Niniel Divine Déesse (méga lot oui !)
Nombre de messages : 2691 Localisation : fosse des gueux Age : 117 Emploi : Glacière Loisirs : rêvasser au milieu des morts Date d'inscription : 18/06/2007 Points : 135
Feuille du skyzophrène Classe: Aquamancien Guilde: Brugmansia :O
| Sujet: Il neige. Lun 1 Juin - 21:15 | |
| Musique Un petit être flasque et informe serpentant dans l'humus, il cherche à se nourrir, creuse sa galerie. Une proie facile, peu discrète, sourde et muette, incapable de pressentir le prédateur qui le guette...
Il est là, impassible, imperturbable. Il attend. Un prédateur peu commun, inattendu, imprévisible.
Le chasseur est fourbe, son odeur est enivrante, irrésistiblement attirante. Il est sûr de lui, il ne peut rater son coup. Il n'a pas à bouger, juste à attendre...
La proie se rapproche de lui, s'engouffre dans le piège.
... Une étreinte mortelle...
Et bien au dessus de ce massacre, proche d'un génocide, son corps est étendu sur le sol dur et sec, glacé. La robe déchirée essaye encore de recouvrir ses maigres cuisses. Bras et jambes écartés, son regard se perd vers le ciel, absent, ailleurs, illuminé.
Elle chuchote quelques mots. Incompréhensible. Même pour elle Créature pathétique, monstre...
Non, non, ce n'est pas moi... Regarde le ciel Priëm, admire sa couleurs grise uniforme. Regarde la vie, les couleurs se sont estompées, tout est en noir et blanc. Mais pourtant, vois-tu ces délicates pensées blanches qui virevoltent lentement dans la brise légère, sens-tu leur odeur ? Serait-ce les pétales des cerisiers blancs, le début du printemps ? Regarde les descendre... Bientôt ils nous auront rejoins. Leur contact sera doux sur ma peau, une caresse...
Tu ris à nouveau, tu te moque de moi...
Oui, je regarde... Plus ils se rapprochent et plus ils me semblent différents. De petites boules de coton flottant, divaguant dans l'air sec. Elles sont légères, mais elles ne caressent pas. Elles brûlent. Elle aura raison de rire, je vais à nouveau souffrir, pour le plaisir de ses yeux, et sans qu'elle n'ait rien à faire. Son rire sera l'écho de ma douleur, écrasant mes tympans, étreignant mon front et ma nuque.
Les flocons se posent sur moi, se fixent sur mon grain de peau déjà gelé. Un à un, ils me recouvrent, ils recouvrent tout le sol. Je disparais sous une couche blanche, immaculée. Mes mains attrapent ma tête, tentant d'échapper à la contrainte de ses gloussements insupportables.
Je sens le froid entrer en moi, d'abord par les couches superficielles. Puis il atteint chaque organe, au plus profond de mon être. Je ne peux plus bouger. Le froid s'insinue, et pour la deuxième fois je ressens sa présence glaçante. Quelque chose change...
Priëm, j'aimerais savoir ce que nous faisons là. J'aimerais savoir pourquoi, j'aimerais savoir comment, j'aimerais savoir depuis combien de temps. Il n'y a plus de corps depuis bien longtemps, même les rats sont partis. Les os s'enfoncent dans le sol. Tout disparait...
Oui tout disparait. Quand la neige s'accumule, il ne reste qu'une surface propre, vierge. Tout disparait, absolument tout... ...Sauf ton affreux visage et ton ignoble rire.
J'ai peur.
Seul mon visage dépasse encore de la neige. Mes longs cheveux noires s'étalent sur elle comme des fissures sur la surface immaculée. Mes lèvres violettes s'empreignent d'un rictus marquant la folie. Mes oreilles sont compressées par son rire glaciale et strident, qui jamais ne s'arrête. Mes paupières bleues se ferment sur mes grands yeux verts...
L'anneau du mycorhize venimeux encercle sa proie, ce petit vers et aspire sa vie, son âme, tout son être...
Il a peur.
Une étreinte mortelle. | |
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