La Suite de l'histoire du BaronCrapo... 3 mois se sont écoulé depuis le drame...
Dans la foret sombre j'erre sans but, bousculant les arbres comme autant d'obstacle que mon chemin m'impose, fictive foule d'anonyme, d'ignorant, de pleutre. Dans ma folie douce je les percute de mon épée, je les empales de ma souffrance et les brules de ma magie. Piètre mage guerrier combattant ses ombres dans la nuit de son esprit. Tous ces jours passé, seul, loin de tout, m'usais toute volonté inlassablement. Les animaux me fuyaient, crainte d'être pris pour cible, instinct de survie... Ou simplement avaient-ils compris que la vie me quittait, que toute vie devait me fuir, ne plus resté là à mes côtés pour ne pas en pâtir. Je m'allongeai la nuit, maigre et sec à ne plus me distinguer d'une branche morte de vieillesse, vide à me confondre avec un gouffre profond, sans fond...
Fuir tout, marcher, courir, toujours plus vite, toujours plus loin, ne pas réfléchir au chemin, continuer là où y a rien. Se complaire dans un monde sans rien, mon existence périclite, un rien dans un rien, c'est bien tout. Ne plus penser à rien, admettre la déraison en la laissant prendre ses aises. Elle s'installe à pas de loup, regroupant les inutiles sentiments, poussant la passion pas loin de la raison, et le tout balancer dans le gouffre profond, sans fond. Elle a toute la place, maîtrise la coquille vide, il est loin l'escargot, sans famille sans maison, misérable limace qui chute de toute sa masse.
Un matin, le soleil d'un rayon grillait mes yeux, resté ouvert trop longtemps. Les bras en croix, les jambe tendu, la mort m'appelais, et comme je tardais, je la sentais venir à moi. Sous la forme d'un corbeau plus noir qu'un dessein diabolique, il se posa sur mon torse prêt à me donner le coup de grâce, une dernière invitation qu'on ne refuse pas, un baisé de bec à œil qu'on ne subit qu'une fois.
La lumière, une voix, on me parle tout bas. Une chaleur dans le froid que mon corps cumulais parcourt ce dernier, ma tête, mes bras et mes jambes sans oublié mes pieds. Le corbeau s'envola d'un regard effrayé. Mes yeux crache leur tristesse, larme de sang, larme de soulagement. Et ça coule encore et encore, des picotements me parcourent, la mort s'éloigne par je ne sais qu'elle miracle. Ma raison revient, ma colère s'abstient. Je vais vivre... Mais qui donc me parle, qui me souffle cette vie, un souffle ancien parcourt mes veines, la force me revient et affranchit ma peine.
La voix se fait mystère, douce et subjective. Me donnant à cet instant de nouvelles perspectives. Je me sens feu à faire fondre toutes glaces, je me sens mieux à sortir de l'impasse. Je me relève moi le déchet humain, ombre parmi les ombres, je me remet en chemin. Une nouvelle destiné m'attend dès aujourd'hui, une voie inaudible est venue puis partie. Si douce, si basse, pas de mots, quelques son, point de sens, de la compréhension. Aujourd'hui, je marche droit comme un homme. J'ai une place en se monde...
Chaque nouveaux jours, je reprenais sur moi, reprenant mes esprits petit à petit. Trouvant de l'appétit un petit peu aussi. Mon corps reprenait ses marques, mon visage était moins marqué. Des semaines durant, me nourrissant de peu, quelques fruits par ci, quelques racines par là, je reprenais mon entrainement. Maniement de mes armes, et le plus dur maniement des arcanes. C'était dur, la volonté devait être raisonné sans cesse, oublié la nuit, le noir, faire fuir le corbeau et que jamais il ne revienne. Mais quelle est ma destiné, quelle sera désormais mon but ? Ai-je bien un but...
Je sortais de ma vie de solitude en prenant un chemin tracé par des humains. Je savais qu'il me conduirait vers eux quelque soit le sens suivit. Je le pris avec hantise, peur et angoisse, je n'étais pas près mais j'avais certain besoin. Des vêtements et un bain ne me ferais pas grand mal. Un bon bol de légumes en soupe, une paillasse douillette. Il ne me restait plus de valeur, pas une seule pièce d'or, le travail ne me ferais pas peur. Aujourd'hui je n'ai plus de nom, je commence une nouvelle vie, le temps de la cervitude est venu, un homme parmis les hommes...