Les VINDICATRICES
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Vincere aut mori
 
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 Comédie Dramatique

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AuteurMessage
Niniel
Divine Déesse (méga lot oui !)
Niniel


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Loisirs : rêvasser au milieu des morts
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Feuille du skyzophrène
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MessageSujet: Comédie Dramatique   Comédie Dramatique EmptyDim 16 Nov - 17:48

La fête des morts... Cela devrait être une nuit sombre et glaciale, l'apothéose de la peur et de la peine. Les larmes couleraient, les cœurs pleureraient toutes ces âmes dissipées par la guerre. Les dents claqueraient, les genoux tricoteraient alors que la nuit s'avancerait, pesante et que la nature se déchainerait, laissant sortir toutes sortes de monstre de ses entrailles. Et ils espèreraient se protéger dans leur petite demeure, assis au coin du feu.
Tant de choses étranges se sont déjà produites cette nuit là, et à chaque fois ils semblent oublier ne retenant que le mot fête. Ils fêtent la vie en hommage à tous ces morts, quelle impudence de se moquer ainsi.

Alors ce soir je leur rappellerai ce qu'est vraiment la fête des morts, je célèbrerai la mort, j'inspirerai la terreur et les forces obscures seront avec moi.
Je veux voir leur sourire se transformer en rictus haineux, je veux entendre leur rire devenir des cris d'effroi, je veux voir la joie de leur regard se transformer en une peur non maîtrisable, je veux sentir leur cœur battre à se rompre eux-même. Et peu à peu cette peur sera si féroce qu'ils oublieront de vivre et ne désireront plus que la mort, que tout cela cesse... Enfin... Je regarderais la vie s'évanouir de leur regard, laissant entre mes mains un pantin, mon œuvre...

[...]


Le soleil se couche et la ville s'anime, j'ai déjà choisi mon noire dessein alors que j'arpente les ruelles les plus sombres de la capitale, en direction des quartiers populaires, lieu de théâtres d'infortune pour des comédies burlesques et ridicules mais qui plaisent comme elles font rires. Le pathétisme atteint des sommets dans ces parodies de la vie jouer par de si piètres acteurs, en un seul mot, des farces.
Je bande et soigne mon bras tout en avançant, une créature étrange et décharnée y a laissé ses crocs, je n'ai pas bien vu sa tête, juste son allure, tant la lumière est faible. Elle s'est jeté sur moi et m'a projeté au sol, sans que je ne m'y attende, elle n'était pas très grande, courbée sur elle-même et poussant des grognements bestiales. Une boule de feu aura suffit à la réduire en poussière, poussière que je tiens fermement en mon poing et qui brûle ma peau. J'ai eu de la chance, elle n'était pas très résistante, mais il me faudra sans doute un moine pour mon bras, sa salive est acide et toute aussi brûlante que ses cendres : J'ai l'impression qu'elle s'insinue à l'intérieur de mon bras et pénètre dans mon sang... Je continue d'avancer, plus prudente que jamais... Qui sait ce qu'il pourrait y avoir d'autre... Le chasseur ne doit pas devenir la proie à son tour ! Collée au mur et me confondant avec lui j'avance d'un bon pas vers une grande place animée, je lèche le sang qui coule de mon bras et retire les dents encore enfoncées ; des marques noires bien circulaires entourent maintenant les blessures.
Enfin la place apparaît sous mes yeux, éclairée et bien animée. Il y a une petite scène de l'autre côté suivie par plusieurs rangs de chaises entièrement remplis, derrière il a y du monde debout. Tout autour des mendiants sont adossés aux murs ou circulent pour vendre quelques babioles ou des Dendranthema. Des artistes de rue se bousculent pour récolter quelques pièces ou arnaquer un passant, chaque rassemblement apporte aussi son lot de petits voleurs. Tous ces mouvements se mêlent aux cris et aux rires, aux paroles des acteurs, au bois qui martèle l'estrade, aux bruits de fond divers et variés. Ils sont là si nombreux et si fragiles, le peuple : Des proies faciles et distraites... A ma merci...
L'excitation monte à chaque pas qui me rapproche de ma première victime, un sourire inébranlable sur les lèvres, les yeux étincelants, j'humidifie ma bouche comme un prédateur qui se lèche les babines, j'avance tel un chat les yeux rivés sur ma proie, provocante, je me glisse dans la dernière rangée de spectateurs, juste à côté de lui. Il rit et je ne le quitte pas des yeux, son beau visage d'ange, jusqu'à ce qu'il remarque ma présence et qu'il se tourne vers moi... Je me rapproche de lui, mon nez frôle le sien et vient caresser sa joue, mon souffle flatte sa peau que je lèche d'un coup de langue, je capte son odeur et son goût, si fruités et différents de ceux du sang et de la mort. Il ne dit rien, hypnotisé par mon regard, il se laisse faire et commencerait presque à jouer avec moi, et pendant que ma main remonte le long de son torse, mes douces lèvres effleurent les siennes, donnant des espoirs inespérés, je mordille la lèvre du bas, goutant à son sang, et ma main désormais brûlante s'enfonce dans son torse, calcinant les tissus. Je le serre avec mon bras blessé, là tout contre moi, maintenant sa tête et ses lèvres pour ne pas qu'il cri, aspirant son sang et plongeant ma main en feu jusqu'à son cœur que j'arrache promptement. Relâchant mon étreinte, je lèche l'organe de sang. La vie a déjà quitté son regard pendant que son cœur bât encore de longues minutes dans ma main. Je le laisse s'écraser au sol, du sang gicle, une tâche se dessine au sol.
Ma marionnette reste debout, inanimée, je dessine un sourire sur ses lèvres, ouvre grand ses yeux et les retourne pour ne laisser que le blanc rouge de sang, sa tête penche d'un côté lui donnant cet air étrange et inquiétant loin de l'innocence des poupées de porcelaine. Je déchire sa chemise pour laisser apparaître sa poitrine ouverte et terminer ma première œuvre... Il restera là, debout et immobile, pendant que j'infligerai le même sort à tous les spectateurs.
Je m'insinue avec discrétion dans la rangée, personne ne remarque ce qu'il se passe, personne ne veut y prêter attention, préférant se conforter dans l'allégresse et la liesse que leur procure cette pièce. Un à un je leur impose un sourire éternel et un regard figé, glaciale, sadique.
Lui... Lui là... Je passe derrière lui, lui brisant la nuque d'un geste brusque, sa tête pend, déliée de son corps, la même expression reste sur son visage, les yeux plissés, la bouche grande ouverte qui postillonnait sur l'assemblée quand sa gorge était encore en action et qu'un rire gras en sortait, son expression a juste légèrement changée : Il a l'air d'un fou, les yeux désormais ouverts et blancs au dessus de cette béante vision sur le fond de sa gorge, un dernier filet de bave aggravant son cas.
Et l'autre là, qui lui aussi expose ses pièces buccales à outrance, n'est ce pas de la provocation ? Alors je dépose sur sa langue ces cendres qui rongent ma main, un éclat de rire de trop qui l'obligera à se taire à jamais... Elles dévorent ses lèvres, l'intérieur de sa bouche, ses cordes vocales et elles s'insinuent dans l'œsophage et dans la trachée, le rongent de l'intérieur... les cendres acides de la créature. Les poils de barbe sont calcinés. Sa bouche disparaît complètement, laissant apparaître ses dents et ses gencives, ou du moins ce qu'il en reste. Des trous se creusent là où j'ai posé mes doigts endoloris, laissant apparaître des os, une mâchoire, des dents. Une paupière entière se désintègre, ne laissant que son œil. Son maigre visage prend une allure encore plus terrifiante que celui de se comparses, encore plus difforme et détruit, en lambeaux, complètement décharné.
Et elle, c'est mon bras blessé et de plus en plus noir qui s'avance vers elle, guidé par une envie encore plus grande que ma soif de sang, plus forte que moi et presque incontrôlable, ma main passe autour de son cou et se resserre, elle suffoque sous sa poigne et quand enfin elle s'abandonne à la mort, je la relâche et redessine son faciès comme pour les autres, mais en utilisant le maquillage... De belles larmes noires sous les yeux et un sourire décuplé par le rouge à lèvre que j'étale, gribouillant le tout pour lui donner un brin de folie, tâchant le blanc de son fond de teint.

Regardez les comme ils sont beaux, regardez mon œuvre et moi au milieu, pâle comme un linge, j'ai l'air des leurs, morte et figée de la même expression sadiquement bienheureuse ! Et sentez, sentez l'odeur de la mort !

La torche du cracheur de flamme tombe au sol, les cartes s'envolent, les mendiants fuient comme des rats, les acteurs se figent, les instruments se taisent comme les rires ont cessé quand un éclair dans la nuit illumine nos visages et rajoute des ombres monstrueuses, la scène sinistre se dévoile dans toute sa splendeur, surpassant celle du théâtre d'infortune. Tous effarés, ils n'arrivent plus à bouger devant une telle vision, de telles atrocités...
Ainsi va la fête des morts !

Je souris moi aussi, et à chaque plissement de lèvres je vois un bras bouger, un pied s'avancer, une tête se relever... Les morts se réveillent... Une magie... La mienne ? Peut-être est-ce possible en une nuit comme celle-ci. Ma première victime est là, elle a ramassé son cœur qu'elle tient d'une main alors que le trou béant de son abdomen est largement visible, il saigne abondamment, des côtes ressortent sur sa hauteur, l'expression de son visage n'a pas varier d'un poil, comme pour tous les autres. Puis ils se font moins timides, courant sur les acteurs et les artistes et sur toute âme vivant encore, ils arrachent et déchiquettent leur chaire et leurs cheveux avec leurs dents et leurs ongles, les dévorent comme des loups affamés. Du rire est venu le silence, et maintenant le silence laisse place aux cris et aux râles le temps de leur lente agonie. Bientôt ils ne restent plus que des taches de sang, des restes d'os et de chair, des vêtements déchirés et éparpillés, une torche éteinte, des cartes qui volent, des instruments brisés dans l'eau croupie qui inonde le sol. Je me délecte du spectacle car jamais nuit n'a été plus belle.
Les créatures décharnées sont maintenant rassemblées sur la petite scène, tournées vers moi... Si je n'étais pas là, sans doute se dévoreraient-ils entre eux. Et il ne me fallut pas longtemps pour comprendre sous le poids de leur regard que je n'avais aucun contrôle sur eux, pour comprendre désormais qui est le chasseur et qui est la proie...

Je n'ai plus qu'à courir, courir pour ma survie, courir jusqu'à trouver un refuge. Ils se sont élancés eux aussi, pris d'une faim insatiable. J'ai tout juste le temps de lancer une boule de feu avant de partir le plus vite possible, elle réduit en cendres quelques morts-vivants et ralentis les autres, mais ils sont bien trop nombreux.
J'accélère ma course, sautant par dessus les flaques, piétinant le pavé des rues... Ils sont à une dizaine de mètre derrière moi quand je quitte la ville et arrive à la lisière de la forêt. Je cours toujours aussi vite, ne regardant plus derrière moi, utilisant les branches pour me propulser. Je les sens se rapprocher, je sens leur odeur, je sens leur souffle putride et leurs cris retentissent toujours autant, ressemblant plus à des grognements et à des râles inhumains qu'à des cris. Les yeux en larmes, je cours, la fatigue se fait ressentir et la douleur prend le dessus sur la peur, mes pieds sont en sang, mon bras devient de plus en plus noir, j'ai aussi mal aux côtes, mon cœur n'a jamais battu aussi vite, mes muscles se raidissent et mes poumons se ventilent autant qu'ils peuvent. Je trébuche sur une racine qui dépasse, me soutenant difficilement, je fais quelques pas à quatre pattes, cherchant avec peine à me relever quand une des créatures décharnées arrivent sur mon dos, mordant violemment mon épaule, je me débat, tente de l'éjecter, envoie quelques boules de feu au hasard, d'autres nous ont rejoint rendant encore plus difficile ma progression. J'avance à plat ventre, me secouant et me débattant pour les faire lâcher prise alors qu'elles me mordent et me griffent de toute part. J'arrive à en renvoyer quelques unes d'où elles viennent et à atteindre une clairière, elles m'ont lâché et se rassemblent au bord des bois, en se dressant de toute leur hauteur. Je recule sur le dos vers le milieu de la clairière, ne les lâchant pas des yeux. Elles ont l'air encore plus affreuses que comme je les avais faites, certaines ont perdus des membres, toutes ont perdu de la chairs et des cheveux, parfois un œil, une oreille, un nez. Je reconnais le jeune homme à la poitrine ouverte et la grosse dame maquillée, comme ils ont l'air vieux et flétris. Ils me regardent et rient. Avec eux, une silhouette encapuchonnée, elle fait un signe de main et ils se jettent sur moi. Je me replis sur moi-même, plongeant ma tête dans mes bras, attendant leur coups de dents et de griffes, les yeux fermés pour ne plus voir leurs visages inhumains alors qu'ils étaient si beaux lorsqu'ils étaient inanimés sur la place... Je suis prête à mourir dans d'atroces souffrances...




...Mais rien n'arrive.
Tremblante, j'ouvre un œil et regarde autour de moi, il n'y a plus rien, juste les bois et l'herbe humide, le tout illuminée par la douceur des premiers rayons de soleil automnales. Je reste là longtemps, le regard perdu, baignant dans mon propre sang, recouverte de blessures, presque morte.
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