porta la main à ses côtes, un mince filet de sang avait taché son par dessus. Rien de bien vilain, l'arme n'avait pas réussi à percer sa chair, mais elle avait tout de même fait une vilaine entaille sur sa peau...Dob se dégagea avec violence de tout le monde qui l'entourait, ses yeux ayant immédiatement changé de couleur et ses griffes ayant commencer à poindre. Il sauta par dessus les nains, se changeant en loup immédiatement, et couru vers la cabane ou les deux gardes faisaient le guet. Il entra en trombe dans la chambre ou Tifni dormait à poing fermés, Ombelle contre elle.

Le loup se calma un peu, puis redevint homme, s'assit sur une chaise à côté du lit pour essayer de se soigner... La blessure avait déjà commencer à noircir un peu... Comme Morfin l'avait dit...
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Tifni
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MessageSujet: Re: Le message   Le message - Page 2 EmptyMer 2 Mai - 0:18

Le cristal noir n'était apparemment pas aussi rare qu'il y paraissait et certains le manipulaient. Car Dob était certain que sa blessure avait été faite grâce à une arme comportant ce cristal qu'on ne trouvait nulle part. La noirceur de sa plaie au côté en était la preuve. Pourtant, elle n'était guère profonde. Que faire ? Réveiller Tifni ? Non pas tout de suite. Elle avait besoin de sommeil et de la tranquillité que pourrait lui apporter la bière noire... Mais il lui faudrait des soins probablement. Qu'avait dit Morfin ? Les blessures par ce genre d'arme transformait les gens en morts-vivants ?
Il frissonna, malgré lui. Il n'allait pas se laisser impressionner par si peu. Ce n'est pas un petit cristal de rien du tout qui allait avoir raison d'un homme de son gabarit... Si ? Il se rendit compte qu'il était gelé et qu'il tremblait de tous ses membres. Était-ce déjà l'effet de ce maudit cristal ? Le loup sentit la panique l'envahir peu à peu. Il ne voulait pas perdre la vie aussi bêtement. Il était d'accord pour mourir si c'était en protégeant son amour, ou au combat, comme un valeureux ! Mais pas ainsi, pas empoisonné, avec une blessure qui s'infecterait et qui le laisserait impuissant aux yeux de tous...
Il se releva, titubant et s'accrochant à la table. Il regarda en direction du lit, où Tifni dormait paisiblement, un bras passé au-dessus d'Ombelle. Son coeur se serra à leur vue et il trembla de les perdre. Il s'avança prudemment, pas à pas, vers le lit, mais arrivé au bord, il n'eut pas la force de réveiller sa femme. Il s'affala plus qu'il ne s'allongea sur le lit, rabattant avec peine les couvertures sur lui. Peut-être qu'un peu de sommeil l'aiderait à évacuer le poison ? Il n'était plus sûr d'être cohérent. Il tremblait de froid, malgré les couvertures et le corps chaud de Tifni contre le sien. Celle-ci s'était tournée vers lui en le sentant la rejoindre mais n'avait pas ouvert les yeux.
Sa blessure au côté le faisait terriblement souffrir. Comment une éraflure pouvait se révéler aussi douloureuse ? Il avait été blessé, déjà, par le passé, mais jamais il ne s'était senti aussi faible.

Ses pensées continuèrent à divaguer pendant un moment avant qu'il ne sombre dans une sorte de brouillard. Il n'avait presque plus aucune prise avec la réalité. Seule, la main de Tifni, qu'il avait réussi à prendre et à laquelle il s'accrochait comme à une bouée, lui rappelait où il était. Il sombrait petit à petit dans une sorte de coma bienfaisant, où la douleur semblait refluer. C'est ainsi que Tifni le trouva plusieurs heures plus tard, inconscient de sa présence, brûlant de fièvre et tremblant de tous ses membres.
Elle émergeait elle-même d'un sommeil de plomb, où l'alcool l'avait littéralement assommée. Elle n'avait jamais été aux prises avec une boisson de ce genre. Son dernier souvenir se situait au moment où ils étaient entrés dans la petite maison, avec Dob. Comment s'était-elle retrouvée dans ce lit ? Elle n'en avait aucune idée. Sa tête pulsait comme si une tribu de Nains jouait du tambour dans son cerveau. Sa première réaction fut d'observer les environs : elle fut rassurée de trouver Ombelle tout contre elle, et Dob juste à côté. Elle le regarda avec amour quand elle vit la sueur qui le recouvrait. Elle lui toucha le front, le trouva brûlant et sentit à travers son vêtement les tremblements qui l'agitaient.

Elle ne comprit évidemment pas ce qui se passait immédiatement. Elle le secoua gentiment pour tenter de le réveiller, mais n'obtint qu'une réponse inaudible. Elle regarda du côté de l'enfant, mais celle-ci dormait toujours, imperturbable.
Elle avait bien sûr compris que quelque chose ne tournait pas rond. Elle ne pensait pas qu'il ait pu attraper froid au point de trembler de fièvre de la sorte. Elle n'avait aucune compétence en médecine mais il ne lui semblait pas qu'un loup du Nord puisse prendre un coup de froid. Elle fronça les sourcils en l'observant attentivement. Quelque chose n'allait pas. Même si elle ne savait pas guérir, elle possédait quelques connaissances sur les énergies des corps. Peut-être que celles-ci sauraient lui donner quelques indications.
Doucement, elle dégagea le corps de Dob des couvertures. Ce dernier se mit à trembler de plus belle, mais elle avait besoin de pouvoir passer ses mains au-dessus de lui sans être gênée. Elle l'enjamba pour sortir du lit et se mit à genoux à ses côtés. Elle ferma les yeux un instant, laissant l'énergie tellurique passer dans son corps jusqu'à ses mains. Invoquant l'élémental de l'air, elle visualisa les énergies qui parcourait la pièce. Elle fut un instant perturbée par les courants qui traversaient la pierre, auxquels elle n'était décidément pas accoutumée. Puis elle se concentra sur son mari. Elle partit du sommet de sa tête et observa les courants d'énergie qui parcouraient son corps. Au début, elle ne vit rien d'anormal, si ce n'est qu'ils étaient très agités. Mais elle n'y vit pas mal, étant donné la fièvre qu'il avait contractée. Elle descendit le long de son visage, de son cou et de son torse. Elle remarqua que son coeur battait très vite, bien plus vite que la normale. Continuant son inspection, elle n'eut pas à aller plus loin.

Sous ses doigts, l'énergie vitale de son loup n'était plus bleue, comme elle aurait du l'être, dans l'ensemble de son corps. Sur le côté de son torse, sur le ventre et jusque vers le bassin, les flux d'énergie étaient violets, presque rouge sur le flan. Sortant de sa transe en clignant des yeux, elle souleva le pan de la cape blanche qui recouvrait l'endroit qu'elle venait de voir. Sous ses yeux horrifiés, se dessina une plaie noire, aux bords boursoufflés, suintante de pus. Une odeur nauséabonde s'en échappait, lui provoquant un haut-le-coeur. Réprimant sa nausée, elle approcha son visage de la blessure : elle avait la certitude qu'elle était la cause de la fièvre qui terrassait son loup. Elle remarqua que la plaie en elle-même n'était pas profonde, loin de là, mais elle s'était infectée à un point qu'elle n'avait jamais vu sur aucune blessure.

Réfléchissant rapidement, elle ne comprit pas comment il avait pu se blesser de la sorte, à part au moment du combat contre l'orc... Elle ignorait si les blessures d'orc étaient mortelles mais elle pensait qu'il fallait de toute façon agir le plus rapidement possible. Mais pourquoi ne l'avait-il pas réveillée ?
Se levant pour gagner la sortie de la maison, elle se retourna un instant et observa Dob. L'estafilade était vraiment petite, comme si on n'avait pas voulu le blesser sérieusement parce que... Parce qu'on savait qu'il fallait juste l'érafler et qu'un poison ferait le reste... Elle se figea. Leur venue n'avait certes pas fait plaisir à toute la communauté des nains. Mais de là à attenter à leur vie ? Submergée par le doute, Tifni se demanda à qui elle pouvait faire confiance. Si elle appelait au secours et qu'un pseudo-médecin n'achève le travail du poison ?
Elle tenta de réfléchir posément. Elle ne pouvait faire confiance à aucun des Nains. Sauf peut-être... Morfin ? Il s'était montré curieux à son égard, mais aucunement hostile. C'est lui qui avait mis des gardes à leur disposition et s'il avait voulu se débarrasser d'eux, il aurait été plus facile de les égorger pendant leur sommeil. Elle n'avait pas beaucoup de solution, et elle ne savait pas de combien de temps elle disposait.

Elle franchit la distance qui la séparait de la porte en quelques pas et l'ouvrit à la volée. Les gardes ne sursautèrent pas mais furent surpris par sa sortie fracassante. Apparemment, on était au milieu de la nuit et tout semblait calme. La druidesse ne prit pas le temps de les saluer.
- Connaissez-vous un médecin ? Je pense que mon mari aurait bien besoin d'en voir un...
Sans répondre, un des deux Nains de garde la bouscula en jurant et pénétra dans la maison. Il courut vers le lit pendant que le second entrait à son tour. Le premier garde s'arrêta à bonne distance du lit et vit immédiatement la blessure de Dob.
- Par les dieux...
Il jeta un oeil vers son compagnon et cria :
- Vite, va réveiller Morfin... Discrètement, mais dis-lui que c'est urgent...
L'autre partit sans demander son reste. Tifni regarda les deux Nains alternativement, sans savoir que faire. Le Nain se pencha sur Dob et saisit son couteau.
- Apportez-moi une flamme, dépêchez-vous. Le temps presse.
Tifni obtempéra sans prendre le temps de réfléchir : apparemment, il savait ce qu'il faisait. Elle lui tendit une des bougies qui brûlait dans la pièce. Saisissant le bougeoir, il fit passer sa lame au travers de la flamme, un long moment, ne quittant pas des yeux la blessure. Quand le poignard fut suffisamment chauffé à blanc, il tendit le bougeoir à Tifni :
- Éclairez-moi du mieux que vous puissiez, ma Dame.
Elle leva la bougie, essayant d'éclairer au mieux la blessure de Dob. Se rendant compte que cela ne suffirait pas, elle incanta rapidement à l'aide de la flamme pour produire une petite boule de feu qu'elle plaça au-dessus de sa main. Celle-ci éclairait la pièce d'une lueur bien plus importante. Le Nain ne chercha pas à comprendre d'où provenait la source de lumière, concentré sur son ouvrage.

Il approcha la lame de la blessure et l'incisa le long de la coupure. Le sang jaillit, noire comme le reste de la zone autour. Repassant la lame dans la flamme de la bougie que lui tendait Tifni, il pratiqua de petites incisions perpendiculaires à la plaie, laissant s'écouler le pus. Il saisit une petite fiole qu'il portait au côté, la déboucha et en versa le contenu sur la plaie, petit à petit. À l'odeur, la druidesse estima qu'il s'agissait d'un alcool très fort. Un crissement se fit entendre, provenant de la blessure et une fumée verdâtre s'en dégagea. Il reprit son couteau et entreprit de gratter doucement la plaie, détachant des morceaux de peau noirs. Il continua son travail sans broncher jusqu'au retour de son compagnon de garde, accompagné de Morfin.

Ce dernier s'était pressé, visiblement : il était tout rouge et essoufflé. L'urgence de la situation en lui avait pas échappé. Il se posta aux côtés du garde et posa la main sur le front de Dob.
- Il est déjà brûlant de fièvre.
- Oui, le cristal a agi très vite
, répondit le Nain.
- Heureusement qu'il est de constitution robuste. Mais la situation est critique.
Tifni avait entendu le mot cristal et réagit au quart de tour :
- Le cristal ? Vous savez à quoi est due cette blessure ?
Morfin soupira en la regardant.
- Quand je vous disais qu'il s'agit d'un objet très dangereux... Oui, votre mari a été blessé avec une arme contenant du cristal noir, celui-là même que vous recherchez activement.
Tifni regarda Morfin, puis la blessure de Dob...
- Vous êtes en train de me dire que le cristal noir, utilisé comme arme, empoisonne les plaies de cette façon ?
- Tout à fait, Druidesse. Je l'ai mis en garde, plus tôt, en lui expliquant que ce cristal avait le pouvoir d'empoisonner les plaies et de transformer celui qui était blessé en mort-vivant. Le poison agit sur le sang d'abord, l'épaississant et lui donnant cette couleur noire, que vous voyez ici. Puis il s'attaque au corps en lui donnant la même teinte et une odeur de cadavre. Enfin, il atteint le cerveau et transforme sa victime en une bête obnubilé par la nourriture.
- Que... Que peut-on faire pour le sauver ?

Le ton de la Druidesse était implorant. Elle voulait croire qu'il y aurait un moyen de le sauver. Il le fallait. Il ne pouvait pas en être autrement. Morfin baissa le nez, vers ses pieds...
- Hélas... Je crains que...
Tifni sentit son coeur se briser. Était-il en train de lui dire que Dob était condamné ?
Le Nain qui s'occupait de Dob ne cessa pas son travail mais jeta un oeil à la druidesse. Il interrompit son chef en lui disant :
- Morfin, il y a bien un remède. On ne peut pas laisser mourir le dernier représentant du Clan des Loups de cette façon ! Tu sais, l'onguent...
Morfin lui jeta un regard pénétrant et réfléchit un instant. La druidesse sentit un espoir jaillir de sa poitrine.
- Effectivement, il y a bien un moyen, mais..., réfléchit le vieux nain. Dobermann m'a parlé tout à l'heure d'un dragon qu'il connaissait ? Sa compagne ou je ne sais quoi ?
- Effectivement,
confirma Tifni sans comprendre. Sa compagne de route, Tamara, est une dragonne.
- Et vous pensez qu'elle... vous obéirait ?
- M'obéir ? Tamara ?

Tifni eut une petite pensée pour la dragonne et sourit. Non, on ne pouvait pas dire que Tamara lui obéissait ! Elle se demanda comment elle aurait réagi si elle avait entendu les paroles du Nain.
- Elle n'obéit à personne, Morfin. Mais pour sauver Dob, je pense qu'elle ferait à peu près n'importe quoi. Il faudrait que je sache où la trouver, mais ça doit être possible.
- Alors, il reste un espoir... Peut-être. Venez. Pour le moment, Tanir fait ce qu'il faut pour votre compagnon.


Il l'entraîna à l'extérieur de la maison. Tifni reprenait espoir, petit à petit. Mais elle sentait que ce qui l'attendait ne serait pas de tout repos. Morfin la regarda avec intensité. Il semblait en ébullition. La colère pointait sous ses paroles.
- Druidesse, je pense que nous avons un gros problème sur les bras. Votre mari ne peut pas avoir été empoisonné accidentellement. Cela veut dire que quelqu'un en veut à votre vie et préférerait vous voir loin d'ici. Et apparemment, il a choisi de se débarrasser de vous avec beaucoup d'ironie : par le biais de l'objet même que vous êtes venus chercher.
- Je doute que l'objet en question ne nous convienne,
répondit sèchement Tifni, que tout cela commençait sérieusement à agacer. J'ai besoin de cristal pur pour travailler, pas d'un objet qui a servi à répandre la mort autour de lui.
Morfin acquiesça sans la contredire.
- Sans doute. Toujours est-il que nous avons un gros problème. Je peux confectionner un remède mais il me manque un ingrédient majeur, dont je ne dispose plus depuis des années. Dobermann n'est de plus pas transportable dans son état et j'ai bien peur que certains cherchent à éliminer le problème que vous représentez, en profitant de son état de faiblesse...
- Procédons par ordre,
rétorqua Tifni.
Son esprit était en ébullition, mais elle était très méthodique et préférait avancer pas à pas.
- Prenons chaque problème un par un et nous aviserons. Quel est cet ingrédient dont vous avez besoin pour confectionner l'onguent ?
- Vous allez être fort surprise, Druidesse... J'ai besoin de larmes de dragon. Il faut croire que vous tombez très bien.

La jeune femme le regarda avec intensité. Ainsi, il faudrait qu'elle retrouve Tamara le plus vite possible. Mais si le lien qui l'unissait à Dob était aussi fort qu'ils le prétendaient tous les deux, elle devait déjà savoir qu'il était au plus mal. Elle devrait pouvoir la trouver, mais serait-ce assez rapidement ?
- De combien de temps est-ce que je dispose ? Je veux dire, avant que son état ne soit irrémédiable...
Morfin soupira.
- Il est difficile de vous donner un temps précis. Certaines personnes succombent au poison en quelques heures à peine. Heureusement, votre mari est de bonne constitution. Je pense qu'il devrait tenir quelques jours, trois ou quatre, tout au plus. Mais plus nous attendons, plus son rétablissement risque d'être long. Et j'ai cru comprendre que vous n'aviez pas l'éternité devant vous.
- Non, effectivement, le temps nous est un peu compté. Mais je prendrai le temps qu'il faudra. C'est un problème que nous aborderons plus tard. Il faut donc que je trouve Tamara au plus vite. De quelle quantité de larmes avez-vous besoin ?
- Une larme serait déjà bien suffisant, mais ramenez-en le plus possible. Mais je vous ai dit que Dob n'est pas transportable. Si vous partez en le laissant inconscient, je crains pour sa vie
.
Tifni réfléchit un instant.
- Je pense à quelque chose, mais si vous estimez que c'est une bonne solution, je vais devoir vous mettre à contribution.
- Dites-moi, jeune fille et je verrai si je peux m'en débrouiller.
- Vous avez dit tout à l'heure que certaines personnes succombaient au poison du cristal noir en quelques heures. Est-ce exact ?
- Oui, tout à fait. Où voulez-vous en venir ?
- Si je partais maintenant, et que nous faisions passer Dob pour mort, pensez-vous pouvoir le cacher quelque part, en sécurité ?

Morfin la dévisagea un moment avant de répondre, pensif :
- C'est une excellente idée. Si je le met dans la maison de Norma, juste à côté, il y sera en sécurité. Elle ne parlera pas. Nous mettrons le feu à l'actuelle, histoire de la désinfecter. Évidemment, il n'y a aucun risque de contagion, mais nous ferons tout comme. Et je n'aurai qu'à répandre une sale rumeur comme quoi vous avez eu trop peur après la mort de votre compagnon et que vous vous êtes enfuies... Qu'en pensez-vous ?
- Je n'aime guère passer pour une lâche, mais ça fera l'affaire. Je ne veux pas abuser de votre générosité, Morfin, mais pourrais-je également vous laisser Ombelle ? Je ne pense pas en avoir pour très longtemps. Et ensuite...


Morfin, qui avait reprit la direction de la petite maison, s'arrêta :
- Ensuite ? Que comptez-vous faire ?
Tifni le regarda dans les yeux, les mains crispées autour de son bâton.
- Ensuite, je trouverai le coupable de cet acte de traîtrise. Et j'étriperai ce lâche...
- Je comprend votre colère, Tifni. Mais je fais appel à votre tempérance.
- Ma tempérance ? Pardonnez-moi, Morfin, mais ce soir, on a voulu me faire du mal et tuer l'homme que j'aime. Alors ne parlez pas de tempérance...
- Il est vrai que le ver est dans le fruit. Si vous le voulez bien, je mènerai ma petite enquête en vous attendant. Et nous résoudrons le problème, ensemble !

Tifni regarda le Nain. Ses yeux semblaient luire de mille feux. Elle était en colère, par de-là l'inquiétude qu'elle nourrissait à l'égard de Dob. Elle procéderait dans l'ordre : l'urgence était de sauver l'homme qu'elle aimait. Mais ensuite... Ils apprendraient à connaître la druidesse, elle s'en faisait la promesse. Elle trouverait le coupable. Lentement, Morfin acquiesça. Sans ajouter mot, il entra dans la maison, suivi par la druidesse. Celle-ci réveilla Ombelle pendant que le Nain expliquait les décisions qui venaient d'être prises à ses gardes.

Ombelle ouvrit de grands yeux, gémit et voulut retourner sous la couverture. Tifni imaginait aisément l'état dans lequel elle se trouvait et le mal de tête qui devait lui tarauder le cerveau. Mais elle n'avait pas le temps de prendre plus de précaution. Elle la prit dans ses bras, la tirant hors du lit. Éblouie par la faible lumière, elle cacha son visage dans son cou en couinant. Tifni lui caressa les cheveux un moment puis lui dit à l'oreille :
- Ombelle, nous avons un gros problème. Je sais que tu ne te sens pas bien, mais je n'ai pas le choix. Alors tu vas m'écouter attentivement.
Alarmée par le ton sérieux de la druidesse, Ombelle se redressa et la regarda.
- Bien. Pendant que tu dormais, il est arrivé malheur à Dob.
Tifni sentit que la panique commençait à gagner la petite fille, et elle continua bien vite.
- Il a été empoisonné par une lame. Il est blessé, gravement. Il a besoin d'un remède et pour cela je dois aller chercher quelqu'un que nous connaissons. Mais je dois faire le plus vite possible, sinon, il risque de mourir. Tu comprends ?
La petite répondit par l'affirmative, d'une toute petite voix. Tifni la serra dans ses bras et ajouta :
- J'ai besoin de quelqu'un de confiance pour veiller sur lui, pour qu'il ne lui arrive rien. Tu comprends ? Tu veux bien le surveiller ? Rester auprès de lui ?
- Oui, Tifni. Je ferai très attention à lui,
dit-elle, inquiète et fière à la fois.
- Bien. Alors tu vas faire exactement tout ce que te dira Morfin. Vous allez changer de maison, ensemble et une dame Naine va s'occuper de vous deux. Je veux que tu fasses le moins de bruit possible, que personne ne sache que vous êtes là...
- Tu reviendras vite ?
- Bien sûr, ma puce. Très vite, le plus vite possible. Je ne vais pas laisser Dob mourir et je reviendrais te chercher.

Ombelle se laissa glisser à terre et regarda Dob. Elle grimaça en voyant la blessure du loup, qui s'était légèrement étalée depuis tout à l'heure et était toujours aussi noir. Elle s'approcha, s'assit au bord du lit et lui saisit la main, bien décidée à veiller sur lui, comme Tifni le lui avait demandé. Celle-ci approcha, regarda le garde qui continuait à laver la blessure, l'empêchant de se refermer pour qu'elle ne cicatrice pas sur le poison qu'elle renfermait. Elle se pencha, déposa un baiser sur ses lèvres et lui dit :
- Tiens bon, mon amour. Je fais le plus vite possible. Mais ne m'abandonne pas...

Elle se releva et prit la direction de la porte. Elle regarda Morfin et lui dit :
- Merci, pour tout ce que vous faites. J'espère... Avoir raison de vous faire confiance.
Morfin comprit la méfiance de la druidesse et ne songea pas à s'en offusquer. Il fit signe au second garde :
- Tarik, accompagne-là vers la sortie et attends-là près de la porte, qu'elle puisse entrer de nouveau dans la mine...
- Bien, Morfin.

Faisant signe à la jeune femme, il partit au pas de course. Tifni saisit son sac au passage et courut derrière lui. En chemin, elle ajusta ses griffes sur ses mains. Elle n'était pas sûre que son retour se passe aussi bien que la première fois.

Le chemin du retour pour sortir de la mine ne lui parut pas aussi long qu'à leur arrivée. Rapidement, elle trouva son chemin. Elle entendit vaguement du bruit provenant du fond de la grotte et interrogea le garde du regard. Celui-ci lui donna pour toute explication :
- Le feu... Là où vous étiez... Morfin n'a pas perdu de temps. Venez, dépêchons-nous.
Ils atteignirent sans encombre la sortie. Le garde se glissa dans un renfoncement, non loin du pont-levis que deux nains prirent le temps d'abaisser pour eux, sur un simple signe de son compagnon. Tifni s'arrêta un instant, prenant des repères pour retrouver l'entrée de la grotte et s'éloigna dans la neige. Elle était très attentive : il ne s'agissait pas de tomber sur un orc de nouveau, ou toute autre bestiole. Et en même temps, il fallait qu'elle trouve un endroit découvert pour appeler ceux qu'elle cherchait.
Toujours courant, elle descendait le flan de la montagne. Le jour commençait à se lever ; le soleil pointait à l'horizon. Sa tête pulsait : elle avait l'impression qu'un troupeau d'orcs lui vrillait les tympans. Elle jura tout bas contre la bière noire, responsable de son état, puis se raisonna : si elle n'avait pas voulu faire sa maligne en buvant sa choppe d'un trait, elle n'en serait pas là.

Elle trouva une petite clairière, au centre de laquelle elle s'arrêta. Elle reprit son souffle en réfléchissant. Que lui avait dit Liadan, déjà ? Elle l'avait mis en garde contre la dépense d'énergie liée à son appel, s'il se trouvait trop loin. Qu'avait-elle fait après l'épisode de l'orc, la veille ? Était-elle rentrée chez les siens ? Elle ne savait même pas comment faire pour la faire venir...
- Bon, fini de rêvasser, espèce de druidesse incapable..., se morigéna-t-elle. Concentre-toi !
Elle se tourna vers le Sud, fixa l'horizon, aussi loin qu'elle le pouvait et appela à voix haute :
- Liadan ! J'ai besoin de ton aide !
Elle se souvenait que son loup, quand il avait invoqué le Vent du Nord, avait utilisé une formule bien plus compliqué. Mais elle ne la connaissait pas alors il faudrait que cela suffise. Elle mit toute son énergie dans ce cri de désespoir...

Soudain, une brise légère, embaumant tout autour d'elle, lui effleura le visage. Une odeur de fleur et d'herbe verte vint l'envelopper au milieu de toute cette neige et Liadan fut sur elle. Elle vola un instant autour de la druidesse puis vint se poser sur son poing levé.
- Ma Dame, la salua-t-elle. J'ai senti l'urgence dans vos pensées et je suis arrivée le plus vite possible.
Tifni sentit le contrecoup de l'arrivée de l'oiseau instantanément. Elle sentit un vertige, faillit perdre connaissance et leva le bras pour que la pygarque s'envole. Elle posa une main à terre et prit plusieurs inspirations. Quelques secondes passèrent avant qu'elle ne se reprenne. Puis la vision de son loup inconscient dans la mine lui donna un second souffle. Elle se redressa et permit à Liadan, inquiète, de se poser de nouveau sur son bras.
- Bonjour, Liadan..., souffla-t-elle. Tu as fait vite, je t'en remercie.
- Que se passe-t-il ? Je sens votre nervosité à travers tous les pores de votre peau.
- En effet. Il est arrivé quelque chose à Dobermann. Il a été empoisonné, certainement à l'aide d'un cristal noir. J'ai besoin de joindre Tamara d'urgence... Penses-tu que tu pourrais la joindre ?
- Ceci n'est pas en mon pouvoir, ma Dame. Je peux parler à Aurora par l'esprit, mais je ne pense pas qu'il soit capable, lui non plus, de l'appeler.

L'oiseau se tut un instant, les yeux voilés. Tifni attendit, comprenant qu'elle interrogeait son frère. Quand elle rouvrit les yeux, elle secoua la tête en signe de dénégation.
- Aurora n'a aucune nouvelle de la dragonne, non plus, ma Dame. Mais il me fait remarquer que si son maître est au plus mal, elle doit le savoir et être en chemin.
Tifni désespérait. Elle se doutait que Tam avait senti ce qui avait touché Dob. Mais elle était très loin également, aux dernières nouvelles. Dob était enfermé dans une grotte, qui plus est, et elle n'était pas sûre qu'elle puisse la trouver.
- Peux-tu rester dans le coin, Liadan ? Il faut que je trouve Tamara, mais ensuite, j'aurai besoin de tes services.
Liadan acquiesça et décolla souplement.
- Je ne serai pas loin. Vous n'aurez qu'à m'appeler et je volerai à votre rencontre.

La pygarque s'éloigna en décrivant de grands cercles autour de Tifni, qui réfléchissait. Elle allait supposer que Tamara avait senti que Dob était au plus mal et qu'elle volait à tire-d'ailes dans sa direction. Cela faisait plusieurs heures qu'il avait été touché et qu'il avait de la fièvre. Si elle était partie immédiatement et qu'elle volait à fond, se pourrait-il qu'elle ne soit plus très loin ? Dans quelle mesure le fait qu'il soit au fond d'une montagne pouvait-il couvrir son appel ?
Il fallait qu'elle signale sa position. Tamara arrivait en volant : le mieux était donc de lui faire un signal vers le ciel. Elle regarda autour d'elle. De nombreux arbres, des pins pour la plupart, pourraient sans doute l'aider.
Elle déblaya un rocher plat qui se trouvait le plus au centre de la clairière, enlevant la neige qui le recouvrait. Elle cassa de nombreuses branches autour d'elle et les disposa sur la pierre. Si n'importe qui avait essayé d'allumer un feu avec cet assemblage encore vert, il aurait essuyé un échec. Mais elle n'était pas n'importe qui. Elle maîtrisait les éléments, normalement, et le feu en faisait partie ! Elle n'avait besoin que d'un petit coup de pouce, une étincelle ou un crépitement, cela suffirait... Jugeant qu'elle avait mis suffisamment de bois pour tenir un bon moment, elle sortit sa pierre à feu de son sac. Elle provoqua quelques étincelles au-dessus du bois, qui dégagea assez vite une odeur âcre et une fumée nauséabonde.
Mais Tifni s'en moquait ! Elle ne cherchait pas à faire un joli feu : plus l'odeur serait désagréable et la fumée importante, plus son signal se verrait de loin, dans le ciel. Le petit feu commença à prendre, faiblement. La druidesse s'agenouilla à côté et passa sa main au-dessus, lentement, sentant la chaleur lui envahir la paume. Quand la chaleur fut presque insoutenable, elle commença à incanter, ne lâchant pas le feu du regard. Poussé par sa volonté, puisant dans les propres ressources de la druidesse, les flammes montèrent comme si elle avait nourri le feu de nombreux fagots de bois, de dizaines de rondins...

Une fumée dense et gris s'éleva vers le ciel. Tifni s'éloigna de quelques pas, car la chaleur devenait insupportable. Le feu n'était pas rouge et orangé, comme il aurait du l'être, mais d'un vert profond. C'était elle qui l'avait influencé pour que ceux qui le verrait n'y voit pas un feu ordinaire. Mais ce feu en question était dévorant et l'énergie de la druidesse filait à une vitesse alarmante. Elle en avait déjà dépensé une partie pour appeler Liadan. Elle sortit de la viande séchée de son sac et la mastiqua, espérant se redonner un peu de force. Le sort suivait son cours maintenant et lui demandait un peu moins d'attention : elle pouvait se permettre de le surveiller d'un oeil et de faire autre chose en même temps.
Elle observa les alentours, guettant l'arrivée éventuelle d'êtres non désirables dans les parages. Mais pour l'instant, tout semblait calme... Trop calme. Les minutes passèrent ainsi. Le soleil était monté dans le ciel, inexorablement, et pendant ce temps, son loup se mourait dans la mine des Nains.

Soudain, un fracas abominable la fit sursauter et perdre sa concentration. Elle sauta en arrière, prête à se changer en panthère, regardant autour d'elle. Puis elle souffla soulagée, et courut vers la masse bleue effondrée devant elle.
- Tam !, hurla-t-elle.
La dragonne ouvrit un oeil, souleva la tête et eut la force de lui souffler :
- Et bien ? Tu veux rameuter toute la lie de la montagne dans cette clairière ? Bravo, quelle discrétion !
Le feu de Tifni s'éteignait doucement, faute d'alimentation magique. La fumée avait déjà presque disparu.
- Je voulais que tu me trouves rapidement. Je me doutais que tu étais en train d'arriver. Dob...
- Oui, je sais, il est mal en point, je le sens. Il est sur le point de mourir, Tifni.
- Il a été empoisonné et...

Un grondement sourd se fit entendre. La druidesse regarda autour d'elle, inquiète, avant de comprendre que le son provenait de la dragonne. Elle était furieuse.
- Empoisonné ?, tonna-t-elle. Qui ? Quand ? Comment ? Où est-il ?
- Tu... Tu ne vois pas où il est ?
, éluda Tifni.
- Non... Pas exactement. Je sais qu'il n'est pas loin mais je n'arrive pas à le distinguer nettement. Ce n'est pas normal ! Rien ne doit pouvoir nous séparer de la sorte !
- Je pense que c'est à cause de la grotte. Nous étions dans la mine des Nains et je crois que la roche est vivante. Peut-être que c'est à cause d'elle ?

La dragonne peinait visiblement à reprendre ses esprits. Elle avait du parcourir des centaines de lieues en quelques heures pour aller à la rencontre de Dob et était épuisée. Elle tenta de se lever mais retomba lourdement.
- Tam, excuse-moi, mais le temps nous est compté. Il y a un moyen de neutraliser le poison, mais pour cela j'ai besoin de toi.
- Tu ne pouvais pas le dire avant ?

Il était évident qu'elle avait voulu prendre un ton courroucé, mais l'effet n'était pas celui escompté. Tifni s'approcha et lui entoura le museau de ses bras, pour la réconforter.
- Un des Nains va nous aider à confectionner un onguent, qui neutralisera le poison. Mais il lui manque un ingrédient majeur, Tam.
La dragonne fixa Tifni, attendant qu'elle poursuive. La jeune femme eut l'impression que si elle ne lui disait pas très vite de quoi il s'agissait, elle allait la croquer...
- Il lui faut des larmes de dragon...
Un grognement remonta du gosier de la dragonne, qui lâcha un jet de fumée grisâtre par ses naseaux. Visiblement, elle était très mécontente. Tifni lutta pour ne pas reculer et conserva sa position.
- Je ne suis pas un vulgaire animal dont on se sert pour de la sorcellerie ! Pourquoi pas de la bave de crapaud, pendant qu'on y est ?
Si la situation n'avait pas été aussi difficile, Tifni se serait permis de taquiner Tamara devant son si grand orgeuil.
- Allons, ma belle. Tu serais prête à donner ta vie pour Dob, je le sais. Alors quelques petites larmes de rien du tout ne devrait pas te poser plus de problème que ça...
- Ah oui, évidemment, ce n'est pas à toi qu'on demande ça !
- Non effectivemen
t, répondit-elle doucement. Mais si pour sauver l'homme que j'aime, il fallait que je donne une gourde entière de mon sang, je le ferai, sans une once d'hésitation. Alors quelques larmes...
Tamara observa Tifni d'un air mécontent, puis se radoucit.
- Tu as raison, évidemment... Je suis sensée être la plus sage d'entre nous et je me conduis comme une gamine. Au diable mon orgueil mal placé.

Un moment passa, que Tifni n'osa pas troubler. Elle dirigea sa main vers son sac pour en tirer un fiole, qu'elle déboucha. Mais aucune larme ne coulait des yeux de Tamara. Elle la regarda d'un air interrogateur. Celle-ci parut rougir sous son hâle bleu :
- Je ne sais pas pleurer, Tifni...
La druidesse n'en croyait pas ses oreilles ! Elle avait besoin de larmes de dragon, avait un dragon sous la main et celui-ci n'était pas capable de pleurer ! Il fallait qu'elle mette le paquet !
- Tam... Tu sais que si tu n'y arrives pas, Dob va mourir. Et s'il meurt, sans que tu puisses rien y faire, par ta faute, tu mourras aussi. Mais ça, c'est un détail. Il sera mort, et je me laisserai mourir aussi. Ombelle, que tu ne connais pas encore, restera aux mains des Nains et ne devrait pas connaître un sort plus enviable, tu le sais. Tu seras donc responsable de quatre morts, le temps de le dire. Et tout ça à cause de quoi ? Parce ce que, par ta faute, tu n'auras pas su sauver l'homme que j'aime plus que ma vie... Si tu fais cela, notre mort passera inaperçue aux yeux des dieux et nous erreront sans doute pour l'éternité dans les limbes, sans rien recevoir en échange... Tu en es consciente ? Très bien, il ne me reste plus qu'à me laisser mourir, ici, en attendant qu'il arrivent la même chose...
Tifni n'était pas très bonne comédienne et elle ne sentait pas que ses paroles sonnaient vraies dans sa bouche. Elle n'était pas prête à abandonner si vite, mais elle ne pouvait pas le dire à la dragonne. Pourtant, son mensonge eut l'effet escompté. Que se passa-t-il dans la tête de Tamara ? Elle ne le sut jamais vraiment, mais toujours est-il qu'elle vit une larme poindre au coin de son oeil. La dragonne avait le visage si triste qu'elle s'en voulut de la manipuler de la sorte. Elle s'empressa de recueillir la larme dans la fiole et lui fit un baiser.

- Je vais le sauver, ton loup... J'y cours, ma belle dragonne !
Tamara rugit et se souleva sur ses pattes avants.
- Attends, je t'accompagne !
Tifni s'arrêta et la regarda :
- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Tam. Nous avons une tentative de meurtre sur les bras et tu n'es pas vraiment discrète...
Tamara n'avait absolument pas l'air d'accord pour rester en arrière.
- Écoute, voici ce qu'on va faire : tu n'es visiblement pas en état de faire quoi que ce soit maintenant. Tu vas te reposer ici tranquillement. Dès que Dob ira mieux, je l'enverrais te chercher et vous reviendrez ensemble dans la grotte, s'il juge que tu peux y entrer sans risque. Pour ma part, en attendant, je te fais deux promesses : celle de sauver Dob, le plus vite possible et celle de trouver le coupable de son empoisonnement. Ça te va ?
Curieusement, Tamara n'insista pas. Tifni ignorait ce qu'elle pouvait avoir derrière la tête, mais elle en profita. Elle repartit en courant en direction de l'entrée de la mine. Elle dissimula le flacon contenant la larme de la dragonne dans son sac et appela Liadan doucement. Celle-ci apparut comme par magie.
Elles approchèrent de la faille où était dissimulé le Nain qui l'attendait. Dès qu'elles approchèrent, celui-ci sortit et la regarda interrogateur.
- C'est bon, conduis-moi à Morfin, éluda Tifni.
Le temps n'était pas aux questions. Tarik parut surpris mais ne demanda rien. Le pont-levis se baissa pour eux et il la conduisit sur le côté.
- Il va falloir être discret, ma Dame. Tant qu'on ne saura pas qui a tenté quelque chose contre votre mari, il vaudrait mieux qu'on ignore votre retour.
Tifni acquiesça. Instantanément, elle se changea en panthère, pensant pouvoir se faufiler plus aisément. Liadan prit son envol et se posa le plus haut qu'elle put. Elle volait de point en point, le plus près possible du plafond, ne les perdant pas de vue. Tarik la fit passer par des chemins détournés, où ils ne croisèrent presque personne. Un moment donné, ils entendirent quelques personnes arriver en face d'eux, un peu plus loin, et Tifni sauta souplement sur un surplomb rocheux, se tapissant dans l'ombre. Le Nain continua sa route comme si de rien n'était. Un petit groupe de Nains le saluèrent et continuèrent leur chemin. Tifni attendit quelques instants avant de le rejoindre une dizaine de mètres plus loin.

Ils parvinrent sans encombre dans la maison de Norma, dans laquelle Dob avait déménagé malgré lui. Il n'y avait aucun garde devant la porte, par souci de discrétion et Tarik entra sans frapper. Tifni se faufila et prit aussitôt forme humaine. Elle fouilla dans son sac et tendit la fiole à Morfin qui la regarda surpris.
- Ainsi donc, c'était vrai...
- Vous en doutiez ?
, rétorqua la druidesse.
- Je vais préparer l'onguent au plus vite.
Morfin sortit sans attendre plus longtemps de la maison. Une Naine très ronde s'affairait aux fourneaux et ne lui prêta aucune attention. Elle s'avança dans la maison et distingua un lit au fond de la pièce, où était assise Ombelle, sagement, attentive au travail qu'effectuait le garde. Celui-ci n'avait pas changé d'occupation. Il incisait la plaie de Dob pour l'empêcher de se refermer, chauffait sa lame et grattait le pus.
La druidesse s'approcha et regarda la blessure de Dob. Celle-ci s'était encore étendue. Le flan du loup était entièrement noir. Le Nain jeta un coup d'oeil vers Tifni et soupira en voyant son expression horrifiée.
- Je fais ce que je peux, ma Dame, dit-il tristement. Mais le mal progresse malgré mes interventions. Vous avez rapporté ce qui manquait pour faire l'onguent ?
- Oui,
souffla-t-elle.
Elle se pencha vers Dobermann et l'embrassa sur les lèvres. Son visage était luisant de transpiration et ses lèvres bouillantes. Elle attrapa un linge, alla de mouiller et revint tamponner doucement de visage de l'homme qu'elle aimait. Elle ne pouvait rien faire de plus pour le moment, mais il fallait qu'elle s'occupe. Elle tendit le linge à Ombelle, qui comprit et prit le relais. Tifni se dirigea vers la porte, l'ouvrit et reprit l'apparence d'une panthère. Elle grimpa souplement sur le toit de la maison et observa les alentours. Elle repéra facilement Liadan et lui parla par la pensée.

- Bien. Nous avons du travail, ma belle. Quelqu'un a tenté d'empoisonner Dob. Je ne sais ni pourquoi ni qui, mais je veux trouver. Je n'ai aucune piste pour le moment, mais je te demande de faire des tours discrets et d'épier les conversations. Si tu entends quelque chose d'intéressant, tu m'appelles. Et ne te fais pas remarquer !
- Je vais essayer, ma Dame.

Liadan quitta son perchoir et s'enfonça dans l'obscurité de la grotte, où Tifni la perdit de vue. Quant à elle, elle allait essayer de trouver un ami à elle... Ce n'était qu'une piste mais elle valait ce qu'elle valait !

Les maisons étaient suffisamment proches les unes des autres pour qu'elle puisse sauter de toit en toit. Elle allait fureter discrètement. Malheureusement pour lui, elle ne mit qu'une poignée de minute à tomber par hasard sur Ridmor. Il était seul et paraissait bien pressé. Elle hésita entre lui sauter dessus tout de suite et le suivre, mais elle contint son impatience. Elle prit donc le parti de se faufiler discrètement à sa suite.
Quelques centaines de mètres plus loin, il pénétra dans une sorte de grande bâtisse où la cheminée fumait allégrement. Il était entré à l'intérieur en regardant une dernière fois par-dessus son épaule, comme pour vérifier que personne ne l'avait remarqué.
Sans hésiter, Tifni sauta au bas du toit et jeta un oeil par une des fenêtres. Elle faillit crier de rage en apercevant la personne qui se trouvait déjà dans la pièce, en compagnie de Ridmor. Les deux semblaient en plein conciliabule. Sans plus réfléchir, elle reprit forme humaine et entra à sa suite. Les deux Nains se retournèrent, surpris par sa présence. Aussitôt, la druidesse se rendit compte que ses suppositions ne pouvaient se justifier : en les voyant ensemble, elle venait de supposer que Ridmor et Morfin étaient de mèche contre leur présence ; mais dans le même temps, elle réalisa que si Morfin avait voulu éliminer Dob, il aurait largement pu profiter de son absence. Les deux Nains avaient de plus tout à fait le droit de se rencontrer pour parler. Elle referma la porte et se calma instantanément. Elle regarda les deux Nains et soupira avant de faire un esclandre.
Morfin lui dit alors :
- Vous tombez bien, Dame Tifni. Ridmor venait me faire son rapport.
- Son rapport ? Que voulez-vous dire ?

Ridmor renifla de façon assez grossière :
- Qu'est-ce que vous croyez ? Que je suis un abruti ? Je suis au Conseil quand même ! Je suis impulsif et je ne vous aime pas, mais je me doutais bien que vous n'étiez pas vraiment partie et que dès que vous reviendriez, vos soupçons allaient directement se porter sur moi...
Tifni déglutit discrètement. Effectivement, Ridmor venait de taper juste. C'était tout à fait ce qu'elle avait soupçonné.
- J'ai donc pris les devants, reprit Ridmor. Je suis allé voir Morfin pour avoir des éclaircissements sur la mort de votre mari. Il m'a dit qu'il avait été tué par l'empoisonnement d'une lame en cristal noir.
Ainsi, Ridmor n'était pas au courant que Dob était toujours en vie. Apparemment, Morfin ne lui faisait pas totalement confiance non plus. Tifni en prit bonne note, pour plus tard. Pour l'instant, elle voulait en savoir plus. Elle décida de faire amende honorable.
- C'est ce qui s'est passé. Je vous prie d'excuser mes soupçons : j'essayais de vous suivre pour savoir ce que vous aviez derrière la tête, effectivement.
- Pas difficile de suivre les pensées des humains
, grogna-t-il.
Tifni sentit l'énervement la gagner. Décidément, ce Nain l'exaspérait au plus haut point. Morfin coupa la conversation qui s'envenimait pour les ramener au sujet qui les intéressait.
- Ridmor, dis-lui ce que tu as découvert.
- Quand vous avez quitté le Conseil, hier soir, nous avons continué à parler un bon moment. Clairement, certains d'entre nous, comme Misto, un des membres influents qu'on vous a présenté, étaient contre votre présence ici. Quant à accéder à votre requête, ça leur paraissait totalement incongru. Mais l'Intendant avait décidé que nous devions vous apporter notre aide, en mémoire de cet ancien serment que nous nous devions d'honorer. Le Conseil a été houleux, je peux vous le jurer ! Les discussions se sont éternisées un bon moment. Plusieurs personnes très influentes ne voulaient pas entendre parler de vous venir en aide. Au final, l'Intendant a su trouver les bons mots et il a été décidé de vous venir en aide. Nous nous sommes quittés, un peu agités et sommes rentrés nous coucher.
- Sauf moi,
intervint Morfin, qui suis venu à la rencontre de votre mari. Nous sommes allés boire une choppe ou deux, avons discuté un moment et il est rentré vous rejoindre. C'est à ce moment-là, apparemment, qu'il a du être blessé.
- Ce matin,
reprit Ridmor, quand j'ai appris ce qui s'était passé au cours de la nuit, et la mort de votre mari, je me suis douté que vos soupçons se porteraient sur moi car j'étais le seul à m'être affiché contre vous quand vous étiez présents. J'ai décidé de devancer votre courroux : je n'aime pas l'idée qu'on ouvre la porte scellée sur votre bonne foi, mais je n'ai jamais voulu votre mort non plus. Je suis allé trouver Misto, qui avait été parmi les plus virulents après votre départ. Il était déjà au courant de la mort du Loup Blanc. Comme nombre d'entre nous, il a été surpris par votre départ : il était sûr que vous voudriez vous venger. Nous avons longuement discuté de cet assassinat, essayant d'établir qui pouvait en porter la responsabilité. Mais nous sommes persuadés que personne au Conseil n'aurait pu ordonner une chose pareille.
- Et je partage cet avis
, précisa Morfin.
- Vraiment ? Alors qui a pu ordonner ce crime ?, questionna Tifni, découragée. Personne en dehors du Conseil et de Grumdor ne savait la raison de notre présence ici.
- Sauf si quelqu'un a pu se faufiler non loin du Conseil pendant les délibérations et en a entendu la teneur.

Le Nain laissa ses paroles en suspens... Tifni tentait d'assimiler ce qu'il venait de dire.
- Dans ce cas, il s'agirait d'un espion ?
- Tout à fait
, répondit Morfin. Je vous dévoile ici des éléments qui ne devraient pas arriver aux oreilles des humains. Il s'agit de problèmes nains, mais je vous dois des explications. Depuis quelques temps, certains Nains pensent que le Conseil est trop mou, qu'il ne prend pas les bonnes décisions et voudraient le renverser. Or, les nominations au Conseil se font par cooptation, ce qui empêche un renouvellement trop abrupte et permet de conserver les membres les plus sages. Ce qui ne convient pas à tout le monde, vous devez vous en douter !
Tifni acquiesça. Elle était bien placée pour savoir que la recherche du pouvoir en amenait certains à des extrémités.
- Bref, certaines personnes se débrouillent, depuis plusieurs lunes, pour discréditer les décisions du Conseil. Cette fois, clairement, la décision d'ouvrir la porte de la mine pour des étrangers n'a pas été appréciée : qu'on se serve de ce même cristal pour tuer Dobermann montre clairement qu'il est dangereux et que la décision du Conseil était mauvaise.
- Qui sont ces gens ?
- Nous ne connaissons pas leur identité véritable. Ils se font appeler la Garde Sombre et utilisent tous les moyens passant à leur portée.
- Même celui de tuer vos hôtes ?
, lâcha Tifni avec hargne.
Morfin regarda Ridmor avant d'ajouter :
- Une guilde d'assassins utilisent tous les moyens à sa portée pour arriver à ses fins.
Tifni crut manquer d'air un moment. Une guilde d'assassins ? Les Nains aussi semblaient avoir leurs problèmes, mais cela dépassait tout ce qu'elle avait pu imaginer...

Morfin jeta un oeil à la mixture qu'il faisait réchauffer depuis un moment dans une petite marmite.
- Ridmor, je te remercie pour ton aide. Nous allons laisser Tifni se reposer un moment pour assimiler ce qu'elle a apprit maintenant et nous nous reverrons dans la journée.
Tifni faillit protester en disant qu'elle n'avait pas sommeil quand elle comprit que l'onguent devait être prêt et que Morfin voulait pouvoir aller voir Dob sans que Ridmor ne s'en doute. Le Nain comprit qu'il était congédié, les salua et sortit sans rien ajouter.
Les deux autres attendirent un moment qu'il se soit éloigné. Morfin transvasa l'onguent dans un pot hermétique et ils sortirent discrètement par la porte de derrière. Tifni reprit sa forme de panthère et continua sa route par les toits. Ils se rejoignirent à l'intérieur de la maison de Norma.
Rien n'avait changé depuis le départ de Tifni, si ce n'est que la tâche noire sur le corps de Dob s'était encore étendue et atteignait presque sa poitrine.
Sans perdre un instant, Morfin appliqua l'onguent sur la coupure, qu'il prit soin de rouvrir. Il plaça une couche de pommade épaisse de la surface d'une main et recouvrit le tout d'un linge humide. Il banda l'ensemble autour du ventre de Dob.
- Voilà, jeune fille. Il ne nous reste plus qu'à attendre. La température devrait baisser rapidement, maintenant. La couleur noire va refluer vers la coupure. Je changerai la compresse d'ici un écoulement de sablier environ.
Il fronça les sourcils et regarda Tifni :
- Il risque d'en garder une cicatrice, à l'endroit où l'arme a frappé.
Tifni secoua la tête :
- Peu importe, s'il revient à la vie...
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