Lame rouillée, vert de gris..

Il y a des jours où l’on s’ennuie, des jours tristes, des jours moins tristes et des jours heureux où la couleur du ciel prend un ton plus sympathique qu’à l’ordinaire.
Ce jour là, je m’ennuyais, je n’étais pourtant pas triste et c’était pas un jour particulièrement heureux, mais une rencontre, des regards échangés de biais, au début de suspicions et de craintes, ont changé la vision du jour : je ne m’ennuyais plus.
Mieux encore, je m’amusais de cette rencontre singulière, et des rires aux fou-rires ou bien l’inverse, j’ai trouvais le jeu des regards en coin et des rires dissimulés beaucoup plus intéressant que celui des échauffourées.

Je chassais l’herbe folle et l’ennemi.
Je ne sais plus très bien qui sont mes ennemis mais mes amis, je commence à les discerner. Etrangement, ils n’ont pas la couleur que je possède, ils sont rarement habillés de celle que je porte, pourtant le bleu est une couleur que j’aime, mais la couleur est ternie par le sceau de l’ennui et des guerres qui usent finalement à force de se tromper d’ennemi. Un jour c’est sur, je vais me retrouver avec le visage placardé sur un mur ou un arbre, peu importe l’endroit, mais ma tête à couper, j’espère qu’on la mettra à un bon prix et si ce prix est celui à payer, j’en assumerais les traites.

Je sens naître cette ambiguïté dans le regard de ceux qui aiment à se dire « mes frères », ces « frères » que j’ai bien du mal à reconnaître et qui m’ennuient.
Je joue des coudes quand ces « frères » attaquent ceux qui sont nos ennemis, je pousse et fais mine de rien, semblant d’avoir trébuché et d’avoir fait raté une flèche assassine ou un coup d’épée, dans l’eau. Je triche sur le tranchant de mon épée, rouillée ! Je rage en faisant semblant que cette arme a ripé, que sa lame est usée, trop vieille, à faire reluire pour qu’à nouveau elle tisse sa peine sanglante dans la chair de l’ennemi, mais quel ennemi.. Je ne sais plus très bien, alors chaque jour, je continue à jouer des coudes et à faire croire que mon épée est usée.

C’est ce jeu de l’épée usée, lame rouillée, que j’ai joué encore aujourd’hui, regard en coin avec une rencontre qui m’amusait.
Elle se cache ici, ma rencontre et suivant les lettres guides de sa missive, j’ai voulu la rencontrer à nouveau, suivant les traits de son invitation.

Invité

Elle s'éveilla enfin, au son du pépiement joyeux des oiseaux multicolores qui s'étaient posés sur les remparts de la forteresse où elle avait trouvé asile. Elle se releva sur un coude et regarda autour d'elle. Il y avait là quantité de cartellois, quelques uns, ayant fait allégeance étaient élégants et tout de vert vêtus... D'autres, plus rares, avaient fait leur renaissance et brillaient par la beauté et la qualité de leurs atours. Elle regarda ses frusques, roses, et se dit qu'il était temps de changer. Elle avait juré fidélité à Zélandra malgré la puissance du nombre des exilés ou encore la force de frappe des royalistes. Elle déplorait d'ailleurs les inimitiés existant entre chaque faction. Idéaliste, elle espérait secrètement se lier d'amitié avec quelques uns de ces "ennemis". Elle pensait qu'avec des intentions honnêtes on pouvait créer des liens indestructibles, parfois même plus forts qu'avec certains cartellois qui eux, n'hésitaient pas à piller et tuer leurs alliés. Cessant là ses réflexions elle se leva tout à fait puis regarda le ciel... Un temps magnifique... Idéal pour chasser... Elle se saisit de ses armes, réarrangea ses jupes puis se dirigea vers l'entrée de la forteresse, gardée par deux soldats qui lui rendirent son salut, poliment, mais sans cesser d'exercer une surveillance accrue.

Elle n'avait pas fait un pas dehors qu'elle rentra aussitôt. Il y avait là dehors un de ceux de ses ennemis... Elle n'avait pu se tromper sur cette armure guerrière à la couleur du ciel d'orage... Le bleu de Kaldrass... Elle se tenait dans l'ombre du porche, contigu aux lourdes portes de la forteresse. Dans l'indécision la plus totale, elle ne savait que faire... Elle pencha la tête et jeta un oeil au dehors. Il était encore là... Mince. Que faire ? Elle lissa ses cheveux afin de se donner une contenance et réfléchit à toute allure. Il fallait qu'elle sorte, elle n'en pouvait plus de ces murs de pierre qui l'enserraient, elle avait besoin de sortir après avoir dormi au côté de cartellois qui, pour beaucoup, lui étaient étrangers... Et puis quoi encore ! Où donc étaient toutes ces belles idées sur l'amitié inter-factions ? Bon, elle prit son courage à deux mains, releva légèrement ses jupes puis sortit en courant, faisant un tour pour l'éviter, non sans lui avoir décoché quelques coups d'oeil pour l'observer. Elle s'enfuit en direction d'un lieu où pullulaient des batraciens qui lui rapporteraient de quoi vivre.

Essoufflée mais contente d'avoir échappé à la mort, les joues rosies par l'effort, la jeune femme songea à ce qu'il venait de se passer et pouffa. Un oiseau atterrit alors auprès d'elle, avec à la patte un petit parchemin roulé. Intriguée elle se saisit délicatement du volatile puis enleva la missive qu'elle lut, amusée. A priori elle était tombée sur un drôle et elle allait lui répondre... De là s'ensuivit un échange de missives agréables et teintées de bonne humeur. Poussée par ses envie premières, elle finit par lui proposer de se rallier à sa guilde... Malgré son allégeance à Kaldrass il devait y avoir une solution ! Il accepta et elle lui donna un indice, lui laissant se débrouiller pour le reste... On verrait s'il était toujours motivé... Après sa chasse, elle rentra au château de la guilde, pour se réfugier dans les jardins qui fleuraient bon le beau temps, la nature... Elle s'assit sur un banc de pierre, se demandant si elle devait envoyer un corbeau porteur de message au mystérieux guerrier bleu...

Invité

Le jour annonce sa venue, l'herbe des chams est encore mouillée par la rosée.

Je me decide à sortir pour aller me promener dans la contrée de Cyrosh.

A peine sortie, il se tenait là tout de bleu vêtu, mes mains tremblent, mon coeur palpite devant cette silhouette, je me demande alors s'il est raisonnable d'aller à sa rencontre, moi fragile magicienne si inexpérimentée, la sagesse se fait entendre, et sans un bruit pour ne pas éveiller son instinct je retourne dans la forteresse, où je me sens en sécurité.

Une force intérieur me poussa a lui envoyer une missive, pour lui demander de bien vouloir détourner son regard et ainsi me permettre de poursuivre mon but , sa réponse ne fait pas attendre, tout en lisant ces écrits je pouvais disntinguer la douceur de ses mots, j'acquiese un sourire et compris que je pouvais avoir confiance en lui.

Je décide donc à nouveau de ressortir, jete un bref coup d'œil à droite puis à gauche pour m'assurer que personne d'autre que lui n'était dehors.

Je me dirige dans sa direction, un bref instant nos regards se cherchent, se croisent , il est la devant moi, impressionnée par tant de charisme, puis un vague regret m'envahit celui de partir sans pouvoir lui échanger quelques mots.

Je me secoue la tête pour chasser cette pensée qui me hante, celle de le croiser un jour prochain, même si tout nous sépare.

Je m'éloigne donc sans me retourner continuant mon chemin et le but que je m'etais fixée.

J’ai pris un chemin, pas tout à fait au hasard, je sais que le château des Vindicatrices se trouve dans cette direction, alors je marche et je me demande où est ma place. Je sers un déchu, je n’ai pas fait ce choix, pas vraiment, et je veux des réponses, peut-être les trouverais-je dans cette antre que je rejoins.

Ce n’est pas la première fois que mes chasses me poussent à rencontrer ces Cartellois, verts d’habits, et j’en ai envoyé au tapis plus d’un, les plus stupides, les plus asservis à cette guerre d’aveuglement, guerre qui me lasse. J’ai souvenir de ce magicien qui me poussait pour m’éviter les coups de ses « frères », mais c’est arrivé si souvent.
Le souvenir d’une magicienne aussi, un lac, un clair de lune..
Je chasse cette pensée comme on chasse une mouche écervelée qui s’acharne à se poser sur le front et à chatouiller, rappelant sans cesse son existence.

Je marche et je rêvasse, je revois ces scènes de guerre, ces moments où mon épée brise les os, déchire les chairs, emporte ces vies au nom d’un roi assis sur un trône de paille. Roi de pacotille servi par des aveugles, et puis je hais les couleurs qui séparent injustement, créant les clivages de la haine. Je ne combats plus ou si peu, je n’ai plus de foi, pas celle imposée par ce roi déchu qui n’aspire qu’à poser son cul sur un trône plus haut encore.
Non, je refuse ce combat pour un homme de lignée. Je refuse de verser le sang pour un sang plus noble qu’un autre, et si parfois je brandis mon épée et qu’elle s’abat, c’est par instinct de survie.

Un souvenir plus dru qu’un autre me rappelle ce guerrier idiot, plus idiot d’un régiment de nouilles, son nom je l’ai oublié, c’est mieux d’oublier l’idiotie et celui qui la porte si haut en couleur qu’elle rend son visage d’une stupidité remarquable, la laideur en sourire, la joue du vice, le front des bassesses. Il était exilé comme moi, il a frappé une mage, une amie.. je l’avais averti, je l’ai poursuivi, mais il a fui, lâche comme le chien de basse cour.

Lorsque j’arrive devant ce château, je n’ose y pénétrer, mes couleurs ne sont pas les leurs.
Alors, je dépose mon épée trop lourde près de moi et je m’assois sur un tronc, attendant un moment meilleur, un peu de courage, la nuit peut-être, demain, plus tard.

Invité

Le regard perdu dans les méandres du ciel, Gwynhafra attendait celui qu'elle avait invité à passer... Quelle imprudente tout de même ! Elle n'avait point demandé d'autorisation aux barons... Elle ne les avait même pas avertis... Qu'importe, ils devaient avoir l'habitude de ses frasques, elle, la reine des boulettes. Magicienne, sorcière... Ses yeux verts et or tourbillonnaient au rythme des nuages entrainés dans la danse du vent. Elle se força à revenir à la réalité pour s'arracher à cette contemplation divine. Divine...

Qu'était elle devenue, elle l'écorchée vive ? Son corps entier était une blessure, son âme était déchiquetée et son cœur... Son pauvre cœur... Mais nul ne voyait ça en elle, nul n'avait décelé la souffrance se tapissant au plus profond de son être et, lorsqu'elle sentait que la vérité risquait de déborder par delà ses yeux, elle se repliait en elle même et en la nature, pour se perdre parmi les arbres séculaires des jardins de Zélandra. Même si la guilde était désormais sa famille, tous ses membres ne remplaceraient jamais celui qu'elle avait perdu lors de cette période fatidique. A ce souvenir une bile amère remonta le long de sa gorge. Gwynhafra respira longuement afin de se calmer. Tout ceci était derrière elle mais... Paradoxe. Tandis qu'une larme roulait le long de sa joue, elle se demandait quelle était la folle qui avait cru en l'amitié possible entre les factions qui se disputaient le pouvoir...

Assez.

On le lui avait assez longuement expliqué. Point n'est besoin de couleur pour atteindre la bassesse de l'humanité. Ces deux là étaient à l'évidence des déserteurs. Et des hommes. Est ce que ce jeune guerrier bleu allait dévoiler un visage aussi monstrueux que celui des deux brutes enragées qui l'avaient marquée à jamais ? Vaines interrogations car elle allait le découvrir bien assez tôt. Elle se leva de son banc pour faire quelques pas sous le couvert des arbres, tentant de se calmer en attendant l'arrivée de celui qui disait se nommer "Speaker Trapp". Elle ne le laisserait pas voir en elle, elle ne dévoilerait pas ses faiblesses devant un étranger alors que les membres même de sa guilde ignoraient à quel point elle portait la rage et le désespoir en elle. Deux barons, l'un drôle et mou, l'autre dur et tout accaparé qu'il était avec l'une de ses collègues. Tant mieux. Elle avait craint un cœur de pierre et si Pad pouvait l'adoucir, ils vivraient ensemble de merveilleux moment... Peut être même qu'un mariage aurait lieu chez les Vindicatrices...?

Elle s'enfonçait toujours plus profondément dans les bois puis, avisant la course changeante des nuages et du soleil, la jeune femme rebroussa chemin en direction du château de la guilde.

C'est alors qu'elle le vit, assis sur un tronc d'arbre. Il semblait pensif. Armée de sa toute nouvelle carapace qui dissimulait ses émotions, elle s'approcha silencieusement par derrière, ce qui ne lui était guère difficile, le guerrier étant concentré à l'extrême.

Elle posa un doigt sur le côté de son cou et prononça ces mots d'une voix douce :

"Il n'est pas bon, messire, de vous attarder en ces lieux seul et à visage découvert."

Usé, je reste assis, indécis, l’esprit vague, vague à l’âme, songe d’un moment particulier d’abandon sans réflexion, sans fil qui détourne les pensées, juste ce calme, le calme des abords de ce château qui trône devant moi, ces tours illuminées maintenant, et la nuit fraîche et pourtant réconfortante.

Paisible, oui cet endroit l’est, et dire que la guerre faire rage devient soudainement désuet, sans intérêt, déplacé, parole en l’air. Mon esprit s’embrouille comme la chevelure sous le souffle d’un vent qui joue avec les mèches, tresse et détresse les rebelles et de mèches en mèches, ébouriffe, décoiffe, entrelace, brouillon en l’air de mèche avec les temps qui courent.

Je sursaute, à peine.
Peu de chose me surprenne encore, sinon la sottise.
Impossible à retenir par essence et toujours surprenante, elle n’a de cesse de me surprendre.
Non, c’est une caresse, un effleurement suivi d’une voix amicale, presque familière, douce à écouter.
Ça change des discours de chasse et de comptoir, des histoires à dormir debout ou à vomir au bout.

Je me retourne, faisant mine d’être surpris, un peu.
Je reconnais ma rencontre, celle qui m’a invité dans cet endroit, ce château calme et peut-être accueillant.

J’en connais le baron, nous avons joué à faire semblant plus d’une fois, faire semblant que nos habits n’ont pas la même couleur, alors que dans le fond, les couleurs perdent leur sens et s’affolent si on les mélange.

Je ne suis plus seule maintenant, et mon épée restera posée sur ce tronc.
Guidez-moi, s’il vous plait.
Je saurais être sage et révérencieux.

Invité

Le guerrier sursauta à son contact puis se retourna. Il était calme et pas du tout effrayé. Si son visage reflétait l'ombre de la surprise, son regard, lui, ne mentait pas. Que cherchait-il donc en parcourant ainsi Alidhan ? Gwynhafra avait l'impression que le jeune homme était un havre de paix tant il laissait glisser sur lui les évènements majeurs, les guerres incessantes entre les membres des trois factions se disputant le pouvoir. De par sa maîtrise de soi, de par la stabilité de son regard, le guerrier forçait l'admiration de la magicienne. Il était un modèle.

Elle se souvenait de ses propres éclats récents, incapable de se retenir, de se contrôler... Mais elle y travaillait. C'était comme si sa douleur cherchait un exutoire : puisqu'elle ne pouvait se soulager du poids de sa souffrance passée, elle agressait chacun lui faisant affront. Ou tout ceux qu'elle soupçonnait de lui lancer de vilaines piques barbelées.

Elle avait tenté de fuir ses soucis en s'incrustant dans une guilde alliée, non pour quitter Les Vindicatrices, mais pour se rafraichir les idées. Il y avait là bas une jeune moniale avec laquelle elle s'entendait bien, et un baron qu'elle prenait plaisir à faire soupirer ^^ L'essayer c'était l'adopter ! Bref... Des amusements innocents faisant passer le temps plutôt agréablement.

A la question que la magicienne a posée en surprenant Speaker par derrière, par surprise (au moins elle aurait essayé...), celui a répondu. Elle sourit légèrement et baisse les yeux sur l'épée de l'homme. Elle est magnifique, une pure merveille ouvragée... C'est un travail d'artiste et, afin de préserver cette œuvre, la jeune femme murmura quelques mots de pouvoir en agitant légèrement les doigts. De ce fait, l'épée est dissimulée un charme. Elle se pencha afin d'extraire un petit morceau d'écorce qu'elle enchanta également. Après son ouvrage, elle s'adressa ainsi :

"Messire, prends cet instant de l'arbre, il te révèlera l'endroit où gît ton épée et toi seul pourras alors lever le sort qui la maintient hors des regards indiscrets. Tu n'auras rien à faire hormis revenir ici, guidé par la magie, puis poser cet éclat de bois en sa cavité originelle. Alors le sort se dissipera et tu pourras reprendre ton bien."

Gwynhafra faisait confiance à cet homme. Pourquoi ? Elle devait être folle... Avait- elle oublié tout ce qu'elle avait subi ? Aurait-elle bafoué la mémoire de celui qui... Un bref éclair de pure souffrance passa dans ses yeux, tel un fantôme d'âme hurlante emprisonnée dans l'armure de sa chaire. Un fantôme qu'elle réprima aussitôt pour calmer l'orage de ses yeux. Elle revint à ce qu'elle se répétait souvent, pour ne pas sombrer dans la folie... "Chaque homme a du bon en lui, la couleur ne fait pas le cœur".

Elle sourit enfin et lui tendit une main :

"Accepterez vous de me suivre dans les couloirs du château des Vindicatrices ? Je me propose d'être votre guide et saurai vous faire apprécier les valeurs cultivées en ce lieu..."

Soyez mon guide, emmenez-moi dans votre domaine et oublions guerre et mépris, sottise des soumis au leurre d’être roi, aux serviteurs des royaumes de paille et aux trônes de sable, que les vents érodent sous les culs bien trop gras des usurpateurs du pouvoir, pour en mériter l’aplomb.

Je hais les rois, plus encore leur laquais, si mollusques, si agenouillés qu’il faudrait leur latter le derrière !
Rampez donc, serviteur d’untel mais sans moi.
Alors.. pourquoi je porte ce blason, les couleurs d’un roi de pacotille qui ne prêche que pour sa paroisse, cupide autant que les autres, tous ces rois ventripotents et avides de pouvoir, par leur sang !
Serait-il moins rouge que le mien ? Moins épais lorsque la lame s’enfonce dans la chair et que ses bouillons recouvrent et maculent l’habit ?

Foutaise !

Je n’ai jamais servi personne, ni roi ni reine, ni prince en rêve de gloire et de trône !
Je viens d’un autre monde, d’une terre où les rois ne portent pas d’armure ni de couronne, mais ils sont les mêmes, tous cupides et sourds, affamés de toujours plus, domination, asservissement, tous les mêmes..

Les mondes se ressemblent, seuls les habits changent.

La colère m’avait envahi, trop d’injustice, trop de haine idiote et aveugle, ces combats qu’on croit justes et qui n’ont aucun sens, pas pour celui qui brandit l’épée. Lui, obéit, trop zélé à l’esprit façonné pour ne jamais s’ouvrir au monde et surtout, surtout ne pas penser, ne pas ouvrir les yeux, jamais ! Et obéir, tuer pour un roi, une figure de pacotille ornée d’armoiries qui n’appartiennent qu’à lui.
Je n’ai pas choisi ce monde..

Pardonnez ma colère..

hrp / pour la petite explication..
http://ithrynluin.conceptforum.net/galaxie-de-f29/rp-c-est-parti-t2807.htm
http://ithrynluin.conceptforum.net/galaxie-de-f29/solar-5-bg-maloucha-trapp-t2864.htm#93400

Invité

Le guerrier se lança dans un long discours véhément et la jeune femme retira donc sa main afin de le laisser s'exprimer tout à son aise. Il s'était enflammé mais ses mots étaient justes. Ils lui plurent.

"Je comprends votre sentiment. Laissez moi à mon tour vous parler et entendez moi. Je n'oserai m'avancer au nom de l'illustre conseillère Zélandra mais il me semble qu'elle prône avant tout la liberté et la paix. Point de pouvoir pour elle, mais une terre pour le peuple où il ferait bon vivre ! Le vert est notre couleur, comme celle des arbres et des plantes qui poussent en tout sens dans la quiétude d'un rayon de soleil !"

Gwynhafra s'assit sur le tronc d'arbre qui abritait la lame de Speaker Trapp et reprit, pensive :

"Le pire c'est que je peux comprendre ceux des vôtres qui ont suivi le prince Kaldrass. Ils ont cru en lui, ont estimé que la cause était juste sans doute... Puisqu'il a été destitué de ses droits, contraint à l'exil... Quant aux autres, les royalistes, ces traîtres à leur nom !!! Je ne saurai exprimer toute la colère que j'éprouve à leur égard... Mais je dois avouer que les deux couleurs me donnent la nausée, pour des raisons qui me sont propres et bien trop personnelles. Ici vous ne trouverez sans doute pas la panacée mais un minimum de respect et surtout le libre arbitre. On ne vous demande pas de conquérir le pouvoir mais de rester fidèle à une cause en laquelle nous avons tous droit... Liberté, paix... Mais je m'égare... Puisque vous êtes là et que vous me parlez sans retenue de ce qui vous pèse sur le cœur c'est que vous avez sans doute l'intention de nous rejoindre à plus ou moins long terme ? Non, ne me répondez pas. Je n'ai pas le droit de vous poser cette question."

La magicienne laissa son regard errer parmi les arbres alentour, chênes majestueux et séculaires... Quiconque se trouvait au pied d'un de ces ancêtres ne pouvait éprouver qu'admiration et humilité, respect pour pour la force de la nature.

Elle ne souriait plus.

» Le vert, c'est joli aussi le vert !
» Un mage vert Un !