Légèrement en retrait de la ville, abritée par quelques grands Ormes, voici la retraite d’Ilyan et Ena. Ilyan et Ena étaient tous deux issus de la petite noblesse. Maintes fois, ils avaient pris les armes aux côtés de Zaelandra, grande conseillère du Roy.
Ilyan est un guerrier de stature moyenne, plutôt doué, sans plus, mais, qui transcendé par la juste cause, peut se révéler une arme redoutable sur le champ de bataille. D’autant que l’œil et la vivacité, mais surtout les flèches de sa compagne sont là pour veiller sur lui. Un tandem parfait pour un temps aujourd’hui révolu…
C’était une belle matinée d’été, à une époque où la paix régnait encore sur une magnifique contrée nommée Alidhan. La douceur matinale était très agréable. Le ciel, azur, pur, dessinait le tableau parfait de la journée idéale.
La vie choisit ce jour et ce lieu idyllique pour annoncer la venue de leur enfant, le premier. Il s’appellerait Nice, comme pour forcer la prophétie qui leur avait été faite.
Faisant honneur à son nom, le petit Nice était un enfant calme, droit et attentif. Toujours (ou presque) prêt à rendre service. Tout allait bien dans le meilleur des mondes…
Nice avait 14 ans quand arriva ce que l’on connaît tous aujourd’hui : la déchirure…
Leur demeure retirée leur permit quelques temps de rester à l’écart de ce conflit fratricide. Pourtant vint l’heure de choisir un camp. Fidèles à l’amitié qu’ils portaient à Zealandra, la décision serait des plus simples, ils serait du prochain convoi vers Cyrosh, patrie du Cartel de Brumebois.
La menace s’intensifie et le besoin s’affirme. Cette guerre semble vouloir durer…
Nice, à 15 ans, n’avait encore jamais eu une arme entre les mains, quand son entourage les maîtrisait presque. Dur serait l’entraînement… Sans relâche, de façon plus qu’intensive, Ilyan se chargeait de l’apprentissage de son fils en l’art de la guerre. Mais que de retard à combler. D’autant plus que l’élève ne semble pas vraiment dans son élément.
A 17 ans, Nice est loin d’être aussi fort et puissant que les autres guerriers de son âge. Et ces derniers aiment à lui rappeler.
Un jour, alors qu’il est en excursion avec trois de ses amis, Réfa, Pilt et Frémo, dans l’ordre mage, guerrier et moine, ils aperçurent le corps inerte d’un membre du cartel. Un archer semble-t-il .
Etait-il encore vivant ? Vite, il fallait en avoir la certitude. La moindre étincelle de vie et Frémo pourrait peut-être le sauver.
Alors qu’ils s’approchaient à toute hâte, des royalistes apparurent sur leur flanc droit. C’était un piège ! Trois guerriers bien plus expérimentés. Si Réfa et Pilt arrivaient à repousser les assauts, Nice ne devait son salut qu’à la présence du jeune moine. Malgré tout, la violence des coups de son adversaire finirent par expulser le glaive de ses mains et le faire choir. Nice, au sol, tente d’éviter les coups un à un, le forçant à reculer, et à reculer encore, et encore…
Le hasard voulu qu’il posât la main sur ce qui semblait être un bout de bois. Mais ses doigts épousèrent parfaitement la forme de l’objet, et , sans même réfléchir, trois flèches sont décochés en direction de l’assaillant, surpris. Une autre volée vint à suivre, chaque flèche touchant à nouveau le Royaliste. Certes les blessures n’étaient pas profondes, mais chacune avait toucher sa cible et la faisait reculer.
Tenus en échec, et loin de chez eux, les opposants s’enfuirent, craignant certainement l’arrivée de renforts inopportuns. Mais ce jour là, grâce à eux, Nice avait trouvé sa voie : il devait être archer, comme sa mère avant lui.
Aujourd’hui, Nice est un archer aguerri, dont l’expérience, à défaut de la puissance, est le principal atout. En effet, son apprentissage passé de guerrier a malheureusement pris quelque peu le pas sur son expérience et ses caractéristiques d’archer. Aussi, à niveau égal, bien des archers aurait le dessus. Mais qu’un seul perde son arc et se frotte à lui au corps à corps…